HYDE - FAITH

HYDE, chanteur en solo de L’Arc~en~ciel, avait sorti en 2002 ROENTGEN, album pop qui fut loin de remporter tous les suffrages. Vint ensuite 666, qui non seulement nous montrait la passion de notre chanteur pour un rock brut et sans fioriture, mais qui se révéla être aussi un très bon album ! Suite à la sortie du passable Countdown et du très bon Season’s Call, et surtout à l’annonce du line up assez alléchant de ce Faith donc, il ne nous restait plus qu’à vérifier si le sieur HYDE était prêt à conquérir le monde.

LA FORME…

Ce qui frappe avant tout, c’est l’occidentalisation du son de cet album. Ceux qui d’ordinaire étaient habitués à cette ‘japanese touch’ qu’on retrouve chez Laruku seront sûrement étonnés d’entendre ce Faith aux influences partagées.
On retrouve ici et là MUSE sur la chanson qui ouvre l’album, Jesus Christ, The Cure sur le morceau titre, Faith, ou l'A Perfect Circle des premières heures sur I Can Feel… Mais là plus grosse influence est incontestablement celle d’un certain groupe irlandais qui en son temps fit vibrer le monde grâce à sa pop-rock de haute volée. En effet, l’ombre de U2, puisque c’est de ce groupe dont il s’agit, pèse sur cet album que ce soit dans les guitares, simples et bourrées de reverb', de Season’s Call ou dans le refrain de Mission, où les montées de HYDE ressemble à si méprendre à celles de Bono.
Est-ce que toutes ces influence sont dûes aux autres membres du groupe ou est-ce simplement une sorte d’hommage de la part du chanteur à la scène rock occidental ? Tout ce que l’on peut en dire est que HYDE, qui cherchait apparemment à s’éloigner de ses productions avec Laruku, a réussi son opération.

…ET LE FOND

Même si cet album est tout à fait correct dans son ensemble, il subsiste quelques petites choses qui auraient pu être corrigées. En premier lieu, le son de cette galette reste très proche de celui de 666 et on aurait peut-être espéré un peu plus de la part du talentueux Sean Beavan, ingénieur du son de Nine Inch Nails (ce qui n’est pas rien !).
Ensuite, des titres comme Countdown, où HYDE tombe dans l’erreur de nous servir un refrain trop souvent entendu, ou Made In Heaven, où l’on sent que le chanteur pousse sa voix (un peu limitée au demeurant) dans ses derniers retranchements, sont quelques exemples du manque de profondeur de cet album. De plus, Jesus Christ, où HYDE essaie littéralement de cacher l’absence de mélodie de la chanson par un déluge de décibels et où le chant, plaintif et ennuyeux, n’arrange rien au tout, pourrait bien stopper bon nombre de nouveaux venus.
Bien heureusement, l’album renferme aussi de très bonnes surprises telles que I Can Feel, où l’on sent fortement la patte de Danny Lohner (ex-NIN et ex-APC), et le très beau Season’s Call, où KAZ a fait des merveilles. On notera aussi le très efficace Mission malgré, ou plutôt grâce à, ses similitude avec le combo irlandais pré-cité.

AVIS

L’album, somme tout assez bon, laisse cependant cet arrière goût de ‘non fini’ inhérent à la plupart des productions sans identité réelle. On évitera le sujet de la pochette, assez laide, en espérant simplement que l’homme trouvera enfin son propre son pour nous offrir LA tuerie tant attendue.