Chronique

Onmyo-za - Maou Taiten

26/09/2007 2007-09-26 12:00:00 JaME Auteur : FoX

Onmyo-za - Maou Taiten

Review de l'album Maou Taiten du groupe Onmyo-za

Album CD

Maou Taiten

Onmyo-za

Deux ans se sont écoulés depuis Garyou Tensei, excellent album de heavy metal, accentuant la popularité d’Onmyo-za au pays du soleil levant, grâce entre autre à la participation au cultissime (et ultra violent) anime Basilisk, mais aussi à l’étranger, où le groupe tourna avec succès (rappelez vous le live en France, franc succès pour les gens présents ce soir-là).

La bande à Matatabi revient donc aujourd’hui avec ce Maou Taiten, qui fait suite à une tournée couronnée de succès avec Inagumi Circus Dan. Alors que l’on était en droit d’attendre un excellent album du groupe, le principal mot venant aux lèvres après l’écoute est amer : déception. En effet ce dernier ne se révèle pas à la hauteur de nos légitimes attentes...


Trop de changements tuent le changement


Après une introduction, Jokokyu, plus que dispensable, les guitares se lancent sur Maoh, morceau heavy assez entrainant, mais déjà le constat est mitigé. Le morceau est loin d'être original, les riffs sont éculés, les lignes de chant aussi, seul la death voice servant de pont au solo permet de sauver quelque peu la face de ce morceau.

Le morceau suivant relève un peu le niveau : en effet Kokui No Tennyo s’avère être une très belle réussite, avec ses couplets mélodiques, la voix de Matatabi se couplant avec beauté avec celle de la belle Kuroneko... Néanmoins, on sent énormément une nouvelle influence dans la musique du groupe : en effet les plans s’enchainant font penser à de l'Inugami Circus Dan, sur lequel la chanteuse d'Onmyo-za aurait posée sa voix.

Soit, ce morceau s’avère être une excellente chanson, et la suite nous redonne espoir avec Fugutaiten où la voix du bassiste se fait rauque et embellit la chanson... jusqu’à l’apparition de la voix de Kuroneko, qui en fait véritablement trop sur ce morceau, desservant grandement la puissance de la chanson ; et le solo ne fait qu’empirer les choses, ce n’est plus de l’inspiration, c’est presque du plagiat auquel nous avons affaire dans ce cas-là, où les cris en choeur, et la lead nous font penser à la bande des forains du dieu chien...

Mais Hado Ninpocho nous rappelle que, quand le groupe veut, il est capable de composer de véritables pépites, et s’avère être la meilleure piste de l’album - surnageant sans difficulté au dessus des autres - avec son heavy ambiant puissant, où les deux chanteurs s’entrecroisent sur un air qui ne sied que trop bien au groupe, avec cette petite étincelle qui rend la musique du groupe unique, et japonaise, qui apparaît par moment sur cette album, fait la puissance de cette chanson en prenant coeur dans la musique !

Ainsi, Onmyo-za sait toujours sortir d’excellentes titres, loin de cette copie des Inugami (Hyosube, tout sauf une chanson de la formation à Matatabi) où le ton beaucoup plus heavy de la musique a du mal à s’associer avec celle plus ambiante que l’on attend du groupe, et loin des resucées de riff beaucoup trop présents sur cet album, rendant la pilule encore plus difficile à avaler.


Dame en échec !


Pourtant, la production de l’album, massive, aux basses puissantes mises en avant, facilite l’entrée dans l’album, embellit les peu de fois où le groupe tente d'instaurer des ambiances, et s’avère être l’une des principales réussites de cette galette, mettant parfaitement en exergue la voix de Kuroneko...

Celle-ci est toujours aussi puissante, aussi lyrique, mais la belle chanteuse fait cette fois ci l’erreur d’en faire beaucoup trop, au risque de souvent s’auto-parodier, en rajoutant quand une voix moins puissante, plus chantée, s’avèrerait de circonstances, le trop plein d’aigües tuant dans l’oeuf toute ambiance...

L’autre grande satisfaction de l’album est à mettre au crédit de Matatabi ; en effet celui-ci s’avère toujours être un excellent bassiste, mais en plus, sa voix est, sur cet album, énormément utilisée, beaucoup plus qu’auparavant ; son timbre sachant se faire tantôt mélodique, tantôt agressif est un vrai régal pour les amateurs de chant heavy...

Comment, dans ces cas là, se faire voir quand les deux leaders du groupes bouffent la scène de leur charisme, au point de mettre les autres membres en retrait, c’est la question qu’ont dû se poser plusieurs fois les trois membres restant, et leur réponse a été simple : par le jeu !

Et les deux guitaristes Maneki et Karukan, n’hésitent pas à livrer une partition dantesque tout au long de cet album, parcourant des kilomètres de manche avec une exquise virtuosité, tandis que le batteur Tora effectue un sans faute, ses enchainements, roulements et autres changements de tempo apportent un véritable plus à la tonalité plus heavy, plus sombre que recherche le groupe sur Maou Taiten...


Conclusion :


On ne peut pas dire qu’Onmyo-za ait, sur cet album, réussit son coup... A force de changements survenus bien trop rapidement dans la musique du groupe, celui-ci a perdu cette ambiance orientale si particulière, présente sur les précédents disques, se contentant trop souvent de chansons sans originalité où l’inspiration d’Inugami Circus Dan s’avère bien trop présente...
En résulte un album écoutable, bien que forcément décevant par rapport à ce que peut livrer le groupe ; mais ne nous alarmons pas, s'il arrive à digérer ses nouvelles influences, il est certain que la suite de leur carrière pourrait à nouveau redevenir plus qu’intéressante...


Les + :

- La production
- Matatabi beaucoup plus présent qu’auparavant
- L’osmose entre les deux chanteurs...
- La prise de risque du groupe, bien que celle-ci ne s’avère pas payante

Les - :

- L’influence du groupe Inugami Circus Dan bien trop présente dans les chansons de cet album
- La voix de Kuroneko, qui à force de trop en faire devient irritante
- Trop de compositions de remplissage !!


Note :
5.5/10
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