Les explosifs et très sympathiques membres de TRILL-DAN nous accordent une interview à l'occasion de leur passage à la Japan Expo
Les TRILL-DAN reçoivent JaME le dernier jour de la Japan Expo, et parlent de la formation du groupe, de leur musique, et de leur ouverture récente à l'étranger.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs s'il vous plaît ?
JUAN : Bonjour ! Je suis JUAN, à la guitare et au chant.
MARU : Je suis MARU, à la basse et au chant.
GIVA : GIVA, à la batterie.
Comment vous êtes-vous rencontrés et qu'est-ce qui vous a motivé à faire de la musique ensemble ?
JUAN : MARU et moi nous sommes rencontrées au sein d'un club de musique à l'université. GIVA faisait quant à lui partie d'un autre club, mais comme il était génial à la batterie et plutôt beau garçon, on lui a sauté dessus. (rires)
Venant de Kobe, cela n'a-t-il pas été plus difficile de vous faire connaître au sein de l'industrie musicale ?
MARU : Au début nous ne faisions que des live dans la région de Kobe, où nous avons appris pas mal de choses sur la musique et le métier de la scène. A un moment donné, nous nous sommes dit qu'il serait peut-être bien de gagner la capitale, Tokyo, où l'activité musicale et artistique est la plus dense. Arrivés là-bas nous nous sommes retrouvés face à un nombre impressionnant de groupes venus des quatre coins du pays, et techniquement ou au niveau de l'expérience, nous avons réalisé que nous étions encore loin d'être au point. Par contre, nous avions quand même un petit quelque chose de singulier par rapport aux autres, des trucs bien à nous, qui venaient sûrement du fait que nous venions de Kobe et que nous avions tout appris là-bas. C'est ce qui nous a poussé à continuer.
Le groupe démarre son activité en 2001, tandis que votre premier mini-album sort en 2005. Comment se sont passées ces quatre années d'intervalle ?
MARU : Avant de sortir notre premier mini-album Goguraku tougenkyou, nous avons enregistré pas mal de demotape ou de CD-R, qu'on préparait nous-mêmes à la maison et qu'on vendait à 100 ou 200 yens pendant nos live. Le retour du public devenait au fur et à mesure plus encourageant, et en 2005, avec l'aide de certaines personnes, nous avons pu contacter un éditeur et sortir ce disque.
Votre album Megabasutarizumu a été produit par Kiyoharu. Comment l'avez-vous rencontré ?
JUAN : Nous avons eu l'opportunité de travailler avec Kiyoharu grâce à son label, qui nous a contacté et proposé la collaboration. Nous avons bien sûr accepté avec plaisir.
Pouvez-vous nous parler de cet album ? Que représente-t-il pour vous ?
GIVA : Nous avons rencontré beaucoup de difficultés au cours de notre carrière. Avec Megabasutarizumu, qui est un mot que nous avons inventé à partir de "mega" et de "buster" qui signifie destruction, nous avons essayé de rendre compte de la façon dont TRILL-DAN est maintenant prêt à briser tous ces murs qui ont entravé sa progression.
Nous savons que le nom du groupe, TRILL-DAN, est celui d'un médicament. Y a-t-il une raison à ce choix ? Votre rock'n'roll énergique peut-il guérir des maux d'une société totalitaire accablante ?
MARU : Oh bonne question ! Nous n'avions pas pensé à ça. Nous utiliserons ce concept de guérison dans le profil du groupe maintenant. (rires)
JUAN : En fait nous nous étions juste dit que le nom d'un médicament ce serait sympa. Alors on a ouvert un dictionnaire pharmaceutique, un peu au hasard, et on s'est dit : "tiens, celui-là". (rires) Ça sonnait plutôt cool.
GIVA : On voulait juste avoir un nom original, avec une bonne sonorité. Mais oui, "guérir la société", je pense qu'on va dorénavant plutôt utiliser cette proposition pour expliquer comment nous avons choisi notre nom de groupe. (rires)
Hormis ce thème de la guérison (rires), quelles sont vos sources d'inspiration et comment se passe la composition de vos morceaux ?
GIVA : On tire nos inspirations de nos goûts communs. Par exemple de groupes tels que Zebrahead, Rage against the machine, Red Hot Chili Peppers, Limp Bizkit, Marilyn Manson...
JUAN : En ce qui concerne les paroles, on tire notre inspiration de la vie quotidienne, de ce qui nous entoure : le cinéma, les jeux vidéo, les livres, les manga... Ce qui nous a intéressé ou nous a permis de nous évader un moment.
Parmi vous, qui compose les morceaux ?
JUAN : Tous les trois, lorsqu'on se retrouve en studio et qu'on réfléchit à une mélodie ou des accords. Il nous arrive aussi de trouver un air seul chez soi, en sifflotant. (rires)
Les groupes de rock ont, dans la grande majorité des cas, une ou un seul vocaliste principal. Comment vous êtes-vous retrouvées, MARU et JUAN, à chanter ensemble ?
MARU : Encore une bonne question. (rires) On trouvait qu'il n'était pas vraiment intéressant d'avoir un line-up standard avec une ou un seul chanteur, comme le font la plupart des groupes. Nous avons préféré nous mettre nous-mêmes en avant, JUAN et moi, et chanter tout en jouant de nos instruments. Il ne s'agissait pas de chanter ensemble en même temps, comme il est également possible de le voir de temps en temps ailleurs, mais plutôt d'avoir chacune nos propres lignes, et de les interpréter tour à tour. Cette configuration de groupe n'est pas si courante au Japon, et on a pensé que ce serait pas mal de faire ainsi.
L'image que renvoie TRILL-DAN est du coup celle de deux figures féminines sexy et dominatrices. GIVA, comment parvenez-vous à vous imposer ?
MARU : C'est une question que posent typiquement les Japonais. (rires)
GIVA : C'est moi qui ai intégré le groupe en dernier, et c'est vrai qu'au début, me retrouver face à deux filles sexy, c'était un peu dangereux. (rires) Mais cela fait maintenant neuf ans que nous jouons ensemble, et ce côté sulfureux a disparu petit à petit au profit de quelque chose de l'ordre de la relation familiale.
JUAN : Je suis choquée que tu dises ça ! (rires)
Pour en venir à l'actualité et à la Japan Expo, vous avez effectué hier votre premier concert en Europe. Aviez-vous des appréhensions particulières et qu'en avez-vous pensé ?
JUAN : Nous n'étions pas particulièrement inquiets ou stressés. Plutôt excités, et heureux de pouvoir jouer.
Vous sortez un mini-album à l'occasion de cette tournée européenne. C'est donc à travers celui-ci que vous vous dévoilez à un tout nouveau public. Sa conception a-t-elle été particulière comparée à celles de vos précédents disques ?
JUAN : Pour cet album nous avons enregistré cinq titres, et essayé d'inclure toutes les différentes facettes de notre personnalité : la violence, l'amour, l'attitude cool ou mignonne...
GIVA : On a aussi tenté de mixer différents genres musicaux. De faire quelque chose spécialement destiné aux Européens, différent de notre travail habituel pour le Japon.
Vous avez reçu l'année dernière le prix de la meilleure performance au ViBirth Live GP de Tokyo. Vous effectuez cette année une tournée à l'étranger. Quelques années auparavant, auriez-vous cru tout cela possible ?
JUAN : Ah, nous ne pensions absolument pas que nous aurions un jour l'opportunité de jouer en Europe. En ce qui concerne le prix au ViBirth Live GP, nous en avions déjà obtenu d'autres auparavant à d'autres occasions, donc nous étions confiants quant au fait de le recevoir. (rires) Mais vraiment, il était jusque-là impensable que l'on fasse découvrir notre musique à l'étranger. Je suis vraiment heureuse qu'on soit parvenu à ça.
MARU : Quand j'ai appris qu'on irait en Europe, j'ai changé mon téléphone portable pour que je puisse m'en servir en dehors du Japon. (rires)
Quels sont vos futurs projets et que pouvez-vous encore espérer de mieux pour l'avenir ?
JUAN : Lorsque nous rentrerons au Japon, nous allons effectuer une nouvelle tournée, puis jouer en one-man à Kobe pour les fêtes de fin d'année. Nous entrerons ensuite en phase d'enregistrement de notre prochain album. Quant à l'avenir, j'espère vraiment que nous continuerons à tourner à l'étranger, que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
Vous nous avez cité, en début d'interview, des groupes qui ont influencé votre musique. Pouvez-vous chacun nous en citer un, ou encore un album, qui vous a particulièrement marqué ?
JUAN : Je dirais Silent Jealousy de X-Japan.
MARU : Pour moi, c'est le premier album de Zebrahead qui a été très marquant. C'était la première fois que j'entendais un tel style, et ça m'a beaucoup influencé.
GIVA : Il y a énormément de groupes que j'apprécie, mais je dirais que celui qui m'a le plus influencé est The Blue Hearts. C'est cette musique qui m'a donné l'envie de m'y mettre moi aussi. The Blue Hearts est un groupe auquel j'accorde une très grande importance.
Avez-vous un dernier message à adresser à nos lecteurs ?
GIVA : Même si nous ne sommes en Europe que depuis quelques jours, nous nous y sentons déjà très à l'aise. Les gens sont très chaleureux, les villes magnifiques. J'espère que nous aurons la possibilité de revenir, et de vous faire plaisir en devenant meilleurs. Merci beaucoup de votre soutien.
JaME tient à remercier le groupe TRILL-DAN, la Japan Expo et Rightsscale pour avoir rendu possible cet entretien.