Interview

J - PYROMANIA NOT DIED

09/08/2007 2007-08-09 12:00:00 JaME Auteur : Ma'J Traducteur : Marie-Laure

J - PYROMANIA NOT DIED

J a donné sa première interview exclusive européenne à JaME


© J
Dimanche 27 mai à 20 h - Tokyo. C'est au cœur de la capitale nippone que JaME a rendez-vous avec J. C'est dans la pièce adjacente aux studios de répétitions où il prépare ses deux prochains concerts, qu'il m'accueille souriant, bien caché derrière ses épaisses lunettes noires. Il est accompagné par son manager, et moi, je suis en compagnie de Non-non et de Marie-Laure, chargées de faire la traduction.

Tout d'abord, est-ce que vous pouvez vous présenter ?
J : Je m'appelle J, je suis bassiste et chanteur. Durant quelques années, j'ai fait partie du groupe LUNA SEA mais le groupe s'est séparé et depuis je suis en solo.

C'est le 10e anniversaire de votre activité solo, donc ?
J : Oui, en 1997, quand LUNA SEA a fait une pause dans sa carrière, j'ai commencé une période solo dont je fête les 10 ans cette année, puis j'ai repris le groupe, et en 2001, cette fois, j'ai commencé ma carrière solo, à la séparation de LUNA SEA.

Votre dernier album URGE est magnifique, le 1er morceau est un interlude, comment l'avez-vous fait ?
J : Hé bien, quand j'ai fait cet album, j'avais déterminé le titre avant tout le reste. En japonais URGE ça se dit "shodo" (impulsion). Donc "shodo" c'est une impulsion. Moi, j'ai voulu que ça représente "l'instant" avant d'avoir une impulsion, bonne ou mauvaise, je ne l'ai pas définie mais c'est une représentation de ce qui est avant une impulsion.

Le début est calme.
J : Oui, quand on est face à quelque chose de neuf, on est calme ou inquiet. Je pense que ce morceau reflète ça, il y a des clefs major, mineures. Quand j'ai commencé à entrer dans la face d'enregistrement je me suis mis alors à la guitare.

Vous l'avez écrit avec masa ?
J : Oui, j'ai eu l'idée de départ, je me suis mis à la guitare, masa a repris avec moi et c'est devenu ce morceau. J'ai trouvé qu'il donnait bien l'idée de ce que serait l'album.

Comment s'est passée la collaboration avec masa pour REBEL Tonight qui est un morceau important de l'album ?
J : Pendant la pré production, avant les enregistrements donc, j'ai entendu ce morceau de masa et je l'ai trouvé nouveau, rafraîchissant. Alors, j'ai décidé qu'il représenterait l'ouverture de l'album car c'est un morceau qui ouvre de nouvelles portes et c'est comme ça que je l'ai mise en premier.

C'est un vrai bon choix, oui. Personnellement, j'adore Go charge, Endlessy, goes on Forever, ces morceaux donnent une impression de course, après quoi courrez-vous ?
J : En fait, j'aime bien faire remonter les énergies que l'on ressent avec son corps, que ce soit des choses positives ou négatives, tout du moins dans ces deux morceaux... A l'origine, le rock est une musique qui donne de l'énergie à ceux qui l'écoute, on oublie tout, je pense. C'est un lien avec le titre de l'album URGE, vous voyez.

Est-ce que vous avez composé ces chansons en pensant à la scène ?
J : Non pas du tout, quand j'enregistre je ne pense qu'à ce que je fais sur le moment.

In the rain a une intro basse assez psychédélique, assez érotique aussi, comment l'avez-vous écrite ?
J : C'est Scott qui a donné un beat assez sexy avec sa batterie. A la base, j'adore la musique psychédélique et j'aime cette musique avec les sons de basse et de batterie, uniquement. Il y avait beaucoup de morceaux de genre dans les années 70. Scott a une grande technique et il a donné là cette atmosphère, assez sexy et donc... avec la basse, pour l'intro, ça a un air d'un morceau d'il y a une vingtaine d'années. J'ai grandi en écoutant cette musique, je me suis senti sauvage et sexy.

Elle ressemble à celles des années 70 oui.
J : Même aujourd'hui, j'aime écouter les Doors et quand je suis chez moi, j'écoute beaucoup les CD live de Janis JOPLIN, vous savez, aussi. Ma musique à la base est rock, c'est avec elle que je suis né avec cette énergie, c'est comme "rien n'est impossible", elle nous rend vraiment libre. C'est pour cette raison que je fais cette musique encore maintenant.

Good night est une magnifique ballade, "l'étoile qui brille" dont vous parlez, qui est-ce ?
J : En fait, elle ne fait référence à personne en particulier. J'ai voulu faire comprendre dans ce morceau que tout le monde est important et que tout le monde a quelqu'un d'important : sa famille, ses amis, son amour. Quand vous les imaginez, je pense que vous entrez dans les paroles de la chanson.

Moi, j'ai pensé à hide, en l'écoutant.
J : Oui, j'ai pensé à hide san aussi en composant ce morceau mais également à des amis qui sont loin de moi. En fait, l'étoile ça représente une personne, un objet, un lieu important pour soi. Ça n'a pas d'autre signification particulière, ou alors, juste les rêves et les espoirs, de chacun.

Et pour Mirage #9, pourquoi number 9 ?
J : (il éclate de rire) Ah ! Ah ! Ça, je ne l'ai jamais dit dans une interview et je vais vous dire la vérité... En fait, quand je prépare un album je ne mets pas de titre à mes chansons, je mets un numéro : 1, 2, 3, 4... (rires) et celle là c'était la 9e, tout simplement. (rires)

(rires) Ah ! Je ne savais pas. Revenons à PYROMANIA, l'album, quels sont vos souvenirs de l'époque ? Est-ce que vous considérez que c'est la base de votre musique ?
J : (Il répond en partie en anglais). PYROMANIA est un album que j'aime tout particulièrement parce que je l'ai fait avec mes musiciens préférés : Scott GARRETT qui avait joué avec The CULT, le guitariste Bill Duffy, Slash de Guns'N'Roses, et l'ingénieur du son Joe Barresi qui a travaillé aussi pour le groupe Tool et on a été très contents de travailler ensemble. J'ai gardé un souvenir merveilleux de ces moments que nous avons passés ensemble. Je peux écouter les morceaux de cet album sans fin et je l'aime vraiment beaucoup.

Les paroles sont importantes dans une chanson, est-ce que vous avez des thèmes préférés, y a-t-il des sujets tabous ?
J : Hm... Je n'ai pas vraiment de thèmes, je suis plus sensible aux vibrations que je ressens. Je n'ai pas de sujet tabou, non, je ne tiens pas à heurter les gens avec des mots, plutôt.

Est-ce que vous avez déjà été censuré ?
J : Bien, non vraiment. Cependant, si je veux vraiment utiliser de tels mots, je ne me soucie pas vraiment de savoir si ça passe ou pas parce que ceux-ci sont mes expressions. Mais j'ai seulement une chose dont je me soucie vraiment, qui est je ne veux pas blesser quelqu'un par mes mots, ceux que je dis ou écris. J'ai une philosophie de faire ce que je ressens.

Vos concerts sont très chaleureux, il y a une communion entre la salle et la scène, comment l'expliquez vous ?
J : Quand je suis sur scène, je donne tout ce que j'ai en moi. Je veux que ces morceaux, en live, soient des moments inoubliables pour ceux qui sont venus me voir. Je m'y donne à fond.Je pense qu'il ne serait pas intéressant, pour nous les musiciens, d'être en concert sans être chauds, excités. Donc nous devons faire un show où le public peut tout oublier. Et je me donne à fond, ça doit être fait naturellement.

C'est réussi en effet. Quel est le plus mauvais concert que vous avez fait ?
J : (Il se frotte le menton, il cherche) Hmm, je ne sais pas... ...non je ne me rappelle pas...

Et si je vous dis "Toyama"? (note de Ma'J : le 17 juillet 2004 au club Mairo de Toyama)
J : Ah ! Oui (Il rit). J'ai eu mal à la gorge...

Mais vous avez continué jusqu'au bout.
J : Pour moi ça a été terrible car je ne pouvais plus chanter. C'était au milieu du concert et je ne savais plus quoi faire. Ah ! Et le public a repris mes chansons en chœur... oui, ça a été vraiment étonnant.

Dans vos concerts, vous jouez toujours PYROMANIA (la chanson), pouvez-vous imaginer faire un concert sans elle ?
J : Hé bien, il y a des fois où je ne l'ai pas jouée. C'est arrivé deux ou trois fois mais le public ne s'en est pas aperçu (Rires). Cette chanson est, pour moi, une pièce maîtresse du concert. Je n'ai pas eu connaissance de la réaction du public quand je ne l'ai pas faite mais je ne la mets pas forcément dans la set list.

Comment ordonnez-vous vos chansons en concert ?
J : J'imagine ça dans ma tête et je les place.

En tournée, jouez-vous toujours la set-list dans le même ordre ?
J : Je change quelque fois l'ordre. En fait, je choisis la set lit avant le début de la tournée et d'ailleurs pour la tournée URGE, la set list a toujours été la même.

Vous avez été influencé par des groupes occidentaux, à présent, beaucoup de groupes japonais soient influencés par LUNA SEA, quelles sont vos impressions ?
J : Eh bien, j'ai deux sentiments. Le premier est que je suis très content que LUNA SEA ait influencé des groupes japonais ; LUNA SEA était un grand groupe qui les a influencé et leur a donné de la puissance. Je suis donc très content qu'il y ait de nouveaux groupes qui soient nés et qui parlent de nous. Mais à l'inverse, il y a quelque chose que me rend malheureux c'est que je trouve que ces groupes reprennent beaucoup trop la musique de LUNA SEA, d'il y a 10 ou 15 ans, sans faire de tentative d'évolution dans leur propre musique. Pour moi, c'est pas intéressant parce que LUNA SEA avait trouvé son propre univers. Je pense que ces gens n'en ont pas, eux.

En même temps, LUNA SEA a été un groupe différent des autres groupes, spécialement par ses sons et son style.
J : Si ces jeunes groupes sont influencés par LUNA SEA, je voudrais qu'ils soient influencé par notre esprit et qu'ils cherchent quelque chose de nouveau, qu'ils fassent quelque chose de nouveau…

Je voudrais maintenant aborder le problème du fan club, vous permettez ? (Il acquiesse) qui est fermé aux fans étrangers ?
J : Je cherche moi-même la façon de résoudre les problèmes pour que le fan-club commence. J'ai été vraiment surpris de recevoir des mails de France, de Suède, d'Allemagne... du Portugal... et aussi des Etats-Unis ! J'ai cherché mais c'est un système difficile parce qu'il y a des différences de tarifs. Mais, toutefois, je reçois des mails du monde entier et je voudrais qu'on trouve le moyen de le faire.

Le manager intervient : Il est très difficile de faire payer aux fans étrangers le même tarif que les fans japonais. Il y a des différences, il faut que cela soit égal pour tous et c'est très difficile.

L'autre jour à Hiroshima, en écoutant le drum solo de Scott, qui est très, très, très bon, je me suis demandée si vous ne pensiez pas, un jour, insérer un drum solo dans un de vos albums ?
J : Scott a fait beaucoup de séances d'enregistrement et des concerts comme musicien de BECK et avec d'autres groupes aussi dans le monde mais je pense que ça pourrait être intéressant.

C'est Scott qui les compose ?
J : Oui, oui, c'est lui qui les compose. C'est quelqu'un qui a une grande culture musicale, dans beaucoup de styles différents et il écoute beaucoup de musiques, c'est pour ça qu'il obtient des sons, des saveurs différents et il a fait un nouveau style, je pense. A ce propos, dites-moi, il y a beaucoup de groupes japonais qui sont venus en France déjà, pourquoi les jeunes français aiment les groupes japonais ?

Je ne pense pas que la musique japonaise soit différente de la musique française mais c'est un genre nouveau, comme les groupes de Visual Kei. Les vêtements, le maquillage, ce style est très différent des artistes européens et ainsi pour nous, c'est quelque chose de neuf et de frais. Et comme il y a de plus en plus de fans, les groupes viennent nous voir.
J : Je trouve ça formidable que des jeunes français aiment et écoutent de la musique japonaise.

J, vous aimeriez venir en France ?
J : Oui, je veux venir !

Quelle est votre position face à la religion chrétienne, vous qui utilisez tant de ses représentations : Jésus, la Vierge Marie...
J : Comme vous le savez, au Japon, la religion la plus importante c'est le bouddhisme, moi, en fait, je ne suis pas vraiment intéressé par la religion chrétienne en tant que telle, mais plutôt à ce qu'elle représente comme l'image de Marie : Croire à la bonté, avoir une force d'esprit, mais la faculté de croire est quelque chose de commune à toutes les religions. Par exemple, il n'y a pas que croire en Dieu, il y a croire aux autres, à ses amis, à une partie de soi-même. Dans ce sens, disons, qu’il y a toujours des émotions humaines. Ce n'est pas dû à une religion particulière… je pense que c'est ... difficile ... d'en parler, en fait (Rires). Ressentir la croyance, je pense que c'est une merveilleuse sensation, mais ce n'est pas une religion en particulier, pour moi. Pour quoi alors ? Hé bien, moi qui étais un bad boy qui ne croyais en rien, j'ai cru à la musique.

Pour finir,quels sont vos projets après le CC LEMON ?
J : Les deux concerts au CC LEMON, des 29 et 30 mai, vont clore la tournée URGE. Ensuite, je vais faire de concerts en Festival avec BUCK-TICK mais pour la suite, je ferais des concerts spéciaux au mois d'août, Scorching Resort, et cinq concerts pour mon 10e anniversaire de SPECIAL Live, en octobre. Venez vous amusez en concert !

Merci beaucoup.
J : Merci (répète-t-il en français).

JaME tient à remercier J, son management et AVEX.
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