Durant l'été 2006, un concert de The GazettE en plein air au Tokyo BIG SITE avait réuni plus de 20000 personnes, et même ici, dans une petite ville perdue loin de Tokyo, ils étaient si populaires que le Kanazawa Bunka Hall était presque plein. Le lendemain, alors que Ruki et Aoi étaient les invités d'une émission de radio, les trottoirs autour du studio d'enregistrement ont été encombrés de fans guettant la moindre chance d'apercevoir leur idoles. Les animateurs de l'émission ont même été surpris de constater à quel point le groupe pouvait être populaire alors qu'il n'était même pas signé sur un label major. Internet a été un facteur déterminant pour le succès du groupe, permettant à des fans du monde entier séduits par leur musique et leurs looks d'obtenir des informations sur leurs sorties et leurs concerts à venir. "C'est vraiment génial ! Vous avez sorti votre album en Allemagne et vous avez même joué un concert là-bas !" était un autre commentaire enthousiaste prouvant que leur style pouvait également conquérir le cur des fans étrangers.
Bien que beaucoup de gens soient tout d'abord attirés par leur aspect et leur façon de s'habiller, une fois qu'on a écouté leur dernier album NIL, on ne peut s'empêcher d'être capturé par la beauté de leur musique. Il y a ici des classiques ballades romantiques, bien sûr, mais aussi du rock brusque, bruyant et sombre. C'est une musique qui fait naître des vraies émotions chez ses auditeurs, avec ses mélodies passant du calme à une violence dramatique qui donne la chair de poule.
Il y a beaucoup de projecteurs suspendus dans les airs, dominant cinq panneaux peints avec le design des pochettes de leur plus récent single et au centre de la scène, une batterie surélevée. Sous les applaudissements et les acclamations du public, Kai, Uruha, Reita, Aoi et Ruki apparaissent sur scène alors que débute Filth in the beauty avec ses churs féminins funky. Les deux guitaristes, Aoi et Uruha dansent en jouant, alors que Ruki secoue sauvagement la tête. Durant les chansons suivantes, Maggots et COCKROACH alors que Ruki grimpe sur un ampli, le public lève ses bras en réponse et saute comme un seul homme sur les chansons violentes. Des projecteurs colorés s'illuminent et clignotent en rythme avec la musique rapide. Worthless War, Juyon-sai no Naifu, Psychedelic Heroin suivent, et après un court MC, Cucify Sorrow est jouée. Le live continue avec la même énergie, Kai frappant sa batterie de toutes ses forces alors que Reita nous sert une rythmique en béton, tout en bougeant avec la musique. Les deux guitaristes bougent gracieusement, jouant de la guitare électrique et acoustique avec un égal talent, exécutant les solos à tour de rôle.
En plein milieu du live, le son amplifié d'une chute de gouttes d'eau rétentit, annonçant la chanson Bath Room. Dans la lumière bleu, un mystérieux et beau monde naît, entre la mélodie douloureusement triste du synthétiseur et les paroles de Ruki exprimant des émotions profondes et personnelles. Alors que les lumières passent au rouge, Ruki interprète le début de Taion sans microphone. Durant cette chanson extrêmement sombre avec des paroles désespérées, Ruki lève les bras en direction du public, remplissant la scène de sa seule présence alors qu'il étire ses mains comme s'il cherchait le salut, criant aussi fort que sa voix le lui permet. Le beau monde sans pitié de la chanson prenait forme juste devant nos yeux, s'imprimant dans notre imagination alors que la chair de poule envahissait nos bras.
Nausea & Shudder, une chanson de rock dansante avec une mélodie enlevée débute, changea radicalement l'ambiance. Les membres du groupe, pas plus que le public, ne peuvent s'empêcher de bouger. Durant GO TO HELL, chaque membre du groupe, à l'exception du batteur, Kai, viennent sur le devant de la scène, encouragent le public à participer. Les chansons suivantes, Rich Excrement et Carry ? entraînent chez les membres du public des séances d'headbanging frénétiques. Néanmoins tout cela s'interrompt net alors que la guitare d'Uruha connaît des dysfonctionnements sur The $ocial Riot Machine$. Après une pause de 30 minutes, le concert peut enfin reprendre. Une énorme explosion d'énergie et une audience surmotivée rendent l'ambiance de la grande salle de concert aussi chaude que celle d'un petit livehouse. L'ambiance monte même encore d'un cran quand durant DISCHARGE des flammes jaillissent sur scène. Après un signe du groupe, l'audience se met à headbanguer à nouveau, faisant rassembler la salle à un festival japonais de démons.
A peine les membres du groupe ont-ils quitté la scène, que déjà les clameurs "encore" et des claquements de main rythmés se font entendre dans le public. Kai réapparaît sur scène, portant un simple T-shirt noir, le visage illuminé d'un large sourire et joue un puissant solo de batterie. Reita arrive ensuite, la bouche et le nez couverts d'une écharpe, et se joint au solo. Alors que les beuglements inspirés de Reita remplissent la salle, Uruha, Aoi et enfin Ruki entrent en scène et Ruder commence. Durant la chanson SILLY GOD DISCO, le groupe et le public sautent ensemble et sur REGRET, des boules miroirs de chaque côté de la scène se mettent en action. La chanson Kanto Dogeza Kumiai est l'occasion d'un échange entre le groupe qui utilise les prolongements de la scène des deux côtés pour s'approcher et le public qui en retour lève des poings vengeurs vers le plafond. On peut voir que les membres comme le groupe apprécient énormément le concert qui est une occasion de prouver leur connexion les uns avec les autres. Ruki chante les paroles "Break the rules made by grown-ups!" de la chanson LINDA~candydive pinkyheaven~ avec de la sincérité, faisant sympathiser ses auditeurs avec ce qu'il ressentait. Le message qu'il cherchait à transmettre était positif, dirigé vers le futur et tout le monde ne pouvait que ressentir la forte identification entre les membres du groupe et les fans.
C'était un show splendide, avec des costumes tape-à-l'il dans le bon sens du terme et un bel éclairage qui ont créé une ambiance très esthétique. Le drame et la beauté contenus dans la musique ont stimulé l'imagination collective des fans. L'honnêteté naturelle de The GazettE a touché le cur de beaucoup de personnes qui ne semblent pas pouvoir l'oublier.
Set list
SE
Filth in the beauty
Maggot
COCKROACH
MC
Worthless War
Juyon-sai no Naifu
Psychedelic Heroine
MC
Crucify Sorrow
Interval
Bath room
Taion
Nausea & Shudder
GO TO HELL
Rich Excrement
Carry?
THE MURDER'S TV
The $ocial riot machine $
DISCHARGE
EN1. ROCKER'S(Drums & Bass)
EN2. Ruder
MC
EN3. SILLY GOD DISC
MC
EN4. REGRET
EN5. Kanto Dogeza Kumiai
EN6. LINDA~candydive pinkyheaven~
