Interview

Interview de RENTRER EN SOI en France

11/09/2007 2007-09-11 12:00:00 JaME Auteur : Ayou

Interview de RENTRER EN SOI en France

Le groupe répond aux questions juste avant son premier concert en Europe


© RENTRER EN SOI - JaME - Philippe Hayot
C'est en début d'après-midi que JaME retrouve le groupe RENTRER EN SOI le jour du concert. Ils semblent détendus mais quelque peu fatigués, nous sommes les derniers à les interviewer avant qu'ils ne partent manger puis faire la balance de son.

Bonjour à tous, pourriez-vous présenter et raconter les débuts du groupe ?
(rires de tout le groupe) NDLR : depuis ce matin ils répondent à cette question, John, qui aide pour la traduction, présente alors le groupe de lui-même.
John : A la base Takumi et Satsuki se connaissaient et étaient amis. Ils voulaient absolument faire de la musique. C'est ainsi qu'ils se sont dits qu'ils allaient monter un groupe, sauf qu'à l'époque ils n'avaient pas d'autres musiciens. Ils ont alors recruté Ryo mais ils n'étaient que trois. Bien sûr ils avaient un guitariste et un batteur de session mais ce n'était pas encore ça. Ensuite, ils ont découvert Mika qui avait un groupe qui leur plaisait bien. Ils trouvaient que son jeu à la batterie était très bon mais comme il était dans ce groupe, il ne pouvait pas jouer avec eux.
La chance est alors apparue lorsque le groupe s'est arrêté. Ils lui ont alors dit de rejoindre le groupe mais Mika a dit : « Si je viens, Shun aussi vient ! Il joue bien de la guitare donc vous allez le faire venir avec moi ». Voilà comment l'aventure RENTRER EN SOI est née.
(De nouveau, rires de tout le groupe).

Quels sont les groupes, japonais ou non, que vous appréciez ?
Takumi : J'aime beaucoup les anciens groupes d'heavy et de métal.
Shun : SUM 41.
Mika : Dream Theater et Björk.
Ryo : J'écoute de tout mais en musique étrangère, j'apprécie particulièrement System Of A Down.
Satsuki : Nirvana, Linkin Park, Dir en grey (rires de tout le monde).
Takumi : Ozzy Osbourne.
Satsuki : Avril Lavigne (rires de nouveau).

Comment vous êtes-vous mis à la musique ?
Takumi : Je voulais faire de la batterie à cause de groupes que j'aimais beaucoup mais je n'avais pas la place chez moi pour en jouer. Je me suis mis alors à la guitare par dépit ! (rires)
Shun : J'ai aussi été influencé par les groupes que j'aimais donc je ne pensais pas à autre chose que la guitare.
Mika : Quand j'ai monté un groupe avec des amis, il ne restait qu'une place, celle de batteur. Je m'y suis mis par défaut puis j'ai commencé à y ressentir quelque chose, comme si cela semblait bon pour moi. J'ai alors mis une batterie chez moi, moi ! (rires)
Ryo : J'aimais beaucoup le Visual Kei quand j'étais au collège et lycée donc j'ai eu envie de faire la même chose.
Satsuki : Je chante parce que j'ai des messages à faire passer. J'ai essayé de pratiquer d'un instrument mais à chaque fois que j'en jouais, je me disais que ce que je veux faire passer ne peut se faire que par la voix.

Quel est le thème principal de vos chansons ?
Satsuki : Comme le nom de notre groupe l'indique, RENTRER EN SOI représente l'introspection, le fait de se chercher soi-même afin d'en tirer ce qu'on est vraiment.
Pourquoi avoir choisi un nom de groupe en français ?
Satsuki : De base je suis fan de l'Europe et de la France en particulier. J'avais beaucoup d'admiration pour ces habitants. On pouvait d'ailleurs le voir dans le look et maquillage que j'avais à cette époque-là. C'est donc surtout avec mon influence qu'on a choisi la langue française pour le nom du groupe.
Et les autres membres ont de suite accepté ce nom ?
Takumi : C'est Satsuki et moi-même qui avons d'abord choisi puis les autres ont accepté.

Ce n'est pas la première fois que vous venez en France car vous y êtes venus en 2004 pour tourner des clips. Pourriez-vous nous raconter comment cela s'est déroulé ?
Satsuki : Nous avons voulu faire cela dans un pays pour lequel nous avions déjà beaucoup d'affection, comme le prouve notre nom. Nous voulions avoir cet environnement si particulier des anciennes bâtisses françaises. Lorsque nous sommes arrivés ici, nous avons vu que ce que nous pouvions avoir sur quelques mètres au Japon s'étendait sur des kilomètres ici. C'est la vraie France qu'on attendait avec ce genre de fenêtres, portes, etc. En gros quelque chose qu'on avait pas chez nous.
Mika : On a été touché par ces paysages, parfois même simplistes. Qui plus est les filles étaient jolies ! On voulait faire ces vidéos dans un décor qui se rapprochait de la perfection.
C'est quelque chose qui rejoignait votre style visuel de l'époque !
Satsuki : Oui bien sûr ! A l'époque, c'est ce qui nous correspondait le plus.

Pourquoi n'avoir pas profité de cette opportunité pour faire un concert en France ?
Satsuki : Nous n'avions pas de contact et de réseau déjà établi ! (rires de tout le monde)

Vers 2005-2006, vous avez cassé votre image visuelle. Nous savons que cette question vous a été posée de nombreuses fois mais nous aimerions savoir qu'est-ce qui vous a poussé a changé d'une part, et qu'est-ce qui a changé aussi en dehors du look ?
Satsuki : Ce qui a changé le plus avec notre look c'est notre conscience et notre volonté. Nous sommes devenus plus forts. Cette introspection que l'on a eue avec RENTRER EN SOI nous a permis d'aller voir au fond de nous-mêmes que nous n'avions pas besoin d'être si portés sur le visuel.
Takumi : Quand les gens changent de look, ils changent aussi de comportement. Mais c'est surtout venu avec le temps. Cela ne nous empêche pas par contre de garder les mêmes thèmes.
Quelle a été la réaction de vos fans au Japon ?
Satsuki : Il y a eu beaucoup de monde qui aime notre ancien look mais avec le nouveau chant et le nouveau look, il y a d'autres personnes qui se sont mis à écouter et nous avons eu de bons retours. Nous en sommes très heureux.

Est-ce que la chanson I hate myself and I want to … est un hommage à la chanson de Nirvana ?
Satsuki : Oui oui on me l'a déjà demandé ! (rires de tout le monde)
C'est seulement après que la chanson ait été faite que nous nous sommes aperçus que cela pouvait être pris comme un hommage à Nirvana. Ce n'est donc pas le cas et nous avons choisi de mettre cette chanson en dernière piste de l'album THE BOTTOM OF CHAOS. C'était parce que pour nous c'est une chanson assez forte. J'y parle du fait que je ne m'aime pas, ou plutôt que je ne m'aimais pas, ce qui explique cette introspection. Avant de réussir à dépasser certaines barrières, je me suis rendu compte qu'en étant négatif, ce n'était pas la bonne solution. Bien que je ne m'aimais pas, je devais surtout vivre. A l'époque, je voulais même mourir si on suit bien le titre I hate myself and I want to … DIE ! Depuis j'ai passé ce cap. Nous voulons que les gens réalisent que malgré tous les sentiments négatifs qu'ils peuvent avoir vis-à-vis d'eux-mêmes, il faut aller au-delà. Il faut beaucoup réfléchir mais ne pas céder au désespoir. Il y a un message plutôt positif.

Satsuki et Takumi, pourriez-vous nous parler de vos tatouages ? [NDLR : ils arborent tous deux de nombreux tatouages visibles sur les mains et bras]
Satsuki : On a tous été au même endroit que Kyo [de Dir en grey]. C'est un pote et on est souvent avec lui. On trouvait ses tatouages plutôt cools donc on a voulu faire de même sur nous.
Ca c'est fait à peu près en même temps que votre changement de look ?
Takumi : On a pas fait ça volontairement parce qu'on avait changé de look, ça s'est fait plutôt simplement et naturellement.
Satsuki : On a même pensé qu'on aurait dû faire ça avant, parce que cela rend bien. On ne l'a pas fait pour le groupe mais plus suite à un concours de circonstances.

Daisuke (ex.kagerou, actuellement the studs) et Kyo (Dir en grey) sont crédités depuis un moment sur vos albums comme Vocal Therapist et Agitator. Pourriez-vous nous expliquer comment ils vous aident plus concrètement ? Ont-ils aussi participé à THE BOTTOM OF CHAOS ?
Satsuki : Ce n'est pas Kyo mais plutôt Daisuke. Et c'est moi qu'il aide le plus en me faisant énormément boire. Avant je n'arrivais pas à boire du tout mais ça a changé grâce à Daisuke, je supporte bien l'alcool maintenant.
En gros Daisuke me lançait souvent des défis comme « Tiens, bois ce verre ou celui-là » et en même temps, il me disait qu'un chanteur doit être comme-ci ou comme ça. Il est plutôt une influence qu'une aide concrête dans notre travail.
Un senpai donc ! [NDLR : senpai est un aîné qui montre l'exemple, nom souvent donné à des élèves de classe supérieure]
Satsuki : Oui tout à fait.
Mais finalement est-ce que Kyo et Daisuke ont participé à votre dernier album ?
Satsuki : C'est un secret ! Mais peut-être que si on tend bien l'oreille, on peut parfois entendre quelque chose…
Hum… Vous parlez bien de certaines voix en support et de quelques growls dans les chansons ?
Satsuki : Secret ! (rire gêné de Satsuki) Peut-être… Ou pas…

Pourriez-vous nous décrire un peu plus THE BOTTOM OF CHAOS ? Lorsque nous l'écoutons, il semblerait qu'il y ait comme une histoire ou une thématique derrière…
Satsuki : Ce n'était pas intentionnel dans l'absolu que d'avoir une histoire sur cet album. Mais effectivement, si on prend par exemple la chanson Ushinawareta fuukei no yume (piste 3 de l'album) où j'y raconte quelque chose qui m'a marqué et qui m'a fait sortir hors de mes gonds, on peut même dire que j'y « crache ma colère ». Et bien c'est un épisode de ma vie et il y en a douze comme cela. Ce n'est pas volontaire tout cela même si ça pourrait être pris comme un film. Nous avons fait tous part de nos sentiments sur chacune de ces chansons qui, après-coup, donnent cette impression de scènes de vie. Ca jongle entre la joie, la tristesse, la colère, l'envie de mourir, etc.

Qu'est-ce que cela vous fait de savoir que vos albums sont maintenant distribués en Europe ?
Satsuki : Nous en sommes très heureux et honorés !

Quels sont vos futurs projets ? Désirez-vous expérimenter d'autres styles musicaux ?
Takumi : Il y a trois ans, nous aurions jamais imaginé être comme cela aujourd'hui. Nous n'avons rien de planifié. Nous ne pouvons pas dire : « On va faire ça ou ça ». On vit plutôt dans le présent. Cela se décidera au moment opportun, de manière naturelle.

Nous venons d'apprendre que vous allez jouer lors de la convention Oni-Con à Houston en octobre. Quel effet cela vous fait-il d'aller aux USA pour la première fois ?
Satsuki : C'était quelque chose que nous voulions faire.
Envisagez-vous de faire une tournée là-bas ?
Satsuki : Oui nous aimerions !

Pourquoi avoir choisi de faire des remixes de vos chansons ?
Takumi : Un remix permet de transmettre quelque chose de nouveau. Même si on garde la piste vocale, les paroles ne vont pas changer mais seront perçues autrement selon l'arrangement. C'est aussi un travail intéressant car tout en gardant le chant, nous nous réunissons tous pour voir comment reprendre la chanson. Ce qui est le plus difficile est de ne pas trop dénaturer le sens des paroles non plus, il faut garder une certaine logique.

Si vous n'étiez pas impliqués dans la musique, que feriez-vous aujourd'hui ?
Takumi : J'aime fabriquer, c'est pourquoi je fais des chansons. Si je n'étais pas impliqué dans la musique, j'aurais fabriqué quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas mais je fabriquerai.
Shun : Tamponneur ! (rires de tout le monde)
J'aurais tamponné des feuilles !
Mika : Si je n'avais pas été batteur, je serais devenu ingénieur du son. Enfin de toute manière, cela aurait été dans la musique d'une manière ou d'une autre.
Ryo : Otaku ? (explosion de rires de tout le monde)
John : Ce n'est pas un travail ! (rires de nouveau)
Ryo : Alors… Présentateur météo !
Satsuki : Si je n'avais pas fait de la musique, j'aurais aimé être écrivain.
Quel genre de livre ?
Satsuki : Sur THE BOTTOM OF CHAOS, l'une de mes chansons faisait trois pages remplies sous Word. En prenant les mots clés, j'en ai fait une chanson. J'ai une facilité d'écriture donc je pourrai écrire dans le même état d'esprit que les chansons.

Sur votre blog officiel on vous y voit souvent endormi. (Le groupe rigole et tous désignent Ryo avant même que la question ne soit finie). Est-ce que montrer Ryo le plus souvent en train de dormir est un petit délire entre vous ?
Satsuki : (rires de nouveau) Déjà il faut souligner qu'il n'y a que lui qui dort !
Ryo : Naturellement, je m'endors tout le temps. Donc on me prend en photo dès que je dors ! (rires)
Satsuki : Dans la rue quand on le reconnaît, on dit plutôt « Ah c'est celui qui dort » que Ryo ! (rires)

Vous venez de finir une longue tournée au Japon. Avez-vous une petite anecdote ou un souvenir particulier de celle-ci ?
Satsuki : Nous en gardons un très bon souvenir. C'était une étape de plus dans notre évolution mais maintenant c'est du passé. Nous pensons là au concert en France.

Comment appréhendez-vous le concert d'aujourd'hui ? Avez-vous des petites manies avant de rentrer sur scène ?
Satsuki : Nous sommes très contents de jouer ce soir ! De mon côté je bois du miel avant un concert mais je n'en ai pas ici.
Shun : Je fais des exercices de doigts.
Mika : Je mime des mouvements de batterie.
Ryo : Je fume et je dors (rires de tout le monde)
Takumi : Je m'en fous, je compose même avant de monter sur scène. Il faut même me prévenir quand ça commence !

Un dernier message ?
Satsuki : Profitez bien de THE BOTTOM OF CHAOS !

Merci à vous tous
Tout le groupe : Merci !



JaME tient à remercier RENTRER EN SOI et leur manager, Ganshin dont John pour la traduction.

Photographie par Ayou.
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