Interview

Interview exclusive avec Pay money To my Pain

20/01/2008 2008-01-20 12:00:00 JaME Auteur : Non-Non, Yoosh, Ayou Traducteur : Amelitha

Interview exclusive avec Pay money To my Pain

JaME a eu l'opportunité d'avoir une interview exclusive avec le groupe de rock Pay money To my Pain.


© VAP
En octobre, JaME a eu le plaisir d’interviewer Pay money To my Pain (P.T.P), un groupe de heavy rock dont la musique est un mélange de screamo et de hardcore. Bien que P.T.P soit un groupe japonais, toutes leurs chansons sont en anglais, avec une sonorité à l'influence très américaine qui plaît à beaucoup de monde. Le groupe est actuellement très populaire, avec de plus en plus de fans, c'est pourquoi JaME l'a interviewé afin de le présenter au public étranger.



Pouvez-vous vous présenter, s'il vous plaît ?

K : Je suis K, le chanteur.
ZAX : Je suis le batteur, ZAX.
JIN : Je suis JIN, le traducteur (rires).
PABLO : Je suis le guitariste, PABLO.
T$UYO$HI : Moi, c'est T$UYO$HI, le bassiste.

Pay money To my Pain est classé dans plusieurs styles de musique, y compris l'emo, le metal et le screamo. Pouvez-vous nous parler de votre musique et de votre groupe, pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

PABLO : C'est clair, les gens comparent notre musique à d'autres, comme le metal, etc. Mais on essaye de créer des sons comme nous seuls savons le faire, sans se préoccuper du style. On veut juste faire quelque chose d'original, même si la majorité de nos chansons a un son assez lourd.

Le nom de votre groupe, Pay money To my Pain, est assez extrême. Quelle en est la signification ?

K : Tout simplement ce que ça dit. En fait, je suis négatif de nature, alors mon travail se base sur ça, quand je ne me sens pas bien. Ensuite, les gens achètent nos CD, donc, concrètement, ils payent pour acheter ma souffrance. Je voulais vraiment représenter ça.

Est-ce que cela veut dire que pour vous, K, la musique ne peut se faire sans "souffrance" ?

K : En fait, oui (rires).
PABLO : Je le comprends tout à fait.
K : Je ne peux pas aller de l'avant sans souffrance.
PABLO : En ce qui me concerne, je ne peux exprimer mes sentiments autrement que par la musique. Les gens interprètent le mot "pain" de différentes façons, mais, pour moi, "pain" exprime notre angoisse et la tristesse de notre vie de tous les jours. J'ai besoin de l'exprimer, et, dans mon cas, c'est via la musique.

Alors vous mettez votre colère et votre tristesse dans la musique, plutôt que du bonheur et du plaisir ?

K : Hmm... Je ne fais pas des chansons pour y exprimer mes sentiments. La musique ne me sert pas à faire ressortir ma colère ; quand j'écris, les mots viennent naturellement. Il y a de la souffrance des fois, mais mes chansons sont telles qu'elles sont, elles sont faites pour moi.

Les paroles de vos chansons sont toutes en anglais. Est-ce qu'il y a une raison particulière à cela ?

K : Si j'écris en japonais, seuls des Japonais peuvent comprendre. Alors que si j'écris en anglais, c'est accessible à des gens de plusieurs pays.

Alors ce n'est pas parce qu'il est difficile d'associer des paroles en japonais à votre musique, mais parce que vous voulez faire passer un message universel ?

K : Hmm... Je ne sais pas, peut-être. J'aime bien l'anglais, tout simplement ! (rires)

Certains disent qu’il est difficile d’ écrire des paroles en japonais, alors que c'est facile en anglais.

K : Oui, mais on peut le faire même si c'est plus difficile, et je connais des groupes qui écrivent les paroles de leurs chansons en japonais. Je pense que c'est juste une question d'envie.

Comment écrivez-vous vos chansons ? Le faites-vous tous ensemble ?

K : Oui, on travaille ensemble en studio. En fait, PABLO vient avec des chansons et on les travaille.

Alors vous ne travaillez pas chacun de votre côté, mais faites l'arrangement ensemble ?

K : Absolument, on finalise notre musique tous les cinq ensemble. On compose et on développe notre son en groupe.

Ecrivez-vous les paroles après avoir composé la mélodie ?

K : Oui, et si la chanson est vraiment bonne, alors j'écris les paroles en même temps. Par exemple, quand j'écoute la musique, j'ouvre mon carnet et je me mets à écrire les paroles comme elles me viennent.
PABLO : Oui, K fait ça tout le temps. Quand je lui passe les chansons en studio et qu'il les aime, il se met tout de suite à écrire les paroles. On développe la musique en studio, et K continue à s'occuper des paroles. En général, c'est comme ça qu'on fait.

Est-ce que les paroles vous viennent d'abord en anglais ?

K : Ca arrive, mais des fois, je traduis à partir du japonais.

Vous vivez à Los Angeles ; comment faites-vous pour rester en contact ? En particulier pour les sons, les répétitions, etc.

K : Je me sers énormément de mon ordinateur, pour téléphoner avec Skype ou envoyer des emails. Des fois, on se parle au téléphone, mais ça me coûte très cher comme vous pouvez l'imaginer (rires).

Alors comment faites-vous pour l'enregistrement ?

K : Je le fais quand je viens ici : on va tous en studio. Je ne fais l'aller-retour Etats-Unis / Japon que quatre fois dans l'année, c'est donc assez difficile. C'est même plutôt dur, vous savez. Douze heures d'avion, ça m'épuise et je n'aime pas ça ! (rires)

Pourquoi avoir choisi une si belle intro au piano pour la première piste, Another day comes ?

PABLO : Notre groupe, PTP, joue du hard, mais je pense qu’on ne veut pas être connus pour nos chansons heavy. Le piano donne une certaine atmosphère, une certaine image de par son timbre classique. Si on commence avec des rugissements de guitares, je pense que notre image ne diffèrera pas de celle des autres groupes. J’ai décidé d’inclure du piano parce que j’ai pensé que cela correspondrait à notre univers, dur, mais également sincère. Mais c’est aussi parce que je voulais surprendre les gens ! (rires)

Le début de la chanson créee vraiment l’image de l’aube, avec le piano, puis la guitare.

PABLO : Oui, l’aube ou le commencement de quelque chose.

Dans la chanson The sun, love, and myself, que voulez-vous dire quand vous chantez "by fight for your rights, fight for your justice" ?

K : "Right" correspond à des choses comme ma propre volonté, mon propre style, ma culture... Il s'agit de mes racines. Alors je me bats pour ma vie, pour faire ce dont j’ai envie.

Est-ce que c’est tiré de votre expérience personnelle ?

K : Oui, du public et de moi-même.

Votre album est relativement éclectique. Pourquoi ?

K : Vous dites ça parce qu’on fait du hardcore, mais aussi des chansons mélodiques ? Je ne sais pas, c’est dû à l’alchimie de notre groupe, PTP ; c’est notre musique, voilà tout.
PABLO : Sur cet album, j’ai voulu montrer ce dont on était capable. Pas seulement dans un domaine, mais dans d’autres aussi. Je voulais vraiment élargir de plus en plus notre univers.

Est-ce aussi pour cette raison que vous avez, cette fois-ci, produit vous-mêmes votre album ?

PABLO : En fait, il n’y a pas vraiment de raison à cela. On a tout simplement pensé que nous en étions capables, et on a voulu le faire nous-mêmes.

K, pourquoi vivez-vous à Los Angeles ? Qu’est-ce que la vie là-bas vous a appris ?

K : La culture, la langue... et le skate ! (rires)

Vous vivez à L.A. pour faire du skate ?

K : (rires) C’est pour apprendre la langue.

Pourquoi avoir choisi L.A. ?

K : Parce que New York est un peu trop loin (rires). Voilà !

Sur votre site, on peut lire "Ce n’est pas à la TV, dans les magazines ou sur les écrans d’ordinateur que l’on existe. C’est dans la même rue que vous". Pourquoi avoir écrit ce message ?

K : En fait, ça vient d’un de mes amis. C’est un enfant de la rue en quelque sorte ; c’est là où il a grandi. Il y a tout appris, c’est pour ça.
T$UYO$HI : Maintenant que les gens ont facilement accès à Internet, à la TV et aux magazines, ils ont tendance à penser qu’ils savent tout, mais c’est faux. Nous ne sommes pas des héros fabriqués pour la TV ; on est comme vous, des gens normaux, sauf qu’on joue dans un groupe. On n’est pas factices, bien au contraire. On est authentiques.

Vous insistez sur le fait que vous "marchez dans la même rue" que vos fans. Est-ce que c’est important pour vous d’être en contact avec eux ?

K : Oui, je pense que c’est très important.

Est-ce que vous avez des échanges avec les fans, du style vous leur donnez et vous recevez aussi ?

K : Vous voulez dire des interactions ? Oui, bien sûr !
T$UYO$HI : J’ai vraiment le sentiment que nous sommes pareils.
K : On est musiciens et tout simplement humains.

Avez-vous déjà joué aux Etats-Unis ?

K : Oui.

Comment était le public aux Etats-Unis, comparé au Japon ? Quelle était la différence ?

K : C’est très différent ! Quand ils me regardaient, comme un étranger, ils disaient : "Ouah ! Les Japonais peuvent faire du hardcore !". Leur réaction était toujours la même, c’est "Ohhhh~! Yeah~~!". C’est tout (rires). Ils voulaient s’amuser, boire de la bière et regarder jouer des étrangers.

Est-ce qu’aller en Europe vous intéresse ?

K : Bien sûr. Je suis très intéressé. Un jour, nous ferons une tournée en Europe.
PABLO : Ce serait super qu’on puisse le faire.

Quand j’ai écouté votre musique, je me suis dit qu’on pouvait bien bouger dessus. Quel genre de public préférez-vous, ceux qui bougent justement ou bien ceux qui restent immobiles tout le temps ?

K : Tout sauf du parapara (rires). Je ne sais pas, qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Ca ne me dérange pas qu’ils restent là à regarder, boire de la bière ou qu’ils bougent. Ca m’est égal.

Pouvez-vous nous parler un peu de vos chansons, de vos impressions concernant celles de votre dernier album, Another day comes ?

K : Lesquelles en particulier ?

Home, s’il vous plaît ! On aime beaucoup cette chanson !

K : Home est une chanson très simple. Vous savez, les gens vivent leur vie et nous avons les nôtres. Des fois, on est perdu, on a des moments difficiles. On cherche toujours la lumière, l’espoir. Et cette chanson parle du fait de grandir au Japon, mais je vis aux Etats-Unis maintenant, alors il m’arrive d’avoir le mal du pays. Ce que j’appelle "home", c’est ma faiblesse, ma carapace, une cage, un espace vide, quelque chose comme ça.

En regardant votre clip, j’ai pu voir que vous aviez "PTP" tatoué sur votre bras. Quand l’avez-vous fait et pourquoi ?

K : Le voilà. (Il me montre le tatouage PTP sur son bras droit) Je crois que je l’ai fait il y a trois ou quatre ans, à Los Angeles, parce que j’aime bien les tatouages.

Quel genre de groupes écoutez-vous ?

K : Vous connaissez THE HIGHER ? C’est très pop, mais j’aime bien leurs mélodies.
ZAX : ...Noise. (rires) ...Noise. (Il veut dire qu’il aime la noise music)
JIN : Les Johnny's. (rires) Le groupe de Johnny's, NEWS. (rires)
PABLO : Hier, j’ai écouté Sigur Ros à fond toute la journée, sous la pluie (rires). J’aime beaucoup l’Islande. J’aime vraiment l’ambiance sombre de mum, Björk et AMINA.
T$UYO$HI : J’écoute divers styles de musique, mais récemment j’ai écouté The Album Leaf, InMe et Idiot Pilot. Je n’écoute pas souvent d’heavy music à la maison.
PABLO : Moi non plus.
T$UYO$HI : J’aime jouer et faire de l’heavy music, mais je n’en écoute pas.

Quels sont vos projets ?

PABLO : Et bien, on va finir notre tournée, ensuite on va se réunir pour parler de nos futurs projets, comme d’habitude. On n’a rien de prévu en ce moment.

Avez-vous un message pour les lecteurs de JaME ?

K : Merci d’être mes amis ! (rires) J’espère que vous appréciez notre musique. Le titre de notre premier album, Another day comes, veut dire que chaque jour est un autre jour, comme vous le savez déjà, et j’espère que vous le voyez d’un oeil nouveau. On y croit. J’espère que vous ressentirez la même chose que moi. Merci.
ZAX : Ecoutez notre album, s’il vous plaît, Another day comes. C’est un album sombre, mais vous y verrez sûrement de la lumière (rires). Soutenez-nous !
JIN : On est amis, alors venez nous voir au Japon, s’il vous plaît.
PABLO : Parlez de notre musique à vos amis, s’il vous plaît. Si vous le faites, on pourra venir vous voir à l’étranger, et on espère vraiment vous voir.
T$UYO$HI : En dehors du Japon et des Etats-Unis, on a envie de jouer dans d’autres pays, devant des gens différents, alors laissez-nous un message sur notre MySpace et invitez-nous pour des concerts dans votre pays ! Vous pouvez télécharger et acheter notre musique sur iTunes, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, alors écoutez notre musique pour voir ce que ça donne !
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