Live Report

La philosophie de BRAHMAN : Court mais intense !

29/08/2009 2009-08-29 22:00:00 JaME Auteur : Aurore

La philosophie de BRAHMAN : Court mais intense !

Retour sur le concert ouvrant la tournée ETERNAL RECURRENCE du groupe.


© TSUKASA MIYOSHI
Après avoir sorti ETERNAL RECURRENCE, un album contenant les versions réenregistrées de quelques chansons présentes sur les précédents albums du quatuor, le groupe s'embarque sur une tournée promotionnelle, ETERNAL RECURRENCE tour, démarrant au Yokohama BAY HALL le 10 juin. JaME était présent pour le concert exceptionnel du groupe qui avait marqué les esprits lors de son passage en France en 2005 grâce à une performance scénique puissante.

Ce 10 juin, c'est un millier de personnes qui se pressent pour assister à ce concert sold out très rapidement, comme la plupart des dates de cette tournée. Des t-shirt à l'effigie de BRAHMAN ou d'autres groupes dans cette mouvance, comme ENVY, sur les épaules, jeans et basket confortables : au premier coup d'œil aucun doute que ce concert va bouger. L'air est déjà lourd et chaud à l'extérieur, et connaissant la musique du groupe, la température risque fort d'augmenter durant le concert.

Une fois tout le monde entré dans cette salle bondée, il faut attendre encore un peu avant d'entendre les premières notes d'une intro hindunisante, plongeant la salle dans une atmosphère entre-deux faisant référence au nom du groupe, tout en laissant planer un « calme avant la tempête ». RONZI prend place à la batterie tandis que TOSHI-LOW s'approche de son micro au milieu de la scène, entouré du bassiste MAKOTO et du guitariste KOHKI. L'ambiance est sombre avec peu d'éclairage lorsque retentit le premier titre HIGH COMPASSION. Les titres s'enchaînent à une vitesse incroyable, TOSHI-LOW prend à peine le temps de respirer et repart de plus belle dans l'interprétation des titres énergiques du groupe. RONZI se déchaîne sur son instrument, marquant le rythme d'une frappe forte et rapide : du punk pur et simple, en passant par des morceaux plus enjoués, tout en gardant cette énergie incroyable tout au long du set. Un solo de guitare lance les premiers accords de GOIN'DOWN. Pas le temps de prendre la mesure, on passe déjà au titre suivant, encore plus rapide que le précédent. MAKOTO et KHOKI headbanguent de concert, donnant l'impression de jouer en miroir tant leur silhouette et leur longue chevelure se ressemblent dans l'obscurité. GO! GO! GO! Le public n'a pas attendu pour se lancer dans les slams et les pogo, et il n'est pas rare de voir des paires de jambes passer devant la scène, donnant à la salle des allures de mer agitée par des vagues humaines. BEYOND THE MOUNTAIN doublé avec The Void ne réduiront pas l'agitation qui règne, laissant même pénétrer en plein dans les particularités de la musique de BRAHMAN : le son spécial des guitares donnant un côté "venu d'ailleurs", mélangé à une batterie simplement punk et un chant tantôt abrupte, tantôt déchirant. Habilement composés, les titres se voient parfois coupés d'un intermède plus doux, mais ce n'est que pour reprendre plus fort encore, jusqu'à atteindre une transe musicale qui fait trembler les corps dans un seul et même mouvement.

La suite de titre continue, parcourant les morceaux réenregistrés pour ETERNAL RECURRENCE. Les guitares accélèrent, rejoignant la vitesse de jeu du batteur et de l'ensemble du concert. GREAT HELP et son côté ska ne ralentissent toujours pas la machine infernale. Un hurlement, un accès de démence passager, puis un retour à un pseudo calme : l'histoire se répète, avec toujours cette même intensité, une sorte d'électrochoc qui donne pourtant une force originelle à chaque fois. Le rythme descend et remonte comme si les vagues qui transportaient le public s'étaient introduites dans la musique elle-même. BASIS suit ce mouvement jusqu'à se calmer en douceur ; du moins en apparence. Les titres suivants sont en effet un peu plus tranquilles, quand bien même on pourrait parler de repos sachant qu'il s'agit de BRAHMAN. Seules certaines parties détournent l'attention afin de mieux surprendre et de donner un nouveau coup de fouet à ces corps compressés les uns aux autres. C'est le cas de cette accalmie qui s'infiltre avec la chanson ANSWER FOR... aux airs de ballades, mais dont le refrain rappelle qu'il s'agit bien de BRAHMAN.

Mais cela ne dure pas. Le bassiste saute dans tous les sens et le groupe entraîne la salle dans l'abyssale THERE'S NO SHORTER WAY IN THIS LIFE qui semble s'accélérer au fur et à mesure. Elle est suivie de près par la chanson particulièrement joyeuse et positive, CHERRIES WERE MADE FOR EATING. Les gouttes de sueur tombent à flot, clairement visibles à cause de l'éclairage à contre-jour, et si TOSHI-LOW n'a pas gratifié le public d'un de ses sauts en hauteur mémorables, il s'est donné à fond lui aussi, dansant violemment avec le pied de son micro. La fin arrive assez vite, étonnant tout le monde. Le groupe semble avoir été quarante minutes sur scène, enchaînant les titres rapidement et ne laissant pas le temps de se repérer. Une petite chanson encore et tout le monde quitte la scène.

L'attente permet au plus téméraire, dont on à vu plus souvent les pieds que la tête, de se remettre à l'endroit. Au bout de quinze minutes d'attente, comblée par une musique d'ambiance bien choisie, le quartette refait surface. Le concert reprend comme s'il ne s'était jamais arrêté. L'apogée arrive lorsque débute l'air de guitare de THE ONLY WAY, auquel s'ajoute le grésillement des cymbales de la batterie, puis comme débridé, le reste s'ajoute, décuplant la force de cette chanson. Le micro à la main, TOSHI-LOW chante sans retenue ce titre culte. Mais comme tout plaisir a sa fin, THE SAME conclu le concert de ce soir, sous une lumière rouge. Semblant être un titre festif, le refrain s'annonce cependant beaucoup plus sombre, sous les braillements arrache-cœur des chœurs. Le groupe délivre sa pleine puissance sur ce dernier morceau. TOSHI-LOW semble vouloir balancer le pied de son micro, qu'il jettera au final réellement sur le sol avant de quitter la scène.

Conclusion évidente : le puissance musicale du groupe et son énergie sur scène suffisent à donner une dimension plus qu'appréciable. Pourtant, bien que la durée soit relative et que ce fût certainement suffisamment long pour ceux perdus au milieu d'une fosse déchaînée, asphyxiés par une agitation extrême, ce concert fut un peu court, une heure tout au plus. Cependant, on ne cracherait pas sur une venue dans nos contrées !
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