Interview

Interview avec MONO

12/12/2006 2006-12-12 12:00:00 JaME Auteur : Kurai Traducteur : Nataku D.

Interview avec MONO

JaME a interviewé le groupe de post-rock MONO avant leur concert du 9 novembre à Londres


© JaME
Nous avons eu la chance de mener une courte interview avec le guitariste et le leader de MONO, Takaakira "Taka" Goto, avant leur concert londonien. Tous les billets pour ce concert ont été intégralement vendus, même ceux aux portes.

Comment présenteriez-vous le groupe à quelqu'un qui n'en a encore jamais entendu parler ?

Taka : En fait, nous voulons contrôler le groupe nous-mêmes.
Ce que nous voulons faire, ce n'est pas trop promouvoir notre musique. Nous voulons sortir des nouveaux CD et donner des bons concerts, ce qui est le fondement du fait d'être un musicien, plutôt que de faire trop de promotion.
Chaque année, nous jouons beaucoup de concerts tout autour du monde, particulièrement en Amérique du Nord, Europe et Japon. Nous passons la moitié de l'année à jouer des concerts et cela depuis déjà six ans. Ainsi nous sommes devenus peu à peu connus parce que notre nom a circulé par le bouche-à-oreille parmi les fans qui sont venus à nos concerts. C'est pour ça que nous faisons confiance à nos fans, puisque nous les avons tous rencontrés durant les concerts.

Quelle est l'idée principale derrière MONO ?

Taka : Ce n'est pas de créer une chanson parfaite mais plutôt de nous exprimer nous-mêmes pour que les gens le perçoivent et en retirent quelque chose.
Par exemple, je ne vais pas m'arrêter de jouer de la guitare même si durant une tournée qui dure six semaines, j'ai 40 degrés de fièvre tous les jours. Je pense que jouer des chansons et des instruments est la meilleure façon d'établir une relation avec les fans.

Pourquoi avez-vous choisi de jouer une musique instrumentale ?

Taka : Parce que le groupe a démarré quand j'ai rencontré les autres membres, qui jouaient de la basse, de la guitare, de la batterie et moi, qui était guitariste et qui ne pouvait donc chanter. Quand j'étais un enfant, j'ai grandi en écoutant de la musique de l'étranger et bien entendu, je ne comprenais pas les paroles. Mais je pouvais tenter de me figurer leur signification par moi-même et c'était important pour moi d'imaginer cette atmosphère que dégageait la chanson. J'aime ce genre de relation avec la musique. Alors nous préférons laisser aux auditeurs la liberté de ressentir ou de comprendre quelque chose de la musique elle-même. S'il n'y a pas d'informations données (paroles ou ce genre de choses), nous pouvons les imaginer. Et alors ce que les fans sentent ou imaginent dépend vraiment d'eux.

Comment en êtes-vous venus à vous intéresser à la musique ?

Taka : Depuis que j'ai été en âge d'aller à l'école, j'ai toujours écouté de la musique non-japonaise. Ainsi, j'ai eu un intérêt pour la musique dès l'école élémentaire.

Vous considérez-vous comme un groupe japonais ou plus comme un groupe sans nationalité puisque depuis 2004 vous avez donné plus de concerts en Amérique et en Europe qu'au Japon ?

Taka : Nous nous sentons à la fois un groupe japonais et un groupe sans nationalité, nous avons changé de label entre 2001 et 2002 pour trouver quelqu'un qui pouvait nous apporter plus de support pour nos tournées à l'étranger. Il y a beaucoup de fans qui nous attendent tout autour du monde donc nous pouvons voyager partout et faire des concerts maintenant. Je pense que nous pouvons présenter la culture japonaise au monde grâce à notre position. Bien que notre musique tende à être japonaise, notre attitude sur scène ne l'est pas. La culture japonaise est très conservatrice et je la critique beaucoup à cause de cela.

Quels sont les pays où vous n'avez pas encore joué mais où vous aimeriez-vous rendre dans le futur ?

Taka : Définitivement l'Amérique du Sud !! Et l'Islande. L'année prochaine, nous allons faire une tournée en Australie alors nous sommes impatients d'y aller aussi. En fait, nous voulons rencontrer des gens différents venant de partout dans le monde... En Amérique du Sud, je pense que beaucoup de gens ont du mal à vivre et en les rencontrant, nous allons être capables de connaître leurs problèmes sociaux et penser au genre d'aide que nous pourrions apporter à ces gens... Nous pensons que cette expérience nous amènera à franchir un nouveau palier dans la création de nos nouvelles chansons.

Avez-vous un message pour vos fans européens ?

Taka : Avant tout, je voudrais comme d'habitude remercier nos fans. Si vous avez la possibilité de venir au concert, venez s'il vous plaît et amusez-vous.

Après que toutes les questions aient été posées, Taka a voulu ajouter quelques mots.

Taka : Je n'ai jamais vraiment donné d'interviews en tant qu'artiste J-rock avant alors j'étais hésitant à l'idée de me faire interviewer cette fois-ci.
Les groupes qui appartiennent à des grandes compagnies et bénéficient d'une promotion à grande échelle viennent souvent en Europe, particulièrement à Londres et beaucoup de fans du Japon font le déplacement. Il semble que tout repose sur le capitalisme. Je déteste ce genre de choses bien que je n'ai pas du tout l'intention de pointer des groupes du doigt en donnant des noms. Moi, je ne veux pas être dépendant de mon label de cette façon. Il y a ici des gens qui sont intéressés par mon groupe et la culture japonaise. Certains des journalistes me posent des questions sur les groupes japonais mais mon point de vue sur la musique diffère du leur. C'est pourquoi je refusais les interviews menées dans cette optique avant.
Pourtant, j'ai accepté cette fois-ci parce que j'ai pensé que si quelque chose me gênait dans une interview, je pouvais juste dire ce que je pensais honnêtement. C'est l'une des pires tendances du Japon, des quantités d'argent énormes sont dépensées en promotion et les groupes sont heureux de cet état de fait. C'est dommage. Mes amis parmi les groupes nord-américains et européens, ceux que je respecte, sont tous indépendants. Ils gardent le contrôle d'eux-mêmes et ont des esprits indépendants. Je ne pense pas que la musique devrait reposer sur une méthode comme le capitalisme. Effectivement, la musique non-formatée créée par ceux qui font face et se battent est meilleure pour toucher les gens.

Merci à MONO, Matski et Reiko Kudo.
Merci à Mari et Yuki pour la traduction.
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Date Evénement Lieu
  
09/11/20062006-11-09
Concert
MONO
Underworld
Londres
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