L’année 2010 ayant débuté depuis maintenant deux mois, les groupes ne se sont pas fait prier. Avec pas mal de sorties, le début d’année aura été fort juteux en nouveautés. Le groupe de Visual Kei à l’esthétique si bien soignée nommé Versailles ~Philharmonic Quintet~ nous offre ici son dernier bébé, titré Jubilee.
2009 ayant été bien triste pour le groupe suite au décès de Jasmine You, l’ancien quintet, bien décidé à rester un quatuor, nous montre que malgré cet évènement tragique, il reste et restera toujours soudé.
Avec un style visuel et un univers toujours aussi détaillé, Versailles se doit de nous livrer un album aussi beau et haut en couleur que l’image qu’il diffuse.
Comportant douze pistes, cet album rentre directement dans le vif du sujet grâce à sa première chanson, God of Palace – Method of Inheritence -, qui ne dure pas moins de dix minutes. Ce morceau nous éclaire dès les premières notes sur la direction que va prendre cet album. Avec ses riffs électrisants, ses solos croisés, sa basse explosive et sa batterie d’une puissance hallucinante, Hizaki, Teru et Yuki nous livrent ici une pépite qui restera dans les anales du groupe grâce à une composition très soignée.
On ne peut citer ce morceau, et même l’album, sans parler de tout le côté symphonique qui s’en dégage grâce aux cœurs, aux violons et aux magnifiques lignes de piano qui agrémentent le tout. Mais tout ceci serait bien moindre sans le chant de Kamijo qui ici prend toute sa place. Sur chaque album du groupe, la partie vocale subit une renaissance grâce à une envie de l’ex-chanteur de Lareine de chercher toujours à s’améliorer, que ce soit au niveau technique ou mélodique. Usant de sa puissante voix sur la majorité des morceaux, il sait être aussi plus doux et mélodieux réussissant à nous plonger dans son monde comme par exemple dans The Umbrella of Glass, morceau aux sonorités plus calmes.
Les titres se succédant nous offrent une expérience sonore de plus en plus belle. Hizaki et Teru prouvent encore une fois leur qualité en tant que guitaristes en nous offrant une panoplie de morceaux tous plus diversifiés les uns que les autres.
Reminiscence est LE morceau qui illustre parfaitement le concept du groupe qui selon eux est : « l'absolue beauté de la forme du son et une esthétique extrême ». Cet chanson instrumentale nous fait découvrir merveilleusement bien le monde symphonique de Versailles grâce à ses violons et à son clavecin en arrière plan. Que ce soit les percussions ou les cuivres, le tout s'accorde sans aucun mal jusqu’à l'arrivée de la guitare de Teru qui se mêle sans problème à l’orchestre.
Continuant sur sa lancée, le groupe nous gratifie d'une panoplie de titres les plus beaux qui soient : Catharsis, Gekkakou, PRINCESS -Revival of church- (qui a subi un réenregistrement vocal) ou Serenade. Même si certains passages ont la fâcheuse tendance de se ressembler, on passe dessus sans trop y faire attention. Ayant réussi à changer la donne, le groupe n’est plus aussi prévisible qu’avant et parvient à mélanger des riffs puissants et mélodiques, accentués d’une basse explosive qui n’a pas été mise de côté pour autant.
Jubilee se conclut sur Sound In Gate, outro instrumentale toujours dans la continuité de ce que Versailles nous a proposé jusqu'à présent, nous entraînant dans un monde à part, très proche de celui des films de Tim Burton et accentué par un monologue en anglais. Ce morceau serait-il les prémices d’un nouveau fil rouge que le groupe essaie de suivre ? Seul le temps nous le dira.
Avec des sonorités et des thèmes encore mieux travaillés que ceux des précédents albums, Versailles nous propose un opus « haut en couleur » qui colle parfaitement à l’ambiance qu’il veut donner. Se gratifiant d’une composition orchestrale déjà présente sur les précédents albums, les morceaux de Jubille se fondent entre-eux, se mêlant plus facilement aux mélodies, qui ont cette fois-ci une plus grande importance.
Versailles arrive à nous entraîner pour notre plus grand bonheur dans l’univers qu’il a construit et on ne peut qu’être subjugué par tant de beauté.
Les membres se sont largement surpassés, réussissant même à nous donner l’impression que Jasmine est toujours vivant grâce à une basse très prenante.
Jubilee n’est pas parfait, certes. Quelques passages restent toujours prévisibles et certains solos auraient pu être mieux placés ou voire même raccourcis, mais dans l’ensemble on ne peut que féliciter le groupe.
Versailles débute bien cette nouvelle décennie qui espérons-le, aura encore plein de choses à nous faire découvrir. On peut être sûr en tout cas que cet album se classera parmi les meilleurs de la scène Visual Kei.