Originale soirée qu'était ce concert de Rumi Shishido. Cette artiste, à la fois chanteuse, actrice et doubleuse pour nombre de séries japonaises posait pour la première fois ses pieds en France pour donner un concert intimiste. Enfin deux pour être exact, dans la même soirée, à l'espace Art Lebaudy, petite salle d'une cinquantaine de personnes à une dizaine de mètres de la maroquinerie. On ne peut qu'approuver l'initiative de la salle pour un dîner concert où le bruit ne faisait pas fureur et où les gens viennent pour la découverte, entre amis, autour d'un bon repas.
Eh oui, avant que Rumi ne commence à chanter, nous étions invités à déguster un magnifique repas de spécialités japonaises préparées par une chef primée au Gault et Millau, le tout à un prix défiant toute concurrence, encore plus au vu du concert présenté.
Voici le cadre rapidement posé, place désormais à la musique. Rumi Shishido est venue pour l'occasion avec son guitariste Kohei Shigihara interpréter et promouvoir les morceaux de son dernier maxi-single au doux titre de Faire l'Amour. Avec un grand A, cela à son importance. Sa musique, une pop rock légère et enlevée, aux doux instants mélancoliques portent clairement la patte d'artistes françaises telles que Vanessa Paradis ou Jane Birkin. Et le mélange, sucré salé, repose et ne donne qu'une seule envie, celle de fermer les yeux et de se laisser bercer. Le tout dans une ambiance feutrée, où seule la guitare de Kohei Shigihara pose ses notes et où le public ne fait pas un bruit, comme pour mieux écouter la très douce voix de Rumi Shishido, qui murmure autant qu'elle chante, dont la voix s'élève avec un romantisme qui laisse le sourire aux lèvres.
La chanteuse a l'air visiblement heureuse d'être là, posant sourire aux lèvres durant toute la soirée, faisant l'effort de parler en français au public, tandis que les minutes passent au rythme de chansons toutes aussi réussies... Toutes tirées de son maxi-single, deux ont la particularité d'être chantées en français. Les intonations hésitantes et doublées par le guitariste ne donnent alors que plus d'émotions à ces compositions dont les paroles ont l'honneur d'être très réussies, ce qui est rare pour un artiste s'essayant à notre difficile langue. Mais comme dit plus haut, l'influence d'une certaine image de la femme française, belle, romantique et attirante, est très présente dans ses chansons, et Rumi se fait une joie de se mouvoir dans cet univers pourtant si difficile. Car n'est pas Birkin qui veut, mais faire de la chanson française, avec classe et élégance, ce n'est pas donné à tout le monde. Et c'est pourtant ce qu'arrive à faire, avec sa nationalité, cette japonaise.
Malheureusement, le concert, trop court, ne nous permet pas de profiter de l'univers pourtant fort attrayant de Rumi Shishido. Cinq chansons, qui passent en 25 minutes, c'est vraiment trop peu, mais suffisant pour attendre avec impatience un prochain passage lors d'un concert qui, espérons-le si celui-ci se fait, sera plus long. En attendant, ne reste que de beaux souvenirs d'une soirée enjouée, et une découverte extrêmement intéressante.