Chronique

SHANADOO - THE SYMBOL

02/01/2008 2008-01-02 12:00:00 JaME Auteur : Loic

SHANADOO - THE SYMBOL

Le nouvel album des quatre Japonaises expatriées. - 5,5/10

Album CD

The Symbol

SHANADOO

Deuxième album du girlsband SHANADOO, THE SYMBOL n'est pas un album des plus frais. Tout d'abord, comme pour le précédent, sorti à quelques jours près un an auparavant, la quasi-totalité des pistes consistent en des réadaptations de titres d'E-rotic, un des anciens groupes de David Brandes, le producteur allemand de nos quatre jeunes filles expatriées sur le vieux continent. De plus, nombre de chansons figurant sur cet album étaient déjà connues des fans, ayant été utilisées en guise de faces B - sans compter bien entendu les derniers singles en date du groupe.

L'album

Ainsi, parmi les quinze pistes de THE SYMBOL (dont trois remixes), seules six restent encore véritablement inédites pour les fans du groupe. Après une année en dents de scie question ventes, l'effort ne parait donc pas formidable. Fort heureusement, l'album se rattrape par son parti pris de s'éloigner progressivement du son de WELCOME TO TOKYO.

Tout d'abord, exit les arrangements pseudo-asiatiques ! Une conséquence du bide totale de la sortie japonaise de leur premier album chez Avex ? La nouvelle piste à suivre est en tout cas celle d'un son eurodance actuel, qui, pourrait-on dire, tente de mettre les chansons du groupe original E-rotic à la sauce vocal-trance pour radio généraliste. Quand E-rotic rencontre Cascada, en quelque sorte...
Oubliées également, les ballades du premier opus : on se contentera cette fois-ci uniquement de morceaux rythmés. Les parties rappées sont également plus rares, même si quelques rares morceaux y ont encore recours.
Enfin, même l'image que veut donner le groupe a récemment changé : à la couleur blanche qui dominait le design du premier opus succède le noir, et, désormais, nos quatre Japonaises se drapent de tenues en cuir, tendant d'adopter une image de badgirls de la dance (une sorte de paradoxe en soit, avouons-le).

Alors, réelle évolution ? N'exagérons rien et évoquons plutôt un glissement musical - fort agréable, au demeurant. Il faut dire que pour un premier coup d'essai, l'omniprésence de clichés musicaux passait, mais réitérer l'expérience aurait certainement conduit à l'indigestion. Si l'on occulte HYPNOTIZED, single totalement dans le style de WELCOME TO TOKYO, on se réjouira donc de ne retrouver de références asiatiques foireuses que dans certaines paroles cette fois-ci. Le son de ce nouvel opus se veut finalement plus sérieux, à l'image de sa première piste et aussi dernier single en date, l'intriguant THINK ABOUT.

Et si citais tout à l'heure Cascada, c'est à juste titre : HEART TO HEART par exemple louche clairement du côté de la blonde germanique, à tel point que cette dernière aurait presque pu s'approprier la piste. YOU ARE MY DAYDREAM, dans une moindre mesure, s'inspire aussi beaucoup de ces mélodies simples au synthé écrasant, qui s'accapare les moindres interludes instrumentaux.
La vocal-trance influence également d'autres morceaux, comme ONCE SHE GETS TIRED, à l'intro composée de nappes synthétiques. FROM TIME TO TIME use également de ces nappes, et utilise quelques emballées rythmiques toujours empruntés à la vocal-trance, tout en incorporant de petits sons étranges volés à la techno commerciale. Le tout n'est certes pas toujours bien géré, mais il est intéressant de remarquer ce changement si rapide de style.
Mais là où le bât blesse, c'est que la majorité des morceaux inédits semblent tout de même manquer d'efficacité, ce qui est très préjudiciable dans le domaine de la dance, qui se doit normalement d'accrocher dès les premières écoutes.

Quelques morceaux se détachent tout de même grâce à des mélodies qui restent plus en tête, notamment L.O.V.E. et GOTTA GET IT GROOVIN', remixes techno/dance des mêmes titres d'E-rotic, ou encore LOVER ON THE RUN, sonnant assez dub remix et proposant une plaisante ritournelle vocale.
Le plus intéressant reste cependant à chercher au sein des chansons déjà parues antérieurement, les singles en tête bien entendu. Ainsi, on se réjouira de la gaieté et de l'efficacité de la reprise du JAPANESE BOY d'Aneka, rare concession faite sur cet album aux arrangements soi-disant asiatiques.
FLY ME TO SHANGHAI, dévoilée au festival Ballermann Hits cet été, se révèle elle aussi toujours aussi accrocheuse, avec ses raps kitchs, son refrain simpliste et sa mélodie au synthé imparable. THINK ABOUT, dernier single en date qui ouvre cet album et rare composition originale pour SHANADOO, possède un fond surprenant, totalement à l'opposé de ce à quoi nous avait habitués le girlsband : le titre propose des choeurs masculins, une ambiance sombre et un synthé omniprésent, qui vole la place du véritable refrain vocal.

Les remixes bonus en fin d'album sont par contre totalement anecdotiques : les "extended versions" de JAPANESE BOY et THINK ABOUT se révèlent totalement inutiles, alourdissant l'album plus qu'autre chose, et le remix 2007 de King Kong s'entête lui à détruire tout ce qui attirait la sympathie du debut single des filles, pour n'en laisser qu'une piste poussive et, étonnamment, dépourvue d'une réelle énergie.

Le packaging et les bonus

Un livret en couleurs aux tons sombres, proposant quelques photos (les filles sont toujours maquillées à la truelle) et les paroles des chansons : on remarquera d'ailleurs que l'anglais est cette fois-ci bien plus présent que le japonais. En guise de bonus, outre les (insignifiants) remixes présents en fin d'album, une piste CD-ROM propose également deux clips : JAPANESE BOY, très coloré, où le girlsband propose des chorégraphies dans un Tokyo futuriste aux effets spéciaux un peu bas de gamme, et THINK ABOUT, ou l'apocalypse vu par SHANADOO, ce qui signifie momies sortant de terre, mystérieux prêtres en noir et symboles ésotériques ici et là. La qualité d'image reste acceptable pour de simples bonus vidéos sur une plage CD-ROM, qui a le mérite de ne pas rehausser le prix de l'album comme le ferait un DVD bonus.

Avis

Un album intéressant pour les personnes suivant les activités du girlsband, bien plus sérieux que le premier, bien produit et tourné cette fois-ci vers un mélange techno / eurodance / vocal trance en place et lieu de l'eurodance pure. On remarque même avec une certaine surprise des relents de mélancolie dans une majorité de chansons, apportant un cachet particulier. L'album dans son ensemble reste cependant quand même assez moyen, la faute à un manque d'efficacité sur une bonne moitié de pistes, tout juste rattrapées par des titres déjà connus auparavant, et une interprétation souvent assez pauvre vocalement. Quitte à poursuivre l'exploitation des chansons du groupe E-rotic, conseillons à leur producteur David Brandes de laisser de côté les titres de seconde zone et de piocher directement dans certaines de ses compositions certes plus connues, mais aussi bien meilleures, comme Max Don't Have Sex With Your Ex, Help Me Mr.Dick ou Sexual Madness.

Les +
+ Un ton musical nouveau pour le groupe.
+ Le quasi-abandon des arrangements pseudo-asiatiques.
+ Une bonne compilation des singles et de leurs faces B.
Les -
- Une bonne moitié de chansons peu accrocheuses.
- Des remixes bouche-trous insignifiants.
- Bien peu de contenu inédit.

Note : 5,5/10
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