Dossier

La musique de Cour

25/05/2007 2007-05-25 12:00:00 JaME Auteur : Loic

La musique de Cour

Présentation de la musique de Cour, le Gagaku


© Tanja
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1) Gagaku - 雅楽
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Le Gagaku (mot traduisible par « musique élégante et raffinée ») est l’orchestre de cour, en opposition avec la musique dite « vulgaire ». Le mot apparaît officiellement en 701, avec la création de l’ « Office de Gagaku » au sein du « département des affaires des nobles », dans un Japon qui aime alors à créer différents ministères calqués sur le modèle chinois. Le terme désignait aussi bien la musique et les danses anciennes du Japon que celles d’origine continentale, mais à présent, il désigne la musique et les danses conservées par la section de musique du Bureau de la Maison Impériale. Plus spécifiquement, cela concerne les chants et danses antérieures à l’influence du continent, ainsi que la musique instrumentale et les danses chantées importées du 5e au début du 9e siècle, ainsi que les compositions japonaises qui s’en sont inspirées.
La plus grande caractéristique du Gagaku est d’avoir peu évolué, ce qui lui donne la réputation d’être la plus vieille tradition musicale d’Asie. Ce relatif statisme s’explique entre autres par le fait que le genre ne s’est dévoilé au public que très récemment : resté pendant près de mille deux cent ans réservé au Palais Impérial, à la Cour et à certains grands sanctuaires, le peuple japonais n’y a eu accès qu’à partir de 1924, par l’intermédiaire de la radio. Après la guerre, la musique de Cour se livrera aux curieux de toute la planète, avec même un voyage de l’orchestre impérial aux Etats-Unis en 1959.
Une seconde caractéristique est qu’il s’agit d’une musique polyphonique, se détachant de l’ensemble de la musique japonaise, essentiellement monophonique.

Historique :
Les premiers contacts avec des musiciens coréens au 5e siècle donneront le ton de cette formation musicale. Petit à petit, elle deviendra une sorte de synthèse entre les plus anciennes musiques nobles du continent asiatique et les premières musiques sacrées du Japon. Ses origines sont diverses, avant tout chinoises et coréennes bien entendu, mais non sans quelques lointaines parentés indiennes et cambodgiennes.
L’Office de Gagaku évoqué un peu plus tôt se révèle rapidement être une charge financière trop importante, c’est pourquoi le genre musical sera sévèrement réformé au milieu du 9e siècle par l’Empereur en place : création d’un orchestre type avec limitation du nombre d’instruments et de musiciens, classement des différentes compositions, théorisation. Cette réforme a perduré depuis sans grand bouleversement, d’où l’aspect suranné du genre musical.
Après une période faste au 10e siècle, où de nombreuses pièces seront écrites, le genre se retrouve sur le déclin au 13e, sous le règne des clans guerriers. Il faut attendre le 17e siècle pour que les Shôgun Tokugawa constituent de nouveau des orchestres, notamment à Edo.

Traits caractéristiques :
La réforme du 9e siècle a divisé le Gagaku en deux branches principales : la musique sacrée ou rituelle (Mikagura) et la musique profane. La musique sacrée et rituelle comprend les chants sacrés et des chants chantés ; la profane, des pièces instrumentales (Kangen), des pièces dansées (Bugaku) et des pièces vocales (Utamono).

A cette distinction vient s’ajouter une autre séparation fondamentale, l’origine des pièces : sahô (la gauche) pour celles venues de Chine, uhô (la droite) pour celles venues de Corée (ou de Mandchourie). On classera de même les compositions japonaises selon qu’elles s’inspirent d’une branche ou de l’autre.
Les danses sont elles aussi distinguées - des costumes rouges pour le samai (danse de la gauche) et des verts pour l’umai (danse de la droite). D’autres conventions comme les pas ou l’arrivée sur scène sont également régies par cette distinction dans la provenance des pièces, mais il serait fastidieux de toutes les énumérer.
On désigne par Tôgaku la musique chinoise et par Komagaku la musique coréenne, et la sélection des instruments se fait également selon ce clivage gauche – droite : pour une interprétation de Komagaku, on choisira par exemple pour les vents une komabue, cette flûte étant elle-même d’origine coréenne.
Enfin, les Utamono, ou pièces vocales, sont distinguées en tant que Saibara (textes japonais) ou en tant que Rôei (textes chinois).

Formation musicale :
Le Gagaku est le seul genre musical avec le Kabuki à être un ensemble d’orchestre dans lequel les trois unités fondamentales classiques sont représentées : on y trouve normalement trois instruments à vent, au registre aigu, deux instruments à cordes, au registre grave, et trois instruments à percussions, contrastées par le son. Le Bugaku (les pièces dansées) ne propose cependant pas de cordes.

L’orchestre du Gagaku se destine normalement à jouer en plein air, mais on peut de nos jours l’entendre souvent au sein de la salle de musique spéciale du Palais impérial. Un concert de Gagaku débute par l’exécution d’un netori : il s’agit d’une entente harmonique des instruments. Cependant, même si les familles d’instruments se doivent d’avoir un jeu coordonné, celui-ci ne vise pas à la fusion. Au niveau des caractéristiques d’exécution, notons une accélération progressive du tempo, appelée jô-ha-kyû (lent – plus rapide – pressé). Il y a toujours continuité dans la musique, le passage du son au chant se faisant également de manière progressive. Vocalement, les pièces chantées (utamono) utilisent des techniques de glissades, ou oscillations.

Il aurait existé au moins cent soixante mélodies de Gagaku : seule une soixantaine a survécu, dont un classique, l’Etenraku.
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