Chronique

Chihiro Onitsuka - LAS VEGAS

11/01/2008 2008-01-11 12:00:00 JaME Auteur : FoX

Chihiro Onitsuka - LAS VEGAS

Le retour d'une grande après trois ans d'absence. - 7/10

Album CD + DVD

LAS VEGAS (Limited Edition)

Onitsuka Chihiro

Il y a cinq ans sortait l’album Sugar High. Durant les années séparant ce disque de Las Vegas, la chanteuse Chihiro Onitsuka aura tout connu, au point de faire figure de miraculée de l’industrie musicale. Après une opération des cordes vocales, de multiples changements de label et un silence radio de près de trois ans, l’artiste annonce à ses fans son retour.

Ceux-ci trépignent d’impatience, mais la qualité des deux singles précédant l’album laisse un sérieux doute sur la qualité de l’album.
Alors qu’en est-il de ce nouvel opus? Enième come-back avorté, ou retour en grâce digne des plus grands ?


Les dés sont jetés


Que pouvons-nous attendre d’un CD dont l’artiste lui-même dit qu’il n’est pas entièrement réussi ? Avec Chihiro Onitsuka, la réponse est simple : énormément!

En effet ces onze pistes paraissent trop courtes tant l’absence de la chanteuse fût longue et préjudiciable. Ses vocalises sont en effet à un niveau auquel peu de chanteuses peuvent s'élever, et durant son absence, trop peu ont eu le talent pour prétendre, ne serait-ce qu’un instant, pouvoir prendre sa place, ce qui a fait que son retour était attendu comme le messie par un grand nombre de fans.

Sa voix n’a, en effet, rien de commun avec celle de ses concurrentes dans la pop japonaise. Sa faculté à jouer des émotions sur un grand nombre de variations différentes, passant de l’aigüe au grave avec facilité, provoque un courant que peu de chanteuses peuvent se targuer de réussir à faire passer.

Même après une opération qui laisse des traces, la belle n’a pas perdu de son talent, et même si sa voix se fait moins puissante qu’auparavant (la montée du final sur Rou No Tsubasa en est la preuve), son timbre si particulier est toujours immédiatement reconnaissable.

Pourtant, on est loin d’être rassurés au début de l’album... En effet, celui-ci débute par Sweet Rosemary, ballade acoustique loin d’être la meilleure chanson écrite pour Chihiro... Alors certes, ce n’est pas une catastrophe, mais on attend énormément de ce retour discographique que l’on est déçus de ne rien ressentir à l’écoute de la chanson.

Heureusement que bad trip, malgré son chant en anglais très difficilement compréhensible (je vous l’ai déjà dit, pour écouter un groupe nippon chanter correctement dans la langue de Shakespeare, il faut se tourner vers Monkey Majik), relève le niveau. On retrouve cette alternance subite entre douceur et notes plus graves dans les vocalises de la douce chanteuse, et cela se confirme sur la piste suivante, qui s’avère elle aussi être d’une grande qualité, parvenant à toucher l’auditeur et faisant avec facilité passer de multiples émotions.

La musique de la demoiselle se vit, et c’est pour cela que c’est toujours un plaisir d’écouter les chansons de l’artiste, qui ne baisse pas en qualité, même après de multiples écoutes. Celle-ci ne fait aucun surplace et compose avant tout pour elle-même.

On ressent tout de même son envie de faire plaisir à ses fans, de rechercher le contact avec eux, tant on a l’impression qu’au travers de cet album, l’artiste se livre sur les évènements passés qui l’ont très fortement affectée.

On ne ressort pas indemne de trois années à enchainer les pires difficultés. Et on ne peut malheureusement qu’approuver l’artiste sur la déception de son album, tant certaines chansons sont d’un niveau auquel ne nous avait pas habitués la chanteuse.

Ainsi, certaines chansons telles que Rainman ou Angelina sont
carrément en trop dans l’album, qui aurait peut être gagné à être un poil plus
court (même si 51 minutes, ce n’est pas beaucoup). Bizarrement, celles-ci sont situées en fin d’album, comme pour condenser le meilleur sur le début de celui-ci.

Néanmoins, l’évolution de l’artiste est notable : sur A Horse And Queen, elle s’essaie avec brio au pop rock empli de cuivre, bien loin des ballades qui ont fait son succès, dans une chanson vraiment réussie.

Everyhome, que l’on connaissait déjà en single, clôt l’album.
On aura déjà pu dire pas mal de choses sur cette chanson, et bien, celui-ci n'a pas bougé d'un iota depuis sa sortie en single. Malgré que la chanteuse a ici bien du mal à retrouver sa puissance vocale d’antan, ce défaut procure à la musique une dimension touchante, qui fait de cette chanson une des plus réussies de l'album, et une de ses plus émotionnelle.

Au final, on ne pourra être totalement satisfaits de cette nouvelle sortie de Chihiro Onitsuka.
Mais Las Vegas est porteur d’énormes espoirs pour la suite de la carrière de cette chanteuse qui n’a, rappelons le, que 27 ans.
L’album comporte ainsi de fabuleux morceaux, mais entourés d’autres qui, peut-être, ont été écrits trop rapidement. Même sans retrouver la plénitude de ses capacités d’antan, la belle demoiselle devrait encore avoir de beaux jours devant elle, de quoi réussir à se refaire un public et à retrouver un succès qui n’aurait jamais dû la quitter.

7/10
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