Satisfaire les amateurs de metal, de punk et de J-rock ? Check.
Sorti le 8 février 2012, No reason in the Pit est le dernier forfait perpétré par ROACH, un groupe nouveau-né si l'on prête uniquement attention à sa discographie. Après un seul album sorti en avril 2007, la formation présente depuis un peu moins de dix ans a acquis une certaine maturité et pourrait cependant bien vous surprendre...
Mais peut-être pas dans le bon sens. L'introduction de ce mini-album, fort de huit titres, sent en effet plus l'électro-techno que le metal qui tache. Introduire notre nouvel EP avec une phrase répétée à plus l'infini ? Check. Cependant, on est vite accueilli sur tapis rouge de metal garage punk thrash blast master musical. Attendez une minute, musical ?
Musical, cet EP l'est sans le moindre doute, dès les premières minutes d'écoute qui suivent la piste d'ouverture. Sans varier d'un iota, les bases héritées du punk-rock semblent se rapprocher d'un défunt du genre, ELLEGARDEN. Chacun des morceaux se voit ensuite affublé d'un superbe refrain mélodieux, contrebalançant le growl de Ta-ma♪ qui hurle tout son soûl durant les couplets, toute gorge dehors. My friends forever en ce sens est assez déroutant, car le jeu de Dai-chan fait presque penser à une rythmique disco. Oubliez les fûts ou la caisse claire, ici ce sont cymbales et charleys qui imposent leur cadence sans faillir !
Le son punk se détache du metal au point de s'en émanciper totalement à certains passages de l'album, DNA never die!! par exemple est l'archétype de la chanson punk-rock hyperactive. Son introduction vous rappellera forcément quelque chose si vous êtes coutumier du style, à travers une ligne musicale surexploitée par des ténors du genre : on pensera logiquement aux BEAT CRUSADERS ou à la formation séparée sus-citée. Dans ce morceau, seul le break vous ramenera aux bonnes heures du metal, mais n'attendez pas pour autant de solo de guitare travaillé et hyper-technique : Kubocchi est cantonné à son rôle de guitariste le plus traditionnel, la rythmique et l'accompagnement. Enfin, pour satisfaire les amateurs de musique plus sereine, le groupe ne fait pas dans la dentelle : pas moins de deux pistes sont dédiées à la sacro-sainte pause ballade. Don't hate but love vous comblera, tout enveloppé de calme qu'il est, mis à part un growl en arrière-plan en fin de morceau. Quant à Namida no imi qui signe la fin de l'album, avec son rythme marqué temps pour temps à la batterie, elle pourrait très bien passer dans une radio J-rock sans choquer le moins du monde ses auditeurs.
Mélanger sans peine un son punk particulièrement musical et les bases rythmiques du metal, voici la force de ROACH. Mélodieux et violent à la fois, courant même le risque de calmer sa musique sur la fin au risque de perdre les amateurs aux tympans détruits par moult séances de décibels, No Reason in the Pit est une invitation au voyage. Dans la fosse d'un concert. Difficile de la refuser.