Interview

Suika, interview et live report

28/06/2007 2007-06-28 12:00:00 JaME Auteur : Niok-

Suika, interview et live report

Interview et concerts d'ATOM et Takatsuki du groupe Suika durant leur venue en France.


© JaME
Jeudi – Bar : L'Azian.

Classe. Le mot est laché... comme une évidence. Le bar l'Azian s'impose comme un cadre à la fois chic et chaleureux dès le hall d'entrée franchi, et d'office on se dit que le soirée va être bonne. Un verre de commandé pour attendre l'arrivée des deux phénomènes, qui d'ailleurs arriveront une bonne heure plus tard sans se faire remarquer, et le show peut commencer.

On voyait qu'ATOM se sentait nerveux, avant même sa montée sur la scène improvisée de l'Azian pour ce show case qui ne dura qu'à peine quatre chansons. Après tout, cette soirée s'annonçait comme le baptême du feu pour les deux MC sur nos terres françaises.
Mais, loin d'être des novices, les deux compères ont réussi le tour de force, avec seulement une contrebasse, un cajon, et un rappeur complètement intenable et bavard comme pas deux (arrêté plusieurs fois dans ses monologues par une Sae salvatrice mais un peu dépassée par la prolixité du chanteur), à présenter un show qui, sans conteste aucun, aura réellement conquis le public présent ce soir. Ca bouge, ça rappe, les mots volent dans tout les sens et, à l'instar de Mushroom Mathematics, le rythme est là, omniprésent et fait irresistiblement bouger les têtes.
Et au final, on a beau ne pas comprendre un traitre mot de tout ce qui a pu se dire ce soir, les deux membres y mettent tellement de ferveur, et le sens musical est tellement présent, que tout ça n'a, après tout, que peu d'importance. La musique est définitivement devenue un langage universel et un passeport pour les deux rappeurs de Suika. ''Quand je suis parti en Inde pendant un an, je n'avais que quelques rudiments d'anglais et ma musique avec moi, mais j'ai réussi tant bien que mal à me faire comprendre. Le langage des corps et celui de la musique sont vraiment des choses merveilleuses pour communiquer'', explique ATOM. Heureusement, Sae de Soundlicious veille au grain, et on apprendra donc au fur et à mesure des traductions des appartés du MC bondissant tout le respect que les deux hommes ont pour la force de caractère des Français, à quel point l'habitude des Japonais à ''suivre les directives de l'Amérique'' les consterne, et, bien entendu, à quel point ils sont ravis de venir jouer ici, à Paris. Et quand on voit leurs sourires, tout est dit...
Alors bien sûr, le show-case n'a duré que très peu de temps, mais que diable ! Takatsuki et ATOM sont là pour leur public français, et après une séance de photos improvisée, les deux artistes se prettent à l'exercice de la séance de dédicaces, grands sourires et poignées de mains à l'appui pour le plus grand bonheur de tout le monde, allant même jusqu'à insister pour se faire photographier en compagnie de leurs fans. Et où est passée la timidité (ou tout du moins la réserve) légendaire du peuple nippon dans tout ça ? Ah ça, ma bonne dame, on n'en sait rien, et de toute façon, on laisse cette question à d'autres, parce qu'après tout, on s'en fout !

Au final, la soirée se finira donc comme elle avait commencé, dans le calme d'un bar que certains seront sûrement appelés à refréquenter. Très bon début, bien qu'un peu court, et première approche d'un groupe sans aucune prise de tête et résolument humain.


Samedi – Festival : Version Live.

- Interview -

L'interview est programmée à 13h et, comme à leur habitude, ATOM et Takatsuki ne se sont pas faits prier pour nous réveler un bon nombre de choses sur Suika et sur leur voyage en France. Entretien d'une heure avec des rappeurs au vrai coeur en or.

Salut à vous ! Je vais commencer avec une question un peu bateau, mais est-ce que vous pourriez vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?

ATOM : Moi c'est ATOM. J'ai commencé à rapper aux états-unis après avoir été conduit dans un commissariat pour conduite sans permis à Las Vegas (ndr : Ne tentez pas de refaire ça à la maison les enfants), et depuis je me suis beaucoup intéressé au mouvement hip-hop. Il y a à peu près quatre ans, j'ai rencontré les membres de Suika et mon activité principale est depuis de chanter avec ce groupe.

Takatsuki : J'ai d'abord commencé à chanter chez moi dans un micro, puis mon premier vrai concert s'est déroulé durant une fête de ma fac en 94, mais je me suis vraiment mis à créer mes propres sons en 98, et c'est seulement en 2000 que j'ai commencé à être vraiment considéré comme un artiste. Depuis, je développe ma carrière solo et ma carrière dans Samurai Troops et maintenant, je chante aussi dans Suika.

Et vous vous êtes donc rencontrés au Flying Books de Shibuya ? Comment s'est passée cette rencontre ?

ATOM : En fait, on s'est rencontré à un évènement qui s'appelle le Shinjuku Spoken Words Slam, présenté par moi même. Takatsuki y venait régulièrement et y a même été champion pendant un an et demi. Le gérant du Flying Books y venait aussi en tant que spectateur, et quant à Toto, elle était aussi une participante de l'event. Pour ce qui est du Flying Books donc, étant donné qu'il est situé à Shibuya et que c'est un endroit pratique pour se retrouver, on venait là bas pour discuter et c'est comme ça qu'on est devenu amis.

Takatsuki : A la base, le Flying Books est une librairie qui vend des livres d'occasions, mais il possède aussi un petit comptoir qui fait café et c'est donc un lieu où se rencontrent beaucoup d'artistes japonais très créatifs et positifs.

D'ailleurs, on voit ce comptoir sur la vidéo du clip Attack my life, Voyage my life.

ATOM : Oui, c'est celui là. Pour en revenir à Suika et au nom du groupe, on se retrouvait tous en été sur le toit de l'immeuble, qui n'est pas très haut (à peu près 4-5 étages), et on mangeait donc de la pastèque là-haut en crachant les pépins dans la rue. Et c'est par rapport à cette habitude de manger des pastèques et de s'amuser à cracher les pépins qu'on a décidé de s'appeller Suika. Plus exactement, Takatsuki adore manger des pastèques, et donc à chaque fois, il demandait : ''Quand est ce qu'on se refait une réunion pastèque ?'' (rires). Et donc, le nom est parti de là.

Takatsuki : Tout ceux qui aiment manger de la pastèque dans le monde entier peuvent donc dire qu'ils sont membres de Suika. (tous éclatent de rire)

Ah, c'est cool ! Je peux dire que je fais partie de Suika donc (rires) ! Plus sérieusement, sur l'album Ripe Stripes, vous avez repris des morceaux de Harvest for the stripes, soit en changeant l'instru, soit en modifiant aussi les paroles. Qu'est ce qui vous a poussé à la faire ?

Takatsuki : Quand on a créé Harvest for the stripes, la partie musicale était complètement numérique, constituée de samples etc., et donc assez classique finalement. Kaztake a donc proposé de reprendre quelques morceaux pour cet album, mais de les enregistrer cette fois en acoustique, avec de vrais instruments. L'autre point qui nous a décidés à faire ça, c'est qu'on voulait faire un test par rapport à l'instrument de percussion nommé ''cajon'' afin de voir s'il rendait bien le son des rythmiques hip-hop et s'il correspondait bien au son de la musique que l'on produisait avant.

ATOM : Il y a aussi le fait qu'à l'époque de Harvest for the stripes, on ne faisait pas beaucoup de concerts, d'où le choix d'un son numérique quand on a commencé à enregistrer l'album. Ensuite, on s'est concentré vraiment sur les performances live, et à partir de là, on a dû transcrire ces morceaux constitués de samples pour des instruments. Il y avait des morceaux, quand on les a créés, où on se disait : ''Mais comment on va faire pour retranscrire ça sur scène sans platine ni rien ? C'est impossible !''. Et finalement, en essayant, on a réussi à réadapter ces morceaux, et ça a donné un resultat qui dépassait nos espérances. Du coup, on a décidé de les réenregistrer pour Ripe Stripes.

Sae (traductrice) : D'ailleurs, quand tu écoutes Mushroom Mathematics sur les deux albums, on sent bien la différence entre les deux versions et ce qu'ils ont voulu apporter à leur musique.

A propos de votre venue en France, qu'avez-vous pensé de votre showcase à l'Azian et de celui au festival Hip-Hop Jazz ?

ATOM : Pour l'Azian, j'étais super nerveux parce que c'est la première fois qu'on jouait à l'étranger, et j'avais très peur de la barrière de la langue et que les gens ne réagissent pas parce qu'ils ne comprennaient pas. Du coup, ça me stressait beaucoup, et finalement le public a été très réactif et ça m'a rassuré et mis à l'aise, et malgré le fait qu'ils ne comprennaient pas les paroles, ils ont vraiment été super et c'était une expérience excellente.

Takatsuki : J'étais nerveux moi aussi, mais j'ai constaté que le public français, au lieu de garder une certaine distance pour regarder comment ça se passait, était au contraire très spontané et réagissait dès que quelque chose leur plaisait. Je pense que c'est quelque chose de culturel et que le public français est comme ça, et c'est vraiment quelque chose d'intéressant.

D'ailleurs, comment le public japonais réagit-il à votre musique par rapport au public français ?

ATOM : Généralement, au Japon, les gens prennent un peu de distance, ils regardent comment ça se passe, et ils avancent petit à petit pour finir devant la scène à la fin du live (rires), alors qu'en France, dès le début, le public était devant et c'était marrant et stimulant parce qu'on sentait leur enthousiasme.

Takatsuki : Au Japon, quand un média dit que tel artiste est bon, et qu'il possède un certaine notoriété, les gens vont aller au concert et dire que c'est bien même si ça ne l'est pas forcément. Il y a donc cet espèce de mouvement qui se crée alors qu'inversement, si le groupe n'a pas été présenté dans les médias, ils vont se demander ce qu'ils doivent en penser : ''est ce que c'est bien ou pas ?''. Le public japonais a du mal à se faire une opinion personnelle.

Pour continuer sur les différences, j'imagine que vous avez déjà écouté du rap français (Réel Carter, Triptik avec lesquels ATOM freestyle sur le dvd That's Nip-Hop). Quelles sont les différences au niveau du flow ou des textes qui sont les plus flagrantes pour vous ?

ATOM : On a pas vraiment écouté énormément de choses non plus, donc on ne peut pas vraiment porter un jugement sur ce fait. (ATOM se plonge dans une réflexion profonde, ce qui fait rire l'assemblée)

Takatsuki : Comme notre base est, à l'instar des groupes français, le hip-hop américain, on a finalement les mêmes références. Quand on regarde un rappeur français, qu'on voit comment il s'habille et ses influences au niveau des instrus, on peut se dire par exemple : ''Tiens, lui c'est un fan de DMX''. Ce qui est vraiment marrant, c'est que des personnes qui ne sont pas du tout habillées dans le style hip-hop sont en fait rappeurs, et c'est justement plutôt ce type de personnes que je trouve intéressant, parce que c'est quelque chose d'original.

ATOM : J'ai le sentiment que la culture hip-hop est beaucoup plus ancrée en France qu'au Japon. La première fois que j'ai rappé avec des MCs français, c'est quand Triptik est venu au Japon, et c'était super de pouvoir rapper avec eux parce que c'était une nouvelle expérience et que ça m'a permis d'écouter pour la première fois des rappeurs français à l'oeuvre. Ce que j'ai surtout ressenti comme point commun avec le Japon par contre, c'est que la culture hip-hop, chez nous comme chez vous, est quelque chose d'importé des Etats-Unis. Et donc, les artistes français, comme au Japon, veulent se démarquer des rappeurs américains en créant quelque chose de nouveau et en s'appropriant cette culture hip-hop à leur sauce, et je pense que c'est quelque chose qui nous rapproche car même avec des langages et des codes différents, nous avons la même démarche.

Takatsuki : Tout à l'heure, on est passé devant la scène où l'on va se produire plus tard dans l'après midi, et il y avait un collectif de beat-boxing en concert, et dans ce groupe, il y avait un homme d'age mûr qui chantait aussi, avec la chemise rentré dans le pantalon (rires). C'était vraiment impressionant pour nous et, selon moi, c'est vraiment un bon exemple du fait que le hip-hop est bien implanté en France et dans la culture française, car même des personnes comme cet homme en font partie.

ATOM, durant votre showcase à l'Azian, tu avais dit respecter l'engagement politique et social des Français à, l'opposé d'une société japonaise suivant surtout les directives données par les USA. Il est vrai que le milieu du rap français est un milieu engagé pour la grande majorité et je voulais savoir si, au contraire, les rappeurs japonais avaient du mal à donner leurs opinions et à s'engager dans leur musique.

ATOM : Il y a de tout en fait. Effectivement, on possède des rappeurs contestataires qui vont exprimer des opinions politiques, mais le fait que le hip-hop plutôt fun sorte le plus du lot au Japon est dû au fait que le premier groupe qui ait vraiment percé fut Scha Dara Parr, qui avait surtout des thématiques funs et amusantes. Leur ''hit'', selon les détracteurs, était une chanson sur l'été, avec des paroles vraiment simples et sans prise de tête, et donc c'est ça qui continue à bien se vendre; mais dans le genre hip-hop au Japon, il y a vraiment de tout.

Pour en revenir à Suika, comment composez-vous vos chansons ? J'imagine que vous commencez par écrire le texte, puis les instrus, non ?

Takatsuki : C'est l'inverse (rires). En fait, dans un premier temps on part de la musique. C'est soit Kaztake, soit moi qui allons composer le morceau et le faire écouter aux autres. Une fois qu'on a le morceau, on écrit dessus. Généralement, c'est moi qui suis le plus rapide, puis Toto, et en fait... ATOM est quelqu'un de perfectionniste, qui rature et réecrit et rerature etc. Il passe énormement de temps à écrire ses textes et donc c'est toujours le dernier.

ATOM : En fait, selon les morceaux, on dit ce qu'on veut faire dessus et on ''pose des options'' sur les chansons. Par exemple, Toto a fait Garam Massala toute seule. Et comme je suis toujours le plus lent, des fois je me fais griller par Takatsuki et ça m'énerve (rires). Mais les membres du groupes savent que plus je rature, plus je réecris, et plus ce sera bon au final, et donc au final, le temps que j'utilise pour écrire est un temps nécessaire, donc tout le monde accepte mes retards et mon temps de réfexion.

Mais c'est bizarre, parce que tu possèdes d'un coté une affinité pour le freestyle et de l'autre, tu as un côté vraiment perfectionniste et lent. C'est normal ?

ATOM : (éclate de rire) Huuummm... Depuis quelque temps j'arrive à écrire plus vite, mais je sais pas trop pourquoi j'aime le freestyle et en même temps l'écriture ''lente''.

Takatsuki, tu fais donc partie du groupe Samurai Troops. En quoi consiste t-il et quelles sont vos influences ?

Takatsuki : Nous sommes une formation de cinq Mcs plus un DJ, et quand je chante au sein de cette formation, c'est sans contrebasse. Pour donner une comparaison, Samurai Troops est assez proche de Jurassic Five au niveau du son et de ce qu'on essaye de faire.

Je me demandais, en écoutant tes travaux solos et même la musique que tu composes au niveau de Suika, s'il n'y avait pas une certaine influence du groupe The Roots (groupe de rap américain aux très fortes influences jazz) dans tes compositions ?

Takatsuki : Effectivement, The Roots est un groupe que j'adore et qui a une grande influence sur mes compositions. Parmi leurs albums, il y a cet album bleu, Do You Want More?!!!??!, qui est mon préféré et qui sert de base à mon travail. ATOM et Kaztake adorent aussi ce groupe et même si le son est différent, The Roots a vraiment une influence réelle sur nos compositions et la direction suivie est la même.

Et ATOM, tes influences principales sont plutôt...?

ATOM : Je suis influencé par tous les genres de musique, du rock au hip-hop, de manière très large. Après, pour citer deux-trois artistes, j'adore les Beastie Boys ou Public Enemy comme d'autres artistes beaucoup plus underground, donc on peut dire que tout m'influence un peu. Mais dans les artistes qui m'influencent vraiment le plus, je citerais surtout Notorious BIG ou Lauryn Hill.

- Sae devant passer un coup de fil, la discussion, en anglais, prend alors une tournure plus ''terre à terre'' -

ATOM : Depuis qu'on est arrivé en France, on a eu du soleil tous les jours ! La France est vraiment un pays ensoleillé (rires) !

Non, non (rires) ! Vous avez surtout été chanceux d'arriver dans une période aussi ensoleillée.

Takatsuki (en parlant de ATOM : Il amène toujours le soleil avec lui, partout où il va (rires).

Mais d'où vient ton pseudo, ATOM ?

ATOM : Tu connais Astro-boy ?

Oui.

ATOM : Dans la version japonaise, Astro-Boy s'appelle ATOM. Et sinon, je suis un prof de yoga, et dans le yoga, on part toujours de l'ouverture avec le son ''A'' à la fermeture avec le son ''M''. Ca donne donc en anglais A-to-M. Mais qu'est ce que tu écoutes comme groupe de hip-hop venant du Japon ?

En fait, je ne connais vraiment pas bien votre scène, donc j'essaie d'en apprendre plus grâce à des artistes comme vous et surtout à Sae.

ATOM : Je vois. En France il y a vraiment trop d'artistes hip-hop (rires). C'est vraiment impressionnant.

Oh oui, d'ailleurs, même pour un Français, c'est assez dur de tous les connaitre. Mais même s'il y a, comme partout, des ''bons'' comme des ''mauvais'' artistes, le hip-hop français possède aussi beaucoup de personnes qui font de leur mieux pour créer quelque chose d'original et de nouveau.

Takatsuki : J'adore Hocus Pocus ! Ca sonne un peu comme The Roots.

- Le coup de fil une fois fini, l'interview reprend donc en japonais. -

J'imagine que vous avez un peu voyagé dans Paris. Qu'avez vous pensé de cette ville ?

ATOM : Quand on est arrivé, j'ai vu pleins de graffitis partout (ndlt : On a pris le RER B) et je me suis dis tout de suite : ''Waouh ! La culture hip-hop à l'air vraiment ancrée en France''. Donc maintenant, je garde de Paris l'image d'une villle ensoleillée et pleine de graffitis et de hip-hop.

Mais vous êtes vraiment tombés pile sur la semaine qu'il fallait (rires).

Sae : Et si ça se trouve, quand ils repartiront, on sera obligé de les rappeler parce qu'il fera -2°c ici ! (tous éclatent de rire)

Revenez !! (rires)

Takatsuki : Pour en revenir à la question, le fait que les bâtiments, les monuments etc. soient aussi bien conservés et que d'un autre coté, il y ait un certain développement avec de nouveaux bâtiments en construction, c'est une chose qui nous plaît vraiment. Ca correspond beaucoup à l'état d'esprit de Suika.

D'ailleurs, en parlant d'état d'esprit, les textes de Suika sont vraiment du genre ''good vibes'' et avec un vrai message positif. Est-ce que vous avez monté le groupe dans l'optique de délivrer un message comme celui-là ou est-ce que c'est venu tout seul et naturellement ?

Takatsuki : En fait, ce n'est ni une volonté ni quelque chose qui s'est fait inconsciemment. On a tous eu dans le groupe des choses à surmonter dans la vie, comme par exemple ATOM qui s'est retrouvé au commissariat aux Etats-Unis, et on a donc expérimenté le fait que les textes violents, et même la violence en générale, n'apportait rien de bon et ne permettait pas de se faire entendre ou de transmettre un message. Du coup, suite à ces expériences et à notre évolution, on en est arrivé à écrire des textes positifs.

C'est quelque chose qu'il faudrait expliquer à nos rappeurs français, ça.

- Encore un coup de fil, et juste le temps pour Takatsuki de nous faire une révélation croustillante. -

Takatsuki : Quand j'étais plus jeune, j'ai créé un groupe qui s'appelait Mada MCs (tous éclatent de rire - Ndr : On pourrait traduire Mada MCs par ''pas encore MCs''). A l'époque, j'étais en colère contre tout le monde (rires).

- Et c'est reparti en VO -

Takatsuki : Ce qu'on essaye de faire avec Suika, c'est de changer les gens sans les brusquer, ni ''rentrer dans le tas'', mais plutôt de manière douce et positive. On ne fait donc pas juste du positivisme gratuit.

Bon, je crois que l'interview touche à sa fin. Avez-vous un dernier message à faire passer à vos fans français ?

ATOM : Je pense que si on allait rapper dans un pays comme les Etats-Unis, les gens nous diraient : ''Mais qu'est ce que tu fais ? Rappe en anglais !'', et j'étais persuadé que ce serait la même chose en Europe. Mais après avoir fait un showcase et avoir participé à un festival, je me suis rendu compte que les gens ici étaient super ouverts et nous acceptaient en tant qu'artistes et préféraient que l'on rappe en japonais, et je trouve ça vraiment génial comme ouverture d'esprit. Le fait que la France ait un coté ''grande gueule'', avec une grande force de caractère, et qu'elle soit aussi très douce dans son accueil et dans son ouverture d'esprit m'impressionne beaucoup. Ca serait bien que les Japonais prennent conscience de ça et commence à faire de même. D'ailleurs, vous êtes tellement ouverts d'esprit que vous devriez vraiment acheter nos cds (tous éclatent de rire).

Takatsuki : Je vous invite vraiment à vous intéresser à la musique de Suika et celle de tous nos amis artistes au Japon et à acheter nos cds, et pour cela, le plus simple est de se rendre sur la page web de Soundlicious ! (rires)

Et bien merci et bonne chance pour le concert de ce soir !

Les deux : ''Merci !''



JaME tiens à vivement remercier Takatsuki et ATOM, puis surtout Sae et tout le label Soundlicious.

Photographies par Niok- et Ayou.
PUBLICITÉ

Galerie

Artistes liés

Sorties liées

Album CD 2006-07-07 2006-07-07
SUIKA
PUBLICITÉ