Interview

Interview avec LOKA

05/02/2014 2014-02-05 05:00:00 JaME Auteur : Haruko Traducteur : Kularu

Interview avec LOKA

LOKA s'est entretenu pour la première fois avec JaME dans une interview approfondie.


© LOKA
Formé il y a tout juste un an, le groupe de rock alternatif LOKA s'est entretenu avec JaME pour la première fois. Dans cette longue interview, le trio parle de son histoire, de sa façon de créer de la musique, de son style et bien plus encore.

Puisque c'est votre première interview avec JaME, s'il vous plaît présentez-vous par une anecdote intéressante, drôle ou inhabituelle.

Kihiro : Hey, je suis Kihiro, le chanteur. Sous mes traits de Japonais se cache un vrai Californien.
KEN'ICHI : Salut, je suis KEN'ICHI, le batteur. C'est dans ma ville natale que sont cultivées les meilleures mandarines au monde.
Katsumi : Yo, je suis Katsumi. J'ai grandi dans un espèce de ghetto à Tokyo, mais ma ville natale est la belle Okinawa.


S'il vous plaît expliquez-nous comment le groupe s'est formé. Un fait intéressant ou une histoire particulière en sont-ils à l'origine ?

Kihiro : Je suis à l'origine du groupe LOKA. Au départ, c'était censé être un projet solo. Mais KEN'ICHI a ensuite quitté les SEX MACHINEGUNS pour me rejoindre. C'est alors que l'idée de faire de LOKA un groupe a émergé. Nous avons eu plusieurs guitaristes et bassistes de session, mais lorsque nous avons rencontré Katsumi en avril 2013, ça a tout de suite collé. Nous avons su immédiatement que Katsumi était le musicien qu'il nous fallait.
KEN'ICHI : Kihiro et moi nous sommes rencontrés à l'anniversaire de l'aîné des guitaristes de son groupe ("senpai" en japonais). Le "senpai" était saoul et nous a demandé de sortir dans le blizzard gelé de janvier pour trouver des filles, ce que nous avons fait. (rires) Katsumi nous a été présenté par notre ami TEEDA, rappeur du groupe BACK-ON. Et il s'avère que le chanteur de l'ancien groupe de Katsumi était dans le même lycée que Kihiro.


Pourquoi avoir décidé de débuter une carrière musicale ? Quelle a été votre première expérience musicale (premier CD, premier concert) ?

Kihiro : Pourquoi avons-nous débuté notre carrière musicale ? Parce que c'est cool de jouer dans un groupe et parce que c'est ce que nous faisons de mieux ! Nos premières expériences musicales ont été de jouer pendant des concerts. Katsumi et moi avons commencé au collège tandis que KEN'ICHI a débuté la batterie en autodidacte dès l'école primaire.
Katsumi : La première expérience de Kihiro doit avoir eu lieu aux États-Unis en 2006 avec son ancien groupe Supe. Les débuts de KEN'ICHI se sont faits avec SEX MACHINEGUNS, après avoir participé à environ 200 auditions. Ma vraie première fois a eu lieu en 2004 avec mon ancienne formation CLAYFISH.


Quels groupes et artistes influencent votre musique et le style de LOKA ?

Kihiro : Nous sommes tous dans le monde de la musique depuis longtemps, donc c'est difficile de choisir un groupe en particulier. Cependant, nous aimons tous le rock, des choses comme KORN, le style de Linkin Park, le hard rock américain de NICKELBACK, le métal puissant de Bullet For My Valentine, le style alternatif de Breaking Benjamin, et la musique hardcore de Suicidal Tendencies. Nous avons chacun des horizons musicaux différents et nous les combinons pour créer LOKA. Nous aimons combiner les rythmes hard rock à des choses plus mélodieuses, le tout mélangé par quelques notes de synthétiseur.


Parlons de votre façon de composer. Vos paroles sont plutôt agressives et osées. Pourquoi avoir choisi ce style ?

Kihiro : En 2012, LOKA c'était seulement KEN'ICHI et moi, donc plusieurs compositeurs nous ont aidés à construire et à enregistrer nos chansons. Après l'arrivée de Katsumi, on créait surtout notre musique en studio, la construisant phrase par phrase, pour en faire quelque chose qui ressemblait plus au "style d'un groupe". J'écris toutes les paroles et parle surtout de mes expériences. De plus, quand j'ai débuté LOKA, je voulais faire quelque chose qui ressemblerait au hard rock des années 1980, avec une ambiance "sexe, drogue et rock'n'roll". Il y a peu de groupes influencés par le hard rock américain au Japon, ce qui nous permet de nous démarquer.
KEN'ICHI : Cependant, après que Katsumi nous ait rejoints, je pense que LOKA a évolué. Nous avons gardé ce côté hard rock, mais avons ajouté quelque chose de plus profond et de plus sensible dans nos chansons.


Toutes vos chansons sont en anglais. Pourquoi ? Essayez-vous d'atteindre un public plus large ? Prévoyez-vous d'écrire en japonais également ? Où trouvez-vous l'inspiration pour ces textes ?

Kihiro : J'ai passé mon enfance aux États-Unis, donc je suis plus à l'aise pour m'exprimer en anglais dans une chanson. Je ne sais pas pourquoi mais je préfère l'anglais au japonais. J'imagine que je peux me connecter mentalement avec les fans étrangers grâce à mes paroles, et plus spécialement avec les fans qui n'écoutent pas du J-rock ou qui ne sont pas fans d'animes. L'anglais est plus populaire au Japon ces derniers temps, donc c'est rassurant de savoir que les gens lisent nos paroles. Je comprends que la plupart des fans de J-rock ou d'animes aiment écouter des chansons en japonais, et c'est pour ça que j'ai tendance à ne pas écrire en japonais. Je suppose que je commencerais à écrire en japonais quand l'heure viendra. J'aime beaucoup les films et les dramas, donc beaucoup d'entre eux m'inspirent et m'aident à trouver les mots.


Qu'est-ce qui vient en premier : la musique ou les paroles ? Qui est le principal compositeur ?

Katsumi : C'est toujours la musique qui vient en premier. Kihiro trouve l'émotion dans la musique puis écrit les paroles. Nous composons tous de manière égale. L'un d'entre nous trouve une phrase et nous la faisons grandir tous ensemble.


Comment vous organisez-vous pour créer votre musique ?

Kihiro : Après notre travail en studio, nous avons une première idée de ce que sera la chanson dans son ensemble. Chacun crée ensuite une demo chez lui. Puis nous mettons notre travail en commun et l'arrangeons jusqu'à ce que nous soyons satisfaits. Enfin, nous procédons à l'enregistrement final.


Le 7 novembre 2012 vous avez sorti votre premier album EnFLAME. Dites-nous en plus. Un concept particulier y est-il rattaché ?

KEN'ICHI : Kihiro l'a appelé EnFLAME, c'est-à-dire faire grandir la flamme. Le feu de LOKA s'est allumé avec notre premier maxi, et nous avons voulu le faire grandir avec notre album. Puisque Kihiro aime le hard rock américain, et que je suis influencé par le heavy metal, nous voulions combiner nos influences pour créer quelque chose qui pourrait être défini comme du hard metal américain. Donc en écoutant notre musique, vous y trouverez des riffs qui résonnent métal, mais aussi des mélodies hard rock, avec une double pédale enragée, ainsi qu'un style hip-hop. Fondamentalement, nous ne voulons pas nous cantonner à un seul style. Tout ce que le groupe fait, c'est l'identité du groupe, ce que nous pensons est l'essence même de notre style.


Vous avez choisi un style qui n'est pas courant au Japon. Pourquoi ?

Kihiro : Hmm...tous les genres sont représentés au Japon, donc tout ce qui n'est pas de la J-music c'est de la merde, nous pensons qu'aucun n'est courant. (rires)


Quelle est la situation actuelle de la scène hard rock japonaise ? Est-ce que ce style de musique rassemble les foules ou est-ce plutôt quelque chose d'underground avec peu d'adeptes ?

Kihiro : Malgré ce que nous venons de dire... (rires) la scène hard rock croît énormément au Japon. Il y a tellement plus de fans et de groupes qu'il y a dix ans. Le visual kei était le courant dominant mais ce n'était pas le seul. Les fans de hard rock sont aujourd'hui aussi nombreux que ceux de visual kei. En fait, les scènes hard rock et visual kei émergent au Japon. Les auditeurs sont de plus en plus nombreux à comprendre que c'est la musique qui parle et pas seulement l'apparence. Pour LOKA, nous avons des fans qui viennent de la scène visual kei, et d'autres de la scène hard rock.


Kihiro, vous avez débuté votre carrière dans le groupe Supe. Peu de temps après que la formation soit venue aux États-Unis. Quelles différences y a-t-il entre travailler au Japon et aux USA ? De même pour les concerts ? Quelles sont les différences entre le public américain et le public japonais ?
Kihiro : Une différence importante est la taille du pays. (rires) Les États-Unis sont immenses. Nous avons traversé le pays quatre fois en conduisant pendant des heures et des heures. C'était une expérience extraordinaire, comme être le personnage d'un RPG. Concernant les lives, la façon dont on vous traite dans les clubs est différente. Au Japon, toutes les salles sont parfaitement équipées ; vous avez des moniteurs, des batteries, des amplis, des armoires, des câbles...tout, et c'est pareil dans les studios. Alors qu'aux USA vous devez tout apporter. Qu'est-ce qui est le mieux ? Je n'en suis pas sûr mais je pense que les groupes aux États-Unis deviennent plus forts du fait de l'environnement qu'ils doivent affronter. Au Japon... vous venez et tout est là pour vous. Donc si je devais créer un groupe, ce serait aux USA. Débuter au Japon c'est facile, mais si vous n'êtes jamais ébranlés dans votre musique, vous pouvez facilement devenir comme un enfant gâté. Mais il y a quelque chose que les gens doivent savoir à propos du Japon : puisque tout est équipé et que vous avez de bons studios, tout le monde peut paraître "bon". Il devient alors encore plus difficile de se démarquer juste par la musique. Vous devez être créatifs et vraiment bons. Je pense qu'une qualité et une créativité différentes sont nécessaires dans les deux pays.


Pourquoi avoir choisi de créer votre propre projet en juin 2012, alors que vous étiez toujours membre de UNDIVIDE ?

Kihiro : Et bien.. J'ai formé LOKA avant UNDIVINE. (rires) Et UNDIVINE était un projet à court terme mené par LEDA. Donc c'est plutôt à lui de décider s'il souhaite que ça continue ou pas. Mais si je suis trop occupé avec LOKA, je ne pourrais pas me consacrer aux deux projets. Faire partie de LOKA et d'UNDIVINE a été difficile. Pendant huit mois, j'ai dû écrire des chansons pour deux EP et deux albums tout en faisant les tournées pour les deux groupes. Mais ce fut une bonne expérience. Ça m'a aidé à me dire "Je suis plus fort maintenant, je peux faire encore plus ! " (rires)


KEN'ICHI, pourquoi avoir rejoint LOKA après avoir quitté SEX MACHINEGUNS ? Quelle est la différence entre ces deux groupes selon vous ? Est-ce que travailler avec LOKA a été une nouvelle expérience? Si oui, quel genre d'expérience ?

KEN'ICHI : J'ai quitté mon ancien groupe SEX MACHINEGUNS avant d'entrer dans LOKA. SEX MACHINEGUNS était déjà un groupe très connu au Japon quand j'en suis devenu membre, et c'était vraiment super de jouer face à autant de personnes. Cependant, SEX MACHINEGUNS avait son propre style, et je ne pouvais pas créer de musique comme je le souhaitais. Et puis, je voulais commencer un groupe à zéro. Mon but est de surpasser ma précédente formation avec LOKA, ce qui est pour moi le meilleur moyen de montrer mon respect pour SEX MACHINEGUNS, le groupe qui a fait de moi un batteur professionnel.


Même question pour Katsumi : vous étiez membre d'un grand groupe, CLAYFISH, avant de rejoindre LOKA. Pourquoi ? Avez-vous pris part à l'aventure parce que vous sentiez que c'était un projet spécial ? Quelles nouvelles expériences avez-vous pu découvrir ?

Katsumi : J'ai trouvé le groupe intéressant parce que Kihiro et KEN'ICHI sont vraiment tarés ! (rires) KEN'ICHI est complètement fou quand il joue de la batterie, Kihiro hurle comme un démon, chante comme un ange et le son de sa voix attire les gens. Mais surtout, je les adore parce qu'ils savent boire et s'amuser comme moi ! (rires)


Beaucoup de lecteurs étrangers s'intéressent aussi aux membres de session : LEDA de DELUHI, pablo de pay money to my pain et Shin, ancien membre de wizard. Comment choisissez-vous vos musiciens ?

Kihiro : Nous sommes tous amis, donc on leur demande simplement s'ils sont disponibles. Si oui, nous jouons ensemble. Nous avons beaucoup plus de guitaristes de session talentueux. Par exemple Junchi de ChaseDown et anciennement membre d'Acid Head Some Rise, et SCHON, ex-Mr.Orange.


Quel a été votre concert le plus mémorable et pourquoi ?

LOKA : Taiwan Formoz Festival. C'était notre premier festival à l'étranger.


Qu'est-ce qui est le plus intéressant dans le fait d'être musicien ? Qu'est-ce qui est le plus difficile ?

Kihiro : Nous rencontrons les personnes les plus cool dans tous les domaines, nous nous faisons des tonnes d'amis, et nous pouvons voyager partout en disant "on part en tournée". La chose la plus compliquée quand on est musicien c'est d'être musicien, de continuer à l'être.


Que ressentez-vous sur scène, face au public ?

Kihiro : On a envie de leur donner plus que ce pourquoi ils ont payé.


Que signifie la musique pour vous ?

Kihiro : Le meilleur moyen de dire que j'ai existé dans ce monde.


Comment occupez-vous votre temps libre ? Allez-vous voir d'autres groupes en concert (Japonais ou Étrangers) ?

Kihiro : Je bois, je bois, je bois...
KEN'ICHI : Je bois, je bois, je bois...
Katsumi : Les animes et les jeux vidéo.


Y a-t-il un artiste avec lequel vous aimeriez collaborer ? Comme jouer avec un groupe de légende ?

Kihiro : Tommy Lee à la batterie, Nuno Bettencourt à la guitare, et Paz Lenchantin à la basse pour jouer une chanson produite par Trent Reznor !
KEN'ICHI: Hikaru Utada, Taylor Swift, Ville Laihiala et Ville Valo.
Katsumi: hide de X JAPAN et Chester Bennington de Linkin Park.


Que préférez-vous : les animes ou les jeux vidéo ? Quel est votre préféré et pourquoi ?

Kihiro : Les animes, et mon préféré c'est "AKIRA".
KEN'ICHI : Les animes, et mon préféré c'est "Space Battle Ship YAMATO".
Katsumi : Les animes, et mon préféré serait "One Piece".


Imaginez que vous êtes sur une île déserte après que votre navire ait fait naufrage. Quels sont les trois objets que vous emporteriez avec vous ?

Kihiro : Des cigarettes, un couteau et mon iPhone. Hey, il peut très bien capter certains signaux ! (rires)
KEN'ICHI : "Space Battle Ship YAMATO," une batterie, et une carte de crédit. Au cas où on me proposerait d'être sauvé ! (rires)
Katsumi : Des femmes, de l'alcool et mes lunettes. Comment ferais-je si je n'y voyais rien ? (rires)


Quel métier auriez-vous choisi si vous n'étiez pas devenus musiciens ?

Kihiro : Footballeur.
KEN'ICHI : Membre de l'équipage "Space Battle Ship YAMATO".
Katsumi: Indiana Jones.


Imaginez-vous dans 10 ans. Que voyez-vous ?

Kihiro : J'aurai tout ce que tout le monde désire.
KEN'ICHI : Batteur.
Katsumi : Avoir plusieurs femmes sera devenu légal au Japon.


Quels sont vos projets ?

Kihiro : Nous envisageons une tournée européenne et quelques tournées asiatiques. Nous voulons aller partout et jouer dans les festivals qu'on nous proposera. Nous allons aussi sortir un autre single au format numérique et notre but est de sortir quelque chose chaque mois, donc attention !
Katsumi : S'il vous plaît, souscrivez à notre mail magazine ici afin d'avoir rapidement toutes nos dernières infos.


Merci beaucoup pour cette interview. S'il vous plait, laissez un dernier message à nos lecteurs.

LOKA : Réservez-nous un concert et nous serons présents ! Répandez le mouvement LOKA pour nous !


JaME souhaite remercier LOKA et ke'i pour avoir rendu cette interview possible.
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