Live Report

MONO à la Maroquinerie

06/05/2010 2010-05-06 23:30:00 JaME Auteur : FoX

MONO à la Maroquinerie

Beautiful Day


© MONO - JaME - Didier CABOCHE
Un an seulement après avoir foulé la terre parisienne pour un concert magnifique, MONO revient dans le cadre de la promotion de son dernier disque Hymn to the Immortal Wind. Oublié le Glaz'Art pour cette année, le groupe revient dans une salle à l'ambiance plus intimiste, la Maroquinerie, pour un concert qui s’annonçait magnifique, au vu de la beauté et la chaleur que dégage cette salle. Et c’est devant un parterre complet que s’exécuteront les différents groupes ce soir-là.

A peine le temps de se poser que commençaient à jouer les new-yorkais de White Hills. Quartet accompagné ce soir-là d’une jolie claviériste toute de cuir vêtue, la formation joue un rock psychédélique sentant bon les années 70. Pour un peu, les membres auraient pu nous faire croire que nous étions à Woodstock ! Chanteur/guitariste à chemise bariolée psalmodiant ses lignes de chant comme un possédé, et bassiste chanteuse à croquer bouffent les autres membres présents sur scène ! La musique quant à elle nous entraîne dans un long trip hallucinatoire extrêmement jouissif dont on sort avec le sourire, après de longues minutes de chansons où les membres ont tout donné ! Une excellente première partie donc et un groupe à ne pas rater si l’occasion de les voir en concert se présente.

Suit alors quelques minutes après PONTIAK. Là encore un voyage sous acide dans les années 70... Mais sur un ton nettement plus lent. Alors il faut reconnaître que cela joue bien, le groupe propose des compositions qui ont le mérite d'être planantes au possible... Mais cela est lourd, et il faut être dans l’ambiance pour apprécier, et c’est en comptant les minutes que l’attente pour MONO se fait.

Après une petite demi-heure d'attente vient le groupe pour lequel les gens sont venus remplir la Maroquinerie ce soir, à savoir MONO. Les musiciens arrivent, les uns après les autres, et commencent à jouer les premières notes de xylophone d'Ashes in the Snow. La salle correspond cette fois-ci parfaitement à la musique de la formation. Les spectateurs regardent, ébahis, ces petits bouts de musiciens se lancer dans de longues complaintes pleines d'espoir.

La musique de MONO est vraiment laissée à l'appréciation personnelle. Certains pourront la penser mélancolique, dépressive, puissante -ce qu'elle était auparavant-, comme d'autres pourront penser que les notes sont remplies d'espoir et de chaleur. En effet, un concert de cette formation est un concert qui se vit, se ressent. Le post-rock a cet effet d'immerger l'auditeur dans une bulle pour ne l'en faire sortir qu’une fois les lumières rallumées. MONO est la quintessence de cette représentation, avec ses longues plages de dix minutes qui passent d'un simple accord à une montée saturée d'une violence et d'une beauté qui vous retourne le cœur.

Et même si la setlist est à vrai dire proche de celle de l'an dernier, que ce soit la salle et l'ambiance, ou bien le jeu de lumière, tout est fait pour mettre en valeur de la plus belle façon qui soit ce groupe unique. La version live de The Kidnapper Bell est ainsi d'une beauté à couper le souffle, magistral uppercut tout droit sorti du premier album du groupe, Under the pipal tree. Mais le clou du concert reste Yearning, à ce jour la plus belle composition du quatuor.

Alors on pourra reprocher à MONO bien des choses : une certaine linéarité des compositions, des schémas immédiats, et applicables à toutes les chansons, pompant allégrement Mogwaï et Godspeed You ! Black Emperor dans les structures musicales, le tout sans prendre aucun risque… En CD, cette formation peut ennuyer. Chaque chanson est ainsi basée sur le même rythme que les autres : douce introduction, montée avec guitare delay et tom bass, explosion de violence et accalmie. Mais ce qui passe sur disque comme une faiblesse de composition est définitivement en live une explosion propre à mettre en exergue la sentimentalité des morceaux. En fait, la formation joue avec une sorte de candeur enfantine sans laquelle elle pourrait nous énerver mais dont la sincérité arrive à nous toucher... Et réussir, tel un équilibriste, ce mariage magnifique entre simplicité et émotivité.

MONO c'est bien plus que de la simple musique, bien plus qu'un simple concert, cela se rapproche d'une expérience auditive, d'où l'on sort véritablement chamboulé, après avoir voyagé une heure trente durant. Avec ce groupe, parler uniquement de musique et non pas de ressenti serait une véritable insulte tant ses chansons se vivent pleinement. On ne reste pas indifférent devant cette formation et tout était réuni ce dimanche 14 mars pour livrer une prestation parfaite qui restera dans les mémoires des gens présents ce soir-là.

Setlist :

Ashes in the Snow
Burial at Sea
The Kidnapper Bell
Pure as Snow (Trails of the Winter Storm)
Sabbath
Yearnin
Follow the Map
Halcyon (Beautiful Days)
Everlasting Light
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