Interview

Akino Arai

30/03/2006 2006-03-30 12:00:00 JaME Auteur : Ayou

Akino Arai

Conférence de presse et Live Report


© JaME
La conférence de presse

Samedi 25 mars au Hard Rock Cafe, 14H20, l'équipe de Paris Visual Prod, organisatrice du concert d'Akino Arai fait son apparition. Quelques personnes sont déjà présentes pour la séance de dédicace qui débutera à 16H. Une dizaine de minutes plus tard, le staff japonais arrive suivi de peu par Akino Arai qui arrive tout simplement, habillée d'un jean et d'un haut qui fait aussi robe. Après une petite attente, les journalistes sont conviés à rentrer dans la salle pour la conférence de presse. Akino Arai se tient très souriante et assez gênée aux côtés de deux traducteurs et d'une autre femme japonaise faisant partie de son staff.
Les questions peuvent alors débuter.


Pour vos fans européens vous incarnez surtout la rêverie, est-ce que cela vous correspond vraiment ?
Akino Arai : Je savais qu'il y avait des personnes qui viendraient à ce concert mais n'aurai jamais imaginé qu'il y en aurait autant et j'en suis très contente.

Vous avez notamment chanté plusieurs chansons en français et avez une passion pour la France, pouvez-vous nous décrire un peu plus cette attirance ?
Akino Arai : Je me suis mise à la musique française grâce à un artiste français pop des années 70, Daniel Vidal, et dès lors je me suis mise à m'intéresser de plus près à l'art, le cinéma et la musique française. Je m'y suis alors habituée et ai apprécié de plus en plus ce qu'il s'en dégageait.

Au sujet de la french pop, vous avez annoncé lors d'une précédente interview connaître Serge Gainsbourg. Comment l'avez-vous découvert et qu'est-ce qui vous a plus dans sa musique ?
Akino Arai : En fait je n'en suis pas venu de suite à Serge Gainsbourg. J'ai d'abord écouté les chansons qu'il a composées pour France Gall, Jane Birkin et leur fille Charlotte. Et comme j'ai bien aimé ces compositions, je me suis mise à écouter et à mieux connaître Serge Gainsbourg en particulier.

Au début de votre carrière vous avez beaucoup collaboré avec d'autres artistes. Qu'est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans une carrière solo ?
Akino Arai : J'ai commencé ma carrière il y a 20 ans de cela et je n'aimais pas beaucoup chanter devant un public, cela me gênait beaucoup. Au bout d'un moment je me suis alors rendue compte que je préférai rester en retrait et composer pour des artistes qui, eux aimaient se produire sur une scène. Malgré tout, j'ai compris qu'il y avait des fans qui m'ont suivi depuis le début de ma carrière où je chantais et je me suis alors demandé si je devais reprendre. Mes producteurs m'ont donc confirmé que oui, bien du monde demandait mon retour et c'est ainsi que je suis revenue.

[NDLR: Question en japonais] Pourquoi avez-vous choisi de vous produire d'abord en Allemagne puis en France ?
Akino Arai : C'est Julien-"san" [Julien est le responsable de Paris Visual Prod] ici présent qui m'a conviée à organiser ces concerts.

Avec le recul pouvez-vous nous parler un peu de votre collaboration avec Yōko Kanno [NDLR: fameuse compositrice de musiques d'animes] ?
[Akino Arai discute un peu avec les traducteurs]
Traducteur : Est-ce sur un anime ou projet particulier ?
Entre autre Maccross +
Akino Arai : Comme vous le savez tous, Yōko Kanno compose énormément de mélodies. Lorsqu'elle a entendu ma voix, elle a de suite pensé à moi pour ses mélodies et m'a sollicitée pour travailler ensemble.

Avez-vous encore des contacts avec Yōko Kanno ou Hajime Mizugoshi [NDLR: aussi compositeur de musiques d'animes] ?
Akino Arai : Nous avons beaucoup de mal à reprendre contact mais il arrive que lors d'un enregistrement nous nous croisions dans un studio.

Quel est votre état d'esprit pour le concert de demain ?
Akino Arai : Pendant longtemps j'ai imaginé bien des choses mais je n'aurai jamais cru venir en France. C'est comme un rêve qui se réalise et j'ai encore du mal à y croire. Pour le moment concernant le concert je suis assez relax mais demain la pression va monter ainsi que le stress.

Pour composer la musique d'animes, avez-vous au préalable des images de l'anime ou est-ce à partir d'un scénario ou story-board ?
Akino Arai : Dans le processus de création des thèmes pour un anime, la plupart du temps j'essaye de rencontrer le réalisateur de ce dessin animé afin de lui demander en priorité le message qu'il désire transmettre au travers de son travail. Après, je m'intéresse aussi aux personnages, aux lieux, etc... Et c'est avec tout cela que je vais m'atteler à trouver une mélodie et des paroles qui s'accorderont à ces informations. La chose qui reste la plus importante néanmoins est ce qui va ressortir de l'anime, avec quelles émotions.

Est qu'il vous est facile de composer plus facilement lorsqu'il s'agit d'œuvres plus personnelles, donc plus d'inspiration ? Et quelles sont vos sources d'inspiration ?
Akino Arai : Tout d'abord les thèmes que j'aborde partent de sentiments que je ressens qui peuvent provenir d'un magnifique paysage que j'ai pu voir ou d'une discussion entre amis. C'est ainsi que des images vont venir à moi ajoutées d'une mélodie. Enfin, je cherche des paroles qui vont exprimer, retranscrire ces images qui me parviennent.

Parmi tous les génériques que vous avez interprétés quel est celui qui a votre préférence et dans lequel vous vous retrouvez le plus ?
Akino Arai : Mes goûts sont fonction de mon humeur comme tout le monde mais actuellement je penchèrai plus vers Kakusei Toshi de la série Tokyo Underground.

Cela fait déjà de nombreuses années qu'il y a une communauté de fans de jmusic et donc de jpop en France. Vous êtes la première artiste japonaise jpop à avoir son album qui sort en France. Comment expliquez-vous donc l'engouement du public français pour votre musique et qu'est-ce que les artistes japonais peuvent apporter au marché français ?
Akino Arai : Déjà j'aimerai remercier toux ceux qui s'intéressent à ma musique. Je ne pensais pas du tout que cela pourrait arriver jusqu'ici. En ce qui concerne cet engouement, il est justifié dans le sens où les fans ont pu découvrir d'abord la musique par l'intermédiaire d'animes et grâce à cela à la musique plus généralement [Akino Arai tapote sans le faire exprès sur son micro et s'excuse toute gênée]. De mon côté, les fans m'ont surtout connu avec mes travaux sur des animes. Voilà ce qui a pu me faire connaître en Europe et en France.

Vous aviez sorti un album en édition limitée VH Music distribué à la fin d'un de vos concerts au Japon. Est-ce que ce titre a une signification particulière tout comme le nom de votre site internet, Viridian House ?
Akino Arai : A la base Viridian House était le nom d'une émission que j'animais à la radio il y a 7 ans. Cependant c'est aussi le nom d'une maison dans laquelle j'ai vécu qui était entourée de verdures. Le but de donner ce même nom au site Internet était que tout le monde se retrouve dans cette maison. Par la même occasion, le CD VH Music se nomme de la même manière, afin que les gens qui écoutent ma musique s'y rejoignent aussi.

Comptez-vous le rééditer pour vos fans ?
Akino Arai : Pour le moment je suis en pourparler avec ma maison de production [NDLR: Victor Entertainment] pour tenter de rééditer cet album et de le sortir en Europe.

Vous avez exploré bien des genres musicaux comme le rock, le symphonique, l'électro, la pop, etc... Avez-vous un style musical que vous affectionné plus particulièrement ?
Akino Arai : Je n'ai pas vraiment de type de musique précis, je pense surtout au type du morceau que j'imagine. A partir de là je tente de poser un style musical qui pourrait convenir. Ma tendance du moment serait plutôt électro et cela même si j'aime beaucoup le rock dont la guitare acoustique car il possède une âme.

Est-ce que toutes les chansons de génériques d'animes sont des chansons originales pour la série en question ou est-ce qui vous est arrivé de puiser dans vos compositions originales ?
Akino Arai : Je vois surtout avec le réalisateur pour imaginer et créer les chansons. Il y a juste une exception avec l'anime Windaria.

Pour composer une chanson comme Wanna be an Angel avec des paroles françaises, avez-vous une aide ou parlez-vous un peu français ?
Akino Arai : Je ne parle pas français [dit-elle en français, ce qui crée un petit rire de la salle]. Depuis toute petite, j'arrive à déchiffrer le français et je sais comment le lire, mais sans pour autant savoir ce que cela veut dire.

En ce qui concerne la chanson Utsukushii Hoshi, pourquoi l'avoir reprise dans une nouvelle version dans l'album Sora no uta ?
Akino Arai : Il y a diverses raisons à cela. Utsukushii Hoshi était sorti avec mon premier album [NDLR: Natsukashii mirai] mais ne me convenait pas vraiment. Les gens ont apprécié cette chanson bien que cela ne soit pas la version que je désirais faire entendre. Maintenant que j'ai la possibilité de faire la musique que je désire, j'ai profité de la sortie de ce dernier album pour faire écouter à tout le monde la version que j'aurai aimée faire découvrir.

Avez-vous été influencée par le rock des années 70 pour vos compositions comme avec Pink Floyd par exemple ?
Akino Arai : [petite pause de réflexion] J'ai beaucoup été influencée par ce groupe entre autre. La première fois que j'ai écouté ce style musical, cela a été une grande découverte et même un choc à tel point que lorsque cela est arrivé, j'étais dans ma chambre et ne pouvais plus du tout bouger, comme lors d'une révélation !

Vous venez de chanter devant un public allemand, donc pour la première fois devant un public européen. Quelle a été votre sentiment à cette occasion, et cela même si on sait que les Allemands sont moins "chauds" que les Français ? [rire de la salle]
Akino Arai : Au cours de la performance que j'ai donnée hier, je me suis aperçue que les réactions du public allemand était très proche de celles du public japonais. Donc je n'ai pas vraiment été surprise à ce propos. Maintenant concernant les français qui seraient plus "chauds", cela ne me dérange pas du tout que le public se lève, applaudisse ou regarde calmement. Le principal est que chacun ressente la musique à sa façon.

Comment avez-vous été introduite dans la maison de disque Victor Entertainment ? Comment vous a-t-elle découverte ?
Akino Arai : C'est un ami qui travaillait chez Victor Entertainment qui a fait écouter au patron une de mes demotapes qui lui a tout de suite plu et m'a embauchée.

Il a été dit lors d'une interview que vous aviez comme rêve de "vivre de vos chansons et de votre musique". Maintenant après vos vingt années de carrière, il est possible de supposer que c'est chose faite. Avec la découverte de vos fans internationaux et vos concerts en Europe, est-ce que cela va influencer vos futures compositions ?
Akino Arai : Ce n'est pas exactement mon rêve depuis toute petite, je ne me suis pas focalisée dessus de suite. Plus précisément, j'ai fait diverses choses comme dessiner par exemple. Cependant, au bout d'un certain temps, c'est chanter et composer qui est sorti du lot. Par rapport aux influences des concerts donnés en Europe, il faut savoir que j'en ai de toutes sortes. Je désire élargir mon univers avec de multiples expériences et il est possible que venir en Europe m'aide dans l'influence mais ce ne sera pas un fait prédominant.

Vous avez fait part de votre intention de sortir un nouvel album original en 2006, quel en sera le style musical principal et est-ce qu'il y a déjà des chansons de prêtes ?
Akino Arai : Pour l'instant il n'y a aucune image qui ressort, je ne sais pas trop quel style donner à cet album. Mon but est de toujours aller de l'avant pour la composition d'un nouvel album, donc il y aura une évolution de genre, c'est tout ce que je peux dire sachant qu'aucun titre n'est encore composé à ce jour.

C'est sur ces dernières paroles que la conférence de presse se termine avant que ne débute une courte scéance de photo suivie d'une séance de dédicaces.


JaME tient à remercier vivement Akino Arai et Paris Visual Prod.
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