MUCC nous avait annoncé que leur prochain album allait montrer une de leurs facettes que l'on ne connaissait pas encore et ils ont tenu leur promesse avec ce nouvel opus. Houyoku (le vol du Phoenix) est un nouveau voyage, un monde imaginaire dans lequel nous emmène l'oiseau légendaire au fil des chansons et ce, dès la première ! Le livret renforce cette sensation de rêve avec ses lignes un peu floues, tracées maladroitement et qui se retrouve jusque dans le boîtier à la transparence laiteuse.
Premier des 14 titres de l'album, Kagayaku Sekai fait office d'introduction tout comme il a ouvert les concerts de la tournée Tonan no Houyoku. Le début de la chanson est assez pesante avec la voix de Tatsuro qui est lointaine et qui semble nous appeler. Mais arrivé à la moitié de la piste, le voile est levé et nous voilà entrés dans le nouveau monde de MUCC qui devient bien plus distinct musicalement. Saru prend la suite et là où nous avions une chanson qui déménage tout sur son passage dans les précédents albums, ici c'est un titre moins violent auquel nous avons le droit. Il est cependant très énergique avec des riffs de guitare assez agressifs, un jeu de basse vrombissant et un refrain qui ne se laisse pas oublier. Akasen, la chanson suivante, également écrite et composée par Miya, est dans le même style et confirme la voie musicale dans laquelle le groupe nous entraîne, c'est à dire rock et poétique à la fois.
Si Miya occupe une nouvelle fois une part importante dans l'écriture de l'album, il est suivi de près par Tatsuro qui signe la quasi totalité des paroles dont celles pour les deux magnifiques mélodies composées par SATOchi, 1R (One room) et Mukashi kodomo datta hitotachi he. Le batteur compose peu mais quand il s'y met, ce sont de vraies perles qu'il nous offre; ici des ballades rock, voire du rock tout simplement avec de belles cassures dans les rythmes et un magnifique solo de guitare dans 1R chargé d'émotions. YUKKE (aidé par Miya) a composé Komorebi, sympathique chanson mais qui ne marquera pas la discographie du groupe, ainsi que Monster qui elle, est d'une qualité nettement meilleure ! Inscrite dans un registre plus punk avec des touches néo, le titre nous démontre que le groupe n'a rien perdu de son potentiel et on a ici une des chansons clés de l'album.
Houyoku comporte un autre titre de YUKKE, à savoir la symphonique Ame no Orchestra, un des trois maxi singles présents sur l'album. Sont donc également présents Saishuu Reissha qui bénéficie d'une intro supplémentaire ainsi que Kokoro no naimachi que l'on retrouve avec grand plaisir. Il est d'ailleurs étonnant de voir avec quelle facilité MUCC parvient à tailler les pièces d'un puzzle une par une pour qu'elles s'emboîtent parfaitement à la fin, nous présentant une nouvelle fresque à chaque fois !
L'album, à l'instar des concerts de la dernière tournée en date, se conclût avec Tsubasa (les ailes), une chanson douce et légère comme une plume, qui doit certainement être un "must" sur scène, notamment sur la fin où Miya mêle sa voix à celle de Tatsuro avant que le voyage ne s'arrête...
La version limitée d'Houyoku comporte un DVD de 32 minutes qui retrace la tournée européenne de MUCC en 2005 avec des extraits du festival Wacken, de leurs concerts à Hambourg et à Paris. L'occasion aussi de voir que les membres du groupe ne se prennent pas du tout au sérieux et les voir faire les clowns au pied de la tour Eiffel vaut le détour ! Dommage par contre que le son soit mauvais et qu'il n'y ait pas de sous-titres car on aurait aimé pouvoir partager un peu plus leurs délire...
Le livret, très épuré, contient des dessins dans le même style que celui de la jaquette ainsi qu'une petite photo du groupe. Un mini poster mélangeant dessin et photo des membres se trouve également à l'intérieur !
MUCC a réussi son pari une nouvelle fois en nous livrant un album original ayant son propre caractère. Par rapport aux albums précédents, son approche est bien plus délicate et les fans qui n'auront pas pu pénétrer dans ce nouvel univers, risquent de bien être déçus... En revanche, ceux qui en auront saisi les subtilités seront largement récompensés !
Il ne reste plus qu'à espérer un DVD live pour voir comment le groupe a mis en scène ses nouvelles chansons et comment le public japonais a accueilli cet album. En attendant, une chose est sûre : vivement le 15 février pour savoir ce que nous réservent MUCC pour leur prochain single !