SHÉNA Ringö - Karuki Zamen Kuri no Hana

Je viens de me réveiller. Il fait nuit et la lampe de mon chevet éclaire ma chambre d’une lumière feutrée. Je me dirige vers la cuisine pour me servir un café. Sur le balcon, quelques gouttes de pluies tombent. Je m’allume une cigarette tout en regardant les gens passer dans la rue, certains en couple ou en groupes, d’autres seuls. La ville a l’air en effervescence ce soir. Je souris en repensant aux quelques morceaux de souvenirs qui me reviennent à l’esprit. Ce soir j’ai rêvé.

Rêvé d’une fête où toutes les musiques étaient célébrées. Une de ces fêtes nocturnes où chaque rue possède son propre univers et où les sons s’entremêlent, volant vers un ciel illuminé par les étoiles. Et là, au détour d’une avenue, une fille au chant de sirène. Tel un papillon devant la flamme d’une bougie, je m’approche d’elle, fasciné par la mélodie dans sa voix et le charme envoûtant de sa musique. Et les images et les sons défilent alors devant mes yeux. Volant au dessus du monde comme une plume poussée au gré du vent, puis assis à la table d’un cabaret fantaisiste à Paris, dans un bar enfumé de Londres ou parcourant New York sur le dos d’un cheval de manège…
Je me rappelle cette ambiance chaleureuse qui se dégageait des chansons de cette étrange femme, ce goût de nostalgie bienheureuse. C’était comme si la tristesse de chaque personne présente était drainée par cet ange puis s’évaporait dans un nuage coloré au parfum d’encens. Elle semblait chanter pour tout le monde et chacun à la fois.
Elle avait ce ‘‘je ne sais quoi’’ propre à toutes les grandes dames. Evoluant tel un félin dans un registre jazzy très sexy, puis plus pop-rock, ou légèrement electro tout en y apportant sa touche si personnelle, sa musique semblait venir du monde entier et de nulle part.

Oui, je me souviens de cette nuit où le temps semblait s’être arrêté. Cette nuit où je suis tombé sous le charme de la belle SHéNA Ringö. Cette nuit que je n’oublierais jamais. Cette nuit qui porte le nom de Karuki Zamen Kuri no Hana…