Interview

Interview avec the pillows : Wake up !

09/11/2007 2007-11-09 12:00:00 JaME Auteur : Kay Traducteur : Loic

Interview avec the pillows : Wake up !

JaME s'est entretenu avec YAMANAKA Sawao, le chanteur de the pillows, pour parler de leur nouvel album, Wake up! Wake up! Wake up!


© Avex Entertainment Inc.
Il y a quelques mois, le groupe the pillows sortait son seizième album, Wake up! Wake up! Wake up!. Pour célébrer cette sortie, nous avons proposé une interview à la figure centrale du groupe, le chanteur YAMANAKA Sawao.


Avant tout, pourriez-vous vous présenter ?

YAMANAKA : Je suis YAMANAKA Sawao, le chanteur et guitariste de the pillows.

Vous avez débuté en 1989. Pouvez-vous nous parler un peu de ces années ? Lorsque vous regardez en arrière, y a-t'il des choses que vous auriez faites différemment, et si oui, lesquelles ?

YAMANAKA : Au départ, nous avions un bassiste et étions quatre dans le groupe. Nous ne nous connaissions pas très bien, car notre rencontre s'est faite en tant que musiciens. Ça n'a donc pas été très facile. Aucun d'entre nous n'avait une image particulière que nous souhaitions suivre et nous n'avions sans doute pas un son cohérent dans notre musique. Même maintenant, nous jouons de façon aléatoire différents types de musiques, mais je pense que cela marche pour le groupe. Cependant, nous n'aurions pas pu faire cela lorsque nous avons commencé.

Si vous vous penchez sur votre carrière, que considérez-vous comme votre réussite la plus mémorable, qu'il s'agisse d'un concert, d'une sortie de CD, etc. ?

YAMANAKA : Lorsque nous avons sorti le single Strange Chameleon, lorsque nous avons effectué notre première tournée aux Etats-Unis et lorsqu'est sorti l'album hommage.

En général, quel est le processus de création de vos chansons ? Avez-vous une idée en tête et c'est de là que découle votre travail, ou commencez-vous simplement à jouer quelque chose et vous voyez ensuite où cela vous mène ?

YAMANAKA : Composer n'est pas une chose spéciale à mes yeux, c'est quelque chose qui fait en quelque sorte partie de ma vie quotidienne. Je ne peux pas exactement dire comment j'écris les chansons en général, car je commence à travailler dessus de toutes les façons possibles.

Vous avez énormément gagné en popularité à travers l'anime FLCL. Comment était-ce pour vous d'obtenir tant de reconnaissance en dehors du Japon, ou alors pensez-vous que cela n'a pas fait une si grande différence ?

YAMANAKA : J'ai été assez surpris et également très heureux. Vu que j'ai été considérablement influencé par la musique américaine et britannique et que ça a été un dur combat au Japon, j'ai été impressionné.

Vous avez sorti un nombre impressionnant de singles et d'albums. Quelle est votre sortie préférée et pourquoi ?

YAMANAKA : En ce moment, le single SCARECROW et l'album Wake up! Wake up! Wake up!, car j'aime nos derniers travaux.

En 2004, un album hommage à the pillows est sorti pour fêter votre quinzième anniversaire. Comment était-ce d'entendre vos propres chansons jouées par d'autres artistes ? Comment a été décidé les reprises de telle chanson par tel groupe ?

YAMANAKA : L'album hommage avec les membres de groupes fantastiques ! J'étais vraiment content car nous sommes présents depuis un bon moment, mais the pillows n'avait jusqu'à maintenant pas la reconnaissance que nous désirions depuis longtemps. Bien sûr, tous les musiciens ont fait de l'excellent travail, j'en ai été impressionné. Pour le choix des chansons, nous leur avons demandé de sélectionner une première et une seconde option quant à la chanson qu'ils voulaient jouer. Vu que les choix ne se sont pas chevauchés, tout a marché comme sur des roulettes. En ce qui concerne Mr. Children, je leur ai demandé s'ils voulaient bien jouer Strange Chameleon car je savais qu'ils l'aimaient, et ils ont accepté ma requête de bon coeur.

Y a-t'il des aspects qui vous déplaisent dans le fait d'être musicien ? Quels sont les inconvénients de votre travail ?

YAMANAKA : Certains agents immobiliers doivent me haïr lorsque je déménage (rires).

D'un autre côté et d'une manière plus personnelle, quels sont les meilleurs souvenirs que vous ayez en tant que groupe ?

YAMANAKA : L'album hommage, assurément.

Vous avez donné un concert dans un festival américain en 2005, suivi d'une tournée en 2006 à travers le pays. Comment était-ce de donner des concerts sur ce continent, était-ce différent des tournées japonaises ?

YAMANAKA : Je me suis retrouvé perplexe en de nombreuses occasions, car au Japon, nous arrivons toujours sur scène confiants, avec nos propres équipements, instruments et staff. Alors qu'aux USA, chacun joue dans les mêmes conditions : nous avons donc essayé de ne pas trop être sensibles à cela et nous avons pris du plaisir à jouer en tant que the pillows, le groupe de rock.

Avez-vous pour projet de retourner aux USA ou de vous produire dans d'autres pays ?

YAMANAKA : Pour cette année, notre agenda est déjà chargé, avec beaucoup de concerts au Japon, mais j'espère que nous pourrons y retourner au début de l'année prochaine. Bien entendu, nous voulons jouer en Amérique, à Londres, où nous avons joué en 1997, mais j'aimerais également visiter Paris ou la Corée, où nous ne sommes jamais encore allés.

A présent, parlons de votre nouvel album, Wake up! Wake up! Wake up!. Comment le décririez-vous à quelqu'un qui n'a encore jamais entendu votre musique ?

YAMANAKA : C'est un album pop et rock. Cet album prouve que le rock et la pop ne sont pas des notions contradictoires. Pour être honnête, je ne suis pas très intéressé par les réactions des gens à propos de cet album, je veux juste qu'on me dise "C'est un album que j'aime".

Comment s'est déroulé le processus d'écriture, d'arrangements et d'enregistrement ?

YAMANAKA : Nous composons constamment, donc il y a des chansons sur l'album qui ont été créées à presque un an d'intervalle. Pour les arrangements, nous avions quelques demo et cela a pris à peu près trois ou quatre jours. Cela a pris environ un mois au total pour l'enregistrement, tout s'est bien déroulé et nous n'avons pas eu trop de problèmes.

Quelle chanson a eu le chemin le plus difficile, laquelle a eu le plus facile, et pour quelles raisons ?

YAMANAKA : La plus facile a été Propose, qui est la chanson la plus ancienne. J'y étais habitué car nous l'avons longtemps jouée durant nos concerts. En ce qui concerne celle qui a été la plus difficile, personnellement, je dirais Century Creepers. Nous l'avons écrite pendant l'enregistrement, et à la fois les parties à la guitare et les parties vocales étaient difficiles. Même maintenant, ça reste difficile !

Pouvez-vous nous en dire plus sur chaque piste, comme par exemple leur sujet, ce qui vous a inspiré pour l'écrire, comment elle a été créée, ou quoique que ce soit d'autre que vous désiriez nous dire ?

1. Wake up! dodo

YAMANAKA
: La première chose que je veux que vous sachiez est qu'il s'agit de dodos. Le dodo est le nom d'une espèce éteinte d'oiseaux : ils étaient grands mais ne pouvaient pas voler. J'ai écrit cette chanson en comparant les oiseaux à des groupes que j'aime, comme un grand musicien qui décède ou un groupe séparé. La vie a une fin, toute chose meurt un jour. Métaphoriquement, le dernier jour viendra aussi pour un groupe. Cependant, je chante cette chanson de façon légère, pour opposer ces thèmes, quelque chose comme "si je meurs, je reviendrai !" ou alors "seul the pillows ne se séparera jamais, ok !?". Ce n'est pas une chanson très sérieuse, plutôt une chanson positive. Ce morceau a un son alternatif, que j'aime beaucoup dernièrement.

2. YOUNGSTER (Kent Arrow)

YAMANAKA
: La nouvelle chanson sur cet album ! J'ai réfléchi à la composition de l'album dans sa totalité à la fin. En d'autres mots, au départ, cette chanson n'était pas prévue comme deuxième piste. Comme dodo devait être la première chanson, j'ai écrit ce morceau en imaginant ce que serait la tournée. La mélodie est joyeuse et rythmée à la Green Day, mais avec des arrangements à la guitare à la the pillows. Manabe y joue de la guitare avec des accords tendus et j'y joue le solo avec un "brouilleur d'octave" (un effet sonore), le son typé "synthétiseur joyeux" se retrouve dans le rythme entraînant - tout cela a son caractère, non ?

En ce qui concerne le titre, j'ai choisi le mot "youngster" pour désigner une jeune personne. Pour le sous-titre Kent Arrow, "Kent" vient de Dover, un détroit anglais du comté de Kent. "Arrow" vient de "bow" (NdT : "arc") et "arrow" (NdT : "flèche"). Le titre vient de la dernière scène du film Quadrophenia, dans laquelle le personnage principal Jimmy se rend en voiture jusqu'à une falaise de Dover dans sa Lambretta (un modèle de motocyclette). Même maintenant, j'associe toujours le film Quadrophenia à ma jeunesse, et j'ai également écrit cette chanson pour un ami, en glissant dedans un message énergique.

3. PROPOSE

YAMANAKA
: C'est la plus ancienne chanson de l'album, que nous jouions déjà durant la deuxième partie de la tournée My Foot. Le riff de guitare rock'n'roll très typique est encore d'actualité pour moi, il est dans le même esprit que pour Non Fiction. L'an dernier, j'ai travaillé de façon sérieuse sur un film, réalisant dans le même temps un vieux rêve, et je réfléchissais à l'ébauche du scénario. J'imaginais pour le casting mes amis proches, des musiciens (rires).

J'en ai parlé en passant au réalisateur et nous avons eu une conversation du style "Le réalisateur : Oh, en fait, je vais quitter King Record (une maison de disques). the pillows : Bien, arrêtons the pillows par la même occasion. Sawao : Ok, alors pourquoi ne pas changer de maison de disques ? Attendez ! C'est impossible d'avoir le film pour première sortie au sein de notre nouvelle maison de disque, non ? Et je n'en ai pas envie de toute façon." (rires)

Désolé, pour être plus clair, cette chanson est en fait la B.O. de ce film imaginaire ! De plus, les paroles sont une sorte de plaisanterie, j'y faisais ma demande en mariage à la fois à Manabe et à Shin-chan (Shinichiro) par un jeu de mot, utilisant le mot "pillow" (NdR : "oreiller") d'une façon à ce qu'il désigne le fait de partager le lit mais aussi pour désigner en fait le groupe. Le solo de guitare de Manabe a été crée dans un hôtel de Los Angeles, durant notre tournée américaine.

4. SCARECROW

YAMANAKA
: Cela fait à peu près un an que j'ai écrit cette chanson. De façon peu habituelle, elle est venue d'une réflexion du type "écrivons une chanson de ce genre", car j'avais déjà une image en tête dès le départ. Celle-ci résidait dans deux points. Le premier est que je voulais une chanson mid-tempo, qui puisse être jouée dans le cadre d'un concert d'une demi-heure, comme pour un festival estival.

L'autre point est que je voulais créer une atmosphère qui laisse à l'auditeur l'impression d'une utilisation de rythmes de guitares reconnaissables, comme ceux utilisés par les Beatles ou Oasis.

A cette période, j'ai acheté un iPod et y ait copié environ 4000 chansons, pour pouvoir écouter beaucoup de vielles chansons nostalgiques. Par exemple, je n'avais plus écouté les deux premiers albums d'Oasis depuis un bon moment. Vers 1995-1996, tout le monde avait les yeux rivés sur Oasis, et je les aimais également et ai été influencé par eux. Après deux ou trois ans, à cause de la profusion de groupes similaires, je me suis lassé du son typé Oasis. Eh bien, des choses du genre arrivent toujours. Cependant, dix ans plus tard, j'ai réalisé que ce n'était pas une question de nouveauté ou vieillerie, que ce n'était pas un son typé Oasis, mais que c'était tout simplement un standard ! J'ai donc décidé de le tenter moi aussi.

Lorsque j'ai écrit cette chanson, j'ai gardé ces deux points en référence. La nuit pendant laquelle j'ai achevé l'écriture des paroles, le titre n'était par contre toujours pas trouvé. Comme je n'arrivais pas à trouver un bon titre, j'ai arrêté de travailler dessus et à la place, j'ai regardé le film SCARECROW avec Al Pacino et Genere Hackman, un film sur l'amitié et le parcours de deux vagabonds. Comme la chanson a été écrite dans le genre "une chanson d'amour pour vous et moi", j'aimerais que vous l'écoutiez dans cette idée, même si je l'ai écrite pour les autres membres du groupe. Donc, lorsque je me suis décidé sur le titre, la signification de "SCARECROW" n'avait pas d'importance. Comme dans ce film célèbre, j'ai utilisé le mot "SCARECROW" (NdT : "épouvantail") pour désigner un partenaire bon à rien. J'ai vu ce film après avoir écrit les paroles, je n'aurais pas trouvé le titre seul, donc c'était en quelque sorte une aide du destin.

5. BOAT HOUSE

YAMANAKA
: Vous rappelez-vous que je chantais Funny Bunny derrière le public avec pour accompagnement ma propre guitare en guise de surprise, durant les "encore" de nos dernier concerts du My Foot tour ? La guitare acoustique Taylor que nous avions louée et dont je jouais à ces moments-là était excellente, je voulais vraiment m'en acheter une : je l'ai finalement fait, même si c'était assez cher ! C'est l'instrument le plus onéreux que j'ai jamais eu ! Donc, comme j'aimais en jouer, j'ai commencé à l'utiliser durant nos concerts, et j'ai crée cette chanson pour pouvoir utiliser une telle guitare (rires). Et bien sûr, j'en ai joué durant l'enregistrement également.

Parfois, j'aime composer des chansons sur le thème d'une île déserte. De cette façon, il est plus facile pour moi d'exposer de façon plus subtile des sentiments liés au monde, à moi-même, aux relations... J'hésitais beaucoup pour la dernière partie, pour savoir si j'allais remplacer ou non "Arigatô, kimi ga suki da yo" ("merci, je t'aime") par "Hitsuyô da yo" ("j'ai besoin de toi"). En fait, j'ai pensé que m'exprimer aussi directement était une chose nouvelle pour moi, et que cela ferait un gros impact (rires). Donc, je me suis décidé pour "je t'aime". La ligne de basse est bien, vous ne trouvez pas ? Elle pourrait devenir une phase principale au sein des chansons de the pillows. Récemment, j'ai discuté avec Ben Kweller et il m'a dit aimer lui aussi la basse dans cette chanson.

6. The Pleasure Song

YAMANAKA
: J'ai honte de vous l'avouer, mais je me rappelle avoir écrit cette chanson pendant la dernière date du My Foot tour, qui était complète pour le Zepp Tokyo (rires). En me repenchant sur le processus de création de ce morceau, je suis embarrassé de trouver toujours tant d'innocence, tant de pureté en moi (rires).

Nous, the pillows, avons gravi les échelons par nous-mêmes, petit à petit. Donc, honnêtement, je me réjouis des choses telles que l'augmentation de nos ventes de CD ou du public beaucoup plus nombreux lors de nos concerts ! Nous n'étions pas mauvais, nous gardions à l'esprit chaque opinion positive qui nous était donnée, je suis impressionné. Même si cela a pris beaucoup de temps (rires). En tout cas, j'aime vraiment toutes les chansons, et particulièrement le solo de guitare dans ce morceau. Il m'accompagne.

7. Serious Plan

YAMANAKA
: Depuis peu, dans la lignée de dodo, j'aime apporter un son alternatif aux chansons. A la fois les paroles et la musique ont été écrites par un chemin intéressant. J'ai aimé la comparaison entre ma guitare et un saxophone baryton et la guitare grunge de Manabe. J'aime aussi ce solo de guitare.

En ce qui concerne les paroles, "guten morgen" signifie "bonjour" en allemand, "Buenas tardes" signifie "bon après-midi" en espagnol et Добрый est "bonsoir" en russe. Par mon expérience, je pensais en écrivant cette chanson que personne ne s'y intéresserait vraiment (rires). C'est ma chanson favorite sur cet album. Je me charge également du sifflet !

8. Skinny Blues

YAMANAKA
: C'est du rock'n'roll. La première partie avec "15 dollar UFO~" possède un double sens pour moi, il s'agit d'un groupe anglais de hard rock, UFO, dont j'ai acheté des T-shirts pour 15$ sur le marché aux puces de Santa Monica. Lorsque j'étais lycéen, j'ai suivi leur carrière pendant quelques temps. Je n'ai jamais vu de tels T-shirts au Japon (rires), cela m'a rendu nostalgique. Cela n'a plus rien à voir, mais le solo de guitare de Manabe est inhabituel. Le point intéressant réside dans le fait qu'il joue très vite certains passages, c'est vraiment cool !

La seconde partie, "the lost weekend~", vient du film The Lost Weekend, qui raconte l'histoire d'un alcoolique. C'est un bon film, je crois qu'il est réalisé par Billy Wilder. Ce serait bien que vous regardiez le film si vous aviez le temps, c'est prenant et pas aussi sérieux que le thème le laisse entendre. La batterie et la basse sur cette chanson sont très nerveuses, j'ai hâte de la jouer sur scène.

9. Private Kingdom

YAMANAKA
: Nous n'avions pas de chansons en 16 temps, et les arrangements de celle-ci ont été assez difficiles. Bien qu'ayant cherché différentes choses, tels que de bon sons du vieux Manchester, je pense que ça paraît finalement daté avant tout. En fait, cela ne convenait pas à l'album, donc j'ai simplement laissé de côté les arrangements initiaux. Nous avons résolu le problème en faisant en sorte que les arrangements ne tranchent pas trop, ce que j'apprécie depuis quelques temps. Ne trouvez-vous pas remarquable l'effet qui tend à donner à la guitare un son de saxophone ? Dans ce morceau, j'admire encore une fois comment Shinichiro peut être flexible à la batterie.

Comme vous le savez, je suis une personne avec une grande imagination. Cependant, cette imagination est basée sur mes propres expériences et je garde les yeux rivés sur la réalité. Même si vous devenez roi de votre propre monde, cloisonné dans votre pensée, sans voir qui que ce soit d'autre, la distanciation arrive nécessairement lorsque vous réalisez la différence entre la réalité et votre monde imaginaire, non ?

Même si vous vous êtes réfugié dans votre propre royaume et que vous vivez sans choses douloureuses, vous ne pouvez pas avoir de réels plaisirs ou émotions, non ? Bien sûr, il est préférable de fuir que de subir une vie difficile. Je suis tout à fait d'accord avec cela, mais ce genre de situation n'arrive que très peu. Vous voudrez certainement combattre vos ennemis, rechercher et trouver vos alliés et partager les sentiments inspirés par un beau coucher de soleil ou une étoile filante, non ? Eh bien, mon humeur est elle aussi variante, donc je chante ce genre de chansons.

Comme dans Boat House, j'essaie de chanter quelque chose comme "un jour, si j'en suis capable, j'irai affronter le monde de nouveau. Je sens que je change petit à petit."

10. Century Creepers (Voice of the Proteus)

YAMANAKA
: Je l'appelle "le siècle des reptiles ~ La voix de Proteus". Proteus est le nom d'un lézard. Ils passent leur vie entière dans des grottes sombres, et n'ont donc pas besoin du sens de la vue : avec la dégénérescence, ils ont perdu leur yeux ! Et, étonnamment, leur espérance de vie se compte en siècle ! 100 ans ! De plus, ils peuvent vivre près d'un an sans manger ni boire ! Ils sont surprenants (rires) ! Donc, lorsque j'ai entendu cela, j'ai pensé "Qui pourrait faire une chansons sur eux, si ce n'est moi ?!" (rires). C'est le meilleur personnage de the pillows, non (rires) ?

J'ai écrit cette chanson en gardant à l'esprit la façon de la jouer sur scène : avec tant d'émotions, cela ne fonctionne que si la voix porte les sentiments intérieurs. Lors de la première prise pendant l'enregistrement, j'ai vraiment donné de mon âme dans la voix et cela a dépassé les espérances des techniciens, c'était même plus exubérant. D'abord, on m'a dit que la chanson ne pouvait pas être utilisée car le son était saturé. Toutefois, ça s'est amélioré après de nombreuses interprétations. Mais je n'ai pas pu alors garder la tension et l'émotion que j'avais eues au départ, donc nous avons décidé d'utiliser la première prise de son, même si le son n'était pas assez clair.

Ce que même moi je trouve amusant, c'est que cette chanson a été enregistrée à la même période que YOUNGSTER, qui, elle, est censée réconforter les gens, leur dire que tout ira bien ! Puis je chante que je cherche quelqu'un dans le noir dans cette chanson, ce qui donne une image négative, à l'opposé de l'image positive de YOUNGSTER.
Je pense que tout ne peut pas être constamment noir ou blanc, et qu'il possible de faire cohabiter la lumière et les ténèbres dans un coeur. Que ce soit la mélodie ou les instruments, tout dans cette chanson est tendu. Le solo de guitare vous fera monter des larmes.

11. Sweet Baggy Days

YAMANAKA
: Il s'agit de la chanson la plus triste de l'album, les larmes d'une personne qui a grandi : la tristesse lorsque l'on comprend tout, même le genre d'être que l'on est, et le fait que certaines choses restent insolubles même si l'on tente de les attaquer de front avec tout ce que l'on possède.
C'est une chanson sur un homme qui vit sa vie de façon discrète, lâche, jusqu'à sa mort. Cet homme ne se sent même pas humain, mais plutôt comme les autres êtres vivants. J'ai pu exprimer ce sentiment intérieurement de façon claire, mais suis parti soudainement sur une partie pleine de tension pendant la dernière partie de la chanson.

Êtes-vous satisfait du résultat de cet album ?

YAMANAKA : Bien sûr que je le suis ! Je suis satisfait de tout, le son et également du packaging !

Que pouvons-nous attendre de vos futures activités ?

YAMANAKA : Nous serons en tournée jusqu'à octobre et jouerons dans beaucoup de festivals estivaux, comme le Summer Sonic. Nous devrions sortir deux singles, plus tard dans l'année.

Un message pour vos fans ?

YAMANAKA : Même si the pillows joue depuis déjà 17 ans, nous ne sommes pas fatigués de notre musique et nous avons finalisé cet album avec joie. J'aimerais que tout ceux d'entre vous qui sont fatigués de la musique actuelle écoutent cet album. Nous espérons vous voir à nos concerts !

Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions pour cette interview !



JaME aimerait remercier the pillows et Avex pour avoir rendu possible cette interview. Nous voudrions également remercier Rei Sato pour la traduction.
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