The GazettE - NIL

Après le maxi-single Cassis qui s'était révélé légèrement décevant et leur changement de patronyme, on était en droit de se demander ce que nous préparait les cinq membres de Gazette.

A la première écoute de cet album, une étrange impression de déjà-vu s'installe et un nom revient : Dir en grey. Bien que le groupe ait déjà quelques fois été influencé par les Dir, sans jamais s'embourber dans la copie complète ou même dans la parodie, il semblerait que NIL ait pêché de ce coté-ci. Alors on pourrait mettre ça sur le coup du manque d'inspiration, ce qui semble peu probable, ou bien sur une réorientation du groupe vers une musique plus ''radiodiffusable'', ce qui serait plus censé. Toujours est-il que cet album sonne comme du Gazette mais n'en a pas la couleur.

Bien sur, le groupe reste toujours aussi bon, Ruki maîtrisant toujours aussi bien sa voix et les solos de guitares se faisant plus techniques (Uruha et Aoi s'essayant même aux joies du "twin-guitars") mais on ne reconnaît plus vraiment "leur" musique. Car en plus de Dir en grey, on ne peut s'empêcher de penser à Merry ou kagerou en entendant Namaatatakai ame tozaratsuita jounetsu ou Baretta. Et pour aller encore plus loin dans les comparaisons, on pourrait se demander si le groupe n'avait pas écouté trop de SlipKnot avant de composer Discharge. Reste quand même quelques bonnes surprises, comme D.L.N et son refrain fort en émotions ou Silly god disco où on retrouve le Gazette des premiers heures, mélangeant allègrement les genres pour en tirer le meilleur de chacun.

Ce qui ressort de cet album, en dehors des influences fortement prononcées, c'est surtout l'absence de chansons du même type que Ruder ou Anti-Pop, Gazette étant tout de même un groupe beaucoup plus efficace dans le style Punk-Rock que le Metal dans lequel il s'est décidé d'officier. D'ailleurs, le manque de rythme occasionné par ce changement est le gros point noir de NIL, qui a tendance à s'essouffler sur la longueur.

Au final, NIL se révèle assez décevant et il ne nous reste donc plus qu'à attendre que Gazette trouve enfin sa voie et se délivre de ses influences pour devenir enfin ce qu'on attend d'eux : un groupe sur lequel on ne peut pas faire l'impasse...