JaME Pologne a discuté avec Kaoru, leader et guitariste de DIR EN GREY, de ses réussites, ses objectifs, ses anniversaires et des qualités thérapeutiques de la musique.
Le 18 mai, DIR EN GREY se produisait à Varsovie. C’était la quatrième fois que le groupe jouait en Pologne et la deuxième fois dans la capitale. A cette occasion, la tournée servait à promouvoir le nouvel album Arche, sorti en décembre 2014. Peu avant le concert, le guitariste et leader Kaoru a accordé une interview à JaME Pologne. Il nous a parlé des activités de la formation et de ses précédents succès.
C’est la quatrième fois que vous venez en Pologne. Comment étaient les précédents concerts ?
Kaoru : C’est déjà la quatrième fois que nous nous produisons ici et, à chaque représentation, les fans réagissent de mieux en mieux. Ils connaissent toujours mieux nos chansons. Alors pour moi, c’est encore meilleur à chaque fois.
C’est une tournée promotionnelle pour Arche. Quelle différence y-a-t-il entre cet album et les précédents ?
Kaoru : C’est essentiellement la même chose. Mais l’album est plus représentatif d’un live. Les morceaux sont taillés pour être joués en concert, alors que notre dernier album se concentrait sur une atmosphère et les échanges entre le groupe et ses fans. Sur cet opus, il y a aussi des chansons mélodiques faciles à écouter et à comprendre, et de bons titres pour la scène. Un bon show, un bon moment.
Arche est un mot de grec ancien qui signifie « source primaire ». Quelle est votre source primaire ?
Kaoru : Ce mot « arche » est le fil conducteur de ce nouvel album. C’est Kyo qui en a eu l’idée. Au départ, je n’étais pas sûr que ce soit le bon mot pour le titre de l’opus, mais au fur et à mesure que nous écrivions et enregistrions les chansons, ce mot a fini par correspondre de mieux en mieux à la musique que nous créions. Ça s’accordait parfaitement et c’est devenu naturel. Voilà pourquoi, au final, nous avons décidé d’utiliser ce terme.
Vous avez récemment réenregistré plusieurs de vos anciens morceaux comme Kasumi et Bottom of the Death Valley. Pourquoi avoir choisi de les renouveler et comment avez-vous sélectionné ces chansons ?
Kaoru : Je n’étais pas d’humeur pour écrire de nouveaux titres, et je ne veux pas composer quand je suis dans cet état d’esprit. Alors j’ai pensé qu’il serait plus judicieux de retravailler d’anciens morceaux afin qu’ils correspondent à l’atmosphère et aux sentiments actuels de DIR EN GREY. C’est moi qui ai commencé. Peu importe les chansons sélectionnées, j’ai seulement choisi celles qui pourraient correspondre à notre univers actuel.
Ces nouvelles versions sont bonnes. Allez-vous en jouer en concert ?
Kaoru : (il hésite) Oui.
Mais vous ne nous direz pas lesquelles ?
Kaoru : Je vais vous le dire parce que nous ne la jouerons pas ce soir. C’est THE FINAL.
Vous avez officiellement débuté DIR EN GREY en 1997, donc dans deux ans vous fêterez votre vingtième anniversaire. Avez-vous des projets à ce sujet ? Pour vous-même et pour le groupe ?
Kaoru : (rit) Personnellement je n’en ai aucun mais en tant que groupe, nous prévoyons quelque chose mais…
Je comprends, c’est un secret.
Kaoru : Oui, c’est un secret.
Vous avez accompli tellement de choses au fil des ans : vous avez joué en Europe et aux États-Unis, participé à la Family Values Tour et au festival Sonisphere, et remplit le Budokan. C’est bien plus que la plupart des groupes débutants n’osent imaginer. En rêviez-vous vous-même ? Et en réfléchissant à votre succès, pensez-vous qu’il soit bien mérité ou est-ce que ça vous surprend encore ?
Kaoru : Concernant notre succès au Japon, je crois que nous le méritons parce que nous avons travaillé dur et donné le meilleur de nous-même pour y arriver. Mais concernant notre succès à l’étranger, tout ce qui arrive nous surprend toujours, notamment les grands festivals. Beaucoup de personnes ne connaissent pas le groupe mais nous jouons de plus en plus dans des lieux réputés. Toutes ces choses continuent à nous surprendre.
Quelle est votre plus belle réussite selon vous ?
Kaoru : A chaque fois que je termine un enregistrement, j’ai toujours l’impression d’avoir accompli quelque chose de grand. Chaque album est une réussite.
Bien, avez-vous toujours un autre objectif en tête ?
Kaoru : Dès qu’un album est terminé, je ne veux plus y penser.
Bien sûr. Vous avez récemment sorti une collection de clips. Il est flagrant que les arts visuels en général prédominent chez le groupe : dans l’image, les jaquettes, les goodies, les vidéos. Aujourd’hui, est-ce quelque chose que toutes les formations doivent posséder, ou seulement quelque chose qui complète et personnalise la musique ?
Kaoru : Tous ces visuels font plutôt partie du groupe, pas seulement de la musique. Selon moi, la formation existe pour exprimer la musique et l’art de toutes les façons possibles. C’est ce que je crois. Et pour moi, c’est normal, mais je ne suis pas sûr que tous les groupes fassent de même.
Pensez-vous que la musique, et plus spécialement votre musique, puisse avoir un effet thérapeutique?
Kaoru : Je l’espère. Je n’en suis pas sûr parce que je me contente d’écrire les chansons, mais j’ai l’impression et j’espère que ces morceaux ont un effet particulier sur les gens. Après le concert, même si nous avons joué des titres sombres, les gens sourient. C’est alors que je réalise que ces chansons doivent avoir en quelque sorte un effet positif.
C’est une sorte de catharsis alors?
Kaoru : Je n’en suis pas sûr mais j’adorerai demander aux fans ce qu’ils en pensent.
Dernière question pour nous. Vous allez jouer au Lunatic Fest aux côtés de personnes que vous considérez comme vos idoles. Comment vous sentez-vous ?
Kaoru : Je suis vraiment reconnaissant d’avoir été invité. Je suis heureux de donner ce concert mais pour être honnête, nous n’avons jamais quitté la scène musicale. Les autres groupes, les groupes plus anciens, l’ont quitté une fois ou deux par le passé. Alors nous devons leur montrer à quel point nous sommes forts en tant que groupe et que nous continuons à nous renforcer.
Merci beaucoup. Pourriez-vous laisser un message aux fans polonais et aux lecteurs de JaME?
Kaoru : Nous sommes venus plusieurs fois en Pologne et à chaque fois, nous nous sommes rapprochés de nos fans. Nous avons vécu l’un de nos shows les plus incroyables ici alors nous espérons pouvoir revenir. Nous avons besoin de vous et nous vous remercions pour tout le soutien que vous nous avez déjà apporté. Nous avons joué pour la première en Europe il y a dix de ça à Berlin alors aujourd’hui, c’est le dixième anniversaire de cet évènement. Nous avons l’impression que cette énergie nous revient.
JaME souhaite remercier Kaoru, le management de DIR EN GREY et Knock Out Productions pour avoir rendu cette interview possible.