Parodie organisée du Visual Kei...
Le visual oui, mais jusqu'à quel point ?
Le Palais Bar et sa première partie
C'est un samedi soir bien particulier qui s'annonce... Arrivé bien en retard, je fais face au petit bar, puis, y rentre. Tout de suite, je vois une pancarte annonçant boisson obligatoire. Ça commence bien, nous n'étions pas prévenus. Dans le bar se trouvent diverses personnes qui boivent et fument, visiblement suant de toutes parts.
Je m'avance pour payer ma place et j'arrive à passer outre l'obligation d'achat de boisson. Je rentre alors dans un véritable sauna, une cohue de jeunes adolescents accompagnés de rares adultes. Déjà avant de descendre les escaliers on pouvait déceler des problèmes de son, mais ce n'était rien par rapport au sous-sol. L'expression de guitare saturée est un pâle pléonasme en ces lieux.
Environ 80-100 personnes sont agglutinées face au groupe. Il s'agit de Black Flower Child. Composé par cinq membres, le peu de sons distincts a l'air travaillé et intéressant mais avec la configuration de la salle, la musique ne se prête pas du tout au lieu avec la death voice du chanteur. Le public a l'air perdu dans les méandres de la saturation lorsque la dernière chanson du groupe arrive à son terme. Espérons retrouver le groupe dans d'autres conditions...
C'est la fête au village !! ... enfin presque...
Rapide pause, la sueur est la compagne de tout le public. Les membres de BFC (Black Flower Child) s'extirpent difficilement avec leur matériel, le public continuant à s'entasser. Bien sûr, le groupe suivant Knight:Fall aura lui aussi du mal à rentrer sur scène. A ce point là ce n'est plus de la désorganisation, c'est un foutoir, appelons un chat un chat !
Des fangirls se trouvent sur les côtés, entassées sur des sièges ou sur des tables jonchées de bouteilles, ça sent la catastrophe. Finalement et après divers allers-retours, Knight:Fall débute le concert après un long moment d'accordage de guitare, ce qui est une mission dans cette salle.
Le groupe entame vite, et tout de suite, c'est la catastrophe, la guitare est plus que fausse et le rendu est alors de pis en pis. La balance de son n'existe plus en ce monde. Personne ne s'entend, les retours sur scène (si on peut appeler cela une scène) sont inexistants. De plus, des personnes qui ont l'air de connaître le groupe investissent le public et se lancent dans des violents pogos et cris, suivant le lourd son métal que l'on entend.
Plusieurs personnes se prennent des coups, difficile de se sauter dessus dans une salle si petite sans qu'il n'y ait de dégâts. Diverses bouteilles et verres sont alors cassés. Deux jets de bière fusent sur le public provenant de deux personnes qui ont mélangé l'ambiance délire d'un concert avec la méthode pour les nuls de "comment ruiner une soirée en deux leçons".
Le groupe derrière tout cela essaye comme il peut de se maintenir, enchaînant reprises comme La Dix Croix de Moi dix Mois, Beast of Blood de Malice Mizer (version assez saccagée par contre), la musique de la "La Soupe aux choux" -oui oui vous avez bien lu- et compositions s'inspirant plutôt de speed métal. Le groupe se retire alors. Là aussi difficile de se prononcer aux vues des conditions à part quil y a quand même du travail à fournir derrière.
Le final : un vrai gâchis !
Après le départ des pogoteux en puissance, les fans attendent la venue du groupe phare de cette soirée (le fan club se tenait avec impatience sur l'un des côtés, devenant au fur et à mesure hystérique). Puis les membres arrivent, Ukato le guitariste en kimono, Masanori le chanteur en Dalida qui a mal vieilli et Mokko le bassiste qui mélange divers styles visuels sans aucun résultat.
Déjà beaucoup remarquent fort judicieusement l'absence de batteur, cela sent la bande sonore... Mais cela va plus loin en fait, la suite présentée sera une parodie de concert: tout est enregistré à part la guitare et la voix. Le bassiste fait acte de présence, s'amusant à tripatouiller sa basse électrique tout en faisant des signes incongrus et en se mettant un masque sur la tête. Pourquoi ? Va savoir Charles !
Masanori mélange le Visual Kei, où il y a une recherche esthétique, avec les déguisements. De plus, il nous affuble de mouvements nous faisant plus penser à la Macarena qu'à une véritable prestance scénique, sacré programme !
Une photographe se colle pratiquement aux membres, histoire d'immortaliser "l'événement" (et de prendre du plaisir ?). Ukato essaye comme il peut de sauver le groupe, cependant le Titanic a l'air insubmersible à côté. De son jeu de guitare sans prétention mais efficace, il donne ici la seule note positive à Runa. Il mérite bien mieux que cette parodie de Visu. A part lui, il est impossible de retrouver une once de musicalité dans la bouillie sonore servie par l'enregistrement, la voix de Masanori ne rend aucunement. Sur leur site de myspace cela reste audible, en live vraiment pas.
La fin se traduit par des lancées de fleurs au public, avec bien sûr les fangirls qui s'arrachent le fameux souvenir. On prend les mêmes et on recommence.
Notons que la moitié de la salle s'est vidée à environ mi-show de Runa. Bon présage n'est-ce pas ?
Donc pour 5, on en aura pris plein les oreilles, fort heureusement j'avais mes bouchons pour me protéger du trop plein de bruits nauséabonds dégagés en cette soirée calamiteuse.
Que dire de plus ?
Force est de constater que ce live report ne fait pas dans la dentelle, cependant il est important de mettre le doigt sur une chose: tout ce qui est japonais n'est pas forcément bon. Beaucoup le savent, malheureusement beaucoup aussi ne s'en rendent toujours pas compte. Ouvrez-vous à diverses découvertes musicales, le monde entier est rempli de bonnes choses mais aussi de mauvaises, faites un minimum de tri. Voir des fans s'extasier devant un show de ce genre renvoie bien du pessimisme sur l'avenir musical qui s'offre à leurs oreilles.
EDIT :
Après avoir reçu un message de mécontentement de l'association Visualize qui a organisé le concert, nous avons décidé d'accorder un droit de réponse aux fans et à l'association. Si vous souhaitez nous contacter envoyez vos mails à webmaster[@]jmusiceuropa.com (sans les [] ). Ils seront publiés à la suite de ce live report.