Live Report

Live report du concert le samedi 21 janvier 2006 à l'Espace Saint Martin

22/01/2006 2006-01-22 12:00:00 JaME Auteur : Ayou

Live report du concert le samedi 21 janvier 2006 à l'Espace Saint Martin

Kokia, Live report du concert le samedi 21 janvier 2006 à l'Espace Saint Martin,

L'attente

Samedi 21 janvier 2006, une douce journée s'annonce. Il est 15h environ lorsque nous découvrons la file d'attente. Déjà un peu plus d'une centaine de personnes sont dans la queue. Les garçons sont présents majoritairement, environ trois quarts à vue d'œil. La moyenne d'âge est quelque peu plus vieille que les concerts de visual kei sans toutefois dépasser celle d'un live de Ryuichi Sakamoto. Quelques rares visualeux se présenteront dans le foule, on ne sait pas trop pourquoi surtout pour une telle artiste, mais bon, à chacun sa vision de la chose.
16h passées, la file d'attente face à l'Espace Saint Martin a bien grandi et peu à peu les gens rentrent par à-coups, histoire de moins bloquer la rue. Après avoir attendu encore un moment sur les marches de l'escalier, l'entrée vers la salle s'effectue.

Pendant ce temps, certaines personnes font quelques achats. Sont présents un petit miroir Kokia (7€), son dernier single en version limitée Ai no Melody / Chouwa oto~with reflection~ (12€, quelque peu cher au vu du prix japonais, 1260 yens), le DVD collector d'Onmyouza Yuugenn reibu (55€) et enfin le premier album de Ra:IN The Line. Le vendeur indique que l'album best-of - pearl ~The Best Collection~ de Kokia sera reçu pour la fin du concert, l'expédition ayant eu quelques retards. Les premières personnes qui achètent le single reçoivent en petit présent, une carte dédicacée de Kokia.

Arrivé face aux vigils, la fouille est rapide : demande de présence de bouteille dans les sacs et dans le cas d'une réponse positive directement à la poubelle.
Pas de retrait d'appareils photos, bien des affiches sont disposés un peu partour précisant qu'il serait interdit de filmer ou de prendre des photographies lors du concert.


Entrée dans la salle

La disposition de la salle surprend car les centaines de siège sont placés de telle manière à organiser deux groupes distinctifs à gauche et à droite, puis un groupe un petit plus en hauteur est arrangé vers le fond de la salle. Les places ne sont pas numérotées, les premiers arrivés sont donc les premiers servis sur les 300 sièges. Le piano à queue, superbe, est déjà disposé sur la scène à côté du micro.
La salle se présente comme un superbe auditorium, il est alors plus facile de s'attendre à un son travaillé ayant un bon rendu acoustique. Quelques personnes prennent des photos de la salle et de leurs amis, avant que l'interdiction soit effective. Des vigils se placent sur les côtés ainsi que quelques officiels.
Après quelques minutes, une voix se fait entendre pour préciser encore une fois qu'il est interdit de prendre des clichés sous peine d'exclusion immédiate et qu'il n'est pas possible de bouger et de se lancer dans des déplacements risqués (pas de slam ou de headbang, cela va de soit pour un tel concert !).

Le concert

Kokia est alors annoncée et rentre peu après, toujours comme à l'accoutumée pieds nus, dans une belle robe sobre et joliment coiffée. Le public acclame son arrivée, quelques personnes scandent son nom.

1. La guitare, jouée par une bande son, amorce le concert rapidement et Kokia en quelques mots provoque un silence total de la salle. En quelques notes la demoiselle a vite accroché son auditoire. Petite pause dans le chant, elle nous présente un petit "Bonsoir à tous" (en français) avant de reprendre la chanson, partant dans des vocalises se rapprochant des mélopées. Sa gestuelle est proche des mouvements orientaux, tout comme certaines intonations effectuées par son organe vocal.

A la fin de la chanson, un traducteur (Thomas) se présente à la salle et annonce que les différents discours de l'artiste seront traduits par ses soins, afin que le public soit plus en adéquation avec elle et comprenne ce qu'elle désire nous faire partager lors de pauses.

2. Seconde musique, Kokia récite quelques paroles (tel un parlando) s'accompagnant alors au piano, puis un son de nappes de synthétiseurs viennent l'accompagner avant qu'elle n'entame la chanson en elle-même.

3. Avec une voix plus puissante, Akiko Yoshida (alias Kokia) reprend au piano mélangeant les paroles anglaises et japonaises.

4. L'introduction se fait plus douce jusqu'à la montée progressive de la voix de Kokia qui monte crescendo. Elle se joue des instructions musicales (pianissimo, mezzo et autres fortes) avec une facilité déconcertante. Elle renforce l'idée qu'il n'est pas essentiel de faire compliqué pour rendre beau, la beauté est alors simple et d'autant plus accessible à toutes et à tous.

5. Sur des sonorités plus traditionnelles, Kokia reprend ces enchaînements d'accords significatifs de l'Asie. Sa voix porte le public et réchauffe le cœur.


Petite pause, Kokia se met un collier au pied gauche, qui trouvera vite son intérêt pour la suite...


6. L'artiste retrouve le devant de la scène face à son micro. Elle s'accompagne d'un instrument traditionnel qui semble être de la famille des sanzas, c'est à dire un piano à pouce africain, et il s'agirait du peu que l'on voyait plus particulièrement d'une kalimba (originaire de l'Ouganda et disposant de douze lamelles). Quelques notes jouées donnent alors la base de la mélodie, le rendu est très particulier et interpelle. Kokia se lance alors dans une petite danse, dont elle marque le rythme avec son collier au pied tout en chantant. Au fur et à mesure une bande son de bruits d'oiseaux se développe. Il se crée alors un univers fantastique, rappelant les forêts enchanteresses des contes pour enfants.

La chanson finie, Thomas nous traduit les propos de Kokia.

Kokia (par l'intermédiaire du traducteur) : "On se croirait en forêt... Respirez l'air !"

7. Elle se lance avec le son qui ne s'est pas arrêté des oiseaux auquel s'ajoute l'écoulement d'une rivière. A capella, Kokia débute un superbe chant tout en continuant de marquer la rythmique de ce collier. Elle finit le tout en faisant un petit tour sur elle-même et disant un petit "Thank You !".

Elle retire alors son collier.

8. La guitare sèche en bande son, Akiko Yoshida chante quelques "je t'aime" en japonais. Un accordéon s'ajoute à l'instrument aux cordes frottées et vient alors le tour de maracas. Le style se fait plus latino, se rapprochant même de la bossa-nova. Kokia regarde le public en entier, comme si elle chantait pour chacun individuellement et rien que pour eux. Le public poussé par cette gestuelle et par la musique suit la chanteuse par des applaudissements.


Kokia (les propos ne sont pas complètement exacts, le traducteur avait tout à traduire d'un seul coup ce qui a créé quelques difficultés) :
- Montrez un peu plus d'enthousiasme !
- Je suis déjà venue trois fois en France, une fois avec mes parents, la seconde pour la coupe de monde de Football et enfin aujourd'hui pour ce concert. C'est ma première performance en Europe !
- J'ai beaucoup d'amis en France, que j'ai vus et qui sont venus me voir cette fois-ci. J'aime beaucoup la France, sa cuisine et le fait que vous le public aimiez aujourd'hui ce que je fais, me fait apprécier ce pays d'autant plus.
- Souvent lorsque je compose, je pense aux pays dans lesquels j'ai été, cependant la prochaine chanson concernera un pays où je ne suis allée. J'y parle d'un éléphant rose dont j'ai le souvenir d'avoir vu petite. Je voudrais que vous fassiez le bruit de cet éléphant, qui n'est pas semblable à celui que vous connaissez. Il faudra donc faire PAOOONNN PAOOONNN

Le public s'essaye avec deux tests de Kokia au piano, avec bien des rires, elle a définitivement conquis son public.


9. Sur un début musical rappelant quelque peu du Dead Can Dance, la voix de Kokia se fait alors plus grave, là aussi un peu semblable à celle de Lisa Gerrard (chanteuse de Dead Can Dance). Elle entame le titre Pink no zou ("l'éléphant rose"). Le public comme il a été demandé reprend à chaque moment opportun le fameux "PAON". Aidé de deux accords, sa voix virevolte avant de reprendre le thème teinté par l'Orient pour finir avec quelques petits coups de cloche et enfin un "Waouhhh". Très bon enfant et communicatif.

10. Kokia reprend alors un style plus classique, mais toujours aussi communicatif.
En fait Kokia use de sa musique pour nous faire voyager, au gré des diverses musiques dans différents voyages et pays plus ou moins exotiques, amusants, orientaux, asiatiques, etc... Sa voix aiguë bouleverse.


Kokia (toujours par l'intermédiaire du traducteur) :
- Je remercie tout le monde d'être venu et cela malgré la barrière de la langue. La prochaine chanson s'intitule Remember the kiss. A travers cette chanson au delà-même de la barrière culturelle, de la couleur de peau, etc... vous comprendrez tous, le message de bien-être.


11. Toujours avec sa voix et musique, Kokia continue de nous soutenir, comme un appel à l'espoir face aux épreuves de la vie, qu'il faut garder le sourire et nous apaiser. Difficile d'y résister, ce serait être masochiste que de refuser de suivre ce chemin en l'écoutant.


Le traducteur demande une ovation pour Kokia, pour la remercier d'être venue pour nous. La foule se lève alors et l'applaudit un moment. On ressent presque de la gêne qui se dessine sur la tête de Kokia. Il s'en suit une petite série de questions. C'est Kokia embêtée qui débute et demande comment le public peut être si nombreux, elle n'arrive pas à comprendre. Quelques réponses émergeront de celui-ci qui se résument simplement en des "on t'aime, je t'aime, le tout en français ou dans un japonais approximatif". L'essentiel est là, elle voit qu'elle a un retour du public malgré ces cultures si différentes. Kokia s'interroge ensuite sur les chansons préférées du public, et là un brouhaha de nombreux cris prend place, où l'on entend du Remember the kiss, Time to say Goodbye, etc... Kokia est alors surprise de toutes ces réponses.
Une question sort d'un auditeur: "Quand reviens-tu en France ?" Kokia répond d'abord demain, ayant mal compris la question puis reprend en déclarant qu'elle désire revenir accompagné de son groupe (batterie, guitare, clavier, etc...).
Le traducteur nous annonce alors que c'est le moment consacré à l'eigaka (映画化) correspondant au cinéma, à l'animation. Kokia a participé aux génériques (opening et ending) de l'anime Giniro no Kami no Agito du studio Gonzo (Site officiel du film sorti le 7 janvier). La prochaine chanson interprétée est la musique d'introduction de ce film d'animation, Chouwa oto~with reflection~.


12. Avec une bande son de piano et des nappes de synthétiseurs, Kokia se rapproche ici plus d'un style world music, où elle fait des vocalises ensuite sur des djumbes. Une orchestration plus riche arrive après et là, difficile de résister, cette musique est une vraie beauté, on lui reprochera seulement de manquer de musiciens forcément, mais il serait injuste de faire son difficile rien qu'avec le chant magique de l'artiste.


Thomas présente alors la nouvelle chanson, qui n'est autre que le générique de fin de Giniro no Kami no Agito, Ai no Melody.


13. Voilà le seul petit bémol du concert au niveau du son, la basse de la bande son recouvre complètement le chant et les autres instruments, alors que toutes les autres chansons passent bien, là il est plus difficile d'adhérer et de rentrer dedans. Le titre reste plaisant avec une voix en chœur à la tierce mais là, la bande son n'est vraiment pas des meilleures au vu de l'acoustique, dommage.


Le traducteur reprend la parole en traduisant les dires de la demoiselle aux pieds nus, précisant qu'elle nous remercie et que la prochaine chanson fait partie des titres préférés auxquels certains ont fait part juste avant lorsqu'elle a posé la question. Il s'agit d'Arigatou. Elle désire remercier son public de la chaleur qu'il lui dégage.


14. Encore une fois, Kokia fait preuve de son talent jonglant entre une voix puissante et une autre fluette mais tout aussi envoûtante.

Kokia quitte alors la scène, le public se lève et lance le rappel avec bien des applaudissements et cris. Elle revient peu après, pour finir selon les propos traduits par une chanson qui lui tient à cœur, écrite pour un proche décédé. Elle espère alors que l'auditoire lui transmettra sa force. Time to say goodbye commence...

15. Rien qu'avec les premières notes au piano, on ressent cette tristesse qui se dégage. Mélodie poignante à laquelle on ne peut résister, certaines personnes du public avaient les larmes aux yeux. Difficile de s'exprimer sur un tel titre, en live cette mélodie déjà superbe gagne une puissance indescriptible.

Le public, comblé, se relève pour réapplaudir et c'est ainsi que le concert, après environ deux heures, se termine.
Beaucoup se précipitent alors vers le bar où se vendaient les albums, mais là le vendeur annonce malheureusement qu'il n'y aura pas l'album best-of en vente aujourd'hui. Quelques minutes ensuite, il annonce même qu'il a tout vendu. Les vigiles interviennent en menant les dernières personnes présentes dans l'Espace Saint Martin afin qu'ils se dirigent vers la sortie. Certains, étant restés pour voir la demoiselle, l'apercevront sortant rapidement de la salle bien après.



Kokia a réussi là où beaucoup s'interrogeaient sur son succès, elle est venue avec ses musiques douces, sa simplicité, sa générosité et elle a tout gagné. Nul doute que le public reviendra la voir et il est plus que bon que de conseiller d'assister à un live de cette artiste. J'avais découvert Kokia il y a quelques temps déjà mais ne m'étais pas plus porté que cela sur sa discographie, belle erreur mais j'avoue qu'en live elle dégage bien plus que sur les albums. Son Time to say goodbye m'a donné des véritables frissons et j'ai été complètement séduit par Chouwa oto~with reflection~.
Je pense qu'à part les bandes sons, je préfère qu'elle soit seule avec son piano, une ambiance plus intimiste se dégage et ce sont tout simplement ce qui me donnent le plus d'émotions au niveau musical. Et au niveau du piano, elle n'est pas mauvaise bien au contraire !
Il ne faut pas oublier le public, bien respectueux envers l'artiste, c'est fort appréciable !

Paris Visual Prod a permis à beaucoup de découvrir autre chose que du visual kei ou du rock, le Japon n'a pas fini de nous surprendre de par sa richesse musicale. A quand le prochain concert de jpop de cet accabit ?
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