Chronique

Versailles - Lyrical Sympathy

05/11/2007 2007-11-05 12:00:00 JaME Auteur : FoX

Versailles - Lyrical Sympathy

Chronique du premier album des descendants de la rose !


© Versailles
Mini-Album CD

Lyrical Sympathy (Limited Edition)

Versailles

Faisant suite à leur unique chanson, The Revenant Choir, sortie il y a cinq mois de cela, Lyrical Sympathy était attendu au tournant.
Beaucoup ont parlé d’un engouement démesuré concernant Versailles -parlant de publicité trop importante car la formation n’avait sorti qu’une seule chanson- alors que celui-ci était tout à fait justifié par rapport à l’ampleur et l’aura des membres sur la scène visual kei.
Après donc un excellent single, la formation se devait de confirmer les espoirs placés en elle avec ce premier album -qui, fait rare, dispose d’une sortie simultanée au Japon et en Europe- pour s’afficher en tant que locomotive plus que bienfaitrice à l’heure où les groupes du mouvement se cherchent, se reforment, ou tournent en rond pour la plupart.
Pari réussi ou simple feu de paille ? La réponse, Ô combien évidente, ci-dessous.


La cour des plaisirs


The Revenant Choir nous l’avait déjà prouvé, il n’est aucunement question de calme avec Versailles, la musique sera metal ou ne le sera pas, quoi qu’en pense les aficionados de LAREINE, pensant que KAMIJO excellerait mieux dans un registre plus calme et plus lyrique que dans ce groupe, qui s’avère pourtant dans la continuité totale de l’univers proposé précédemment par le chanteur.

Après une introduction déjà connue pour avoir figuré sur la vidéo présentant le groupe, aux allures épiques, déboule sans tarder The Love From A Dead Orchestra, magnifique morceau imposant, du haut de ses neuf minutes un rythme homérique que l’on n’aurait soupçonné de la part d’une formation de visual kei il y a peu de temps, tranchant par là même avec les précédents travaux des artistes présents dans le groupe.

Riffs acérés, violents, et mélodiques à la fois -que n’aurait reniés des groupes de power comme Iced Earth- imprégnant à la bande un souffle à la croisée de deux univers, entre empathie et lyrisme que n’aurait renié un Frazetta musical !
Basses surpuissantes, claviers d’une précision et d’une rapidité exceptionnelle s’imbriquant avec virtuosité aux jeux des deux guitares, la chanson est la quintessence des sentiments et des notes qui représentent Versailles, accouchant d’un morceau monstre, où le pont musical laisse s’exprimer l’une des meilleurs paires de guitariste au Japon afin d’en mettre plein la vue à son auditorat.

Le souffle retombe malgré tout quelque peu avec Shout & Bites, chanson choisie comme clip pour ce Lyrical Sympathy, qui, bien qu’elle soit réussie, s’avère être parfois trop prévisible, malgré un chant sublime (les death voices du chanteur sont très réussies) et une basse omniprésente. La chanson la plus faible de l’album, et qui pour un autre groupe de la trempe de D, aurait été un hit sublime, c’est dire la qualité des chansons qui suivent !

Morceau puissant aux refrains imparables où la « nouvelle » voix de KAMIJO embellit constamment la chanson, Beast Of Desire remet les pendules à l’heure comme il se doit, brutale et mélodique, jamais une cour de château n’aura été aussi vive, donnant envie d’headbanguer à tout va !

La principale surprise de Versailles, et on le sait depuis The Revenant Choir, tient dans la voix de son chanteur ; là où celui-ci dans LAREINE usait d’un chant unique au timbre terriblement touchant et émotif imprégnant les douces notes de son ancien groupe, ici il prouve qu’il est un très grand chanteur, ayant élargie de la plus belle des manières ses atouts vocaux.


L’antichambre de La Reine


Dans Versailles, pour le chanteur, tout est puissance, cherchant constamment dans les graves, à la fois chaudes et puissantes, pour faire ressortir l’enthousiaste souffle violent qui anime les notes des musiciens, les mettant en valeur de la plus sublime des manières !
Peu de chanteurs arrivent aussi bien à user de cette voix très puissante, qui s’avère ici en parfaite adéquation avec la musique du groupe, qui n’aurait pas supporté un traitement plus proche de celui de LAREINE dans la voix, et où il s’avère que tout le résultat tient compte d’une impressionnante réflexion et d’une maturité dans les choix musicaux qui prouvent que l’on a affaire à un grand groupe d’expérience.

Mais il serait idiot d’attribuer tout le mérite de Versailles à son chanteur, car, même si sans lui la musique n’aurait pas été aussi exceptionnelle, les musiciens sont ici à la quintessence la plus totale de leurs talents, en totale osmose avec les vocalises.

Rien que pour HIZAKI et TERU, soit la réunion de deux des plus grands guitaristes du visual kei, l’album vaut son pesant de cacahouètes, nous livrant ici des dizaines de riffs tous plus inspirés les uns que les autres, et des solos absolument effrayants tant la dextérité dont fait preuve les musiciens laisse rêveur, enchaînant, dans des solos croisés dans la plus belle veine des belles heures du metal, des notes à vitesse grand V.

Et puis bien sûr, il y a l’extravagant Jasmine You, qui avec ses frasques, ses habits, et son jeu de scène tout en extravagance, ferait oublier qu’il est aussi un excellent bassiste, imprégnant une ardeur toute courtoise à la partition, réveillant le feu médiéval au gré de ses 5 cordes par un son chaud et bouillonnant digne du personnage.

Mais la surprise musicale de cet album est à mettre au crédit de YUKI ; qui aurait pu imaginer que le batteur de Sugar Trip disposait d’un tel talent ? On savait son ancien groupe groovy et rapide, mais on était loin d’imaginer toute l’étendue de ses capacités ! L’album est ainsi un plaisir pour tout amateur de son de batterie varié et imposant, et passe pour une véritable leçon de maîtrise où s’enchaînent, sans temps mort, roulements, double pédale, changements de ton et de rythme, soit toute la panoplie du parfait petit batteur !

D’ailleurs, si il y avait une chanson à retenir pour son jeu, celle-ci serait Forbidden Gate, magnifique mid-tempo de presque cinq minutes où la batterie et la basse se complètent parfaitement dans un son où le clavier est omniprésent, aux refrains parfaitement mélodiques, suivi de près par un pont d’une violence inouïe et un final inoubliable !

Le groupe a gardé le meilleur pour la fin avec les deux dernières pistes que sont The Red Carpet Day, apocalyptique morceau où les claviers et l’ambiance font penser aux premiers albums de Moi dix Mois, avec bien sûr en plus ce chant unique, et surtout un solo croisé où s’introduit le clavier, omniprésent durant la chanson, de la plus belle des manières, renvoyant des groupes tels que Sonata Artica ou Rhapsody Of Fire à leurs études.

Le final, et le coup de grâce de l’album, se fait sur Sympathia, où KAMIJO se rappelle aux anciens fans de LAREINE, certainement la chanson la plus remplie d’émotions de l’album, avec un refrain tout simplement majestueux, et où les vocalises emplissent l’auditeur de beauté et de lyrisme, à l’image de ce que l’on attend du groupe !


Conclusion :


Versailles vient de frapper un grand coup avec ce Lyrical Sympathy ! Beau, émouvant, rythmé, voilà un album aux atours de grandeur que nous ne sommes pas prêts d’oublier ; le groupe réussit amplement son pari, à savoir donner vie à un concept musical et visuel d’un lyrisme médiéval contenant ses passages de brutalité, sur lesquelles vient se poser la voix tout simplement magnifique de KAMIJO!
Et malgré la durée qui peut paraître courte, Versailles vient ici, quoi que l’on en dise, de rappeler qu’ils sont un mètre étalon à suivre, et que, EUX font du Visual Kei, signant par là même ce que l’on appellera communément un putain d’album ; certainement un des meilleurs albums de cette année 2007!

Versailles... La meilleure chose qui soit arrivée au visual kei depuis la fin de Malice Mizer ! Voilà, c’est dit !



Note:

9/10


Les plus :

- Le ton véritablement épique des chansons !
- Les musiciens, toujours au top.
- La voix, SPLENDIDE, de KAMIJO

Les moins :

- Trop court vu la qualité, on en veut plus !
- Combien de temps doit-on encore attendre avant d’avoir la musique en live ?

PS : Précipitez vous sur l'édition européenne de l'album, qui se trouve être d'une qualité similaire à celle proposée par l'édition japonaise, un DVD et un livret de traduction en plus, ce qui est malheureusement bien trop rare, mais qui est une preuve d'un travail de forcenés de la part de CLJ Records !
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