Calmando Qual - Heretical God

Heretical God est le premier album du groupe Calmando Qual, connu pour ses ambiances particulières et adoptant un visuel assez spécial, créant un univers malsain.
Attention, ce groupe n'est clairement pas destiné à un jeune public.


1. - birth -
Dès le début, un sample s'implante. Il grandit au fur et à mesure, avec une sorte de successions de cris étouffés. Une rythmique électro s'ajoute jusqu'à ce qu'un piano arrive. Le piano jongle entre des accords mineurs, ressassant cette même suite d'accords dissonants. Au fil du temps, chaque élément grandit et essaye de s'extirper du lot mais cela ne finira qu'en un brouhaha provoquant un malaise certain.
Aucun chant pour ce titre donc, Calmando Qual désire nous mettre dans l'ambiance et cela marche parfaitement grâce au talent de Tasc ; on ne sait plus trop à quoi s'attendre pour la suite.

2. EGOISTIC WORLD
Un son de basse fréquence saturé à l'extrême émerge lentement, jusqu'à l'arrivée de la guitare, basse qui entament sur un rythme rapide de batterie une succession d'accords. Et là Hibiki se lance pour le chant. En fond est maintenu un son synthétique de nappes, rappelant le bruit des fantomes de certains films pour enfants.
Voilà une chanson qui donne une envie incessante d'headbanguer !

3. erotic+grotesque+nonsense
Rythmique plus lente sur erotic+grotesque+nonsense, la voix d'Hibiki semble se lier avec un son aigu synthétique. La guitare de Tak donne un son gras, la batterie de Maya aurait pu être un tantinet plus présente. Les samples électro sont dosés juste comme il faut, le tout sans déborder sur les autres instruments.

4. death song
Voilà une autre chanson qui donne envie d'headbanguer peu après le départ, toujours mené par un son gras. Hibiki de par sa voix nous retransmet une sorte de double personnalité, où une voix aigüe "dialogue" sur une voix grave, jusqu'à la death voice à certains moments.
Les couplets sont calmes, comme le calme avant la tempête, là où les refrains violents virevoltent et dégage toute la rancœur des couplets gardés trop longtemps au fond de soi.
Un solo de guitare de Tak prend place ensuite avec juste ce qu'il faut pour rester dans cette atmosphère.

5. bokugaku
La guitare se lance avec un accord, asséné coup par coup sous un sample électro rapide. Le reste des instruments arrivent peu après ajouté de la voix d'Hibiki avec un effet d'écho, comme une voix qui s'exhorte à vouloir s'échapper d'une prison ou d'une cave.
Une petite succession de notes au piano vient agrémenter le tout, suivi de peu par un solo de guitare assez soutenu et bien appréciable.

6. ash
Si vous aimez les ambiances malsaines, jetez vous sur cette piste ! On se croirait là dans un bon film d'horreur, avec un son synthétique à la limite de la fausseté et des sons joués à l'envers, comme une bande son retravaillée qui cacherait un message subliminal. C'est court, trop court, on en redemande !

7. break down
Avec un son de nappes de synthétiseur vite rattrapé par quelques suites de notes cinglantes, le côté malsain prend encore place sur ce titre. Hibiki joue avec sa voix, comme un psychopathe, on a même l'impression qu'il s'en amuse.

8. Koutetsu no Kamigami
Des sons de sirènes sont lancés, c'est l'alerte générale. Les accords de guitare s'enchaîne rapidement puis s'atténuent pour reprendre. La musique est plus calme que les autres titres de l'album. Tak se relance dans un petit solo de guitare vers la fin.

9. Uta
Uta est une ballade, triste, mélancolique, l'un de mes coups de cœurs de cet album. La guitare lance la mélodie seule, ajoutée d'effets saturés et de vibratos. Puis tous les instruments reprennent ensemble le thème. Calmando Qual surprend de par les différents styles dont ils jouent, bel effort. Hibiki pose plus sa voix, on la ressent plus fragile ce qui se fond à merveille sur la mélodie jusqu'à la reprise d'un solo simple mais beau de Tak.

10. 666
Avec des dialogues et des bruits de pas provenant de marche militaires mixés en fond, ce petit interlude musical annonce une grosse suite, ANTI FLAG...

11. ANTI FLAG
Voilà la musique à polémique par excellence, mais avant tout cela reste musicalement de très bonne facture et ne peut laisser de marbre. Il était possible de découvrir auparavant ce titre sur le DVD Inner Trip, en tant que bonus caché ou sur le single [silent]. La musique a été retravaillée pour l'album et est encore plus puissante.
Le refrain se retranscrit en une succession d'une même interjection assez dérangeante... Calmando Qual ne fait pas dans la dentelle et au contraire y va clairement. On aime, cautionne ou pas.

12. march of the apes
Débutant sur un appel d'Hibiki criant "Wake up, Wake up !!", march of the apes est assez déroutant, se lançant encore un autre style, plus rock, où cette fois-ci la basse de Kenka a la part belle. Les couplets sont peu accrocheurs à mon goût et le refrain peine à remonter cette petite déception. Voilà la (seule) fausse note à mon avis de l'album, je leur pardonne grâce à un solo de Tak un peu plus percutant.

13. EKUCbbw
Calmando Qual a un atout fort appréciable, tout ne se finit pas dans le style "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". EKUCbbw (bon courage pour arriver à prononcer le mot !) est une sorte de confrontation de Docteur Jekyll face à Mister Hyde. Seuls des samples électro et des tonalités créées par le synthétiseur suivent la schizophrénie impressionnante interprêtée par Hibiki avec son chant. Ceci se traduit par des voix de fond ne reprenant pas à la tierce ou à la quinte la mélodie comme ceci est fait généralement pour des chœurs. Le malaise reste alors présent jusqu'à la dernière seconde...


Au niveau du CD en lui-même, la couverture du livret s'exprime en un tournesol qui pourrit au fur et à mesure et donne naissance à des élements dont il serait difficile d'exprimer ce qu'ils représentent même avec une dissection. Toutes les paroles sont présentes (en japonais et parfois avec un peu d'anglais selon les chansons) et chaque page représente des images vraiment spéciales qui là aussi ne seront pas au goût de toutes et de tous, mais j'aime fortement personnellement.

Voilà l'un de mes albums favoris de l'année 2005, si vous voulez changer des groupes de Visual Kei "Choupinoukawaii", n'hésitez plus. Rentrez dans le monde sombre de Calmando Qual, vous ne serez pas déçu du voyage. Je trouve que depuis leurs maxi-singles MORAL POLLUTION et [silent] ils ont bien évolué, leur musique est plus structurée (ou alors mieux déstructurée) et arrive encore plus à interpeller et à créer cet univers que peu arrivent à faire.