Interview

Interview avec Unshin à Athènes

17/09/2008 2008-09-17 12:00:00 JaME Auteur : d Traducteur : Amelitha

Interview avec Unshin à Athènes

Le 4 juin, JaME s'est entretenu avec le tout nouveau groupe Unshin, après sa prestation au Schoolwave Festival.


© Unshin
A Athènes, nous avons rencontré Unshin, un très récent groupe, certes britannique, mais à l'aura fortement japonaise. Entre le nombre de personnes interviewées passant de trois à six, un problème technique, de curieuses lunettes en forme de coeur, ou encore une soudaine averse en plein été alors qu'il est d'ordinaire très sec à Athènes, cette interview a été une expérience mémorable. En nous donnant un aperçu de son univers expérimental, aux sonorités particulièrement originales et aux paroles sincères, Unshin nous a donné un avant-goût de ce que donnera son premier album, Waltz for Broken Dolls, qui sortira en 2009.

Cela nous fait vraiment plaisir de vous rencontrer. Merci de nous accorder de votre temps ! J'espère que vous appréciez votre voyage en Grèce, malgré le temps qu'il fait... Pouvez-vous vous présenter ?

Henry : Je m'appele Henry Readhead. Je suis bassiste.
Yupo : Bonjour, je suis Yupo. Je... fais les extras. (rires) Je joue de la guitare et du clavier.
Meg : Je suis Meg. Je chante et je joue du koto.
Tobee : Je suis le guitariste, Tobee.
Thijs : Bonjour, je suis le batteur, Thijs.
Sing : Bonjour, moi c'est Sing, et je joue du clavier.

Alors... Comment vous êtes-vous rencontrés ? Il doit y avoir une histoire intéressante derrière tout ça...

Sing : C'est dû à la malchance ! (tout le monde éclate de rire)
Henry : Ah, merci...
Thijs : En fait, c'est une longue histoire.
Henry : Meg est venue à mon studio avec des paroles - une des premières pistes de Waltz for Broken Dolls - et j'ai commencé à réfléchir à des idées. Ensuite, Thijs est lui aussi venu avec plein d'idées, alors nous avons commencé à composer des chansons.

Alors, il n'y avait que vous trois au début.

Henry : Nous avons écrit et créé l'album tous les trois. Sing a été le suivant à nous rejoindre.
Sing : Ah... Pourquoi ? (rires)
Henry : Oui, pourquoi ? (rires) Ensuite, nous avons commencé à joué l'album en live, puis Tobee est entré dans le groupe, et Yupo à la fin de l'année.

Cela s'est passé après que vous ayez fini d'enregistrer l'album ?

Henry : Oui, mais nous sommes actuellement en train de le réenregistrer. En fait, Tobee a déjà participé à la première version de l'album.

Si je ne me trompe pas, Meg écrit les paroles, et vous autres, vous composez la musique, n'est-ce pas ?

Thijs : En fait, nous (Henry, Meg et Thijs) apportons nos idées, et nous les mettons en commun.
Meg : On combine nos idées.
Thijs : Oui. Et ensuite, Tobee et Yupo ajoutent le sel et le poivre. (il les montre du doigt et les taquine)

C'est intéressant. Waltz for Broken Dolls est un album conceptuel. Pouvez-vous nous expliquer brièvement son concept ?

Meg : L'histoire ? Ca parle d'une jeune Japonaise qui évolue dans la société japonaise. Vous savez, les écoles japonaises sont très strictes, vous devez vraiment beaucoup étudier pour entrer dans une bonne école, et travailler d'autant plus dur pour obtenir un emploi dans une bonne entreprise afin de gagner beaucoup d'argent. Les gens pensent que c'est ce qu'il faut faire pour être heureux. Mais la jeune fille découvre que ce n'est pas le cas. Elle veut être elle-même, écouter de la musique.

Les paroles sont relativement mélancoliques, alors que la musique est, par moments, particulièrement joyeuse. Est-ce qu'il y a une certaine ambiance que vous vouliez créer ?

Meg : Le début est plus... sombre, parce que le personnage principal, la fille, est un peu triste. A cause de ses amis, ses professeurs, sa famille, son petit ami...

Ces paroles ne sont-elles pas autobiographiques quelque part ?

Meg : Moi ?! Je ne sais pas ! (rires) Ce n'est pas tout à fait moi. J'ai vécu au Japon jusqu'à l'âge de douze ans, puis je suis venue en Angleterre. J'ai eu de la chance, parce que si j'étais restée au Japon, j'aurai été cette fille.

Alors, le fait d'être partie pour l'Angleterre donne une tournure optimiste à l'histoire ?

Meg : Je pense que oui.

Quelle est la signification du nom de votre groupe, "Unshin" ? En fait, nous avons quelques théories...(rires)

Meg : C'est un mot compliqué !
Thijs : Ca vient de Meg, qui joue du koto. Quand vous en jouez depuis plusieurs années, on vous donne un nom de professionnel. "Unshin" est composé de deux parties. (se tourne vers Meg) Corrige-moi si je me trompe. "Un" est le nom de professionnel de son professeur de koto, et "shin" vient d'une diseuse de bonne aventure.
Meg : Oui, parce que quand vous choisissez un nom, vous voulez être sûr qu'il ne vous porte pas malheur. Alors on va chez une diseuse de bonne aventure, et on demande "A votre avis, quel nom devrais-je choisir ?". "Un" veut dire "nuage", et "shin" signifie "coeur". J'ai associé le coeur au nom de mon professeur pour que cela me porte bonheur. Alors, "Unshin" signifie "le coeur d'un nuage".

J'espère que cela vous portera effectivement bonheur. Votre groupe est assez unique...

Meg : Oui...
Henry : Ah oui ? (tout le monde se met à rire)

Mais n'étiez-vous pas inquiets, dans la mesure où vous habitez au Royaume-Uni mais que vous chantez en japonais ?

Henry : Je pense que c'était particulièrement difficile, parce que là où nous sommes, la culture japonaise n'est pas très connue. Mais je pense qu'en même temps, l'influence que Thijs et moi-même avons apportée à notre musique, les dynamiques de l'album, est intéressante.
Thijs : Je pense que c'est parce que nous avons des univers musicaux très différents.

Avant de faire partie d'Unshin, à quelle scène musicale apparteniez-vous ?

Thijs : J'ai fait un peu de tout. J'ai commencé par la musique classique, alors...
Henry : J'ai commencé par jouer de la batterie et de la basse. J'ai été DJ aussi. Ensuite, j'ai fait du hip-hop et du scratch.

Vous utilisez des paroles en japonais pour décrire des aspects de la culture japonaise. Naturellement, on peut se demander si vous connaissiez la scène musicale japonaise avant de créer le groupe, et si cela vous a influencés ou bien pas du tout ? Votre musique est radicalement différente de celle des groupes influencés par le J-Rock.

Henry : En fait, nos principales influences sont des artistes telles que Shéna Ringö et Cocco.
Meg : Ce sont mes artistes préférées...
Henry : Je pense qu'elles ne sont pas forcément J-Rock. Elles mixent différents styles et n'ont pas peur d'essayer de faire autre chose. IElles changent beaucoup.

Oui, et il en est de même pour vous, vous ne vous limitez pas à un seul genre. Est-ce qu'il y a un style en particulier que vous essayez de créer ?

Thijs : On a fait un mélange...
Meg : Mais c'est à cause de l'histoire. Nous devions faire en sorte que les différentes pistes correspondent à l'histoire.

Qu'est-ce qui vient en premier, la musique ou les paroles ?

Meg : Des fois, ils ont composé la musique en premier, et il est arrivé que ça en soit resté là, parce que je n'ai pas pu écrire par rapport à leur musique...
Thijs : Désolé. (rires)

Allez, un peu de patriotisme ! Que pensez-vous de la Grèce ? (rires) Avez-vous eu l'occasion de vous promener un peu à Athènes ?

Thijs : Nous allons le faire !
(ils font semblant de se disputer au sujet de ce qu'ils iront voir)
Meg : Ah, nous avons déjà vu ces personnes...
Henry : Oui, sur la place Syntagma, avec leur drôle de démarche !

Ah oui, les tsoliades ! Chaque culture doit avoir ce genre... d'attractions touristiques. (rires)

Henry : Tout à fait ! Je trouve que les Grecs sont très sympa, vraiment. Ils aiment bien s'amuser.

Vous venez de jouer au Schoolwave Festival. Quelles ont été vos impressions ?

Henry : D'une manière générale ?
Meg : C'était dingue ! (tout le monde éclate de rire)

Eh bien, comme vous le savez certainement, à la base, Schoolwave a été créé pour que les étudiants et les adolescents puissent jouer leur musique, mais cela a pris plus d'ampleur au fil du temps. Désormais, c'est l'occasion pour le public d'écouter des choses totalement différentes.

Henry : C'est un mélange des cultures, n'est-ce pas ? Je trouve que c'est vraiment bien ce qu'ils font. L'entrée est gratuite et ils traitent les groupes comme des professionnels. La plupart des groupes n'étaient pas des professionnels, mais j'ai apprécié le fait que leur son, lui, l'était. Et quand on les regarde... Je trouve que c'est fantastique, et je pense que le public aussi.

Je vois... Et qu'en est-il de vos visuels ? Vous avez mis des photos intéressantes sur votre site. Est-ce qu'il y a un thème particulier derrière vos images et vos vidéos ?

(ils se mettent soudainement à rire)
Henry : Un thème ? Bien sûr ! C'est Sing qui prend les photo...
Sing : C'est la malchance qui fait ça !
Meg : Des fois, elle prend des photo quand on est sur scène.

C'est ce qu'on appelle être multi-tâches ! Et sinon, que pensez-vous d'Ordre de Ciel

Henry : Oh !
Meg : Vraiment cool !
Henry : Tout à fait !
Meg : Vous savez, je ne m'attendais pas à entendre du J-Rock en Grèce...
Yupo : J'ai adoré du début à la fin !
Henry : (en regardant Yupo) Et s'il avait eu sa guitare, il aurait fait une reprise de miyavi...
Thijs : En fait, il est J-Rock...

Alors, Unshin est le seul groue avec ce petit brin de J-Rock...

Henry : Ce petit brin de J-Rock taiwanais !
(tout le monde éclate de rire)

Oui, vous êtes pleins de surprises ! (rires) Et pour finir, avez-vous un message pour nos lecteurs ?

Henry : Je dirai, tenez-vous prêts, et... (pause)

Vous êtes en train de composer de nouveaux morceaux, n'est-ce pas ?

Henry : Oui, nous allons finaliser l'album et nous voulons nous assurer que tout le monde ira l'acheter.
Tous : Oui ! (rires)
Sing : (fait semblant de montrer les lecteurs du doigt) Achetez l'album !
Henry : Aussi, venez nous rendre visite sur notre MySpace. Nous le consultons régulièrement, et nous voulons savoir ce que les gens pensent de nous et leurs idées.

Merci de nous avoir accordé un peu de votre temps ! J'espère que votre venue en Grèce vous a plue.

Unshin : Bien sûr. Merci à vous.


JaME tient à remercier tout particulièrement Ordre de Ciel pour avoir rendue cette interview possible, ainsi que Speedgrapher et Unshin pour les photo.

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