La tracklist laissait présager le pire... Rebirth, ou la chronique d'une poubelle annoncée.
Petite leçon de Marketing
Qu'ils sont malins chez Avex, avec leurs dents rayant allègrement le parquet : "Chouette, Luna Sea se reforme ! Sortons un album cover pour profiter de l'aubaine !". Lorsque l'on sait qu'aucune sortie n'était prévue du coté des cinq de Kanagawa, assurant à Avex des ventes faramineuses sur le dos du fan nostalgique sautant sur le moindre produit estampillé Luna Sea comme la vérole sur le bas clergé, l'occasion semblait trop belle pour être loupée. Le résultat est aussi épouvantable que prévisible...
Un véritable musée des horreurs
On pourrait presque applaudir Merry pour cette tentative de détournement de Precious..., qui traine plus de la patte qu'il n'inspire le respect. On pourrait presque absoudre MUCC, qui pourtant ne fait que copier collégialement Déjà Vu note pour note (le minimum syndical) sans aucune audace. On pourrait... Car en réalité, cette album censé rendre hommage à la légende Luna Sea tient plus du musée des horreurs que du monument, faisant tout de même passer ces deux chansons pour des canons du genre !
Non, M. Yusuke, vos death-voices disgracieuses ne sont pas les bienvenues, aussi peu que ces grossières powerchords transformant Rosier en un vulgaire et bancale morceau nu-metal. Et vous, mademoiselle Tamaki, votre remix 'Riffs de Storm pour djeuns et electro, digne des tubes de Corona, réussie l'exploit de s'en sortir comme ce qui se fait de plus mauvais dans le genre. En parlant d'exploit, pour ce qui est de I for You, on appuiera rapidement sur la touche "Suivant" : cette version est plus mauvaise encore que l'originale, avec son piano sirupeux et son chant insupportablement convenu. Et Marty Friedman ? Oh... il n'est plus le même depuis qu'il est parti pour le Japon. Quant à la version LM.C de In my dream (with shiver) : un appel à l'homicide pour tout fan qui se respecte ; on atteint là le sommet du ridicule, suivi de près par Sid et son chanteur démontrant, à sa manière, que la course à pied et le chant sont définitivement incompatibles. A cela, n'oubliez pas d'ajouter pour obtenir le meilleur du pire Love Song et End of Sorrow, toutes deux ennuyeuses comme un jour de pluie. Le coup de grâce ? Moon, littéralement massacrée par Masami Tsuchiya et sa voix de crooner en carton.
Mais si cet album semble si mauvais, pourquoi ce 3/10 ? La raison tient en un nom : Abingdon Boys Scool. S'imposant comme le messie en sauvant ce Rebirth du lancement sur orbite grâce à son Sweetest Coma Again étonnant et rafraichissant, ABS confirme qu'il est un groupe sur lequel il faudra compter dans le futur.
Avis
Fans de Luna Sea comme nouveaux venus, passez votre chemin. Cet objet est à fuir comme la peste. Bien sûr, si vous avez l'occasion de pouvoir écouter les reprises de Abingdon Boys School, Merry ou MUCC, l'aventure est toujours à tenter, mais sachez que la curiosité est un défaut qui se paie cher pour ceux qui voudraient obtenir ce fameux cover album.
