Rencontre avec l'artiste japonais qui annonçait récemment une exposition personnelle de peinture à Paris. L'entretien est détendu, et Mikaru, posé, est très loin de l'image excentrique qu'il peut donner lors de ses prestations sur scène.
Nous vous connaissons en tant que chanteur, d'abord pour DIO, ensuite pour BLACK LINE. Aujourd'hui vous annoncez que vous exposez en tant que peintre. Pouvez-vous nous parler de votre nouveau projet ?
Mikaru : Le projet s'appelle G.L.A.M.S., et c'est quelque chose de très personnel. Je dessine depuis longtemps, mais j'ai réellement commencé la peinture sur toile lorsque j'ai illustré notre single LEGNA. C'est amusant parce que depuis que je suis petit je vois ma mère peindre. J'ai toujours détesté l'odeur de la peinture à l'huile à la maison, je ne supportais pas ça, je me plaignais tout le temps. Et finalement je peins, moi aussi... Ma mère n'a pas compris...
Pourquoi ce choix de vous concentrer sur la peinture et sur ce projet solo ?
Mikaru : J'aime créer des choses à partir de zéro. Ici c'est vraiment ça. Quand j'ai illustré LEGNA, je me suis dit que je voulais faire de la peinture autrement que durant mes temps libres, que je voulais en faire une activité plus professionnelle. J'ai envie de sortir de la scène musicale, du moins de manière exclusive, même si bien sûr je poursuis mes activités avec le groupe. Mais j'ai du mal à voir un avenir dans le visual kei, et plus encore, j'ai envie d'être libre. J'ai toujours eu envie de voyager, de vivre ailleurs, même pour un temps, et je me dis que peut-être je peux y arriver en élargissant mes horizons. C'est pourquoi voilà, je vais à Paris, le résultat, je ne le connais pas encore. J'ai toujours réagi comme ça, je ne sais pas si c'est une qualité mais quand j'ai envie de quelque chose, je fais en sorte que ça se produise.
(Un ami et assistant de Mikaru intervient: « Quand il a compris qu'il pouvait le faire, grâce au fait qu'une galerie d'art a accepté de l'accueillir par exemple, il a dit « on y va ». Il a un esprit très kamikaze. »)
Paris, en premier, pas Tôkyô. Pourquoi ?
Mikaru : Je ne pense pas encore exposer au Japon... C'est sans doute une idée que je me fais, mais les jeunes gens ici n'ont pas d'intérêt pour l'art pictural, et je pense trouver cet intérêt parmi les jeunes européens... Je crois que Paris est une ville qui a la culture de l'art, et plus généralement, c'est naturel pour moi d'exposer à Paris. L'impact est énorme, pour nous, Japonais. « Exposer à Paris », c'est un rêve. Nous sommes passés par une agence artistique, qui a démarché des galeries, et plusieurs d'entre elles ont accepté mon projet. J'ai choisi celle-là car le cadre m'a paru parfait.
G.L.A.M.S. comporte également un projet musical, pouvez-vous nous en dire plus ?
Mikaru : Oui j'ai composé de nouvelles chansons, dans un style un peu différent de ce que fais avec BLACK LINE. Dans l'avenir, j'espère cumuler concerts et expo, mais dans l'immédiat, ce n'est pas ce que je vais faire à Paris, même si je compte chanter quelques fois, en acoustique, dans la galerie.
Comment se déroule la création d'une de vos toiles ?
Mikaru : Très simplement. Je m'isole, je me vide la tête de tout. J'écoute de la musique relaxante, j'aime beaucoup Björk ces temps-ci. Ensuite je regarde la toile, et ça me prend moins d'une heure pour imaginer une orientation. Même si ce n'est jamais clair au départ... Je pose la première couleur, la seconde, puis je vois ce que çà pourrait donner. Le résultat final, je le découvre... à la fin.
Quel est le public que vous visez ?
Mikaru : Je ne sais pas... Je ne vise rien... L'idée est de faire l'exposition, j'espère juste que des gens vont venir. Bien sûr, j'espère rencontrer mes fans, c'est sûr. Ensuite, j'aimerais avoir l'occasion de discuter avec d'autres peintres, des peintres français, pour échanger des idées. Mais tout le monde est le bienvenu.
Vous avez promis des soirées ou journées à thèmes durant vos 7 jours à Paris. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Mikaru : C'est en cours de programmation. Je cherche à donner un cachet différent à chaque journée. Les horaires aussi sont en cours de planification. Je sais que je travaillerai notamment sur mon image chaque jour, pour amener un caractère différent. Ça, c'est juste parce que ça m'amuse (rires). Mais je veux créer une ambiance musicale différente, également... J'y travaille.
Merci ! On se voit à Paris!
Note: Entre 15 et 20 toiles de Mikaru seront exposées et mises en vente à la Galerie Mister LO, à Paris, du 14 au 20 février 2014. Des produits dérivés (posters, photos...) seront également proposés. Mikaru sera présent toute la semaine à la galerie.