Voici le quatrième album du groupe Dir en grey, que l'on ne présente plus, sobrement intitulé VULGAR. Premier constat, le boitier est sombre, le noir domine.
Le disque aussi est noir, tout comme le livret. Ce dernier est d'ailleurs très vide, excepté à la fin, où sont regroupées les photos des membres du groupe.
Ces photos sont elles aussi sombres et glauques : Shinya est décapité, tenant sa tête entre ses mains, Die s'arrache le coeur, etc. Mais laissons de côté le boitier, et écoutons le disque...
1) audience -killer loop-
Après quelques bruitages étranges, la musique se lance bestialement,
accompagnée par un hurlement de Kyo. Constat immédiat : le son est beaucoup plus lourd et pesant que dans les albums précédents. Les instruments se mélangent dans un carnage sonore et l'on a du mal à saisir les subtilités de la batterie ou de la basse. Le chant est très étrange, caverneux. Dans cette composition, le groupe dénonce la nature humaine, qui ne peut s'empêcher de faire souffrir autrui. Une excellente introduction.
2) The IIIrd Empire
Au cours de cette "chanson", Kyo ne chante pas, il pousse des hurlements et crache ses mots. Il est évident que cet album est le plus violent des quatre, à ce jour, il suit les traces de Six Ugly. Le refrain n'est composé que de cris, la batterie n'est qu'un défouloir pour Shinya. Le groupe veut avant tout se faire plaisir, se lâcher et ça se sent. La chanson se termine par un cri, pour changer un peu. Cette piste est rapide, violente, une étrangeté dans le monde de Dir en grey.
3) Increase BLUE
Guitares saturées, batterie excessive, basse omniprésente, voila de quoi est constituée Increase BLUE. On peut trouver un esprit assez punk, dans cette piste, tout comme dans la précédente (quoique...), contrairement à la première qui était plutôt néo-métal. Les effets électroniques sont les bienvenus, comme les "interférences" ou les déformations de la voix du chanteur, qui la
rendent plus aiguë, plus irréaliste. Une piste pour se défouler, comme la précédente.
4) Shokubeni
Voilà une chanson encore très violente, mais plus sombre que les autres. Les paroles des couplets sont pratiquement parlées, tandis que se succèdent des cris et des sonorités de toutes sortes. Les instruments se déchaînent autant que dans le reste de l'album. Nous trouvons dans ce morceau une
sorte d'ambiance apocalyptique, de désespoir. Il y a même un passage imitant un vieil orgue, ce qui donne une légère touche gothique à Shokubeni. Cette piste est, selon moi, une des meilleures de l'album.
5)Sajou no uta
Nous revenons maintenant dans un esprit moins sombre, mais toujours aussi lourd. Cette chanson est essentiellement composée pour le chant puisque Kyo chante enfin tout le long de la piste et n'hurle pas (trop). Un joli solo de guitare sympathique est le bienvenu, bien que vraiment très court. Le rythme et le refrain sont entraînants, c'est une très bonne piste, toujours à mon goût.
6) Red...[EM]
La chanson la plus longue de l'album ( pourtant assez courte ) et aussi l'une des meilleures. Tous les instruments sont utilisés à bon escient, la voix s'adapte à la chanson, parfois posée, parfois déchaînée. Le refrain est entraînant, mais Kyo mache ses mots et il est dur de le suivre. Die et Kaoru s'en donnent à coeur joie à la guitare, l'une étant saturée, l'autre pas. Le son reste lourd mais n'est ni sombre, ni glauque. Je le redis, Red...[EM] est l'une des meilleures piste de VULGAR.
7)Asunaki koufuku, koenaki asu
Voici pour moi la plus mauvaise piste de l'album. Je n'accroche pas du tout à l'ambiance générale de la composition. Tout en restant objectif, l'interprétation est parfaite, le son est encore et toujours très pesant, mais le rythme est rapide.
Les petits riffs de guitare sont sympathiques, la batterie est par contre un peu répétitive. On sent que les chansons sont surtout élaborées de façon à ce que le groupe puisse se dechaîner sur scène.
8) Marmalade Chainsaw
Tout comme audience -killer loop-, la chanson commence par des sons étranges, rejoints par les cris du chanteur, qui mache ici aussi ses paroles. Shinya se fait discret pour laisser place à Kaoru et Die. Le refrain arrive vite, suivi par les hurlements des divers membres du groupe. La voix aiguë de Kyo accompagne la basse survoltée de Toshiya et la piste s'achève sur la répétition du refrain. Une chanson stupéfiante.
9) kasumi
Calme et souplesse débutent cette chanson... puis tout bascule et devient à nouveau très lourd. La batterie reste calme, contrairement aux guitares énervées. Le chant lui, est calme et posé, pour conter l'histoire d'une jeune fille et sa mère, séparées par la mort. Le refrain et le solo de guitare font ressortir la tragédie et le désespoir des paroles. kasumi est un single de VULGAR, et reste l'une des meilleures compositions du groupe.
10) R to the CORE
Etrangeté s'il en est, R to the Core est la piste la plus courte de l'album : 1 min 45. Elle reste dans l'esprit de VULGAR : violente. Si elle débute instrumentalement avec des sons proches du néo-métal, lorsque le chant commence, elle s'axe plutôt vers une composition plus punk. Basse, guitares et batterie se déchaînent, faites-en autant !
11) Drain Away
Nouveau single de VULGAR, ayant subi de légères modifications. Le chant est ici trés travaillé et mélodique. La batterie se fait derechef discrète, accompagnée par une basse rythmique. Essentiellement axée sur le chant, Drain Away est une piste a part, composée par Die, et reste l'un des chef d'oeuvres de Dir en grey.
12) new AGE culture
Tout débute par un buffet, des gens qui discutent, accompagnés par une douce mélodie ... lorsque soudain guitares en furie, basse endiablée, batterie explosive et hurlements se rejoignent pour la piste la plus punk de l'album. L'essentiel de la chanson est composé de cris et d'effets sur la voix, déformée à l'extrême, en passant du plus aigu au plus grave. Une véritable chanson choc pour cette critique de la classe bourgeoise et de l'argent, source de corruption.
13) OBSCURE
Voici pour beaucoup la meilleure piste de l'album. Elle débute de façon sombre. Après un déluge de vacarme, le chant est calme et posé, tout en restant lourd et désespéré. S'ensuivent hurlements et carnage sonore. Le refrain, chanté de façon toujours aussi désespéré, voire apocalyptique, est précédé de cris d'agonie. La chanson mélange habilement passages calmes et violents, mélodiques ou pas. Une perle, tout simplement.
14) child prey
Troisième et dernier single extrait de VULGAR, pourtant sorti longtemps avant celui-ci. La chanson est très violente, la place réservée aux instruments est minime, la chanson étant dominée par les hurlements du groupe. Le refrain est entraînant et l'on se surprend à ecouter Child Prey en boucle. Une très bonne piste.
15) AMBER
La finale de VULGAR débute par d'étranges bruitages. Le son est toujours pesant mais le chant de Kyo est calme, il ne crie que tès rarement, mais sa voix se fait parfois tremblante. Le refrain permet au chanteur de crier légèrement mais en aucun cas l'instrumentation sera violente. La musique, tout comme l'album, s'achève là où l'on s'y attend, de façon naturelle.
VULGAR est un album différent de ce à quoi nous a habitué Dir en grey, mais il est la suite logique de Six Ugly, qui était déjà assez violent. C'est dans un tout nouvel univers que nous fait entrer le groupe, Dir veut se faire plaisir et ça se voit.
L'album semble travaillé pour les lives. Beaucoup de gens ont critiqué VULGAR, mais il reste selon moi un très bon album. Une intro qui nous plonge directement dans cette ambiance sombre, des chansons travaillées, des paroles toujours aussi critiques et satyriques, seule l'instrumentation baisse, les solos sont courts, voire inexistants et fichtrement mal travaillés.
Les amateurs de ballades seront eux aussi déçus car il n'y en a aucune. Néanmoins, VULGAR est une expérience unique, qui n'est pas aussi visual que durant les débuts de Dir, mais qui reste une valeur sûre, à posséder.