Chronique

DIR EN GREY - GLASS SKIN

27/09/2008 2008-09-27 12:00:00 JaME Auteur : FoX

DIR EN GREY - GLASS SKIN

Surprise, cohérence et prise de risque. Note : 8/10


© Free Will - Dir en grey
Qui attendait un tel revirement de la part de DIR EN GREY ? Personne à vrai dire, ne pouvait prévoir, après un THE MARROW OF A BONE ultra violent, qui n'aura qu'à moitié satisfait le groupe, un tel retour en avant. Après un DOZING GREEN tout simplement sublime, que l'on sent proche de l'aboutissement musical que recherche la formation, entre violence, noirceur et mélodie, ce GLASS SKIN, second prélude à un UROBOROS qui s'annonce grandiose, enfonce le pieu d'un grand coup de marteau au plus profond du coeur.


QUAND SONNE LE GLAS(S)


Evasion, ligne fuyante d'un passé musical incertain vers un futur duquel on ne sait rien ; GLASS SKIN, c'est tout cela. DIR EN GREY continuent encore et toujours de tracer leur route, de composer leur musique comme ils l'entendent, sans se soucier de leurs fans, qu'ils soient américains, japonais ou européens. On aurait pu s'attendre à des compositions dans la continuité de leurs deux précédents albums, une orientation plus metal de leur son (que veut dire le terme occidentalisation, rien en fait !), bien au contraire, la chanson éponyme s'avère un morceau d'une grande mélancolie.

Morceau très lent, très lourd, le clip est en parfait accord avec la mélodie. La brume s'entoure autour du chant d'un Kyo très largement mis en avant sur des guitares créant un fond sonore très pesant. La linéarité du tempo surprend, interpelle et c'est pourtant ce qui fait sa grande force. On ne sort pas, on n'évolue pas en dehors d'une ambiance très lourde et il n'y a pas d'envolées qui donnent une consistance plus puissante à la composition. Le morceau se retient d'un bloc et non pas par couplet ou refrain, et c'est à la fois sa plus grande force et et son plus gros défaut. On ne sait pas sur quel pied danser et le morceau apostrophe, questionne, déroute et frappe à des endroits oubliés depuis longtemps par DIR EN GREY, le coeur et l'âme.

Là où THE MARROW OF A BONE paraissait être un exutoire à la haine et la violence, les deux derniers singles mettent en exergue la tristesse, et la noirceur d'un monde par l'utilisation plus pesante des notes. Car le tempo a baissé mais ce n'est pas pour autant que tout est joyeux, bien au contraire. Ce n'est pas demain la veille que la bande à Toshiya proposera du L.MC... et c'est tant mieux ! La reprise d'UNDECIDED en acoustique le prouve, Kyo a retrouvé sa voix, et les musiciens ont enfin compris qu'avoir la maladie de Parkinson sur un manche ne suffisait pas à faire une bonne musique. On se laisse porter, emporter par les guitares d'un DIR EN GREY qui, s'il ne s'est assagi, a appris à se canaliser. La version live de Ryojoku no ame est par contre anecdotique, mais prouve que le gros des problèmes vocaux du chanteur est désormais derrière lui.

L'autre gros morceau du single avec GLASS SKIN n'est autre que la reprise acoustique d'AGITATED SCREAMS OF MAGGOTS. Osée, risquée et téméraire, la version ne pourra plaire à tout le monde, c'est certain. Il reste que DIR EN GREY, là encore, tente comme peu de groupes se risqueraient à le faire. Longue plainte de Kyo qui trois minutes durant, crie, hurle, évacue toute la rage de son être derrière un piano qui rend le morceau profondément différent de l'original tant et si bien que l'on ne reconnaît la mélodie... Qui s'avère ici bien supérieure à la première version.


Si l'on m'avait dit que je ferais une chronique positive du dernier single de DIR EN GREY il y a un an, j'aurais ris au nez à la personne me le prédisant. Mais depuis, beaucoup de choses ont changés. D'abord DOZING GREEN, puis maintenant GLASS SKIN. Véritable réussite lourde et pesante, le disque prouve que DIR EN GREY est une formation sans aucune concession. Que l'on aime ou pas, à l'écoute de ce disque, ils s'en tapent et c'est le majeur pointé en avant qu'ils se risquent à évoluer encore et toujours. Ce nouveau single laisse présager le meilleur pour UROBOROS, avec sa mélodie profonde et puissante, où la mélancolie pleure par tous les pores d'un chant d'une qualité qui n'avait été vue dans le groupe depuis bien longtemps et d'une mélodie magnifique. Vivement novembre !
PUBLICITÉ

Artistes liés

Sorties liées

Single CD 2008-09-10 2008-09-10
DIR EN GREY
PUBLICITÉ