A la veille de la sortie de son nouvel opus "From the Basement", le duo indie rock Heavenstamp s’entretient avec JaME de sa passion pour le rock britannique, de son évolution musicale et de ses ambitions internationales.
Grâce à ses envoûtantes compositions aux accents Britpop et à ses énergiques prestations scéniques entre Japon et Royaume-Uni, le duo indie-rock underground Heavenstamp, originaire de Tokyo, n'a de cesse de conquérir les amateurs de pop-rock
depuis ses débuts en 2009.
Après avoir célébré l’amour à travers le prisme de pétillantes et touchantes compositions synthpop avec son troisième album LoveBuilders en 2019, le duo délivre le 26 février son quatrième opus,
intitulé From the Basement, dont l’édition internationale est publiée par Setsuzoku Records.
Sail to Heaven, morceau éthéré aux sonorités Britpop de la première heure, a investi les bacs numériques le 22 janvier dernier, donnant ainsi aux auditeurs un avant-goût de ce qui est à venir.
Peu avant la sortie de From the Basement,
nous avons pu nous entretenir avec la chanteuse Sally#Cinnamon et le guitariste Tomoya.S à propos de ce nouvel album et de leurs précédents travaux, de leurs influences artistiques, de leur passion pour le rock britannique,
et de leur soif de partager leur amour de la musique avec le monde.
L’édition internationale
de votre nouvel album, From the Basement, sortira chez Setsuzoku Records le 26 février. Pourquoi avoir signé chez ce label britannique ?
Tomoya.S : Nous devions faire une tournée au Royaume-Uni durant l’été 2020, mais elle a été repoussée en raison de la pandémie. Pour éviter de rester inactifs durant cette période blanche, nous avons décidé de faire un album.
J’ai pensé que pour que cette tournée soit un succès, et nous voulons vraiment faire cette tournée dans un futur prochain, il faut que plus de gens puissent écouter un album complet. J’en ai donc discuté avec un membre de l’équipe de notre tournée britannique,
qui est un de mes amis anglais qui vit au Royaume-Uni. C’est lui qui m’a présenté Setsuzoku Records.
Vous mentionnez plusieurs groupes britanniques parmi vos influences musicales, tels que Blur, Radiohead ou encore BlocParty. Qu’est-ce que cela représente
pour vous de sortir un album dans le pays qui a donné naissance à tant de vos artistes favoris ?
Tomoya.S : L’envie de sortir notre CD au Royaume-Uni, dont la musique nous a beaucoup influencés, était quelque chose de naturel
et positif pour nous. Nous avons toujours cru en nous et sommes toujours prêts à relever des défis.
Votre précédent album, Love Builders, est une ode à l’amour sous toutes ses formes. Votre nouvel opus, From the Basement, a-t-il un thème central lui aussi ?
Tomoya.S :
From the Basement va, en réalité, de pair avec Love Builders.
Love Builders, dont les chansons évoquent toutes l’amour sous des formes diverses, exprime l’importance de l’amour dans nos vies. Mais From the Basement est
un préquel à LoveBuilders. Il parler d’affronter le monde et soi-même, de se poser des questions et d’essayer de faire grandir sa force intérieure.
Le titre From the Basement reflète également la situation que
vivent actuellement beaucoup de personnes, le fait d’être restreint dans ses actions et piégé chez soi à cause de la pandémie. A l’aune de ces circonstances, et en ayant la ferme conviction que nous pouvons tout surmonter, nous voulions produire un album
dont la guitare se rapproche au plus près des sonorités des groupes de rock britanniques, notamment ceux de Manchester que nous aimons tant.
J’aimerais également sortir Love Builders from the Basement qui combinerait les deux albums en
un seul.
Votre site décrit From the Basement comme étant un
retour à vos racines rock. Les auditeurs peuvent-ils s’attendre à un changement notable par rapport à Love Builders
?
Tomoya.S : Love Builders incorporait beaucoup de synthétiseur alors que cette fois les guitares sont plus prévalentes. C’est un changement qui s’est imposé de lui-même car nous avons toujours voulu faire de
la musique librement, sans nous restreindre à un seul style.
Vous vous êtes produits au Royaume-Uni pour la première fois en 2011 et y avez donné de multiples concerts depuis lors. Qu’est-ce qui vous attire tant dans la scène musicale britannique ?
Tomoya.S :
Nous nous sommes produits plusieurs fois au Royaume-Uni et plus particulièrement à Brixton, au Windmill Brixton. Tant que la musique est bonne, peu importe le genre musical, vous pouvez vous y produire indépendamment de votre nationalité, et c’est un
lieu très important où vous pouvez rencontrer d’incroyables musiciens. Nous avons toujours eu le désir de croire en nous-mêmes et de relever des défis, mais rencontrer de si merveilleuses personnes est ce qui nous a beaucoup plu au Royaume-Uni.
L’industrie musicale japonaise a toujours été relativement insulaire, beaucoup de musiciens préférant se concentrer sur le marché national. Vous semblez avoir une attitude tout à fait opposée. Qu’est-ce qui vous motive tant à partager votre musique avec le monde et à entrer en contact avec vos fans et des musiciens étrangers ?
Tomoya. S :
Nous apprécions bien sûr la musique japonaise, comme YurayuraEmpire, mais comme nous aimons la musique du monde entier, tel que le rock britannique par exemple, nous produisons naturellement des compositions aux sonorités
plutôt étrangères en comparaison d’autres artistes japonais. Nous apprécions les superbes représentations des groupes étrangers qui viennent jouer au Japon et l’excitation que cela provoque, nous aimons partager cette effervescence avec les mélomanes
du monde entier grâce à notre musique. Je pense que c’est cela qui nous motive. Vous travaillez régulièrement avec Russell Lissack du groupe de rock britannique BlocParty. Comment vous êtes-vous rencontrés, et en quoi cette collaboration influence-t-elle vos travaux ?
Tomoya. S :
Aux débuts d’Heavenstamp, nous postions nos musiques sur MySpace. Russell a entendu parler de nous et nous a demandé si nous serions intéressés par travailler avec lui sur un remix. A partir de là, il a co-produit certaines
de nos chansons, et nous l’avons convié à plusieurs reprises en tant que guitariste invité lors de nos concerts. Nous avons des sensibilités musicales très proches, donc nous avons réussi à nous entendre immédiatement. Même encore maintenant, nos échanges
privés et professionnels continuent.
En outre, il dégage une image musicale mature, accessible et claire. Sa personnalité remarquable et sa présence positive nous ont beaucoup impressionnés.
Vous deviez vous produire au Royaume-Uni en 2020, tournée qui a été annulée à cause de la pandémie de coronavirus. Comment avez-vous géré ce bouleversement de l’industrie musicale ?
Tomoya.S :
Je pense que beaucoup de gens, sans oublier les musiciens, ont été affectés par cette crise sanitaire. J’attendais cette tournée au Royaume-Uni avec grande impatience et je suis désolé qu’elle ait été annulée. Cependant, même dans ce genre de situation,
nous chercherons toujours ce que nous pouvons faire et essayons de garder une attitude positive. Cela a été un plaisir de concrétiser cet album et de signer un contrat avec Setsuzoku Records.
Dans l’attente de la réouverture des lieux de concerts, de nombreux artistes se sont mis à diffuser leurs prestations en ligne. Est-ce quelque chose que vous envisageriez de faire une fois la pandémie sous contrôle, afin que vos fans du monde entier puissent assister à vos représentations ?
Tomoya.S :
Pour ceux d’entre nous qui veulent garder le contact avec les fans à travers le monde, je pense que c’est une bonne chose. Et pour ceux qui ne nous connaissent pas, c’est une bonne occasion de nous découvrir.
A ses débuts en 2009, Heavenstamp comptait en son sein quatre membres mais depuis quelques années vous opérez en duo. Ce changement a-t-il eu un impact dans la façon dont vous créez vos morceaux ? Pensez-vous recruter de nouveaux musiciens ou avez-vous trouvé un équilibre créatif à deux ?
Tomoya.S :
J’ai toujours été le compositeur et l’arrangeur de nos musiques, donc il n’y a pas eu de véritables changements dans la façon dont nous créons nos morceaux. Je ne sais pas ce que le futur nous réserve mais pour le moment je pense qu’il est préférable
de sortir cet album en tant que duo et d’engager des musiciens d’accompagnement pour nos concerts.
Sally#Cinnamon, vous avez écrit de nombreuses chansons pour des artistes japonais tels que Superfly, SakurakoOhara ou encore Miku Ito, entre autres. Quelle différence y a-t-il entre écrire pour vous-même et écrire pour d’autres artistes ? Y a-t-il des artistes occidentaux pour lesquels vous aimeriez écrire ?
Sally#Cinnamon
: Quand j’écris des chansons pour d’autres artistes, je pense aux chanteurs et à leurs fans. J’ai toujours envie d’écrire des paroles essentielles qui trouvent un écho dans la vie à la fois des artistes et des fans. C’est la même chose quand j’écris des
chansons pour moi-même, mais cela demande un peu plus d’effort pour avoir une vue totalement objective de soi-même. Je n’ai jamais pensé à écrire des chansons pour des artistes occidentaux, mais ce serait super si l’occasion se présentait. J’ai déjà écrit
pour des artistes coréens, mais pour des artistes occidentaux ce serait cool si j’en avais l’opportunité.
Quand j’ai appris que le musicien japonais ShutokuMukai était en charge de la traduction japonaise de Yoshimi Battles the Pink Robotsde
The Flaming
Lips, j’ai tout de suite eu envie de faire quelque chose de similaire !
Avez-vous un message pour nos lecteurs ?
Heavenstamp : Merci d’être venus à notre rencontre, que vous nous connaissiez déjà ou que
vous nous découvriez aujourd’hui. Le monde est encore troublé, mais j’espère que le calme de la vie ordinaire fera son retour le plus vite possible et nous pourrons vous rencontrer à l’occasion d’une tournée !
S’il vous plait prenez bien soin de
vous - aussi bien physiquement que mentalement, et soyez prudents.
Je vous souhaite à tous une excellente santé et beaucoup de bonheur !
JaME tient à remercier Heavenstamp et Setsuzoku Records pour avoir rendu cette interview possible.
L'édition UK/EU de From the Basement inclut une piste bonus exclusive intitulée Virtual. Rendez-vous sur le site officiel de Setsuzoku Records pour en commander une copie.