Interview

Interview avec Keisho Ohno

21/03/2010 2010-03-21 23:30:00 JaME Auteur : Didier & Emeraldia

Interview avec Keisho Ohno

Juste avant son concert au Sunset, JaME a eu la chance de s'entretenir avec le maître du shamisen !


© Keisho Ohno - JaME - Didier CABOCHE
C’est par une belle après-midi d’hiver que Keisho Ohno nous accueille pour une interview. « Un café s’il vous plaît ! », le staff japonais profite du bar pour jouer au client et c’est un Keisho Ohno détendu qui fait le service ! Tout le monde fait une petite pause et nous entendons quelques notes de shamisen s’élever derrière la porte. Puis c’est le silence… entrons, il y un scoop à la clé !

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Keisho Ohno : Je m’appelle Keisho Ohno et je suis un samurai du Japon !! (rires)

Pourquoi le shamisen ? Racontez-nous votre première rencontre avec cet instrument.

Keisho Ohno : Si j’ai commencé le shamisen c’est grâce à ma mère qui en jouait. J’ai donc débuté, avec elle, à l’âge de 8 ans.

Le mélange du shamisen (instrument traditionnel) et d'instruments contemporains étonne les français. Est-ce que cela surprend aussi les japonais ?

Keisho Ohno : Oui, le shamisen étant un instrument traditionnel, cela étonne aussi les Japonais de le voir mélangé avec d’autres styles plus contemporains. C’est nouveau pour eux.

Que pense votre maître, Chikuzan Takahashi, de l'évolution de votre style musical (notamment le Keisho Ohno with Tsugaru Shamisen SOUL) ? Avez-vous voulu inscrire cette évolution dans une rupture avec la tradition du Tsugaru Shamisen ou plutôt proposer quelque chose dans la continuité de ce genre ?

Keisho Ohno : Mon maître, Chikuzan Takahashi, m’accompagne dans cette optique de fusion de jazz, de blues et de musiques ethniques. Nous avons réussi à mixer beaucoup d’influences et j’aimerais continuer ainsi afin d’agrandir mon jeu musical en utilisant par exemple d’autres instruments ou d’autres styles de musiques.

Pourquoi justement avoir rompu avec la tradition ? Etait-ce une volonté de votre part de populariser un genre et d’attirer le grand public ou tout simplement un moyen de vous démarquer ?

Keisho Ohno : Je pense que comme le shamisen est un instrument traditionnel, c’est un genre qui risque de décliner. C’est pour ça que pour mieux conserver cet instrument, j’essaye d’approfondir ce style et de le faire revivre autrement.

Parlez nous du groupe SHOGUN que l’on retrouve sur le single « SAMURAI ».

Keisho Ohno : SHOGUN est un groupe de jeunes musiciens talentueux en pleine évolution. C’était vraiment bien et j’envisage volontiers de collaborer à nouveau avec eux dans le futur.

Comment se passe la composition de vos morceaux ?

Keisho Ohno : En général je crée le backtrack avant de mettre une mélodie dessus mais parfois je fais l’inverse… Et parfois, je travaille avec l’arrangeur pour faire évoluer le morceau dans le bon sens.

Vous n’en n’êtes pas à votre premier passage en France et en Europe. Comment avez-vous eu l’occasion de vous produire sur le vieux continent ? Etes-vous fier de partager votre musique en dehors du Japon ?

Keisho Ohno : L’Europe est le berceau de la musique classique. Le shamisen représente une partie de la musique classique japonaise alors oui, je suis très fier de me produire en dehors du Japon et en particulier en Europe. C’est aussi pour moi un terrain propice pour jouer ma musique car je trouve le « vieux continent » plus ouvert au métissage des cultures et au mixage des genres.

Quelles sont vos influences musicales ? Qu'aimez-vous écouter d'autre ?

Keisho Ohno : Ma musique est influencée par énormément de genres comme le rock, la house, la techno et même le classique. J’aime écouter de tout, j’essaye d’être le plus éclectique possible.

Le concert de la MCJP s'est-il bien passé ? Avez-vous apprécié l'ambiance ? Vous attendez-vous à une ambiance différente au Sunset ?

Keisho Ohno : Le concert de la MCJP était le premier jour de ma tournée SAMURAI SPIRIT 2010. Ce n’était donc pas forcement le meilleur mais maintenant que ma tournée est presque terminée, je pense pouvoir donner le meilleur de moi-même ce soir au Sunset.

Vous avez aussi joué dans un TGV. C’est un lieu assez atypique pour jouer de la musique. Parlez nous de cette expérience.

Keisho Ohno : J’ai eu l’occasion de me produire dans un idTGV et j’en étais très heureux. Le shamisen est un instrument qui est fait pour être portable et mobile. J’aime pouvoir présenter ma musique partout devant des publics variés.

Nous avons d’ailleurs vu plusieurs fans qui vous remerciaient sur votre page Facebook pour votre spectacle de la veille au métro Bastille.

Keisho Ohno : Vraiment ? C’est super ! Merci !

Votre site web indique que vous aimez le bricolage. Qu'aimez-vous bricoler ? Bricolez-vous en musique ?

Keisho Ohno nous regarde d’un air incrédule…

C’est ce qu’il y a de marqué à plusieurs reprise sur votre MySpace et votre site officiel.

Keisho Ohno : Je ne savais pas (rires général) . Je ne dis pas que je déteste ça mais… Il y a du y avoir une erreur de traduction car moi, ce que j’aime, c’est nettoyer ma chambre ! (rires) J’aime aussi les lessives. Chaque fois qu’il y en a une nouvelle qui sort, je l’achète et je l’essaye ! (rires) .

Y a t'il quelque chose que vous aimeriez faire ou manger en France et que vous ne pouvez pas faire/manger au Japon ?

Keisho Ohno : J’adore le Centre Pompidou, manger et le café ! Il y a trop de bonnes choses à manger en France !

Avez-vous profité de votre passage à Paris pour faire du tourisme ?

Keisho Ohno : Oui, hier j’ai fais un tour dans le quartier japonais, près d’Opéra, rue Sainte-Anne, j’ai beaucoup aimé !

Nous aussi nous aimons beaucoup ! (rires)

Keisho Ohno : Il y a plein de restaurants de ramen ! Vous aimez les ramens ?

Oui et les katsudon !

Keisho Ohno : Ha bon ? Moi je n’aime pas trop et plus généralement, même si j’adore manger, je n’aime pas ce qui est cuit dans l’huile, la friture… (rires)

Un message pour vos fans ?

Keisho Ohno : Normalement, mon nouvel album sortira cet automne. Je compte aussi revenir en France pour une nouvelle tournée. J’espère que je vous y verrai à cette occasion ! A bientôt ! (En français) Salut !

JaME tient à remercier Keisho Ohno et tout son staff pour leur disponibilité et leur accueil.
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