Live report ATARASHII GAKKO!

La tournée européenne d'ATARASHII GAKKO!, clôturée le 12 juin, a été le théâtre de nombreuses premières fois autant du point de vue du public que du groupe, venu faire ses débuts en France le 5 juin à Paris.

Ce soir-là pour entrer dans le Bataclan, il faut d'abord faire le tour des pâtés de maisons avant d'intégrer l'immense file d'attente. La foule est hétéroclite, avec tantôt des fans de la première heure (ceux-là mêmes qui prouveront plus tard connaître les paroles sur le bout des doigts), tantôt des novices et autres curieux entraînés par leur entourage (ils en ressortiront le sourire aux lèvres) mais aussi une bonne partie d'amateurs de rock attirés par l'esprit marginal du groupe (et qui reprendront en chœur du Nirvana avant le lever de rideau.)

À la vue de ce public très varié et parfois même familial, quelques passants s'arrêtent et se renseignent. Si le nom d'ATARASHII GAKKO! leur est encore inconnu, il a pourtant fait le tour des réseaux grâce à des concerts énergiques et décalés depuis devenus des vidéos virales. De cette popularité numérique subsiste une envie commune gravée dans le marbre : en prendre plein les oreilles et les mirettes.

Le concert commence peu après 20h30 dans une salle comble.

La représentation commence avec le très attendu Toryanse qui s'ouvre sur une formation en pyramide humaine. Rien de tel pour enflammer le public qu'un titre endiablé dont le refrain permet de ponctuer la chanson de ses cris. La revisite du genre traditionnel se poursuit avec Omakase tandis que des fleurs de cerisiers défilent sur l'écran à l'arrière de la scène. Le motif musical a quelque chose d'hypnotique, toutefois contrebalancé par les parties rappées que RIN scande avec brio.

Vient ensuite GIRI GIRI et le remix de Pineapple Kryptonite pour lequel les membres revêtent leurs fameuses vestes noires. C'est ce même numéro de danse qui a rendu ATARASHII GAKKO! si populaire lors de son passage à New York, et pour cause : sur une musique électronique complètement survoltée, voilà que les couettes de MIZYU servent de guidon de moto aux autres membres qui se déchaînent ensuite sur scène. Il n'en faut pas plus pour que l'ambiance reparte de plus belle !

Après une telle démonstration, c'est un autre classique qui prend la relève : OTONABLUE fait l'unanimité parmi le public qui reprend en chœur les paroles. Même au fond de la salle, chacun bouge la tête en rythme sur le refrain, petit clin d'œil au clip aux 67 millions de vues sur Youtube.

ATARASHII GAKKO! enchaîne avec Arigato et ses balais micros prêts à dépoussiérer aussi littéralement qu'au figuré la scène du Bataclan. Viennent ensuite bout à bout HELLO avec ses paroles en anglais qui résonnent fort dans la salle puis le moins connu mais très rétropop Forever Sisters. L'accalmie qu'offre le morceau est de courte durée puisque le titre suivant n'est autre que CANDY et ses gimmicks incroyablement addictifs poussent l'audace à son paroxysme. Cet ovni musical est au final très bien résumé par les images psychédéliques qui défilent sur l'écran, tandis que le public balance les bras de haut en bas au rythme des "sugar high" et "sugar low" scandés par le groupe. Le très aérien Fantastico amène une parenthèse bienvenue pour clôturer cette partie du concert, à la fois calme et amusant (les membres font une partie de Limbo) et chacun en profite pour reprendre son souffle.

L'idée semble opportune, car une dance battle s'organise aussitôt sur scène et chacune en profite soit pour montrer ses talents, comme RIN, soit pour faire rire le public, à l'image de KANON qui se lance dans une démonstration de headbang ou de MIZYU qui fait l'hélicoptère avec ses couettes. SUZUKA est un peu entre les deux, et sa performance lui vaut les cris enthousiastes du public.

Le concert continue avec WOO! GO! et Suki Lie, titre au début duquel SUZUKA nous gratifie d'un doigt d'honneur immédiatement acclamé par l'ensemble de l'audience. C'est une chanson un peu plus sombre que les précédentes et à l'opposé total de FLY HIGH qui prend la relève. Ce nouveau titre électrique et dynamique fait partie du dernier album AG! Calling sorti le 7 juin, en pleine tournée européenne. Il met en valeur les talents de rappeuse de RIN que nous avons déjà pu entrevoir en début de concert. De son côté, la chorégraphie reprend des mouvements de sport de combat (il s'agit du générique du film "Baki Hanma vs Kengan Ashura") que les membres enchaînent en conservant une stabilité vocale impeccable.

Parmi tous les morceaux joués ce soir, il reste encore le d'ores et déjà incontournable Tokyo Calling. Si la chanson est au départ ponctuée de quelques problèmes de son puis d'un larsen, l'incident est vite résolu et plus important encore, ATARASHII GAKKO! ne se laisse aucunement déstabiliser. L'atmosphère créée par ce tube en puissance amène de fil en aiguille le dernier morceau du concert qui n'est autre que NAINAINAI, et qui voit SUZUKA monter sur les épaules de KANON puis s'essayer au crowdsurfing.

Les ultimes notes approchent et SUZUKA fait mine de ne pas vouloir partir, tirée en arrière par ses camarades jusqu'à finalement disparaître derrière le rideau contre son gré.

Bien évidemment, les choses ne peuvent pas se terminer ainsi : le Bataclan se remplit très vite des cris du public et vient le moment du rappel constitué de Free Your Mind et Que Sera Sera, une chanson justement qualifiée de "ice-cream song" pour rafraîchir le public après plus d'une heure de spectacle. ATARASHII GAKKO! demande ensuite au public de lui apprendre un mot en français, et sans surprise c'est "je t'aime" qui vient en premier à l'esprit des fans du côté des barrières. Le groupe improvise alors une chansonnette qui joue avec la traduction japonaise du mot, "daisuki", avant de quitter la scène pour de bon.

Cet interlude résume finalement bien le tout premier concert d'ATARASHII GAKKO! en France, ponctué des éclats de rire malicieux de SUZUKA et d'autres petits moments complices entre le groupe et la salle du Bataclan. Après un tel succès, il y a fort à parier que les Français en redemandent !

Cette setlist proche de celle jouée en Belgique, et finalement aussi reprise en Allemagne, est tout à fait indiquée pour une première rencontre avec les fans européens, majoritairement composée des titres les plus populaires et les plus récents. Un choix qui fait également sens avec la sortie récente du nouvel album AG! Calling, sorti le 7 juin et disponible sur les plateformes d'écoute en ligne.

La tournée mondiale d'ATARASHII GAKKO! se poursuit désormais avec les dates américaines jusqu'au 17 octobre.

Setlist :

1. Toryanse

2. Omakase

3. GIRI GIRI

4. Pineapple Kryptonite (remix)

5. OTONABLUE

6. Arigato

7. HELLO

8. Forever Sisters

9. CANDY

10. Fantastico

11. WOO! GO!

12. Suki Lie

13. FLY HIGH

14. Tokyo Calling

15. NAINAINAI

Encore :

16. Free Your Mind

17. Que Sera Sera