Depuis quelques temps maintenant, MUCC s'est jeté à corps perdu dans une sorte de pop electro infâme. Chaque sortie entraîne palpitations, maux de ventre, bref une terreur indescriptible, qui a pris toute son ampleur avec Karma. C'est donc avec appréhension que certains ont attendu Nirvana.
Le titre du single a de quoi inquiéter. Nirvana ? Va-t-on vers un « Ave Maria » bouddhiste ? Sans oublier que la chanson titre sert d'opening à un anime et le spectre Chain Ring nous revient en mémoire...
Que nous réserve ce nouvel opus, alors que la formation va fêter cette année ses quinze ans ?
Fichtre, quel est donc ce synthé ? Au moins, on se dit que ça ne pourra pas être pire... Pas si sûr que cela...
Le chant clair de Tatsuro résonne, doux aux oreilles, tel un murmure, dominant l'instrumental. La ligne musicale est certes distincte, mais clairement pop. Les passages instrumentaux sont simplement crève-tympans. On en vient à espérer le retour du chanteur, dont la voix pourtant si puissante, si particulière n'a ici aucune profondeur.
Lors du passage mettant à l'honneur Miya et sa guitare électrique – cliché bonjour -, il faut se battre contre soi-même pour ne pas passer à la piste suivante, si ce n'est simplement enlever le CD du lecteur pour le balancer dehors. Au moins, les piafs ne viendront pas bouffer les cerises !
La batterie, soutenue par YUKKE, est plus présente sur la fin, cadençant le morceau en lui donnant un rythme plus enlevé. Tatsuro tient la note. Fin du titre. Fin du calvaire.
Bref, pour préserver sa santé mentale, et la vie des personnes aux alentours, on ne réécoutera probablement jamais cette chanson, d'autant que la France a signé la Convention de Genève sur la torture.
De quoi ? Une deuxième piste ? Mais pourquoi tant de cruauté ?
Oh, une guitare brute, une batterie marquée, un rythme entraînant... Mes prières auraient-elles été entendues ?
Apparemment oui, ou les membres ont eu un moment de lucidité (ou justement non). Nous voilà clairement devant une chanson rock, enlevée, qui donne envie de bouger.
L'instrumental est bien mené, et on imagine déjà les musiciens s'en donner à cœur joie lors des concerts. Mais surtout, ce morceau signe le retour Tatsuro : voix saturée, changement de ton, collant parfaitement à la musique.
Malgré les chœurs-cris lors du refrain et au tout début, dont on n'aurait pu largement se passer, cette composition est surprenante : le rythme change régulièrement, faisant même apprécier les refrains qui dénotent par rapport au premier couplet.
Certes, on n'est pas devant l'un des meilleurs morceaux du groupe, mais il nous laisse espérer une sortie du tunnel.
La dernière piste – si on peut appeler ça de la musique – consiste à reprendre Nirvana en accéléré, les « Oh » du chanteur et de rajouter dessus un bruit de transfo qui chauffe... Du mauvais Daft Punk, du synthé en veux-tu en voilà, un rythme qui reste tout de même très lent…
Si on ne peut même pas danser dessus en boîte, ça ne sert à rien. Hop ! Poubelle. Suivant !
Pour résumer, entre une pâle copie d'Utagoe, un remix inutile et une chanson rock plutôt plaisante, le bilan reste mitigé. S'attendant à un massacre total, MUCC semble quelque peu remonter la pente. En espérant que ce ne soit pas un simple mirage mais une réalité...