A la fin des années '80, Kiyoharu et Hitoki décident de quitter le groupe Garnet pour monter le leur. Rejoint par Masaru (ex Oblivion Dust), vite remplacé par Shin, nos jeunes gens forment KUROYUME (rêve noir en français).
Le groupe tout d'abord assez sombre et gothique se cherche. Leur premier album indies ikieta chuuzetsuji sort en 1992, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une version CD d'une de leur demo tape, suivi en 1993 de nakigara o.
L'énergie deployé par le groupe dans les live house et le succès de leurs albums indies les fait signer en 1994 avec Toshiba EMI pour sortir leur premier album major : mayoeru yuritachi. L'ambiance de ce premier album est très rock avec une ambiance générale assez goth, hormis leur single for dear, qui lui est au contraire plutôt pop.
La même année sort déjà leur deuxième album major : Cruel. Toujours aussi sombre mais avec une sonorité un petit peu plus punk.
Cependant, malgré son succès, le groupe se cherche encore, essayant de se définir un son et une identité propre. C'est ainsi que peu de temps après, Shin, qui écrivait la majorité des chansons du groupe, décide de quitter KUROYUME pour cause de divergences musicales.
En 1995, 'libéré' de Shin, le duo Kiyoharu / Hitoki sort un deuxième album major Feminism. Le revirement est total : l'ambiance de ce dernier est beaucoup plus pop, mais on y trouve également quelques titres orientés punk comme Unlearned Man ou Kamakiri.
En 1996, avec la sortie de Fake Star, le groupe arrive enfin à maturité tout en continuant à donner dans l'expérimentale. Impossible de définir cet album à la fois pop, rock, punk, allant parfois même jusqu'au reggae, mélangeant solos de guitare de folie, claviers, batterie et boîtes à rythmes. Peut-être l'un des albums représentant le mieux la pluralité du mouvement visuel de cette époque.
En 1997, fini la folie de l'expérimentale. KUROYUME nous fait découvrir leur côté punk avec Drug Treatment, un album qui passera la barre du million d'exemplaires vendus. Le son de ce dernier semble volontairement brut, comme pour prouver qu'en plus d'avoir échappé au piège du commercial, KUROYUME se revendique comme l'un des rares groupes major à l'esprit encore underground.
En effet, Kiyoharu et Hitoki préférent jouer dans des live house à l'ambiance intimiste plutôt que devant des milliers de personnes. La sortie en CD et vidéo de leur live au Shinjuku Loft ne ferra que confirmer cette volonté.
Petite anecdote, à cause de leur titre Drive, Drug Treatment et LIVE at Shinjuku Loft se voient estampiés du macarron : PARENTAL ADVISORY : EXPLICIT LYRICS.
En 1998, KUROYUME revient avec un 5e album major, Corkscrew, toujours aussi punk, au son encore plus abouti, le tout agrémenté de quelques accents ska. Seuls leurs singles shonen, et Maria, font exception à la règle.
Début 1999, KUROYUME décide de se séparer à cause de soi-disant problèmes de santé de la part de Hitoki. Cependant, il ne faudra pas beaucoup de temps à nos deux compères pour former deux nouveaux groupe : SADS pour Kioyharu, une sorte de copie-conforme du son punk de KUROYUME (tout du moins sur le 1er album), et Piranaheads pour Hitoki (Puis SSS, SDB, ROBOTS).
Kiyoharu fait désormais une carrière solo depuis 2003.
Ainsi, là où certains ont vu l'activité de KUROYUME s'arrêter, d'autres y ont vu un doublement de leur activité ... chacun son opinion. Quoi qu'il en soit, KUROYUME a été l'un des rares groupe (le seul?) à devenir de plus en plus agressif au fil des albums, là où la plupart des groupes passés major n'ont fait que s'adoucir. C'est sans doute ça la recette de leur succès.