Chronique

Dragon Ash - Mustang!

12/08/2008 2008-08-12 12:00:00 JaME Auteur : Jerriel

Dragon Ash - Mustang!

Let's go rock ! - 8/10

Album CD

Mustang!

Dragon Ash

Après la sortie d'un single très rock en octobre 1997, Rainy day and day, le premier album de Dragon Ash intitulé Mustang ! se retrouve très vite dans les bacs. Le groupe nous gratifie une nouvelle fois des éléments qui avaient caractérisé la musique de ses deux précédents mini-albums : punk virulent, balades au ton désenchanté et rock funky. Mais cette fois, le tout se trouve bien arrosé de guitares grasses aux riffs blues poisseux et qui tâchent. Pas de doute, Mustang ! porte bien son nom. Cette fois, Dragon Ash nous suscite des images de guitares vintage, mais aussi de l'Ouest sauvage et de ses étendues désertiques, traversées par de vieux cow-boys à la peau tannée. Alors ramassez votre Stetson, enfilez vos bottes crottées et enfournez-vous une bonne dose de chique avant de venir écouter les complaintes de Kenji et sa bande.

L'album s'ouvre justement sur One way et son intro de guitare noisy dégoulinante. Le chant de Kenji Furuya est mixé bien en arrière de l'instrumentation et voilé, comme s'il avait du mal à pousser une voix enrouée et fatiguée, venue des tréfonds d'une gorge séchée par de longues années de labeur sous le soleil. Les bluesmen texans de ZZ Top ne semblent pas très loin. Le deuxième titre, Rainy day and day, continue sur la lancée et nous enfonce toujours plus loin dans ce rock tout à la fois énergique et éraillé. Puis vient Cowboy Fuck ! et sa guitare folk aux cordes frottées avec entrain, tandis qu’une batterie nonchalante nous entraîne sur des chemins cahoteux et poussiéreux.

La suite sera également constituée de titres funky à la basse ronronnante et agrémentés d'un chant flegmatique presque parlé, donnant pour résultat une sorte de fusion rock-funk-rap assez originale (Baby girl was born et Siva (N.J. Mix)) ou de véritables perles de mélancolie, au chant clair et traînant, tandis que résonnent quelques riffs de guitare lourds et entêtants (Where where where, Generation mind, ou les sublimes Maximum of life et River).

Les trois garçons n'en restent pas là, et (déjà) dans une certaine quête de diversité des sonorités, ils incluent quelques violons lancinants au titre My friend, ou encore - fait très curieux, car ce sera la seule incursion du groupe dans le domaine de l'électro cheap - ce qu’il semble être un bon vieil orgue Bontempi des familles à la magnifique chanson Sunday, qui s’insère toutefois parfaitement au reste de l'album. Pour finir, quelques scratches et samples de guitares déformés font très timidement leur apparition sur certains titres ; ce qui est loin d'être anecdotique compte tenu de la voie que prendra le groupe peu de temps après.

Avec ce disque, Dragon Ash fait la synthèse de ses deux précédents mini-albums tout en continuant à explorer d’autres formes musicales, qui prendront une part de plus en plus importante dans la suite de sa discographie. Mustang ! clôt ainsi en apogée la période la plus rock du groupe, qui, bien que courte, est exceptionnellement riche et maîtrisée de bout en bout.

Les amateurs de rock qui rechignent à écouter Dragon Ash en le taxant de groupe de hip-hop (ce qui est de toute façon une grossière erreur !) feraient bien de prêter une oreille, sinon attentive, au moins curieuse, à cette partie de sa discographie. Ils risquent d’être bien étonnés et de réviser leur jugement sur l'un des groupes les plus talentueux et essentiels de la musique populaire nippone.

Note : 8/10
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