Prévu depuis quelques mois déjà, le nouvel opus d'hizaki Grace Project vient de faire son apparition dans les bacs japonais. Considéré à présent comme un groupe secondaire, ses membres principaux se consacrant à leur propre projet (Juka à sa carrière solo alors que Teru et Hizaki sont les guitaristes de versailles dont l'actualité est plutôt chargée ces temps-ci), ce Ruined Kingdom, composé principalement de morceaux enregistrés en live, ne promettait rien d'extraordinaire...
L'album démarre sur les trois uniques inédites. D'emblée, on est rassuré de constater que Juka est toujours présent en tant que chanteur, contrairement à ce que laissait penser certaines rumeurs. Le premier titre se lance sur un son plutôt lourd et grave contrairement au précédent album, les couplets sont sans surprises et un peu mous à la première écoute, mais le refrain est vraiment réussi, il apporte une chose un peu différent de ce que le groupe a l'habitude de faire sans pour autant dépayser. La sorte d'interlude au piano rappelle bien le style de groupe, et relance le titre sur un final de qualité.
Cependant, à l'écoute du deuxième titre, on a la vague impression d'avoir déjà entendu ça, et cette impression va se confirmer tout au long du titre. Efficace et intéressant, mais sans surprise, le titre se révèle sympathique à l'écoute, mais il s'agit sûrement du moins bon parmi les trois nouveaux titres.
On est heureux de remarquer que la troisième piste ne s'inscrit pas dans le schéma des deux premières. Avec une instrumentale plutôt bourrine mais classique, un chant tantôt criard, chuchoté ou mélodique pendant les refrains, les quatre minutes de ce titre passent plutôt rapidement, et nous font sortir de ces trois inédits avec une bonne impression.
On passe désormais à la seconde partie de cet album, consacrée aux lives du premier opus. Celui-ci démarre sur Ritual, une performance propre et sans erreur, parfait pour mettre en condition pour les prochains titres. Vient ensuite Solitude, dans lequel on pourrait presque reprocher à juka d'être trop juste, à un tel point qu'on croirait entendre la version CD et que cela fait perdre le charme et l'attrait de la scène. Cela est cependant rapidement corrigé avec l'arrivée de Cradle où le groupe se permet de prendre des distances avec la version originale (guitare avec un son différent et chant légèrement modifié), ce titre est donc une sorte de nouvelle énergie pour ceux que les deux premiers live auraient déçu. Sur la chanson suivante, Hover Mind, on aurait pu craindre que cette chanson plutôt hard et gueulante soit difficile à interpréter pour Juka, mais on est agréablement surpris de la qualité de la Death voice du chanteur, et il se permet également encore une fois de se démarquer de la version de base. Pour continuer dans le registre des hurlements, Dokusaisha no Katsubou prend la relève avec succès. C'est au tour de Philosopher, le single du groupe, de se faire entendre, et là petite déception, aucune originalité, son identique à celui du CD, la voix de Juka semble presque démotivée. Mais pour ne pas finir sur un live d'une qualité incertaine, l'album se conclut sur un Everlasting Dream plutôt long (plus de 7 minutes), interprété de manière différente que sur le CD. Juka jouant de sa voix avec habileté, la magie opère et on croirait presque ressentir les émotions d'un véritable live. En effet, on entend même le public chanter, ce titre est vraiment très réussi. Ce qui aurait presque pu passer pour un générique d'anime sur Dignity of Crest devient ici l'un des titres les plus époustouflants joués sur scène.
Au final, un album un peu difficile à évaluer, il ne comporte pas suffisamment de pistes nouvelles pour émettre un avis quant à la qualité de production du groupe après un premier album mémorable. Néanmoins, on constate l'efficacité d'Hizaki Grace Project à remanier les titres et à les ajuster pour la scène et avec brio, et on espère un jour une tournée en Europe pour pouvoir nous même se faire une idée. Si on est en droit de miser sur un troisième album, espérons que le groupe sache prendre son temps et créer quelque chose abouti, en accord avec les membres talentueux qui le composent...
Les points forts :
- Des lives impressionnants de vivacité et réussis.
- Les inédites sont de qualités.
- L'amélioration du chant de Juka en live notamment sur la Death Voice.
Les points faibles :
- Pas assez de nouveaux titres.
- L'absence de live de Winter Farewell et de Mizerable, deux titres majeurs du premier album.
Note : 8/10