Interview

Interview avec CATSUOMATICDEATH

25/01/2008 2008-01-25 12:00:00 JaME Auteur : Yuu Traducteur : Loic

Interview avec CATSUOMATICDEATH

CATSUOMATICDEATH s'est entretenu avec JaME dans le cadre d'une interview sur la vie, la mort et la musique.


© Wanda Proft &JaME
Nous avons eu l'opportunité d'interviewer Acekay, le leader charismatique et à l'esprit ouvert du groupe de "rock grunge occulte" CATSUOMATICDEATH, ainsi que Yuka et Hikari, tout les deux membres de session, au début et à la fin de leur tournée allemande.


Pourquoi vous être nommés d'après un plat à base de poissons dans un sushi-bar ? C'est sans doute l'une des façons les plus innovantes de trouver un nom pour un groupe !

Acekay : Avant tout, j'aime manger des katsuo, une variété de poissons. Ensuite, nous voulions ressembler à des katsuo. Vous savez ce que c'est ?

Il s'agit de bonites ?

Acekay : Oui, des bonites. Elles voyagent en permanence dans la ceinture du Pacifique - elles recherchent le plancton. Elles sont toujours à voyager dans la ceinture du Pacifique, et nous voulons être comme elles. Nous respectons les poissons, nous en sommes de gros consommateurs. C'est donc pour cela que j'ai nommé mon groupe d'après ce poisson. Elles arrivent toujours après les courants noirs pour avoir plus de planctons - nous, nous tournons à la recherche de publics.

Vous portez des costumes assez singuliers. Les hauts-de-forme et les kimonos sont-ils en quelque sorte liés à la période japonaise Meiji ? (NdR : 1868-1912)

Acekay : Oui, assez ! Il s'agissait de l'exploration de l'Occident par le Japon. A ce moment-là, les gens ne savaient que faire, mais ils savaient que les chapeaux et les chaussures étaient vraiment cool. Ils portaient donc des chapeaux de soie et des bottines avec des kimonos. Nous avons le même genre de sentiments et portons donc ce que nous avons en tête. Cependant, nous portons un genre spécial de kimonos : des kimonos de deuil. On les porte pour les mariages ou les funérailles. Je vais vous expliquer ce que CATSUOMATICDEATH signifie : chaque évènement est un enterrement pendant lequel nous luttons intérieurement pour invoquer nos nouveaux moi ; après chaque concert donc, nous sommes de nouvelles personnes. Si nous n'y parvenons pas, il s'agit d'un échec. C'est pourquoi j'ai fouetté Hikari. Nous nous apprêtons à mourir à chaque fois sur scène et portons en conséquent des kimonos de deuil. Il s'agit à la fois de funérailles et de la célébration d'une naissance.

Vous vous désignez comme un groupe de rock grunge occulte. Qu'est-ce qui est si occulte chez vous ?

Acekay : Je l'ai entendu quelque part - je crois que c'est pendant mon sommeil que j'ai entendu une voix dire "o-o-occchhh" : je crois que ça, c'était occulte... Il n'y a pas de réelles raisons, juste une sorte d'instinct.

De mystérieuses voix vous inspirent pendant votre sommeil ?

Acekay : Oh, oui. En fait, alors que j'étais si fauché que je ne pouvais me payer une guitare, j'ai entendu Dieu, le dieu du rock'n'roll. Il m'a dit : "Acekay, rends-toi en Allemagne.", j'ai alors appelé Yuka et lui ai dit : "J'ai entendu une voix pendant que je dormais dans le train". Elle était très excitée, et j'ai dit "J'ai rencontré Dieu et il m'a dit de partir en voyage". Je vous assure que c'est une histoire vraie.

Vous avez dit être vraiment "indies" - ce qui signifie que vous venez quelque qu'en soit le coût. Comment vous-y êtes vous pris pour venir en Allemagne pour une si longue tournée, ce n'était pas difficile ?

Acekay : Vous savez ce qu'on fait ? Nous venons tout simplement, envers et contre tout. Il y a toujours des groupes japonais indies et major, un label major nous a même demandé "Comment allez-vous là-bas ? Signez sur notre label et nous vous aiderons à y aller aussi". Je leur réponds que ça coûte beaucoup d'argent. Mais ils ne nous aideront pas, car c'est trop cher. Donc nous venons, tout simplement. Lorsque je rentrerai, je n'aurai plus rien. Je ne sais pas exactement combien coûte la tournée, car je ne veux pas le savoir. Peut-être n'aurai-je pas de voiture ou de maison lorsque je rentrerai, je m'en fiche. J'ai un groupe. Nous sommes probablement le seul groupe indies qui se trouve ici par ses propres moyens. Nous n'avons obtenu d'aide de personne, nous ne voulons pas être aidés, parce qu'il s'agit du seul moyen de gagner en maturité. Cela dit, de nombreuses personnes nous aident, à titre individuel, que ce soit les connaissances de mon groupe ou mes amis. C'est pourquoi je suis ici, car j'ai confiance en ces gens.

Pourquoi avoir choisi l'Allemagne pour la deuxième fois ?

Acekay : Qu'est-ce que vous croyez ? (rires) L'an dernier, nous avions simplement entendu des rumeurs selon lesquelles il existerait un pays nommé "Deutschland" et nous nous y sommes faufilés. Cette fois-ci, nous avons un gros bateau et nous sommes dans une phase d'exploration de nouveaux mondes. Nous venons d'un pays vraiment, vraiment très lointain.

...Appelé Nihon.

Acekay : Oui, nous sommes montés sur un très grand oiseau et nous avons volé jusqu'ici, cela nous a pris beaucoup de temps ! Nous avons survolé la route de la soie en venant ici, c'était un long voyage. Oui, nous sommes de ce pays aux kimonos (rires). Mais cette fois-ci, nous nous amusons beaucoup ; il s'agit de notre premier concert et on a l'impression qu'il s'agit déjà du dernier. Nous avons eu un bon live, tout le monde s'est amusé. Tout le monde porte du noir comme nous, vous autres êtes avec nous.

Sur votre site internet, vous évoquez d'autres pays européens où vous aimeriez tourner, mais pour cette fois, il n'y a que l'Allemagne. Pourquoi cela ?

Acekay : J'ai entendu des rumeurs (rires) dans un pays très, très lointain, selon lesquelles nous serions semblables. Nous sommes de bons artisans, nous créons de bonnes choses. Nous ne recherchons rien de plus que de créer de bonnes choses, nous sommes excités à l'idée de créer des choses cool et j'aime ça, mentalement. J'ai maintenant mes meilleurs amis ici et ils m'encouragent - je ne sentais pas l'envie d'aller dans d'autres pays.

Pouvez-vous expliquer ce que signifie véritablement pour vous le nom de la tournée, Age of Exploration ?

Acekay : Historiquement, des gens comme Christophe Colomb, des politiques et d'autres ont exploré le monde. Mais je crois qu'à présent, c'est aux groupes de se rendre à l'étranger. Bon, ce genre de mouvements a continué sur le marché major depuis un bon moment, mais nous avons une signification différente : il s'agit maintenant des vrais gens indies, du genre de ceux qui veulent y aller et qui utilisent leur propre argent pour acheter leurs propres bateaux, qui emmènent leur entourage et qui ensuite partent à l'étranger. Et si ça fonctionne, c'est quelque chose d'important pour tous les groupes indies à travers le monde. Nous sommes comme des pionniers de ce monde indies dans son ensemble. C'est ce qu'Age of Exploration signifie.

Si nous pouvons rentrer dans nos frais, gagner de l'argent ou même juste venir à chaque fois que nous en avons les moyens financiers, cela veut dire que vous aussi, vous pouvez venir au Japon sans gros moyens - nous testons le fait qu'un groupe indies puisse avoir une chance ou non. Pas besoin d'être un super-héros pour pouvoir faire une tournée, tout ce dont vous avez besoin est une bonne compréhension, un entourage et une grande volonté. Si vous voulez vraiment quelque chose, les gens comprendront, comme vous en ce moment. Il s'agit là de l'exploration musicale toute entière.
Je pense que la musique est l'instrument le plus efficace pour abattre le mur entre les gens - et ce phénomène ne doit pas dépendre des moyens financiers d'un label major. Nous voulons que les gens se rapprochent et ne fassent plus qu'un... Enfin, ils n'ont pas forcément besoin de ne faire qu'un, mais nous avons une compréhension mutuelle, on doit donc venir et rencontrer les gens, et penser vraiment ce que l'on dit. Ils comprendront malgré la barrière de la langue. Et il s'agit de politique. Je suis moi-même un politique, du rock'n'roll. Nous sommes des sortes de diplomates, à travers la musique, et ce que nous faisons s'apparente à un échange culturel.

Nous avons de nombreux buts en cette période d'exploration. Si je viens avec beaucoup d'argent et d'aide de la part de mon label, il ne s'agit plus d'une véritable exploration, mais d'un travail. Nous essayons de tout faire pour nous-mêmes. Peut-être bien qu'à la fin, seulement dix euros me reviendront et que je pourrai acheter un paquet de cigarettes allemand pour pouvoir prouver que oui, j'y étais. Mais cette tournée est possible, et l'Age of Exploration a commencé.

Nous sommes allés dans tous ces petits villages que nous ne connaîtrons même pas, comme Wasserburg et Augsburg, Obermarchtal, Habach - et il y avait un endroit appelé Bad Endorf, une petite ville, et notre show était complet. Le lieu était prévu pour une centaine de personnes, et 140 ou 150 sont venues. Quelle foule !! Il faisait si chaud que je ne pouvais même pas respirer, et après une chanson, je ne pouvais plus garder mon kimono, donc nous avons du ouvrir les fenêtres. Donc ça arrive. Pas besoin d'une grande salle si vous voulez faire quelque chose. Pas besoin d'aide, d'un label, de contrats : vous y allez, simplement.

Vous avez également eu l'occasion de faire une tournée en Chine et à Hong Kong ; quelle a été la réaction du public ?

Acekay : Hong Kong, c'était si cool, comme si le monde entier se trouvait en un seul endroit ! Il y a avait des Anglais, des Chinois, des Cantonais et des Français, c'était vraiment mélangé. Et nous nous sommes vraiment sentis à l'aise, car nous avions une tête occidentale et un corps japonais. Et en Chine ! Il y a avait tous ces enfants qui nous entouraient, et nous ne pouvions plus entendre les moniteurs. C'était si bruyant, du genre "AAAAH !" "YUKAAAA !", et ils ne sont pas partis avant d'avoir pu faire des photos avec nous. Mais beaucoup d'entre eux ont acheté nos CD, donc je crois qu'ils ont beaucoup apprécié. Si j'avais apporté des copies de mes CD, peut-être les auraient-ils achetées aussi.

Vous avez référencé quelques groupes allemands dans les liens de votre site internet ; les avez-vous personnellement rencontrés lors de votre dernière tournée ?

Acekay : J'ai gardé contact avec les groupes avec lesquels nous avons joué. Il y avait un groupe appelé SHE-MALE TROUBLE, un groupe de rock'n'roll, et nous avons joué à Munich l'an dernier, au festival Free And Easy, et il y avait Mouse on Mars sur l'autre scène. Nous n'étions pas sur la scène principale et nous avons eu droit à beaucoup de dance / techno avec ce groupe. Et nous étions du genre "OOMPH-OOMPH-OOMPH-(hurlements)... C'était vraiment fun. Et nous avons rencontré demon wax, le groupe de métal, Emile Bose et tant d'autres groupes. Nous gardons contact. Et cette fois-ci, nous avons joué à Hamburg, au Kaiserkeller ; il y avait un groupe qui s'appelait Supercrush et ils nous ont demandé de jouer avec eux.

Vous êtes aussi, comme vous le dîtes sur votre site, liés à des groupes japonais célèbres, comme POLYSICS et Guitar Wolf. Avez-vous des relations spéciales ? Vous avez déjà pensé à faire une tournée avec eux ?

Acekay : Cela pourrait arriver s'ils passaient outre l'argent. Yuka a joué avec Guitar Wolf et POLYSICS, ce sont de très bons amis à elle. Lorsque M. Hayashi, le chanteur de POLYSICS, s'est marié, elle y était. Nous sommes de bons amis, mais si nous devons jouer ensemble, ils devront passer un contrat très sympa avec nous. Mais nous devrions leur faire venir un camion rempli de dollars, et je n'aime pas ça (rires).

Hikari, vous êtes également membre du célèbre groupe ACMA, comme d'autres membres de session antérieurs de Catsuo. Y-a-t-il une relation spéciale entre vos groupes, ou y-a-t-il une autre raison au fait que tant de membres d'ACMA aient participé à Catsuo ?

Hikari : Oui, vraiment beaucoup ! C'est parce que nous sommes de bons amis, j'ai présenté Acekay aux autres !
Acekay : Les amis de Hikari sont de bons musiciens, il est en contact avec toutes les figures intéressantes... Il jouait pour X-Japan il y a longtemps, c'est mon sempai. J'aime sa musique et il a des amis tels que Sugizo, L'Arc~en~Ciel et d'autres. C'est mon idole et un grand guitariste, c'est pourquoi je l'ai embauché. Tous les membres d'ACMA m'ont aidé et m'ont apporté leur support dans le passé, mais c'est Hikari que je préfère (rires).

Vous avez participé à une compilation sur un label major, il y a quelques années. Comment vous êtes-vous retrouvés sur cet album, et pourquoi plaisantez-vous à ce sujet sur votre site ?

Acekay : Parce qu'il y avait tous ces financiers d'Universal Records, tout juste sortis de l'école, qui ne savaient pas ce qui ferait faire des bénéfices, ce qui est bon ou non, et qu'ils ont juste pioché parmi un groupe de musiciens en indies, et que c'était une grosse erreur. Ils n'ont rien compris au milieu, les groupes étaient underground et ils ont sorti le CD sur le marché des majors.
Les gens de la maison de disque ont juste cru que c'était hype : "allez, misons notre argent là dessus !" Et ils y ont mis beaucoup d'argent, ont pressé beaucoup de copies et ont essayé de les vendre dans la grande distribution, et personne n'en a acheté. Cela me fait rire de voir à quel point ces personnes en costume cravate ne nous ont pas compris.

Vous appréciez le grand Yutaka Ozaki ; à quel point vous influence-t-il ?

Acekay : La première fois que j'ai joué une chanson japonaise, c'était une d'Ozaki. Il est en quelque sorte le Bob Dylan japonais. Il utilise une guitare folk et crie, et j'avais l'habitude d'attraper ma guitare, d'aller au parc et de chanter là-bas, jusqu'à ce qu'arrive la police et qu'elle me fasse déguerpir. Ensuite, je suis allé aux Etats-Unis et ai continué à chanter de l'Ozaki là-bas. Les gens aimaient, je me suis tourné ensuite vers X-Japan, puis ai fait du rap... Et à présent, je joue du rock'n'roll grunge occulte ! Les mots d'Ozaki ne sont pas des paroles, mais de la poésie. C'est la même chose pour les miennes, c'est pour cela que j'ai ce rythme bizarre.

Avez-vous une ou deux chansons favorites d'Ozaki ?

Acekay : Oui, bien sûr. I love you est bien, Birth est bien, Jûgoreru est bien, Seventeen's Map est bien - tout est bien. C'est un bon moyen d'apprendre le japonais, également, car ses paroles sont claires.

Acekay, vous avez étudié la philosophie à l'université Colombia, à New York. Cela influence-t-il votre musique ou vos paroles ?

Acekay : Toutes les paroles sont des conséquences de G.F. Hegel et de Nietzsche. Ma thèse portait sur Hegel, j'ai écrit sur l'histoire de la philosophie. Après cela, je suis allé à l'Université de Tokyo, et durant mon doctorat, j'ai également étudié la philosophie allemande. Mais j'ai également étudié la littérature américaine pour le plaisir, et j'ai terminé par donner des conférences de littérature américaine un peu partout. Et c'est une partie de mes conférences, c'est la conséquence de ce que j'ai appris de tout cela. C'est un mélange un peu brut, donc vous pouvez les définir comme de la "littérature mondiale".

Vous avez une chanson intitulée Kyrie Eleison. Ce nom fait référence à la religion chrétienne. Etes-vous religieux ?

Acekay : Je crois au dieu de la musique et au dieu du rock'n'roll. Ils m'aident constamment. Parfois, j'ai seulement le dieu du rock'n'roll, mais parfois, j'arrive à rencontrer celui de la musique. Lorsque les deux se manifestent ensemble, c'est que nous avons réussi.

Yuka, vous êtes l'un des rares batteurs au féminin. Pourquoi avoir choisi cet instrument ?

Yuka : C'est parce que j'ai perdu à "Pierre-Feuille-Ciseaux" lorsque j'avais quinze ans. Nous voulions former un groupe et je voulais être aux claviers, mais j'ai perdu. C'est comme cela que ça a commencé. Au départ, je pensais que ça ne me conviendrait pas, mais lorsque je jouais, les gens n'arrêtaient pas de me dire que c'était ça, mon instrument. Depuis, jouer de la batterie m'amuse, et c'est devenu mon instrument. J'aime la batterie, car on peut si aisément y transposer son énergie, et c'est très proche du corps, sans ampli ou des choses du genre.

Qu'est-ce qui vous a décidé à rejoindre Catsuo ?

Yuka : Avant de rejoindre Catsuo, je jouais avec des groupes utilisant des séquenceurs et j'avais perdu l'aspect humain du rock'n'roll. La musique de Catsuo est très vive et chargée d'émotion, sans petits effets ou autres, donc j'ai pris cela comme un challenge.

Et pour vous, Hikari ?

Hikari : Eh bien, on m'a demandé de venir... (rires)

Quelle est pour vous la différence entre ACMA et Catsuo ?

Hikari : Ces groupes sont totalement différents. ACMA est mon groupe, dans lequel je fais et décide de tout. Ici, Acekay est le leader, et je suis celui qui aide à mettre en oeuvre ce qu'il veut faire. C'est très intéressant. C'est la première fois que je fais ce genre de choses, et j'ai beaucoup appris de ce rôle.

Catsuo a beaucoup tourné en Allemagne. Pouvez-vous nous parler de vos expériences ? Qu'avez-vous le plus apprécié ?

Acekay : La nourriture, l'eau, l'air... Tout est très bon, mais ce qui me fascine le plus, ce sont les gens. Tous les groupes allemands ont un réel pouvoir fondamental. Lorsque vous jouez dans un lieu au Japon, plusieurs groupes sont du genre : "J'ai besoin de moniteurs, j'ai besoin de ci et de ça", et ils apportent juste leur guitare, c'est tout ; le reste, il le loue au lieu en question. Ici, certains groupes comme Helldriver - ils ont la trentaine bien tassée, peut-être la quarantaine, un groupe sexy, des gens du vieux rock'n'roll - ils apporteraient tout leur matériel ! Les platines de mixages, les amplis, les micros, tout ! Ils organiseraient le lieu entier par eux-mêmes et feraient un gros show. Nous avons vu beaucoup de gens à Hambourg, et j'ai pensé "ce son est bien meilleur que celui des lieux dans lesquels nous avons joué au Japon". Ils font tout par eux-mêmes. Une fois, quelqu'un dans le public a tenu pour moi la sono, car elle était sur le point de tomber, et il a dit "Je t'aime, je vais la tenir pour toi", et il l'a gardée sur la tête pendant tout le concert, pour que les gens puissent entendre ma voix ! Je crois que les gens ici croient bien plus au rock'n'roll, et ce pouvoir était simplement trop bon. Les gens au Japon ne croient plus vraiment au rock'n'roll, tout ce qu'ils disent est "est-ce que vous vous faites de l'argent avec ça ?". Tant de personnes agissent de manière trompeuse, tout ça parce qu'elles voient ça simplement comme un moyen de se faire de l'argent. Mais ici, beaucoup de gens semblent penser que c'est une vie qui vaut le coup, et je peux dire que des pieds à la tête, ils sont faits de rock'n'roll (rires). Et ils ne sont pas simplement des musiciens - ce sont aussi de grands fans, tels des supporters d'une équipe de foot. C'est ce qui m'a surpris. Ce sont tous des gens qui se consacrent pleinement au rock'n'roll. S'ils aiment, ils en deviendront fous - même si aucun ne l'avouera, ils le deviendront. Et cela nous aide beaucoup. Lorsque nous jouions dans de petites villes, les gens étaient réservés et ne bougeaient pas, mais ces personnes rock'n'roll head-bangaient et dansaient : ils aidaient vraiment le reste du public à participer.

Acekay, je sais que vous êtes un gros consommateur de riz, mais qu'en est-il de la nourriture allemande ?

Acekay : Chaque fois que nous allons quelque part, nous prenons un repas typiquement allemand, et tout convient parfaitement et se révèle vraiment nutritif. Je devine que le pays possède de très bons vers de terre (rires) et qu'ils vous donnent de la très bonne nourriture. Rien n'est compliqué, la nourriture est très simple, mais vous donne beaucoup d'énergie. L'eau pétillante est bonne, les pommes de terre sont délicieuses - je n'avais jamais pensé que des pommes de terre pouvaient être aussi énergétiques. Et la viande est bonne, parce qu'il y a beaucoup de prairies et que le bétail mange de la bonne herbe.

C'est pour cela que les Allemands sont si énergiques pendants les concerts...

Acekay : Ouais ! Et la bière, on fait le plein d'énergie avec !

Un message final pour vos fans, s'il vous plaît !

Acekay : Si vous désirez quelque chose, allez-y, foncez. Allez simplement de l'avant, envoyez tout balader et partez de zéro. Si vous désirez vraiment quelque chose, croyez en vous-même et vous pourrez le faire.

JaME remercie chaleureusement le groupe et l'organisateur "onkel booking", ainsi que Wanda Proft, qui nous a fourni les photos.
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