Interview

Interview avec eseroman

15/03/2010 2010-03-15 07:30:00 JaME Auteur : Jerriel

Interview avec eseroman

fujiseki, guitariste et chanteur d'eseroman, nous dévoile tout à propos de la formation du groupe, de ses influences, de son dernier album et de la scène musicale indépendante d'Osaka...


© eseroman
fujiseki répond à nos questions par mail, à l'occasion de la vente en France du dernier album du groupe, elenpywo, via le label Social Alienation.


Pouvez-vous présenter le groupe et ses membres ?
eseroman est constitué de quatre membres : Junkichi et moi-même sommes les chanteurs du groupe, et respectivement batteur et guitariste, puis il y a Asakichi à la basse et NONANN à la trompette. Le groupe s'est formé en 2002 à Osaka.

Que signifie ce nom, eseroman ?
Je pense qu’il est plutôt difficile d’expliquer la signification de ce mot à des étrangers. En français, "ese" pourrait être traduit par "faux", "feint", "contrefaçon", ou bien encore "imitation". Mais nous n’utilisons pas ce terme de manière péjorative. "Roman" fait référence aux bonnes vieilles atmosphères japonaises, à une espèce de sensation positive, en apesanteur. Nous avons également pris en compte la forme et l’agencement des caractères chinois formant le mot, à des fins esthétiques. En bref, "eseroman" n’a pas de signification véritablement profonde.

Dans quelles conditions vous êtes-vous lancés dans la musique et comment avez-vous créé le groupe ?
À l’origine Junkichi et notre ancien bassiste faisaient partie d’un copy-band de Ruins. À mesure que les membres du groupe changeaient, nous nous sommes petit à petit mis à composer nos propres morceaux.

Votre musique peut être entendue comme une fusion de multiples influences : rock, pop, punk, reggae, jazz… Comment définiriez-vous votre son ?
Nous ne cherchons pas à nous inscrire dans un genre bien défini. Je pense que nous sommes juste la synthèse des différentes influences que chacun de nous peut avoir. Nous faisons également tous partie d’autres groupes, que ce soit de hardcore ou de soft rock, ce qui se répercute également sur la musique d’eseroman.

Vous étiez donc à l’origine un copy-band de Ruins. Nous pouvons toujours remarquer chez vous une certaine influence zeuhl. À la base quels en sont les éléments qui vous ont intéressé ?
Ce sont les mélodies, et particulièrement la structure des morceaux que nous apprécions chez des groupes tels que Magma. Je pense également qu’il y a quelque chose d’unique au zeuhl, dans la manière dont les différents instruments utilisés sont assemblés. J’écoutais tout particulièrement Ruins quand j’étais étudiant, et je suis d’ailleurs allé voir le groupe un nombre incalculable de fois en concert.

Selon l’interview que vous avez donnée au magazine japonais Jungle Life en automne dernier, vous vous intéressez beaucoup aux films d’horreur et de série B, dont vous vous inspirez grandement pour écrire les paroles de vos morceaux. Quels sont les films qui vous ont fait le plus d’effet ?
Celui que je préfère est Zombie de George A. Romero. Sinon j’aime beaucoup Braindead et Bad Taste de Peter Jackson, Evil Dead de Sam Raimi, Starship Troopers de Paul Verhoeven. La liste n’est bien entendu pas exhaustive.

Hormis le cinéma, d’où puisez-vous votre inspiration ?
Assurément, des concerts auxquels nous allons, ou des CD que nous écoutons.

L’album elenpywo est sorti en juin. Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
Suite au départ de l’un de nos membres, guitariste et chanteur, nous nous sommes consacrés pendant toute une année à la composition de nouveaux morceaux, sans faire de concerts. Puis nous avons eu l’opportunité de sortir l’album sous le label gyuune cassette. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elenpywo est typé rock progressif, mais nous avons fait le maximum pour mettre en avant un certain groove, une certaine agitation, sans que les changements rythmiques ne soient trop brutaux. La bêtise et la rigolade transparaissent également à travers les différents titres de l’album. Cela vient sûrement de notre intérêt pour l’horreur et la science-fiction.

Pouvez-vous également nous parler de votre premier album ? Actuellement peu d’informations circulent à son sujet.
C’est un disque que nous avions auto-produit, à l’époque où notre ancien guitariste et chanteur était encore là. Du coup, l’album sonne de manière complètement différente de ce que nous faisons actuellement. Nous avions alors insisté pour avoir un certain côté cheap. Quand j’écoute ce disque maintenant, je me dis qu’il est vraiment insignifiant (rires). Je n’en suis pas trop satisfait.

Le clip de Giga Taishou a été réalisé par Moriro Miyamoto. Comment l’avez-vous rencontré et comment cette idée de faire un montage de plusieurs plans extraits de western est-elle née ?
C’est le label qui nous a mis en contact avec Moriro. L’idée de ce montage vient de lui. Il a réalisé la vidéo à partir de centaines de films libres de droit, qu’il a visionnés et édités seul. Ça a été un travail titanesque. Nous pouvons vraiment lui être reconnaissants, ce clip est génial !

Est-il question de tourner d’autres clips promotionnels dans le futur ? Si tout était possible, dans quel genre de vidéo aimeriez-vous paraître ?
Il n’y a rien de tel de prévu pour le moment. Mais si nous devions à nouveau tourner un clip, nous en ferions bien entendu un orienté horreur ou science-fiction !

La scène underground d’Osaka est vraiment très créative et dynamique. Pensez-vous que cette effervescence particulière vous est bénéfique ?
Cela fait maintenant presque huit ans que nous jouons à Osaka, alors bien sûr que l’influence de cette ville sur nous est immense. Il y a beaucoup de types intéressants de la même génération que la nôtre.

Quels sont les groupes d’Osaka que vous aimez particulièrement ?
Il y en a tellement que c’est difficile de tous les nommer, mais nous admirons particulièrement des groupes comme Djamra ou motor humming, qui sont là depuis que nous avons formé eseroman. À ce propos, Djamra est distribué par un label français, Musea. Sinon il y a également Oshiripenpenz et Outdoor Homeless, que nous aimons depuis longtemps et avec qui nous nous entendons bien. Il y a aussi Yasushi Yoshida que nous adorons. Il ne fait plus de musique maintenant, mais il faisait partie de SUSPIRIA ou encore de SPASMOM.

Parlez-nous un peu de vos lives. Vous rappelez-vous par exemple de vos premiers concerts ?
Je ne m'en souviens pas vraiment. Récemment nous avons joué à Fukuoka et c’était super. Le public était chaud et sincère, un peu comme à Osaka.

Merci beaucoup pour nous avoir accordé un peu de votre temps. Pouvez-vous pour finir adresser quelques mots aux personnes qui vont acheter votre album en France ?
Je ne pensais absolument pas que l’on aurait pu un jour être vendu en France. J’aimerais beaucoup jouer en France un de ces jours. Que l’un d’entre vous nous y invite s’il vous plaît !


JaME remercie fujiseki et eseroman ainsi que Social Alienation
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