Chronique

UnsraW - Abel/Kein

21/11/2007 2007-11-21 12:00:00 JaME Auteur : FoX

UnsraW - Abel/Kein

Review de la sortie exclusive du label CLJ records. - 9/10

Album CD

Abel/Kein

UnsraW

Inconnu il y a encore un an, UnsraW s’est rapidement fait une place de choix dans le coeur des fans de Visual Kei. Empruntant à ses débuts à Dir en grey de Withering To Death (sur lequel certains riffs de -9- sont carrément pillés), le groupe se distingue par un son beaucoup plus brutal, aux forts relents de Death Metal sombre et violent, peu courant dans le style, auquel est allié une mélodie, et un chant qui fait mouche.

De plus, le groupe est loin de chômer vu que ce CD, ABEL/KEIN, s'avère être un regroupement des deux derniers mini-albums du groupe, respectivement les 5e et 6e sorties du groupe auxquelles est ajoutée la piste LUST tirée du single LUSTFUL DAYS, bref on a vu plus fainéant dans le genre.

Après un excellent -Calling-, UnsraW était attendu au tournant, avec ce diptyque osé, dont les CD sont sortis à deux mois d’intervalle ; s'est-il perdu dans la redite qui pointait le bout de son nez sur le précédent single, ou bien la formation s'est-elle relancée de belle manière ? La réponse ci-dessous.


L'ABEL et la bête


Hachée, brutale, hurlée, l’intro de Social faker est un régal qui plonge l’auditeur avec violence dans les sombres desseins du groupe, le chant de Yuki, bardé d’effets est un régal qui prend tout son sens dans un refrain doté d’une envolée vocale très réussie, alternant ainsi avec la virulence des couplets, comme seul UnsraW sait si bien le faire depuis ses débuts ; en somme un excellent morceau, certes pas novateur pour un sou, mais extrêmement efficace...

Et ce n’est pas l’excellent enchaînement sur STARVING MOON qui va changer la donne, morceau mélodique au chant clair où les rares moments en Death voice servent la noirceur de la chanson et en amplifient la férocité.

C’est un coté bestial, presqu'animal qui anime cet ABEL, qui compte trois des morceaux les plus violents du groupe, déferlement de double pédales, d’hurlements et de riffs Thrash ou Death que beaucoup de groupes n’auraient pas reniés... En somme, le groupe prouve toujours qu’il est l’un des plus excessifs dans son traitement musical, ne faisant que peu de compromis et enchaînant les morceaux de bravoure à un rythme assez frénétique.

En effet, même lorsque le groupe freine le tempo après un PLATONIC BITCH dévastateur (il faut dire qu’enchaîner cinq chansons violentes pourrait s’avérer assez rébarbatif pour l’auditeur au fil des écoutes), il enchaîne sur DRAIN, qui se cache derrière des atours mélodiques, et une introduction rappelant leur magnifique Enshoku no yume, un mid tempo sombre et décadent, où la pseudo lenteur du tempo sert la crasse, la monstruosité du chant rauque, certainement le plus puissant de toute la scène visual kei, de Yuki.

Mais ce serait oublier ses talents en voix claire, qui se rappellent à nous sur la sublime Sakura No Namida, morceau aux claviers omniprésents, faisant clairement penser aux meilleures périodes de Dir En Grey (à une époque pas si lointaine où Kyo savait chanter juste), montant crescendo jusqu’à une explosion finale totalement folle, où les complaintes presque pleurées du vocaliste se révèlent extrêmement émotive, laissant montrer une facette que l’on ne trouvait pas forcément sur les précédents efforts du groupe.

Au demeurant, le groupe livre avec ABEL, un excellent mini album, qui se révèle dans la continuité de ce qu’a fait le groupe auparavant, pas vraiment originale, certaines chansons donnant même une impression de déjà entendus, mais laissant la porte ouverte à de très belles choses.


Plutôt deux fois KEIN


Si ABEL s’avère être le segment efficace de ce disque, avec KEIN, la bande de Tetsu a décidé de prendre totalement à contre-pied ses auditeurs, comme le prouve CLEVAGE, un des morceaux les plus fous que le groupe ait composés à ce jour..., où les riffs hachés (y’a pas que les steacks dans la vie!*) se collent à une batterie métronomique et un chant nous faisant penser aux plus belles élégies avec son ton plaintif qui sied parfaitement au son de la musique, extrêmement dense, qui dégage une tristesse à laquelle le groupe ne nous avait habitué.

Un des meilleurs morceaux du groupe, qui déjà met à rudes épreuves les auditeurs aimant ce coté brutal du groupe, et qui pourra faire croire à ceux-ci que le groupe est devenu banal, comme les autres, et ce n’est pas Sora qui va arranger les choses, chanson extrêmement mélodique, où les claviers s’entendent tout au long de la chanson et où Yuki n’élève pas une seule fois la voix, mais geigne de bien belles manières et où le solo croisé de Rai (et oui il y a des brésiliens dans les groupes de visual...*) et de Tetsu finit de nous laisser sur le carreau, la chanson s’achevant sur un fade out du plus bel effet.

Mais chassez le naturel et il revient au galop, comme le prouve coup sur coup ADDICTED TO IT et S.I.G (pour Super Intestin Grêle, je vous raconte même pas les paroles -je suis déjà dehors-*), morceaux assez lent, le premier étant même assez banal, si ce n’est pour son intro galopante et son pont réussi, mais largement rehaussé par le second et son hallucinant refrain, en constante rupture de ton, enchainant entre un mix de gueulante où l’on dénombre pas moins de trois Death voices en même temps et un passage rappé aux limites du hardcore qui nous laisse sur le carreau.

S.I.G est assurément l’un des prochains hits live d’Unsraw, et une véritable Mad Song comme on aimerait en voir plus souvent.

Quant il s’agit de mettre en musique la folie et le délire, la formation est toujours présente, même sur des pistes lentes, comme le prouve ~tsuioku no kanata~, où l’amplification constante des notes, qui se font de plus en plus étouffantes va de paire à un chant se faisant de plus en plus parlé, et où Yuki débite des paroles sans discontinuer pendant presque une minute, un moment fort qui devrait s’avérer encore plus réussi en live!

Le groupe a énormément de chance d’avoir un tel chanteur, celui-ci jonglant avec les tempos, les genres et les notes avec une facilité déconcertante, en faisant assurément un des plus talentueux dans son genre.

Le disque se clôt sur un petit bonus, LUST, faisant ainsi une compilation des trois derniers disques du groupe, Sora et STARVING MOON étant présentes aussi sur LUSTFUL DAYS, musique très violente, qui ne contient aucun chant clair, chose surprenante pour le groupe qui est habitué à jongler avec la brutalité et la mélodie, ici aucune pause, mais les riffs et le tempo ne sont pas forcément les plus réussis du groupe, ce qui fait de LUST une chanson banale (pour le groupe bien sûr).


Conclusion :

Avec ce disque, CLJ a frappé un grand coup, en effet chacun ici devrait normalement trouver chaussure à son pied : entre la brutalité et l’efficacité d’ABEL, et la constante remise en question, les riffs hallucinés et les ruptures de ton de KEIN, qui s’avère être la meilleure sortie d’UnsraW, chacun sera libre de préférer la partie de son diptyque, mais celui-ci est présent en entier sur le CD alors ne nous privons pas et ne nous lassons pas d’écouter cet excellent opus que nous a livré le groupe, une véritable réussite mariant mélodie, violence et folie dans un cocktail explosif !


Note :

9/10 !


Les + :

- Le chant vraiment hors normes de Yuki,
- La violence des chansons,
- S.I.G et CLEVAGE, deux des meilleures chansons du groupe.

Les - :

- La production pas toujours à la hauteur,
- LUST, en trop sur le CD.


*JaME décline toute responsabilité sur les blagues de ses rédacteurs et tient à rappeler que ceux-ci sont correctement traités, et donc dans un état normal aux moments d'écrire leurs chroniques.
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