La magie de B'z en un album.
B’z fait partie de ces artistes japonais qu’on ne présente plus. En effet, à chaque nouvelle sortie, le groupe parvient littéralement à camper le classement des meilleures ventes de l’Oricon pendant plusieurs semaines. Initialement formé en 1988, il a réussi à conquérir un public qui ne cesse de le soutenir. De ce fait, malgré les années qui passent, il ne déçoit pas ses fans. Il semblerait que les japonais soient toujours amateurs du vieux rock nippon que B’z représente pour le mieux et que les compositions de Tak Matsumoto soient toujours à la mode puisqu’elles sont encore utilisées comme divers génériques de films ou de dramas.
Sorti deux ans après ACTION, MAGIC, qui n’est rien d’autre que le dix-septième album original du groupe, ne déroge pas à la règle. Arrivé directement au top du classement de l’Oricon à sa sortie, il est finalement parvenu à se classer treizième au classement annuel avec un peu plus de 435000 copies écoulées.
Il est disponible en deux versions contenant treize pistes. Toutes deux reprennent les singles Ichibu to Zenbu / DIVE et MY LONELY TOWN mais également PRAY, chanson utilisée comme générique du film TAJOMARU avec Oguri Shun.
Comme d’habitude chez B’z, le CD est présenté sous forme d’un très beau coffret. D’un autre côté la pochette de l’album ne fait pas l’unanimité avec son côté un peu trop photoshop. Mais lorsqu’on la regarde de plus près, on peut tout de même lui trouver quelques qualités. Rappelons que nous avions été laissés sur l’île de Hashima, connue pour avoir été dévastée par des missiles américains lors de la seconde guerre mondiale lors de la sortie de MY LONELY TOWN. Laissée dans cet état, elle n’a été rouverte au public que depuis peu de temps. La pochette semble être symétrique d’après la position des bus vides et des grues au loin. Elle fait apparaître Tak Matsumoto comme le double de Koshi Inaba, rappelant peut-être que B'z n'est rien sans l'un d'eux. En effet, bien que le leader se soit à nouveau chargé de toutes les compositions, son chanteur est plus populaire parmi les fans mais ce duo n'aurait jamais eu ce succès s'ils ne collaboraient pas ensemble. Les mélodies du guitariste sont autant indispensables que la voix de son frontman. De plus, le titre de l’album et les grues représentant la reconstruction sous un beau ciel bleu pourraient nous faire reprendre espoir et nous rappeler que tout n’est pas si triste et qu’il reste un peu de place pour un peu de fantaisie et de magie.
L’intro au son assez hard rock donne le ton de l’album avec ses gros accords et sa guitare criante. Qui a dit que Tak et Inaba étaient des grand-pères maintenant ? Nos deux compères n’ont pas l’air d’être là pour nous chanter des berceuses ! DIVE, qui n’a pas subit de changements particuliers tout comme les autres reprises de singles, nous le prouve tout de suite. L’ambiance est immédiatement donnée avec cette musique très rock caractérisée par un bon jeu de guitare, une voix criarde de Koshi Inaba et des back-voices agressives lors du refrain.
Les chansons ne se ressemblent pas et sont assez variées mais, et c’est peut-être la seule chose que l’on pourrait reprocher à cet album, il manque tout de même quelques titres un peu blues et jazzy auxquels B’z nous avait habitués. Il n’y a d’ailleurs que deux ballades dans l’album qui ne sont rien d’autre que PRAY, que les plus chanceux ont déjà pu écouter auparavant ; et TINY DROPS jusqu’alors inconnue. Cependant, même si elles ne sont que deux, elles s’ajoutent sans aucun doute aux plus belles qu’ils n’aient jamais composées. Leurs superbes introductions au piano sont en rupture totale avec le reste de l’album et c’est avec plaisir qu’on se laisse bercer par la voix posée de Koshi Inaba le temps de deux morceaux. Mention spéciale à PRAY où la basse est également mise à l’honneur recouvrant presque entièrement la partie de guitare de Tak Matsumoto durant les couplets avant que cette dernière ne devienne plus puissante afin de marquer ce merveilleux refrain ou qu’il ne fasse son joli petit solo bien placé.
La chanson-titre, MAGIC, représente aussi très bien l’album. Elle montre l’aspect frais et vivant de ce dernier. Le groupe qui a son public conquis d’avance s’est certainement fait plaisir avant tout. Car même si l’on est loin d’un BROTHERHOOD, le groupe a tout de même réussi à garder ses racines sans pour autant que ce ne soit redondant. En effet, malgré que ce soit le dix-septième de la formation, celui-ci nous livre de nouveaux titres assez impressionnants comme long time no see, Mayday ! ou Freedom Train. Notons aussi la basse déjantée de Dare ni mo ienee qui n’est pas là pour nous déplaire. L’ensemble des chansons devrait permettre au duo de mettre une ambiance de folie lors de leurs prochains concerts. Mais la musique que tous les fans attendront impatiemment est certainement Ichibu to Zenbu, ayant servi de générique à Buzzer Beat où Yamashita Tomohisa jouait. En effet, en plus d’être restée plusieurs semaines dans le classement des meilleures ventes de l’Oricon cette dernière a gagné deux récompenses par l’intermédiaire de ce drama, le “62nd Television Drama Academy Awards Best Theme song” et le “Billboard Japan Hot 100 of the Year 2009″ award, rien que ça ! Cependant cette chanson est assez différente de ce dont le groupe nous a habitués. Il semblerait que Tak Matsumoto l’ait composée avant tout pour coller au drama et non par rapport à ses propres goûts. Elle est bien moins agressive que les autres et semble plus « grand public ». D’un autre côté elle nous montre qu’il est encore capable de surprendre ses fans.
Au final, B’z aura su nous convaincre encore une fois. Bien que l’on ait pu craindre un certain épuisement de la part de ses deux membres ou une certaine redondance, ce n’est pas du tout le cas. Par contre, malgré qu'il contienne treize titres, l'album, qui dure un peu plus de 45 minutes, passe très vite. Il aurait peut-être été plus judicieux d’attendre un peu et d’ajouter une ou deux chansons. Mais ne crachons pas dans la soupe car ce serait dommage de critiquer un album avec autant de perles. Le groupe n’est plus vraiment le même qu’avant mais c’est avec plaisir que l’on assiste à ce changement car en aucun cas il n’est moins bon qu’auparavant et MAGIC nous le prouve définitivement. Même après dix-sept albums originaux le groupe est loin d’être essoufflé et nous revend son énergie inépuisable.
Comme le dit si bien Tak Matsumoto, cet album est magique !
Si vous ne savez pas quelle version choisir, sachez que l’édition limitée offre un DVD contenant un making-of de l'album et des clips des singles précédents, un documentaire sur leur récente tournée B'z In Your Town et la version live de Ichibu to Zenbu, DIVE et MY LONELY TOWN au festival Summer Sonic 2009. Ces bonus ne sont pas très bien filmés mais restent très intéressants !
Il ne reste plus qu’à écouter ces chansons en concert pour les plus chanceux d’entre nous ou dans un nouveau DVD extrait de leur tournée de l’année prochaine intitulée B’z LIVE-GYM 2010 « Ain't No MAGIC » .
★★★★☆