Neuf ans après sa séparation, SIAM SHADE monte sur les planches du Saitama Super Arena pour un concert de charité.
Le 21 octobre 2011, pour la première fois de sa carrière, SIAM SHADE a pris d'assaut le Saitama Super Arena, ce qu'il admet non sans une pointe de fierté. Les années passant, sa fanbase s'est accrue de façon exponentielle, ce qui explique pourquoi toutes les places étaient ainsi occupées pour cette prestation qui le méritait amplement. Avec des musiques aussi entraînantes du début à la fin de sa carrière, on comprend facilement pourquoi le show était tant attendu par des milliers de fans. Le groupe ne s'étant jamais produit dans une si vaste salle par le passé, son manque d'expérience était évident - au sens positif du terme - et le chanteur Hideki était par instants empli de gratitude et d'enthousiasme. Bref, de quoi signer un retour en beauté !
Le public est au comble de l'excitation tandis qu'au tout début du concert le rideau à l'effigie du groupe tombe sous les hurlements des guitares électriques. Un profond silence parcourt l'auditoire pour la première et dernière fois et lorsque la formation fait son entrée, il se déchaîne purement et simplement. Le titre d'ouverture, RAIN, plonge à nouveau l'assistance dans un mutisme de profond respect grâce à la mélodie puissante, la guitare inspirée et la voix claire et fière qui distinguent si bien SIAM SHADE. Ce morceau est cependant rapidement effacé par la douceur de TIMES, qui révèle l'âme de la formation aussi présente que son rock. Puis, Why not? arbore en introduction un plan de guitare fascinant, mis en valeur par la chorégraphie élaborée des lasers et la troublante harmonie des chœurs appuyés par la sonorité de la voix de Hideki.
"Merci d'être venus à ce concert de charité pour le Tohoku", salue Hideki. "Cela fait une dizaine d'années que nous avons fait nos débuts en major et neuf ans que nous sommes séparés, mais cette salle est plus grande que celles dans lesquelles nous avons joué auparavant !".
Le chanteur fait penser à un gamin à qui on a laissé un camion citerne rempli d'essence et un allume-gaz, avec pour seule consigne de devenir dingue. "La chanson suivante est LOVESICK ~ You Don’t Know ~.” Kazuma, le guitariste, joue un rôle vocal plus important dans ce morceau : il partage le micro avec Hideki. Le bassiste peut ainsi librement s'emparer du groove de la chanson. Même s'il n'est pas aussi techniquement qualifié que le chanteur, Kazuma prend son rôle à cœur et les deux musiciens font un très bon duo, qui se reproduira d'ailleurs durant cette nuit. BLACK se pare d'un ton plus lourd, empli de divers courants musicaux, qui prouvent qu'il y a dix ans, SIAM SHADE était déjà un groupe avant-gardiste. Pour ce qui est des ballades, Life a un impact puissant à travers une mélodie intrigante, une lente évolution de la tonalité et un chœur qui met un point d'orgue à l'étendue de la voix de Hideki. Faisant entendre ses sons bruts et passionnés, il précède le solo de guitare dévorant de Daita.
"Nous vous dédions cette chanson, remplissons-la de tout notre amour : LOVE.” La deuxième ballade se doit de faire aussi bien que Life, mais le rythme gentillet de la batterie accompagne un chant poignant et le public applaudit avant même la fin du titre. Vient ensuite un puissant ouvrage instrumental qui précède le retour de Hideki sur scène pour la pop entraînante de Glacial LOVE.
LET IT GO et SHAKE ME DOWN donnent vraiment du bon temps à l'assistance qui tape dans ses mains et danse à plusieurs reprises au rythme des guitares en folie et au son des vocalises hurlées en toute justesse. PRAYER garde toute sa fraîcheur dans un rock très classique. Quand tout semble fini, Hideki reste comme abasourdi et regarde la foule de ses yeux brillants, jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits, faisant comme s'il ne pouvait pas entendre les cris décadents et les encouragements des fans. Lentement, il prend le micro. "I believe", fredonne-t-il, relançant la chanson à toute vitesse avant de boucler la setlist avec l'agressive GET A LIFE. Avec des effets sur la voix pour la rendre plus grunge, les paroles comme "Don't you fuck with me" sont jetées et répétées encore et encore. Daita perd son calme tandis que Kazuma devient tout simplement incontrôlable et finalement, avec quelques "Yeah" totalement improvisés, le concert prend fin.
D'accord, pas vraiment. Le rappel se désintègre en hurlements imposants dans les tribunes et traverse le sol, le groupe n'est ainsi pas long à revenir, Hideki planté derrière la batterie et lançant un "one-two-three-four!" en faisant claquer ses baguettes. Jun-Ji, le batteur, répond en posant complètement détendu à la place du chanteur, le micro de Hideki le dépassant d'une bonne tête... Pour prolonger le plaisir, il joue avec la foule pendant que Hideki en fait autant avec la pédale kick bass de la batterie. Le vrai chanteur s'incline ensuite en passant les baguettes à son acolyte. "Merci infiniment pour aujourd'hui ! Nous filmons ce concert afin que vous puissiez le revivre autant que vous le voudrez !" annonce Hideki avec enthousiasme. "Maintenant, nous allons jouer un morceau spécial pour vous tous. S'il vous plaît, chantez avec nous. Dear…"
Une vague de milliers de mains s'élève dans les airs en hommage à cette chanson et en absorbe le message positif. Hideki a pourtant plein d'autres choses à dire. "Beaucoup d'événements se produisent dans la vie, mais s'il vous plaît, regardez toujours vers l'avant. Vous ne renoncerez pas à vivre, hein ? Je compte sur vous. C'est pourquoi nous sommes ici sur scène. La chanson qui suit est Kumori nochi hare.” La guitare impressionnante mène à un autre morceau très touchant, qui puise lui aussi ses racines dans le rock indéfectible de l'esprit de SIAM SHADE. Par la suite, une introduction de guitare grattée au hasard conduit à celle de l'évocatrice 1/3 no junjo na kanjou, le morceau légendaire adorablement chanté, mais emprunt d'une passion pénétrante dans les moments forts de la mélodie. Tout le Saitama Super Arena chante à pleine voix. Puis les merveilleuses paroles de DREAMS résonnent à tue-tête en grand final du concert.
Cependant, un nouveau rappel commence tandis que Kazuma entre sur scène en faisant la roue et finit sa course en salto arrière. "Le moment où vous pouvez profiter des chansons de SIAM SHADE avec nous arrive à sa fin. On s'est vraiment amusés !" dit Hideki en larmes, tout emprunt d'émotion. Dans un dernier effort pour les combattre, il hurle aussi fort que la tempête. "Vous êtes prêts ? NO CONTROL !” La tonalité rythmique et le doux air de guitare raniment la représentation et se complètent avec Imagination et D.Z.I.. Enfin, Don’t Tell Lies unit l'arène entière sous les lueurs colorées qui illuminent chaque coin de la salle et font de cette dernière chanson une véritable fête.
"Le concert gratuit que nous avons joué à Sendai nous a en fait donné l'envie de revenir," dit Hideki. "Je pense que nous pouvons continuer avec la force que vous nous avez transmise. L'année prochaine cela fera dix ans que nous nous sommes séparés. Nous tremblons d'impatience à l'idée de pouvoir jouer à nouveau dans une salle telle que celle-ci. Après tout, cela veut dire que le rock est la bonne réponse ! À Sendai, c'était la ‘Tokyo damashii !’ (l'âme de Tokyo), ici nous allons faire la 'Nippon damashii !' (l'âme du Japon)". Après une courte entente, le groupe opte pour 'Yamato* damashii !' (l'âme du Japon) qui signifie la même chose mais en plus cool. Un, deux, trois ! L'intégralité du Super Arena se soulève dans un tonitruant "YAMATO DAMASHII !" avec SIAM SHADE, et les derniers pleurs de Hideki mènent la nuit des rêves et de la charité à son terme. "You guys rock!"
Setlist
1. RAIN
2. TIMES
3. Why not?
4. LOVESICK ~ You Don’t Know ~
5. Destination Truth
6. BLACK
7. Sin
8. Life
9. LOVE
10. SSS
11. Glacial LOVE
12. NEVER END
13. CAN’T FORGET YOU
14. LET IT GO
15. SHAKE ME DOWN
16. PRIDE
17. PRAYER
18. GET A LIFE
Encore 1
19. Dear…
20. Kumori nochi Hare
21. 1/3 no Junjou na Kanjou
22. DREAMS
Encore 2
23. NO CONTROL
24. Imagination
25. D.Z.I.
26. Don’t Tell Lies
*Yamato : ce terme fait référence à la structure politico-sociale mise en place au IIIème siècle ap. J-C dans la région du Kansai et qui s'est progressivement étendue au reste du pays. A l'heure actuelle, ce mot désigne le Japon.