Live Report

Tomuya, la saveur du wasabi dans la chanson française

17/05/2007 2007-05-17 12:00:00 JaME Auteur : Ayou

Tomuya, la saveur du wasabi dans la chanson française

Live report de son concert à l'Olympia le 30 avril 2007


© JaME - Philippe Hayot
C’est en suivant le descriptif du flyer que je me suis intéressé à Tomuya, qui, il faut le reconnaître n’était pas beaucoup connu du public présent au concert il y a quelques temps de cela. Plusieurs centaines de personnes sont regroupées face à l’Olympia vers 19H, d’une manière désorganisée.
Mais qui se cache derrière ce nom qui a participé à divers duos sur son album ?
JaME s’est donc rendu à son unique concert en France pour vous présenter la vision japonaise de cet homme sur notre musique.


Préambule jazzy

Après quelques difficultés pour passer l’entrée, la sonnerie de début se fait alors entendre, même s'il reste encore des centaines de personnes devant l’Olympia. Dans la salle quasiment comble, on y retrouve une population mixte, allant de 5 à 60 ans, en famille généralement et avec environ un tiers de Japonais.

Sous une intro au piano et à la contrebasse sur la musique Sakura, Tomuya rentre sur scène simplement et s’élance tout de suite dans le chant. Ce crooner japonais mélange habilement le japonais et le français, le public est alors dans l’expectative, attendant de découvrir au fur et à mesure ce dont il est capable.
Après avoir fini d’interpréter avec justesse deux douces musiques Bohemian Blues et Love Song, il se présente en français et explique comment il a découvert la musique française. Il avait alors 12 ans, c’était avec Michel Legrand et ses Parapluies de Cherbourg, il a immédiatement commencé à aimer la chanson française.
Tomuya enchaîne alors sur deux musiques écrites par ce grand monsieur : L’Eté 42 et Les Parapluies de Cherbourg. Pour une partie du public c’est une redécouverte de ces anciennes chansons et pour d’autres, il s’agit d’une découverte. Tomuya, lui, ne fait aucune distinction dans son public, il emmène tout le monde dans sa vision jazzy de ces anciennes chansons.
Le public commence à suivre le chanteur japonais en frappant des mains : c’est tout une salle qui est portée maintenant. Puis entre les envolées pianistiques et la ligne de basse, Tomuya gère simplement et sans artifice son show. Puis après quelques autres chansons, l’entracte prend place pour une demi-heure dans cette belle salle qu’est l’Olympia.


Seconde partie : Tomuya et l’éclectisme des duos

Après avoir été habillé en noir, Tomuya revient en blanc chanter un grand titre de Michel Polnareff, Love me please love me. Le piano de Masahiro Suenaga et la contrebasse ont laissé place à un accordéon, une basse, une batterie et un autre pianiste. Les couleurs chaleureuses des lumières de l’Olympia confèrent un caractère intimiste au spectacle qui nous est donné lorsque Tomuya entame le poinçonneur, de Serge Gainsbourg. L’interprète japonais s’est véritablement accaparé ces chansons "populaires", même lorsqu’il les chante en japonais.
Sur la chanson de Pierre Barouh et de Francis Lai, La bicyclette, le public conquis frappe des mains du début à la fin, tout en chantonnant.

Puis, Tomuya qui a fait de nombreuses petites déclarations à son public annonce ici l’arrivée d’une vedette de la scène française Liane Foly qui arrive pour faire un duo sur Que reste-t-il de nos amours. La Lyonnaise vient vite chanter et danser aux côtés de Tomuya. Liane Foly finit par un petit discours sur sa rencontre avec Tomuya. Ce dernier reprend seul la direction du spectacle toujours accompagné de ses musiciens. Le public est charmé mais reste assez sage encore.

Jean-Michel, chanteur du groupe Martine City Queen, vient alors sur scène pour Jazz et java de Claude Nougaro. Cette chanson n’est pas facile, car son feu-compositeur lui a donné une interprétation unique. Cependant les deux hommes s’en sortent plutôt bien, avec leur propre vision de cet hymne musical. Mona Soyoc suit dans les duos sur la chanson Gin, écrite par Tomuya.

Et… un certain Pierpoljak vient à son tour, complètement déchaîné. Tout d’abord le complice d’une chanson surprend celles et ceux qui ne le connaissaient pas encore, de par son phrasé "reggaesque". Tomuya est plus en retrait, Pierpoljak allant au devant du public mais les deux compères allient avec force leurs voix si différentes. Le public a même le droit à un rappel avec de nouveau la chanson Nuages, reprise a capella. L’ambiance se décontracte, Pierpoljak sait mettre le feu, même si le public n’était pas conquis d’avance. Le chanteur français finit avec un petit discours sur Tomuya qu’il apprécie beaucoup et ses derniers mots font alors rire la salle entière : «Pierpoljak, fallait pas l’inviter !»

Tomuya sourire aux lèvres se retrouve accompagné d’une artiste d’un autre genre, Sofia Essaïdi, ex-participante à la Star Academy. Fort heureusement, elle ne donne pas dans le style ultra conventionnel et préfabriqué que l’on a pu entendre auparavant dans cette émission.

Le crooner japonais annonce conclure son spectacle avec une ancienne chanson japonaise populaire Sakura. Tomuya seul avec le piano, interprête là avec justesse et émotions, cette chanson japonaise si belle et touchante. Des cotillons roses sont envoyés du sol de la scène dans les airs pour mimer la tombée des fleurs de cerisier.

Le public applaudit l’artiste qui quitte la scène. Peu après, Tomuya revient avec tous ses convives pour chanter tous ensemble. Des cotillons dorés sont de nouveau lancés, une partie du public se lève et cela se termine sur le rideau rouge de l’Olympia qui se ferme sur Champs-Elysées.


Et alors ?

Même si certaines chansons ont peut-être moins touché le public, d’autres ont bien rempli leur contrat. On retiendra entre autre les belles reprises de Michel Legrand et les jolies compositions de Tomuya comme La bossa des chats. Bernard Lavilliers et certains autres n’ont malheureusement pas été de la partie, dommage.

Mais ce joli mélange de duos éclectiques a bien égayé la soirée. Souhaitons que ce surprenant Tomuya revienne en France pour un nouveau concert aussi varié que celui-ci, mélangeant plus de musiques traditionnelles japonaises et ses coups de cœur de chansons françaises.



Setlist :

Première partie

Sakura
Bohemian Blues
Love Song
L’Eté 42
Les Parapluies de Cherbourg
Room Service
Le Fleuve de la jeunesse
O Love Paris

Seconde Partie

Love me please love me
Le poinçonneur
La bicyclette
Jazz et java
Gin
La bossa des chats
Prostituée de Tokyo
Ruby Dragonflies
Il n’y a plus d’après
Nuages x2
Que reste-t-il de nos amours ?
Sakura

Encore

Les moulins de mon cœur
Champs-Elysées


JaME tient à remercier Tomuya et son équipe (dont Eric Dufaure) ainsi que JMusicDistribution.

Photographies par Ayou.
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