Interview

Interview exclusive de Merry

14/11/2006 2006-11-14 12:00:00 JaME Auteur : non-non Traducteur : Niok- & Sxl

Interview exclusive de Merry

Interview exclusive du groupe à l'occasion de leur tournée européenne qui aura lieu en Allemagne et en France.


© Victor Records
Après la sortie de son nouvel album, Peep Show, en Europe et avant son prochain passage sur le vieux continent, JaME profite de l'occasion et vous fait partager l'interview de cet ancien petit groupe indépendant devenu Major au Japon et prêt à envahir le territoire européen à propos de ses objectifs pour le futur, ses désirs, etc.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne connaissent pas encore Merry ?

Gara : Je suis le chanteur, Gara. J'aime chanter comme un damné !
Yu : Je suis Yu, l'un des deux guitaristes et leader du groupe.
Kenichi : Je suis Kenichi, guitariste. Ravi de vous rencontrer.
Tetsu : Je suis le bassiste, Tetsu.
Nero : Je suis le batteur, Nero, un sex symbol. (rires)

Pourquoi avez-vous choisi Merry comme nom de groupe ? Qu'est ce qui vous rend si "joyeux" ? (NDT : Merry se traduit par "joyeux" en français.)

Gara : Quand est venu le moment de choisir un nom pour le groupe, nous en cherchions un simple et familier mais qui ne s'apparenterait à aucun genre. Notre emblême est le mouton de "Marry had a little lamb". Les moutons sont mignons mais leurs yeux sont effrayants, comme si il y avait quelque chose de profondément enfoui en eux. Nous jouons sur le terrain du Visual Kei et avons quelque chose de caché en nous, divers genres en main. Nous avons donc choisi ce nom pour cette raison et pas pour le sens joyeux, gai et acceuillant du mot.
Nero : Une fois, nous avons joué avec un groupe américain au Japon qui nous avait dit : "Nous pensions que vous êtiez un groupe de pop joyeux et malicieux du genre 'réjouissant', mais vous êtes vraiment punk et rock !". J'adore ce genre de liberté dans une interprétation.

Comment le groupe s'est-il formé ? Quelles idées aviez-vous en tête au départ ? Sont-elles restées les mêmes au fil des années ?

Nero : Nous avons été rassemblés par notre chanteur, Gara.
Gara : Je voulais créer un nouveau groupe, Merry, et j'ai donc réuni les membres qui convenaient le plus à la vision que je me faisais du groupe, un par un.

Quel genre de groupe vouliez-vous former ?

Gara : Je voulais créer un groupe avec un concept fort et des images fortes qui stimulent sans être emprisonné par un quelquonque genre musical.

Avez vous des background musicaux différents ou venez-vous tous de la même scène rock visual kei ?

Nero : On jouait tous dans un groupe différent mais dans les mêmes events. On jouait une musique différente mais sur un même terrain.
Kenichi : On jouait tous dans nos groupes respectifs, même si nous étions rivaux entre nous.
Tetsu : "Un ennemi hier est un ami aujourd'hui". (rires) Attendez... "Un ennemi hier sera un ami demain" ?
Gara : C'est comme si une équipe de baseball jouait sur sa moitié de terrain et qu'une équipe de foot jouait sur l'autre. (rires) On se connaissait tous et on se disait "Bonjour" et "Au revoir" mais ça s'arrêtait là.

Vous aviez donc tous le même concept en tête et avez commencé comme un groupe à part entière ?

Gara : Nous avions tous une certaine experience tirée de nos groupes passés et discutions du "groupe idéal", tant au niveau du son que des performances lives, mais nous n'avions pas réalisé comment nous pourrions le lier à notre image jusqu'à ce que nous ayons vu notre première vidéo live.
Yu : Nous nous apprêtions à faire quelque chose que personne n'avait fait avant et nous n'avions donc aucun modèle à suivre.

J'ai pu lire votre biographie et j'ai été surprise de voir que vous avez fait beaucoup de "concerts secrets", ce qui a permis d'attirer l'attention sur votre groupe. Etait-ce votre stratégie au début ?

Gara : Oui. Nous n'avons joué que des "concerts secrets" au début car nous êtions complétement inconnus et nous avons donc dû donner un impact.

Dans la musique de Merry, il y a plusieurs éléments, comme les pochettes de CD, imageant des mots variés comme "melancolie", "moment", "pulsion", "obscure", "populaire", "rétro" etc. Est-ce que cela vient au fur et à mesure que vous composez ?

Kenichi : Je pense que les caractère de chaque membre du groupe se mixent et que les chansons se créent "accidentelement". Un de nos membres écoute de la pop.
Gara : C'est moi. (rires)
Kenichi : J'aime la musique hardcore.
Nero : J'aime le heavy metal.

Je pense aussi que l'un d'entre vous aime le jazz et le blues?

Yu : Oui, c'est moi.

Il y a donc beaucoup d'éléments mélangés dans la musique de Merry.

Gara : Kenichi aime les musiques de tarés, Nero aime le hard avec double pédale, j'aime les belles mélodies, Yu aime les musiques instrumentales comme le jazz, et... Tetsu aime les Ramens (nouilles japonaises). (Tous éclatent de rires) Désolé, Tetsu écoute tous les types de musique (Gara continue de rire).
Kenichi : (rires) Je pense que c'est lui le plus taré.
Gara : Oh, mec ! J'arrive plus à dire quoi que ce soit après Ramen! (rires) Enfin bon, c'est vraiment lui le plus barge d'entre nous.

Dans votre musique, on peut entendre beaucoup d'éléments venant du jazz et du blues. Yu, vous avez déclaré aimer le jazz et le blues. Avez-vous mis ces influences dans votre musique et par conséquent changer vos compositions vers ce style ?

Yu : En fait, j'aime ça mais si nous jouions strictement du jazz ou du blues, ce ne serait après tout que du jazz ou du blues. Mais en mettant ces genres musicaux dans la musique de Merry, nous avons créé un nouveau style de musique je pense. C'est intéresant de mixer des éléments du jazz et du blues dans notre musique et d'être déchaînés sur scène.

Votre musique est faite de mélanges et est acceptée par la majorité des jeunes fans.

Yu : La musique elle-même devrait être ainsi je pense. On ne joue pas simplement un vieux style classique mais nous le mixons avec quelque chose de nouveau, ce qui crée un nouveau genre et qui change de plus en plus jusqu'à former un sphère complète.

Dans vos chansons, il y a un message assez fort.

Gara : J'essaye d'être un homme du 21e siècle ! (rires)

Vous écrivez des chansons parlant d'amour, des sentiments intérieurs, portant des messages pour les jeunes ou encore des messages politiques, etc.

Gara : Oui, je n'écris que ce que je pense. Je dois extérioriser ce que j'ai envie de chanter et de le faire partager moi-même, donc j'essaye d'écrire ce que je veux exprimer et je ne touche pas à ce que je ne connais pas.

Gara, vous écrivez la majorité des paroles. Qu'est-ce qui vous inspire et qu'elles ont été vos influences ?

Gara : J'écris comme je veux. Bien sûr, je fais toujours attention aux mots qui pourraient être intéressants mais pour moi la musique est la plus importante. Après que les membres du groupe aient créé la musique et que je l'ai écoutée, je me fais une première idée de la chanson et j'écris ensuite la majorité des paroles.

Vous écoutez donc la musique en premier ?

Gara : Oui. Ensuite viennent les mélodies et c'est après que viennent les paroles.

Avez-vous déjà eu le droit à des paroles imprévues de sa part ?

Nero : Bien sûr que oui car on a toujours l'impression qu'il essaye d'écrire plus que ce à quoi on s'attendait.
Gara : Par exemple, les autres membres peuvent me donner une musique en me disant qu'elle est censée être très triste. Ensuite, j'ai le choix entre rendre cette chanson la plus triste possible ou alors la faire changer en quelque chose de complètement joyeux. Si la chanson possède une image forte, j'essaye de la garder mais la plupart du temps, je la change.

Y a-t'il une chanson qui a été changée du tout au tout ?

Yu : Presque toutes les chansons ! J'imagine souvent les paroles, et voir ce que Gara écrit me surprend toujours. Mais c'est très intéressant pour moi.
Gara : J'essaye d'utiliser mon radar partout et tout le temps.

Yu et Kenichi, vous écrivez la majorité des chansons pour Merry. Y a-t'il une compétition amicale entre vous ? Qu'est ce qui vous motive ?

Kenichi : J'ai un peu cette impression oui. Quand je suis bloqué et que je ne peux pas écrire de chanson, j'écoute la musique de Yu. Si c'est une bonne chanson, qui m'éveille en me faisant penser : "Mais je peux le faire ça !" (rires), alors il m'arrive de faire de meilleures chansons.
Yu : Moi aussi j'ai cette impression. Nous avons un certain moment pour créer des chansons et je suis toujours curieux de savoir combien de chansons les autres on pu composer. (rires) On peut se stimuler les uns les autres.

Trouvez-vous un juste millieu entre vous ? Du genre "ce membre a fait une chanson de ce style donc je vais en faire une d'un style différent" ?

Yu : Oui, je pense à ce genre de choses moi-même comme "la dernière fois, Kenichi a écrit ce type de chanson, donc je vais faire ce genre là cette fois-ci".

Nero et Tetsu, vous aussi vous créez des chansons. Comment cela se passe-t'il pour vous ?

Nero : Je ne me soucie pas réellement de comment je compose ma propre musique. La batterie est un instrument rythmique donc j'apporte ma touche personnelle à mes chansons, comme des rythmes très intéressants que seule une batterie peut amener.
Tetsu : Moi aussi. J'essaie de faire transparaitre mes goûts et envies de bassiste dans mes chansons.
Nero : Je compose mes chansons naturellement. Nous faisons tous partie de Merry et nous en faisons ce que nous voulons.

J'imagine que ça doit être dur de choisir des chansons au final.

Nero : C'est très dur. (rires)

Quand vous arrangez vos compositions, le faites-vous vous-mêmes ?

Nero : J'essaye de ne pas casser l'atmosphère de la chanson originale. Je joue de façon violente sur certains passages et plus doucement sur d'autres de façon à coller à l'ambiance. Nous sommes un groupe et nous devons donc penser aux autres membres et leur laisser une chance de montrer leur talent, ce que j'essaye de faire le plus possible.

Durant les arrangement, tout les membres ont une idée précise de ce que doit être le son de Merry et essayent de s'en approcher le plus possible ?

Gara : Quand les mélodies sont finalement composées et ajoutées aux chansons, personne n'intervient dans le travail des autres et dans leur façon de jouer. Ensuite, je crée les paroles donc nous avons besoin de beaucoup plus de temps que les autres groupes. La période durant laquelle nos chansons sont créées, arrangées, et finalement finies est vraiment très importante pour nous.

Les gens à l'étranger voient en vous un groupe "d'acid jazz rock mélodique" ou "d'angura kei". Qu'en pensez-vous ?

Yu : Je pense que c'est une bonne chose car cela sonne bien.
Gara : Je m'en fiche un peu. Vous pouvez appelez notre musique comme vous voulez. (rires)
Nero : J'essaie de ne pas m'attacher aux appellations.
Gara : En fait, on a collé au groupe beaucoup d'étiquettes comme "hard-rock" ou encore "ska-punk heroes" (rires) car nous possédons beaucoup d'éléments dans notre musique.

Quand j'ecoute vos singles, chaque chanson me donne une impression différente.

Gara : Oui, on pourrait dire que c'est notre but. Nous n'utilisons le titre de nos chansons comme nom de single seulement depuis que nous sommes passés Major. Avant, nous donnions une sorte de titre à nos maxi-singles différents du nom des trois chansons qui le composaient.
Yu : Chacun de nos singles possèdent trois chansons, que l'on considère comme des "albums" de trois chansons.

Donc vous choisissez des chansons totalement différentes sur un même CD ?

Gara : Oui. Nos deux guitaristes composent des chansons nerveuses, auxquelles j'ajoute des mélodies japonaises, ce qui donne de nouvelles chansons. Le heavy-metal de Nero, mélangé avec mes chansons populaires japonaises donnent aussi de nouvelles chansons tout comme avec le jazz. De manière basique, je suis japonais donc j'aime les belles mélodies.

Dans le nouveau single, CALLing, vous chantez de manière enthousiaste. Je suis très curieuse de voir comment vos auditeurs étrangers se sentiront en écoutant ce genre de mélodies japonaises. D'habitude, nous écoutons de la musique occidentale mais je n'arrive pas à imaginer comment ils réagiraient à ce genre de musique japonaise.

Gara : L'anglais sonne bien dans certaines musiques et si je chante les même mélodies en japonais, cela donnerait des nuances et impressions différentes sur une même chanson.

De nos jours, les groupes japonais peuvent s'exporter plus facilement. Avant, ils essayaient de chanter en anglais mais maintenant les fans des autres pays écoutent les chansons d'origine en japonais. Tout comme les animés et les mangas, la musique japonais se démocratise et la langue japonaise semble sonner de manière très cool je pense.

Gara : Non seulement la langue mais aussi les mélodies et les instruments sont les mêmes tout autour du monde.
Tetsu : Je suis d'accord. Le japonais sonne "nouveau".

Merry est considéré comme un groupe "eroguro" (erotique et grotesque). Pourquoi avez-vous choisi un tel style ?

Nero : Quand nous avons commencé nos "concerts secrets", ce côté donnait un autre impact à nos prestations. Par exemple, quand vous regardez un film d'horreur, il reste toujours une forte impression coincée dans un coin de la tête. Mais nous jouons des mélodies intenses dans ce but aussi.
Tetsu : Nous ne le ferions pas si nous pensions que ce n'était pas une bonne chose. Nous avons pris des photo et le rendu était bon.
Gara : Entre nous, "l'eroguro" est une image de l'ère Taisho et Showa au Japon. Les dessins de Suehiro Maruo sont grotesques mais très beaux, ce qui reflète la musique de notre groupe. Nous pouvons faire des choses diamétralement opposées et nous ne sommes pas limités à un côté. Nous portons les mêmes costumes et maquillage, ce qui nous unifie et crée notre propre monde.
Yu : Nous portons les mêmes costumes depuis le début, depuis que nous avons pris notre premier photo d'artiste.

A l'étranger, Merry est décrit comme étant un groupe portant des costumes sombres et peu de maquillage, à l'inverse de la plupart des autres groupes de visual kei qui ont tendance à porter des costumes imposants et une tonne de maquillage. Cette idée vient-elle de l'ensemble du groupe ?

Nero : Oui. Nous formons un tout dans le groupe.

Merry a arboré plusieurs look ces cinq dernières années. Votre visuel est-il basé sur la musique que vous sortez ou seulement sur vos propres envies ?

Gara : Au début, cela dépendait quelques fois de nos sentiments, mais nous avons décidé de nous baser sur la musique que nous sortions... enfin... Je ne suis pas vraiment sûr que nous l'ayions réellement décidé. Etait-ce naturel ? Quand nous faisons de la musique, nous avons un certain concept en tête donc nous essayons de nous en rapprocher le plus possible.

Créez-vous un concept pour chaque album ?

Gara : Oui. Mais pour PEEP SHOW, nous ne nous sommes rendus compte que cet album était réellement conceptuel après avoir commencé à enregistrer.
Yu : Quand nous avons sorti JAPANESE MODERNIST, nous portions des uniformes millitaires. Ce fut notre concept le plus fort.
Gara : La musique, les paroles, cette vision du monde, tout ça était très conceptuel. Nous avons même choisi les endroits où nous jouions conformément à ce concept.
Nero : Pour être vraiment persuasifs, nous nous sommes tous rendus à un mausolée japonais à propos des guerres pour étudier celles passées. Nous avons joué un concert là-bas pour faire un discours à côté du mausolée. JAPANESE MODERNIST est sur l'album Modern Garde, qui est un album très conceptuel. En d'autres termes, nous créons les concepts après avoir décidé des chansons.

JAPANESE MODERNIST est une chanson à part. C'est une chanson à propos des guerres passées, non ?

Gara : Oui mais je chante sur ce sujet sans avancer une quelquonque lecture possible mais plutôt en utilisant mon propre style cursif.
Yu : Cette chanson sonne comme si tu criais ou comme si tu appelais à l'aide.
Gara : Nous n'avons pas connu les guerres mais certains de nos fans qui viennent nous voir en live ou qui achètent nos CD se sont éveillés à propos de ce sujet en écoutant nos chansons. Quand nous avons écrit JAPANESE MODERNIST et que nous avons étudié l'histoire du Japon, nous en avons compris un peu plus et nous espèrons que notre public en fera de même.

Cette chanson est tellement dramatique et vous semblez chanter comme si vos cris vous transperçaient le coeur et vous transportaient.
Quelques unes de vos pochettes, comme celle de Koseiha Blend Classic, on été déssinées par le dessinateur eroguro Suehiro Maruo. Comment en êtes-vous venus à collaborer avec lui ?


Gara : Nous avons sorti des albums dans le style "eroguro" donc nous ne voulions pas de pochettes normales et nous cherchions quelque chose qui ait de l'impact. Tetsu aimait beaucoup le travail de Maruo et je lis souvent ce genre de manga donc nous voulions vraiment lui demander de dessiner nos pochettes alors nous avons fait subitement irruption chez lui un jour et nous le lui avons demandé. (rires)

Elles vous donnent un réel impact.

Nero : Pendant la guerre, il a créé des dessins japonais très originaux, qui étaient dans le genre eroguro, mais vraiment beaux et venant de son propre monde.
Gara : Il a dessiné des posters et des flyers pour les spectacles de Shuji Terayama, un dramaturge mondialement connu.

Kiyoharu a produit votre premier album, Gendai stoïc. Comment était-ce de travailler avec lui ?

Nero : C'était une bonne expérience. Nous faisions notre meilleur juste pour faire nos morceaux musicaux. Kiyoharu nous a dit : "Faites des chansons qui semblent si cool que même vous, vous les écouterez encore dans cinq ans !". C'est un visionnaire et il place la barre toujours très haut. Il est le meilleur artiste rock.

Pourquoi l'avez-vous rencontré ?

Gara : J'y pensais et j'ai voulu demander à Kiyoharu de produire notre album. De plus, Tetsu est également de Nagoya alors Kiyoharu est son aîné.
Tetsu : Il est le charisme de Nagoya. (rires)
Gara : Il a établi un âge d'or avec son groupe, il y a des années et maintenant il se maintient toujours sur le devant de la scène alors il connaît bien le métier. Il nous conseille, du genre : "Vous seriez meilleurs à faire ceci" quand nous ne savons pas quoi faire et on lui demande : "Vraiment ? T'es sûr ?". Nous l'avons consulté souvent. (Alors Gara se tourne et demande aux autres membres) "N'a-t-il pas arrondi les angles ?". Pour les chansons et les sorties d'albums, il ne nous aide pas seulement sur la façon de les écrire et de les sortir sur le marché, mais il intervient également sur nos costumes ; il n'a jamais de compromis ; "Ne portez pas simplement des costumes, portez les bons costumes !". Il fait toujours attention aux regards des autres.
Tetsu : En gros, il nous a appris comment être un groupe.
Nero : Il a fait de son mieux dans tout. Par exemple, quand nous êtions indies et que nous avons porté nos costumes devant lui, nous avons paru si pauvres à la vue de Kiyoharu qu'il nous a apporté ses propres accessoires et nous a dit : "Portez ça !".

J'ai lu cet épisode quelque part. Vous avez emprunté les accessoires de Kiyoharu pour une scéance photo, n'est-ce pas ?

Nero : Oui. Il n'a jamais de compromis dans de telles choses et a dit : "Si vous pouvez faire mieux, alors faites-le !".
Gara : Kiyoharu a été classé visual kei dans le passé mais son look ne se limitait pas seulement à du maquillage et des costumes voyants comme les gens disent. Il a dit que : "Le visual kei est cool juste parce que des personnes cool en font. Si vous faîtes du visual kei, vous devez être cools!". Il garde toujours ce point de vue, même maintenant.
Nero : En plus, les chansons des artistes visual kei que nous avons écoutées étaient géniales, encore plus que leurs looks.
Gara : HIDE de X-JAPAN était super cool. (NDLR : le nom d'hide, au sein du groupe, s'écrit en majuscules)

Quel est le concept de votre nouvel album, PEEP SHOW et comment est venu le titre ?

Gara : Pour cet album, nous avions déjà de bonnes chansons pour le faire mais pas encore de titre parce que nous avons voulu casser cette image que nous avions de nous-même. Nous avons voulu prouver que si vous nous regardez de différentes façons, nos chansons et notre aspect seraient différents et que nous jouions une musique différente mais finalement, elles sonnent toutes "Merry". Nous avons appelé cet album PEEP SHOW dans le sens "d'oeil de Judas" et qui voudrait dire "Pourquoi vous ne nous regarderiez pas de différentes façons ?". Nous jouons habituellement dans des live houses et vous pouvez donc nous voir d'une façon différente à chaque fois selon les différents points de vue ou les live houses. Vous nous mattez tandis que l'oeil de Judas devient plus en plus petit jusqu'à ce que vous puissiez voir le coeur de Merry. La signification est donc : "Regardez au plus profond de Merry s'il vous plaît !".
Nero : Je pense que c'est comme une exhibition ou du cirque. Ils montrent ce qu'ils savent faire et nous montrons notre musique.

Comment se sont déroulés l'écriture des chansons et l'enregistrement de PEEP SHOW ?

Yu : Le titre de PEEP SHOW a été trouvé plus tard et alors nous avons déterminé le concept. Quand nous avons écrit les chansons, il n'y avait pas de concept du tout et nous avons fait des chansons sans s'y soucier. Avant, nous avions l'habitude de faire le concept d'abord et après les chansons mais cette fois, nous les avons écrites sans arrière-pensée, ce qui a eu pour résultat des chansons comme nous n'en avions jamais faites. Notre musique peut changer maintenant et je pense que si nous ne nous n'y faisons pas attention, elle se fait de son propre gré.

Vous avez écrit les chansons d'abord et le concept a été défini plus tard ?

Yu : Oui. Nous avons choisi les chansons ensemble et après nous avons décidé du concept, elles ont donc été faites à l'avance.

L'enregistrement de l'album s'est-il bien déroulé ?

Nero : En fait, quand nous sommes devenus Major, nos conditions de travail sont devenues meilleures. (rires) Nous pouvons jouer tant que nous voulons dans un grand studio, avec du personnel qualifié. Quand nous avons été indépendants pendant trois ans, ce qui est très long, nous avons dû tout faire par nous-mêmes. Là, grâce à notre personnel, nous pouvons faire des chansons plus variées maintenant.
Gara : Avant, nous avons fait des CD par nous-mêmes et maintenant une maison de disques prend soin de nous et nous pouvons donc leur laisser tout le travail de production. De cette façon, nous pouvons nous concentrer davantage sur la musique tandis que MCA Victor vend nos CD.

D'où est née l'idée des trois pistes instrumentales ?

Nero : La première piste de nos album est toujours une instru. Les deux autres morceaux étaient à l'origine faites par Linus, qui est notre programmeur.
Yu : Nous avons recueilli les chansons et le concept de PEEP SHOW a été déterminé, puis pour tenter quelque chose d'intéressant avec cet album, nous avons pensé mettre des instru dedans.
Nero : Et les onze chansons de PEEP SHOW ont un caractère fort. Nous avons mis des instru comme interludes et pour intensifier l'univers de la chanson qui suit.
Gara : C'est intéressant. Sur ce genre de musique d'intro, Yu et Kenichi ont ajouté des sons de guitare tandis que des sons de Koto étaient également ajoutés pour les mettre à la sauce japonaise et faire ainsi diverses fusions. Quand nous faisons une chanson, nous l'écoutons et il faut qu'elle soit cool et nouvelle.

Ces deux chansons instrumentales sont totalement différentes.

Yu : Pendant nos lives, il y a des interludes musicaux et ce nouvel album, PEEP SHOW, se rapproche alors plus de nos concerts.

Maintenant je vous poserai quelques questions plus personnelles. Gara, n'avez-vous pas peur de vous empoisonner en recrachant de l'encre sur scène ? Et n'est-ce pas répugnant ?

Gara : (rires) Ce n'est pas de l'encre mais du Bokuju (Sumi/encre de Chine). Si je m'inquiète de ça alors je ne peux rien faire. (rires) Jje suis dans un état d'esprit comme celui d'un rocker ou d'une personne qui mourra quand elle devra mourir. (rires) Sur scène, je suis complètement excité mais une fois que je suis dans notre loge, je fais : "Beuuuuaaaaaaaah----------- !" (rires)

J'ai vu cela sur votre DVD SCI-FI, enregistré à l'Hibiya Yagai Ongakudo, que vous faites la calligraphie sur scène.

Gara : Oui, j'ai pour habitude de ne pas parler sur scène parce que je veux me débarasser de tout qui n'a pas besoin de rompre l'atmosphère du groupe. Je n'estime pas qu'il est nécessaire de parler. Toutes les fois où je l'ai, le public semblait la plupart du temps heureux mais ça a détruit l'ambiance alors depuis je reste plutôt silencieux. J'ai également voulu voir si j'étais capable de réussir seulement en chantant et en jouant purement sans parler.

Gara, vous considérez Kyo de Dir en grey comme votre aîné et votre mentor. Qu'avez-vous appris de lui ?

Gara : Il est la personne qui m'a incité à monter un groupe et il m'enseigne des choses essentielles. En tant que chanteur dans un groupe, en tant que musicien qui écrit les paroles et créé des mélodies, en tant qu'humain, j'apprends beaucoup de choses de sa part et la principale, c'est d'être chanteur.

Yu, j'ai entendu dire que vous jouez de divers instruments tels que le piano, le trombone, la flûte, le saxophone, la clarinette, etc. Pourquoi jouez-vous seulement de la guitare pour Merry ?

Nero : Hein !? Yu, c'est vrai ça ?
Yu : (rires)... C'était une blague que j'ai faite. (explose de rires) J'ai quand même joué un peu de piano quand j'étais petit.
Gara : Presque tous ces instruments sont pour un orchestre, mais ça semblait vraisemblable. (rires)

Tetsu, où sont passés vos longs cheveux ? Pourquoi avez-vous décidé de les couper et pourquoi avez-vous fait ça sur scène ?

Tetsu : Mes cheveux doivent être enterrés maintenant. (rires) J'avais les longs cheveux depuis environ dix ans et j'ai voulu changer de coiffure. Comme je me souciais de l'image du groupe, j'ai essayé de trouver le bon moment pour me les couper et puis je l'ai fait. J'ai coupé mes cheveux sur scène lors d'un concert pour le fan-club en l'honneur de mon anniversaire.

Quelle a été la réaction du public ?

Tetsu : Il a crié "Kyaaaaahhhh-----!" (rires) Mais c'était marrant.

Nero, il paraît que vous voulez être président, c'est vrai ?

Nero : (rires) Au Japon, je ne peux pas être président mais premier ministre. (rires) Je veux dire que j'aimerais faire quelque chose dans la politique. Ici, il y a des politiciens qui étaient par le passé, comédiens, athlètes, etc. J'ai donc pensé que je pourrais en être un aussi mais dans le monde de la musique. (rires)

Voulez-vous changer le gouvernement japonais ?

Nero : Ben, peut-être. J'ai quelques complaintes.
Gara : Prends bien soin de notre gouvernement, de notre part à tous. (rires)
Nero : Je ferai de mon mieux. (rires)

Dans votre DVD du concert à l'Hibiya Yagai Ongakudo, vous avez joué un solo de batterie impressionnant.

Nero : Cette année, nous allons sortir un DVD encore plus impresssionnant le 20 décembre, dont nottament une collaboration avec des Wadaikos (tambours japonais) appelée "Batterie contre Wadaikos". Ce DVD inclura des chansons de PEEP SHOW et donnera une impression différente. Nous voulons faire un Yagai Ongakudo chaque année.

Combien de paires de lunettes possédez-vous ?

Nero : Environ dix. Comme en live je frappe ma batterie vraiment très fort, mes lunettes sont souvent projetées. Quand je me lève après, je marche dessus et elle partent à la poubelle. (rires)

Pendant vos concerts, pourquoi vos lunettes n'ont-elles jamais de buée ?

Nero : C'est un secret professionnel mais je vais vous le dire. Mes lunettes sont seulement des armatures et elles n'ont pas de verres parce que si on me photographie, la réflexion de la lumière rend mes yeux invisibles.
Gara : (rires) Ce n'est plus un secret du tout puisque tu viens de le dévoiler !

A propos de votre nouveau single qui sortira en décembre, CALLing, il semble être comme un appel. Pourquoi avez-vous décidé de travailler avec BALZAC, la chanson Hi no ataranai basho ?

Gara : J'ai toujours aimé BALZAC et je suis déjà allé les voir en concert. Une fois, nous avons joué dans un event ensemble et fait des T-shirts aussi. Cette fois nous allons sortir ce single pour notre cinquième anniversaire et quand nous leur avons demandé de se joindre nous et de nous aider, ils ont accepté.

Cette chanson est brutale, lourde et épaisse dans le son.

Gara : C'est un air à la BALZAC et j'en suis très heureux.

Japanese Modernist a été remixée par Takeshi Ueda des MAD CAPSULE MARKETS et est devenue une chanson impressionnante. Pourquoi ce remix ?

Nero : Je suis un grand fan du groupe. Les MAD CAPSULE MARKETS étaient un groupe de rock charismatique au Japon et ils font partie des pionniers à être aller jouer à l'étranger. Ils étaient plus punks à leurs débuts puis ils sont devenus progressivement plus "rock numérique" et ont continué leur évolution. Malheureusement, ils se sont séparés mais nous les aimons toujours. Comme nous sommes devenus Major chez MCA Vistor, la même maison de disques que TAKESHI, nous lui avons demandé de travailler avec nous et il a accepté. Nous lui avons donné toutes nos chansons en lui disant : "Choisis une de nos chansons s'il te plaît !". Il a alors choisi Japanese Modernist, qui a réellement été inspirée par les MAD CAPSULE MARKETS. Ce remix a donc été remarquablement bien fait.

Comment vous êtes-vous sentis quand vous avez écouté le résultat pour la première fois ?

Nero : J'ai été totalement soufflé. Il est un pionnier du "rock numérique", qui est une chose importante au Japon et le remix est vraiment authentique donc nous l'avons accepté naturellement.

Ce remix de la chanson est très choquant et dramatique. Son idée de réarrangement est grande. Au fait, comment BALZAC ont-ils choisi la chanson ?

Gara : J'aime vraiment BALZAC et Hi no ataranai Basho est une chanson écrite avec leur influence donc ça a été l'occasion de nous rencontrer. Nous avons voulu une collaboration avec eux pour cette chanson pour notre cinquième anniversaire.

CALLing est une chanson mélancolique avec des influences de ballades rétros et populaires tandis qu'Hi no ataranai Basho est une chanson rock. Votre choix de ces deux chansons montre bien que Merry a deux aspects. La version normale et la version limitée sont différentes, et la version limitée inclut le remix de Japanese Modernist et Hi no ataranai Basho qui a été joué avec BALZAC. Quand j'écoute ces trois chansons de la version limitée, je suis étonnée de l'éventail de votre musique.

Gara : Je suis d'accord avec vous. Ce single représente le Merry actuel, parce que TAKESHI et BALZAC, des gens que nous avons toujours respectés, ont travaillé avec nous et moi j'en suis très heureux. Je veux vraiment que vous écoutiez la version limitée. Dans la version normale, nous jouons Hi no ataranai Basho seuls et donc si vous écoutez les deux versions, vous saurez comment BALZAC s'est chargé de cette chanson. Ces deux CD sont très bons, je pense.

Quel est le facteur le plus important dans Merry ?

Gara : Nos chansons et nos lives bien sûr. Nous cinq ensemble, nous faisons de bonnes chansons et de bons concerts. Nous ne pouvons pas penser à autre chose. Et après que nos concert, je veux qu'on aille boire un bon alcool ensemble. (rires)

Que pensez-vous de vos fans japonais ? Et comment imaginez-vous vos fans européens ?

Tetsu : Au sujet des fans japonais, leurs attitudes sont différentes selon le lieu et j'aime les voir quand nous sommes en tournée. En même temps, je ne peux pas imaginer comment nos fans européens réagiront et j'attends avec impatience de voir ça.
Yu : C'est intéressant de voir comment les fans aussi lointains du Kanto réagissent ; bientôt nous allons aller en Europe et je suis très curieux de savoir comment sont les fans là-bas.

Vous semblez avoir énormément de fans masculins ?

Gara : Oui, ils augmentent. Je pense que c'est parce que Nero est musclé. (éclats de rires) Cela nous fait vraiment plaisir d'avoir de tels fans. Au Japon, il y a toujours des endroits où nous n'avons pas encore joué et si nous jouons à l'étranger, je ne peux pas imaginer quel genre de personnes viendra à nos concerts. Mais je ne veux pas qu'ils soient coincés, je veux qu'ils bougent. Au Japon, nous jouons sans pression et nous laissons le public libre de faire ce qu'il veut tant qu'il n'y a pas blessés et aucun ennui. Vous ne devez pas imiter les autres, soyez juste vous-mêmes. Des fois au Japon, je vois quelques étrangers à nos concerts.

Oui tout à fait, un certain nombre de fans vient de l'étranger. Par ailleurs, vous devez avoir entendu des récits des groupes qui ont joué en Europe. Quelles sont vos espérances pour les concerts européens prochains ?

Nero : Je m'attends à une bonne expérience pour nous. Au Japon, il y a quelques endroits où la plupart du public est composée de nouveaux venus mais à la plupart des concerts, il y a un mélange d'anciens et de nouveaux fans. Jouer dans un endroit où il n'y a seulement que des nouveaux venus, sera une bonne expérience pour nous.
Tetsu : Je suis intéressé de voir comment ils répondent quand nous nous livrerons avec notre musique.
Kenichi : Ce sera une grande expérience.
Gara : Je pense que leur réaction sera plus vraie qu'au Japon.
Tetsu : J'ai peur qu'on soit hués...

Ah, non ! Je ne pense pas que ça sera le cas. Le 31 octobre, PEEP SHOW est sorti en Europe et il y aura les concerts en Allemagne (le 1er décembre) et à Paris (le 3 décembre) où les gens attendent avec impatience de vous voir. Je pense que vous aurez un accueil enthousiaste en Europe.

Gara : Je sais qu'il y a un magasin à Hambourg, qui vend des vêtements tels que les T-shirts de BALZAC. Le nom du magasin est SHOCK EUROPE. Nous avons fait les T-shirts avec BALZAC et les avons vendus l'année dernière pendant un certain temps au Japon. Quand nous irons en Europe, les T-shirts seront vendus de nouveau en Allemagne. Si vous aimez, faites l'achat s'il vous plaît et portez le T-shirt à nos concerts ! Le magasin a également nos catalogues, etc.

Pour finir, pouvez-vous laisser un message à vos fans étrangers.

Nero : Nos aînés, amis et beaucoup de groupes ont fait des concerts à l'étranger. Merry jouera ses compo comme nous avons l'habitude de fai... oh non, mieux que d'habitude alors faites-nous le plaisir de venir et d'aimer nos lives.
Kenichi : S'il y a des fans de notre groupe, même juste quelques fans, je veux y aller pour eux et pour donner le meilleur de nous-mêmes.
Tetsu : J'aime la musique européenne et j'attends avec intérêt de voir la culture et le lieu où ma musique préférée est née. Et, j'attends aussi de voir comment le public qui a grandi là, réagira face à nous.
Gara : Nous ferons nos concerts les plus fous ! Soyez prêts ! Restez pas à l'écart ! ...... Bon en fait, faites comme vous voulez ! (rires) De toute façon, je donnerai le meilleur alors recevez toute mon énergie et rendez-la moi, c'est ça qui fait les meilleurs concerts. Je veux sentir cela. Puisque nous serons stimulés par une culture étrangère, nos concerts à l'étranger seront une bonne expérience pour nous. Et en plus, je veux déguster de la bonne bière et des saucisses. (rires)
Yu : Dans un pays différent, je veux créer un échange sans employer de mots. Je serais très heureux si vous ressentiez Merry par notre musique.
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