Dir en grey - Kisou

Troisième album pour les Dir avec un changement de son et non pas des moindres puisqu’ils se tournent vers un métal (néo-métal diront les mauvaises langues) plus violent et lourd que leurs productions précédentes mais toujours avec cette touche sombre et torturée qui les différencie et fait tout leur charme.

D’ailleurs, ce son se fait tout de suite sentir car même si les premières notes de Kigan laissent faussement présager d’une chanson "aérienne", il n’en est rien et le refrain rappelle tout de suite que Kyo et sa bande ne sont pas là pour plaisanter. Et ce ne sont pas les morceaux Zomboid ou The Domestic Fucker Family et ses rythmes électro-indus qui contrediront cette tendance. En parlant d’électro, on voit que le groupe a beaucoup expérimenté dans cette veine sur cet album (avec succès) nous offrant des chansons comme Karasu ou Gyakujou Tannou Keloid Milk où l’utilisation de sonorités électroniques est pleinement assumé et maîtrisé, osant même trois morceaux instrumentaux.

Pourtant, derrière ses moments de hargne se cachent aussi de vraies perles, notamment Embryo et Undecided, où Toshiya joue un grand rôle, faisant vibrer les cordes de sa basse aussi bien que notre corde sensible, tandis que les guitares de Die et Kaoru s’entremêlent devenant des hymnes à la mélancolie d’une profonde beauté. Dans le rayon des immanquables, on n’oubliera pas Jessica, déjà sortie en maxi-single et sa mélodie punk à souhait (merci Kyo) qui reste toujours un grand classique en fin de concert. Toutefois, on pourra noter une erreur de parcours dans les titres Mushi et Pink Killer qui sont selon moi pour l’une, trop fade, et pour l’autre, trop exagérée dans sa violence.

En définitive, cet album, qui montre bien le potentiel qu’a le groupe à se renouveler tout en restant le même, est une vraie bombe pour peu qu’on arrive à entrer dans cet univers violent et malsain, les premières écoutes pouvant se révéler quand même difficiles devant le caractère expérimental de l’objet.