Retour sur le premier concert de girugamesh en France.
Après s’être attaqué aux Etats-Unis et à l’Allemagne en 2007, girugamesh se lance dans une tournée 2008 en Europe. Les deux albums du groupe bénéficient d’ores et déjà d’une édition européenne, le dernier comportant même des titres supplémentaires par rapport à la version originale.
Le premier concert de girugamesh en France, le 27 janvier à La Locomotive (Paris), a des airs de live à la japonaise vu l’horaire, à savoir 17h. Néanmoins, la venue du groupe rassemble un public bien plus nombreux que ce que l’on aurait pu imaginer. Des fans, mais aussi des personnes venues par curiosité, remplissent la salle à tel point que l’on se retrouve vite à l’étroit. De la fosse jusqu’aux escaliers, tous les recoins sont pris d’assaut. Et c’est avec une excitation non dissimulée que le public attend le début du concert.
Après une courte intro, le groupe entre sur scène, sous les acclamations du public. Les membres sont, comme à leur habitude, vêtus de costumes noirs. girugamesh est facilement reconnaissable, son look changeant peu.
Le concert démarre avec des titres du dernier album, tels que patchwork et Vermillion. D’entrée de jeu, tout le monde se déchaîne au son du groupe. Vient alors Shadan, une des chansons phares du premier album. Le groupe enchaîne ainsi nouveaux et anciens titres, à la grande joie du public.
De son côté, le groupe n’est pas en reste, visiblement content d’être là. Les membres se réunissent à plusieurs reprises autour de la batterie de Яyo, partageant ce moment de complicité. Dans le même esprit, ShuU et Nii se font aussi un duo, face-à-face.
ShuU est particulièrement déchaîné, ne tenant absolument pas en place. Il captive l’attention et fait participer le public. Il assure les choeurs tandis que Nii se concentre sur son jeu. La frappe de Яyo est rapide et puissante même si elle est très vite interrompue par un problème technique. Qu’à cela ne tienne, le concert reprend de plus belle.
Bien que le groupe n’est pas particulièrement communicatif (ça se résume à « Are you ready to go fucking crazy ?! » et à « I want to see circle pits ! » de la part de Satoshi), il entre en communion avec le public qui chante sur Owari to mirai.
Après que Nii et ShuU aient changé d’instrument, le concert entre dans sa deuxième partie. Celle-ci est introduite par un interlude qui n’est autre que le thème de Mission Impossible, ce qui détonne bien de ce qu’on a pu entendre jusque-là. Et c’est avec le sourire que le concert reprend son cours.
Le jeu de scène de Satoshi est à l’image du groupe, sobre mais efficace. A la fois dynamique et transmettant ses émotions pendant les chansons plus calmes, il ne s’embarrasse pas de futilités. Malheureusement, sa voix est par moment inaudible, du fait de la sono. Il remarque lui-même un problème avec son micro qui semble être aussitôt réglé. Il peut alors se lâcher sur Jarring fly, autre titre bien connu du premier album.
Le concert touche doucement à sa fin avec shining et surtout Kowareteiku sekai. Seulement, cette dernière, qui aurait pu être un moment fort, est gâchée par des sifflements et autres flashs d’appareils photo alors qu’une ambiance est créée en plongeant la salle dans le noir avec seulement une lumière bleue sur scène. A la fin de la chanson, Satoshi quitte bien rapidement la scène, ce qui met en doute la possibilité d’un rappel...
Toutefois, le groupe finit par répondre à l’appel du public et revient le temps d’une seule chanson, Kaisen sengen. Cette fois, c’est bel et bien terminé. Des acclamations se font entendre, ShuU en arrachant même les cordes de sa basse, qu’il a assénée de coups de poing à plusieurs reprises pendant le concert. Et contre toute attente, Satoshi se jette dans la foule ! Tout le monde n’en revient pas, c’est l’euphorie ! Un membre du staff accoure pour le faire remonter sur scène. ShuU se jette à son tour, suivi de Яyo, pour finir avec une récidive de ShuU. Remonté sur scène, Яyo arbore un grand sourire, et c’est ainsi que le groupe nous quitte pour rejoindre les coulisses. Le public, lui, se dirige vers la sortie, achetant au passage CDs et autres goodies tout en partageant leurs impressions à chaud.
Pour son premier concert en France, girugamesh a su à la fois faire plaisir à ses fans, mais aussi à faire bonne impression à certains qui les découvraient peut-être pour la première fois. Ce sont plus de 750 personnes qui ont assisté au concert, à headbanguer et à pogoter dans une sacrée ambiance. Satoshi, ShuU, Nii et Яyo peuvent être contents de leurs prestations. Et c’est sans aucun doute que nombreux sont ceux qui s’impatientent déjà de les voir revenir, dans une plus grande salle cette fois-ci.
Photographies par Philippe Hayot.
