Bonjour. Pouvez-vous s'il vous plaît vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore ?
ESIE : Bonjour, je suis ESIE, chanteuse et mannequin.
Vous avez jusqu'à aujourd'hui effectué deux dates en France, au Printemps de Bourges et à la Tokyo Tendance. Quelles ont été vos impressions ?
ESIE : J'ai eu quelques petits problèmes au sujet du matériel dont j'avais besoin, mais le live en lui-même s'est quand même bien passé. Je peux également dire que le public français se montre bien plus réceptif que le public japonais, d'ordinaire calme.
Y a-t-il des artistes que vous avez découvert et apprécié au Printemps de Bourges ?
ESIE : J'avais un pass pour pouvoir assister aux différents concerts du festival, mais je n'ai malheureusement pas eu le temps d'en profiter (rires).
Parlons de vos débuts. Quand et comment avez-vous décidé de vous lancer dans la musique ?
ESIE : J'ai décidé de faire de la musique il y a environ un an et demi. Mais je ne savais pas encore à l'époque si ça allait vraiment être une décision sérieuse.
Qu'est-ce que vous écoutiez adolescente ? Plus globalement, quel genre de petite fille étiez-vous ?
ESIE : J'écoutais plutôt de la musique classique, car je faisais partie d'une chorale au lycée. Je m'intéressais aussi à quelques groupes de rock. Ensuite, vers l'âge de 17-18 ans, j'ai eu plutôt tendance à rester chez moi, et à découvrir différents styles de musique via Internet et Myspace, comme l'electro ou la techno.
Avez-vous des influences particulières ?
ESIE : Pas de manière consciente. On m'a déjà dit que mon style se rapprochait de celui de Nina Hagen, bien que je ne la connaissais pas jusqu'à récemment. Sinon, j'aime beaucoup le compositeur japonais Akira Miyoshi.
Vous avez donc, il y a peu, découvert Nina Hagen. Pensez-vous que son style vous corresponde ?
ESIE : Pas spécialement (rires). Mais je pense que c'est une personnalité très forte, avec une grande présence sur scène.
Vos premiers concerts se sont semble-t-il déroulé au sein de la formation Desire Note. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
ESIE : Tout a commencé sur le site Internet Mixi (ndlr : réseau social populaire au Japon, équivalent à Facebook). Le compositeur actuel de mes chansons, Yoshimi Hishida, avait eu l'idée de monter un groupe electro avec une chanteuse et un joueur de biwa, un instrument de musique traditionnelle japonaise. Nous nous sommes rencontrés via Mixi, par hasard, et avons formé à trois le groupe Desire Note. Nous avons joué durant quatre mois, avant que le musicien en charge du biwa ne décide de nous quitter. Nous avons par la suite longtemps discuté à propos du futur de la formation. De là est finalement né le projet solo ESIE. Je suis au chant, tandis que Yoshimi, en retrait, compose mes morceaux.
Y a-t-il un sens particulier à ce nom, ESIE ?
ESIE : Cela vient du mot "poésie".
A deux, comment se déroule la composition et l'écriture de vos morceaux ?
ESIE : D'ordinaire, c'est Yoshimi qui compose la base des morceaux . Il me les fait écouter, et j'écris ensuite mes textes en japonais qu'il traduit en anglais. J'élabore le chant, puis nous restructurons et finalisons le tout ensemble.
Le personnage d'ESIE et le monde de la musique electro-indus dans lequel vous évoluez tranche radicalement avec l'image du modèle Momoko (ndlr : véritable nom de l'artiste), présent sur les pages du magazine Non-No par exemple. Comment un tel changement a-t-il pu s'opérer ?
ESIE : A l'époque de Non-No, je devais suivre la direction artistique du magazine. Je n'avais donc pas beaucoup de liberté pour m'exprimer. Maintenant avec ESIE je bénéficie de nouveaux moyens et plus d'importance est accordée à mes choix.
Dans laquelle de ces images, celle du modèle ou de la chanteuse, vous retrouvez-vous le plus ?
ESIE : Je ne sais pas. Peut-être entre les deux (rires).
ESIE renvoie l'image d'une femme dominatrice, dont les paroles explorent principalement les thèmes du corps et de la chair. Doit-on y voir quelque chose comme le rejet de la société traditionaliste japonaise ou une apologie de l'individualisme ?
ESIE : J'écris mes textes à partir des expériences de la vie quotidienne. Par conséquent, peut-être y a-t-il un lien avec le modèle sociétaire japonais. Mais je ne pense pas forcément à délivrer de message particulier.
Votre répertoire contient un curieux titre chanté en français, Bouffe ta baguette. D'où cela vient-il ? Qui en a écrit les paroles ?
ESIE : Yoshimi a un ami Français, un artiste du nom de Xerak, qui lui aussi chante et compose de l'electro plutôt sombre. Il est marié à une Japonaise, et vient une fois par an au Japon. La dernière fois, il est passé par notre studio et a enregistré quelques vocaux improvisés, dont ce titre, Bouffe ta baguette. Yoshimi a samplé ces voix et a écrit la suite des paroles, que j'ai chantées. Ce morceau est donc une collaboration à trois, avec Xerak.
Vous entretenez un lien particulier avec notre pays. Cela vient-il principalement de l'influence de Yoshimi Hishida qui travaille avec différents labels et artistes Français, ou bien d'un certain attrait personnel pour la France ?
ESIE : Il y a un peu des deux. Il est vrai que Yoshimi côtoie de nombreux artistes français et a eu une certaine influence quant à ce choix de venir jouer en France. J'ai moi-même beaucoup d'amis français à Tôkyô, et d'une manière générale, je m'intéresse également à ce pays pour la mode.
C'est la première fois que vous venez en France ?
ESIE : Oui, tout à fait.
Si vous en avez le temps, qu'est-ce que vous aimeriez faire ou voir ici ?
ESIE : J'aimerais bien faire du shopping (rires). J'ai quand même pu visiter les cathédrales de Notre-Dame et de Bourges, c'était sublime.
Quels sont vos futurs projets ?
ESIE : Je vais sortir un album au mois de décembre.
Hormis la France et le Japon, prévoyez-vous de vous produire dans d'autres pays ?
ESIE : Rien n'est encore concrétisé mais je souhaiterais faire d'autres concerts en Europe, à Berlin par exemple, ou aux Etats-Unis.
Avez-vous des rêves ou des ambitions à plus long terme ?
ESIE : Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment (rires).
Nous pouvons espérer de grosses surprises ?
ESIE : Je vous laisse imaginer (rires).
Avez-vous un dernier message à adresser à nos lecteurs ?
ESIE : Merci à vous pour votre soutien et pour cette interview qui permettra à vos lecteurs de me découvrir. Si possible, essayez de suivre mon actualité dans le futur.
JaME tient à remercier ESIE, Yoshimi Hishida, et JMusic Live pour avoir rendu cette interview possible.